On entend souvent les économistes de l’école autrichienne se plaindre à l’égard des indicateurs économiques, qu’ils considèrent inadéquats et souvent trompeurs. Permettez-moi ici de vous expliquer pourquoi certains indicateurs ne permettent pas de porter un diagnostic convenable sur la conjoncture économique.
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Des indicateurs économiques trompeurs…
Posted in Économie, tagged ABCT, États-Unis, biens intermédiaires, Chine, création de monnaie, de Soto, Federal Reserve, inflation, IPC, masse monétaire, PIB, politique monétaire, population active, taux de chômage, taux de participation, U6 on 9 novembre 2011| Leave a Comment »
Où en sommes-nous au niveau de l’inflation aux États-Unis?
Posted in Économie, tagged États-Unis, banque centrale, banques, chômage, Chine, consommation, création de monnaie, dépenses gouvernementales, dollar américain, endettement, Federal Reserve, inflation, IPC, or, Paul Krugman, pétrole, quantitative easing, spirale inflationniste, ventes aux détail on 24 mai 2011| 3 Comments »
Les économistes commencent de plus en plus à parler d’inflation croissante aux États-Unis. En effet, l’indice des prix à la consommation (CPI) est en pleine accélération, propulsé notamment par le prix de l’essence et par les prix de la nourriture. Ces hausses de prix ont même été transmises à travers l’ensemble des prix à la consommation puisque le CPI excluant la nourriture et l’énergie (le fameux core-CPI) est aussi en accélération.
Alors, sommes-nous à l’aube d’une spirale inflationniste? (suite…)
L’inflation et les récessions.
Posted in Économie, tagged ABCT, États-Unis, Ben Bernanke, CPI, Federal Reserve, Grande Inflation, inflation, IPC, or, Paul Volker, récessions on 11 avril 2011| 31 Comments »
Pour une raison quelconque, j’avais besoin d’un graphique à long terme de l’indice des prix à la consommation américain en variation annuelle. Ce faisant, mon logiciel de données met automatiquement les périodes de récessions américaines en ombragé. L’expression « une image vaut mille mot » s’applique très bien ici! On remarque tout de suite une chose évidente, tous les épisode d’accélération de l’inflation culminent dans une période ombragée. Dans le graphique ci-bas, j’ai encerclé en rouge ces périodes d’expansion inflationnistes. Autrement dit, tel que le prévoit la théorie autrichienne des cycles économiques, les boums inflationnistes finissent tous par aboutir tôt ou tard en récessions. Les récessions sont donc bel et bien le phénomène monétaire que décrivent les économistes de l’école autrichienne. La seule récession qui fait exception ici est celle survenue au début des années 1980s, celle-ci étant un contrecoup de celle de la fin des années 1970s, lorsque Paul Volker a complètement réorienté la politique monétaire. Elle fut donc un grand « nettoyage » de la Grande Inflation des années 1970s.
Dans le même ordre d’idées, je me suis récemment transformé en réalisateur pour produire un petit vidéo à la fois humoristique et informatif au sujet des politiques de Ben Bernanke. Je l’ai fait en réponse à une boutade envoyée par un de mes collègues au sujet de l’or. Voici les deux liens:
http://www.xtranormal.com/watch/11678441/i-want-inflation
Salaires réels et productivité.
Posted in Économie, tagged États-Unis, Canada, capital, Gauche, importations, indice des prix à la consommation, inflation, IPC, marché du travail, mythes, pétrole, PIB, prix, production, productivité, salaires, Stephen Gordon, syndicalisme, technologie on 6 septembre 2010| 9 Comments »
Il y a plusieurs éléments qui déterminent le niveau des salaires réels (i.e. ajustés pour l’inflation). Comme n’importe quel marché, le salaire qui équilibre le marché du travail est influencé par l’offre et la demande de travailleurs.
La demande pour un travailleur varie selon la conjoncture économique, surtout celle de l’industrie dans laquelle oeuvre ce travailleur, ainsi que par la productivité de ce travailleur. La plupart des économistes s’entendront pour dire que plus un travailleur est productif – en terme de la valeur de ce qu’il produit par unité de temps – plus son salaire sera élevé.
Comment se fait-il que les prix montent toujours? – Partie 2.
Posted in Économie, tagged Argent, étalon-or, banque centrale, Banque du Canada, commerce international, cours légal, création de monnaie, dépréciation, dollar, Federal Reserve, guerres, impôt, inflation, IPC, livre sterling, monnaie, or, orfèvre, réserves fractionnaires, Roosevelt, spécialisation du travail, système monétaire on 19 juillet 2010| 28 Comments »
Cet article fait suite à la partie 1 publiée la semaine dernière.
Comment et pourquoi est apparue la monnaie ?
C’est l’essor du commerce et de la spécialisation du travail qui ont nécessité l’apparition de la monnaie pour faciliter les échanges. La monnaie élimine notamment la nécessité de la double-coïncidence des désirs et permet la divisibilité des biens. Ainsi, si vous êtes cordonnier et que vous voulez acheter du boeuf, il n’est plus nécessaire de trouver un boucher mal chaussé ! La monnaie permet les échanges indirects, c’est-à-dire que plutôt que d’échanger un bien contre un autre que l’on désire, on échange son bien contre un bien intermédiaire que tout le monde accepte (la monnaie), qui pourra ensuite être échangé contre le bien désiré. La monnaie permet aussi de mieux comparer et comptabiliser la valeur des biens entre eux et, par conséquent, de mieux allouer les ressources dans la production de ces biens.
Les caractéristiques d’une bonne monnaie sont :
- Largement en demande
- Difficile à contrefaire
- Facilement transportable
- Divisible
- Durable
- Sa production ne doit pas croître trop vite
Comme vous pouvez le constater, il est peu surprenant que l’or et l’argent aient naturellement émergé comme monnaies de choix à travers l’histoire. En fait, la plupart des devises modernes ont été jadis reliées à l’or ou l’argent. La monnaie ne représentait en fait qu’un poids de métal précieux. La Livre Sterling de l’Angleterre équivalait jadis à une livre d’argent. Le dollar quant à lui signifiait une once d’argent. Avant 1933, un dollar américain était convertible en un vingtième d’once d’or (0.05 onces). Les taux de change étaient fixe car si la Livre Sterling équivalait à 0.25 once d’or alors que le dollar équivalait à 0.05 once d’or, une Livre Sterling équivalait par conséquent à 5 dollars. Ce n’était pas une question de marché; simplement une question de poids !
À une certaines époque, plutôt que de conserver leur or chez eux, les gens allaient le déposer chez un orfèvre qui le conservait en sécurité dans sa voûte. En échange, l’orfèvre émettait un reçu stipulant la quantité d’or déposée. Au fil du temps, les gens ont commencé à utiliser ces reçus pour transiger, ce qui était beaucoup plus pratique que d’aller retirer l’or chez l’orfèvre pour ensuite le remettre aux commerçants.
Les reçus ont donc graduellement été de plus en plus utilisés comme monnaie, si bien que les gens n’allaient que très rarement chercher leur or chez l’orfèvre. Se rendant compte de cela, les orfèvres ont eu une idée géniale : ils ont commencé à émettre des reçus sans or sous-jacent et à les prêter avec intérêt. Ils sont de fait devenus les premiers banquiers. Un système bancaire dans lequel il y a plus de monnaie en circulation que d’espèces en réserves est appelé système à réserves fractionnaires.
Ce système, qui pourrait être qualifié de contrefaçon et de fraude, fonctionne jusqu’à ce qu’un événement vienne faire en sorte que beaucoup de gens viennent échanger des reçus contre l’or sous-jacent. Comme il y avait plus de reçus en circulation que d’or dans la voûte, la banque se retrouvait en faillite.
Ce stratagème n’a pas échappé aux bonzes de l’État. La création de monnaie est rapidement devenue un moyen pour l’État de discrètement augmenter sa ponction fiscale. Dans une économie basée sur le troc, le seul moyen pour l’État de se financer est de confisquer des biens (l’impôt), ce qui a toujours été impopulaire. Il est bien plus facile pour l’État de créer lui-même de la monnaie. Pour ce faire, l’État doit tout d’abord bannir tous les autres types de monnaies privées, de façon à avoir le monopole de la monnaie. Il doit ensuite nommer la monnaie de façon à faire oublier qu’il s’agit d’un poids de métal (dollar, mark, franc, couronne, etc) et lui donner « cours légal ». Prenez un billet de vingt dollars canadien et vous y verrez cette inscription, qui signifie que le dollar canadien est légalement autorisé à être utilisé comme monnaie au Canada.
L’État pouvait alors pratiquer son activité la plus lucrative : la dépréciation. Lorsque les pièces de métal précieux étaient utilisées comme monnaie, cette pratique consistait à refondre les pièces d’or ou d’argent en pièces un peu plus légères avant de les redépenser, ce qui permettait au roi, à l’empereur ou à l’État de dépenser plus. Lorsque les billets de banque ont été utilisés, la dépréciation se faisait en décrétant un ratio de conversion plus bas. Par exemple, dans les années 1930, le ratio de conversion du dollar américain en or est passé d’une once pour $20 à une once pour $35. Autrement dit, si l’état avait 500,000 onces d’or dans ses coffres d’une valeur de $10 millions, cet or valait par la suite $17.5 millions, soit 75% de plus ! On pourrait dire qu’à ce moment, l’argent brûlait littéralement dans les poches de l’État !
En 1933, le Président Roosevelt a passé l’Ordre Exécutif 6102, lequel empêchait tous les américains de posséder de l’or et forçait ceux-ci à le vendre à l’État pour $20.67 l’once. Ensuite, le gouvernement américain a décrété que l’or s’échangeait dorénavant à $35 l’once, empochant le profit !
Tel que mentionné précédemment, le système bancaire à réserves fractionnaires tel qu’il était au 19e siècle en Amérique comportait une faille flagrante : comme les banques émettaient plus de billets qu’il n’y avait d’or dans leurs coffres, cela créait souvent des paniques bancaires et faisait en sorte que le système était plutôt instable. Lors de ces crises, les gens faisaient la file aux portes des banques pour retirer leur or, mais comme il n’y avait pas assez d’or, la banque fermait les portes et suspendait la convertibilité des billets.
Les banquiers ont trouvé une solution à ce problème qui allait leur permettre de stabiliser ce système frauduleux : la banque centrale. C’est pour cette raison qu’ont été créées la Federal Reserve (Fed) des États-Unis en 1913 et la Banque du Canada (BoC) en 1934. Les banques centrales disposaient à l’époque d’importantes réserves d’or qui pouvaient être prêtées aux banques en cas de panique. Cela a permis aux banques d’être encore plus agressives dans la gestion de leurs réserves ; c’est-à-dire qu’elles ont pu émettre encore plus de billets sans or sous-jacent, étant protégées par la banque centrale.
Cependant, les banques étaient quand même limitées relativement à la quantité de billets qu’elles pouvaient émettre, au risque de voir les réserves d’or sortir du pays. Supposons que de la monnaie nouvellement créée est utilisée pour acheter des biens importés, le vendeur de ces biens va par la suite convertir les dollars en or à sa banque (dans son pays). Sa banque se tournera ensuite vers la Federal Reserve qui remettra de l’or en échange des dollars. Le résultat net est une diminution du stock d’or du pays. Si trop de dollars avaient été émis, la Federal Reserve se serait retrouvée sans réserves d’or et le système en entier se serait écroulé. C’est exactement ce qui s’est produit dans les années1930.
Le seul moyen de se débarrasser de cette contrainte était de délaisser l’étalon-or ; c’est-à-dire se débarrasser de la convertibilité de la monnaie en or. C’est ce qui s’est graduellement produit avec le Gold-Exchange Standard de 1925, le système Bretton-Woods de 1944 et finalement le Smithsonian Agreement de 1971 qui signifiait l’abandon total de l’étalon-or. Depuis ce temps, le dollar américain ainsi que la plupart des monnaies du monde ne sont que des bouts de papier et les banques centrales peuvent émettre des quantités toujours plus grandes de ces bouts de papier comme bon leur semble.
Le graphique ci-bas présente l’indice des prix à la consommation des États-Unis à partir de 1665. On peut y observer que la création de la Federal Reserve en 1913 et le délaissement graduel de l’étalon-or en 1925, 1944 et 1971 ont permis au système de générer une inflation exponentielle des prix, alors que durant les trois siècles précédents, les prix avaient été relativement stables, sauf durant les guerres.
Le système monétaire contemporain est, de nos jours, fort différent de celui qui prévalait il y a une centaine d’années. Les changements qui y ont été apportés ont permis aux banques de créer de la monnaie à profusion et de convertir cette monnaie en profits. La conséquence de cette augmentation de la quantité de monnaie en circulation a été l’augmentation des prix ; c’est-à-dire la baisse du pouvoir d’achat de la monnaie.
Ne manquez pas la troisième partie de cette série de billets la semaine prochaine…
Comment se fait-il que les prix montent toujours? – Partie 1.
Posted in Économie, tagged île déserte, Banque du Canada, création de monnaie, création de richesse, inflation, IPC, masse monétaire, pouvoir d'achat on 14 juillet 2010| 9 Comments »
L’inflation
N’est-il pas fascinant que les prix ne cessent d’augmenter, d’année en année? Le phénomène de variation des prix est nommé inflation. Il est généralement mesuré par l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) qui est calculé en suivant la valeur d’un panier de biens dans le temps. Ainsi, si vous constatez que le taux d’inflation a été de 3% cette année, cela signifie que les prix de ce panier de biens ont, en moyenne, grimpé de 3%. Cela signifie aussi que le pouvoir d’achat du dollar a baissé de 3%, c’est-à-dire qu’il vous faudra dorénavant 3% plus de dollars que l’an passé pour acheter ce panier de biens. Si votre salaire est demeuré stable, cela implique que vous êtes maintenant 3% plus pauvre que l’an passé.
Sur le site de la Banque du Canada, on peut s’amuser à calculer la valeur d’un panier de biens de $100 de 1914 à aujourd’hui (2010). Il appert qu’un tel panier de bien coûterait aujourd’hui $1,971. Sur cette période de 96 ans, le taux annuel d’inflation moyen a été de 3.15%. Cela implique que le pouvoir d’achat d’un dollar a diminué de près de 95% sur cette période!
Avez-vous déjà entendu l’expression « l’argent lui brûle dans les poches »? Lorsque l’inflation est positive, cette expression est tout à fait juste! En fait, ce n’est pas la monnaie qui brûle, mais bien le pouvoir d’achat de celle-ci. Pour comprendre comment l’inflation se manifeste, il faut d’abord comprendre le rôle de la monnaie dans l’économie.
Encore l’île déserte :
Supposons que trois naufragés sont sur une île déserte et se répartissent les tâches : l’un d’eux pêche du poisson à raison de 6 par jour, l’un d’eux transporte de l’eau douce d’une source au centre de l’île à raison de 6 portions par jour et l’un d’eux trouve des bananes à raison de 12 par jours.
Au début, les naufragés séparent les victuailles en trois parts égales. Cependant, leur problème est que leurs préférences sont différentes; certains préfèrent plus de poissons alors que d’autres préfèrent plus de bananes. Afin de pouvoir échanger les victuailles selon leurs préférences, les naufragés décident d’utiliser une monnaie d’échange. Ils décident d’utiliser un petit coquillage plutôt rare sur l’île. Après avoir ratissé la plage, ils en trouvent 24, ce qui leur en fait 8 chacun au départ.
Chaque jour, les naufragés se vendent leur cueillette de la journée entre eux. Les prix s’établissent rapidement à 2 coquillages pour un poisson, 1 coquillage pour une banane et 2 coquillages pour une ration d’eau. Les denrées sont toujours vendues à la fin de chaque journée; rien n’est gaspillé, mais les prix peuvent varier en fonction des préférences du jour.
Un beau jour, durant son périple quotidien vers le centre de l’île, le naufragé responsable du transport de l’eau douce tombe par hasard sur un petit tas de 4 coquillages. Excité par sa découverte, il se présente au marché le soir avec l’intention de dépenser ses coquillages sur une troisième ration de poisson.
Comme le pêcheur n’a pas pêché davantage de poisson que d’habitude (6), que le pêcheur veut se garder deux poissons et que le ramasseur de bananes en veut deux lui aussi, le porteur d’eau devra tenter de convaincre l’un des deux autres de consommer un poisson de moins qu’à l’habitude. Il offre donc au pêcheur 4 coquillages pour son troisième poisson.
Tout excité, le pêcheur accepte et utilise les deux coquillages supplémentaires pour s’acheter deux bananes pour compenser la perte alimentaire du poisson vendu. Cependant, le porteur d’eau désire toujours ses quatre bananes, tout comme le ramasseur de bananes. Le pêcheur devra donc convaincre l’un deux de diminuer sa consommation. Il réussit à obtenir les deux bananes supplémentaires en doublant le prix à 2 coquillages plutôt qu’un.
Si vous avez bien suivi l’histoire, vous aurez remarqué que 5 poissons ont été vendus pour 12 coquillages, ce qui fait un prix moyen de 2.40 par poisson, et que 10 bananes ont été vendues pour 12 coquillages, ce qui fait un prix moyen de 1.20. Ces nouveaux prix représentent une augmentation de 20% par rapport aux prix qui prévalaient auparavant.
Voici ce qu’il y a à retenir de cette petite histoire :
– Les nouveaux coquillages trouvés ont fait augmenter la quantité de monnaie en circulation; ce qu’on appelle la masse monétaire. Le nombre de coquillages en circulation est passé de 24 à 28, soit une augmentation de presque 17%.
– La quantité de biens à vendre n’a pas augmenté; donc une augmentation de la quantité de monnaie ne signifie pas qu’il y a plus de richesse dans la société. Créer de la monnaie ne permet donc pas de créer de la richesse.
– Cependant, l’apport de monnaie a modifié la répartition de la richesse entre les habitants de l’île. Le premier à avoir reçu la nouvelle monnaie est celui qui s’est le plus enrichi initialement; le porteur d’eau a eu droit à 3 poissons, 4 bananes et 2 rations d’eau, d’une valeur totale de 14 coquillages si on utilise les prix initiaux. Après lui, c’est le pêcheur qui a bénéficié le plus de la nouvelle monnaie puisqu’il a consommé 1 poisson, 6 bananes et 2 rations d’eau, d’une valeur de 12 coquillages en utilisant les prix initiaux. Le ramasseur de banane n’a consommé que 2 poissons, 2 bananes et 2 rations d’eau, d’une valeur de 10 coquillages en utilisant les prix initiaux.
– L’impact principal de l’augmentation de la masse monétaire a été une augmentation des prix des biens sur le marché. Plus il y a de coquillages, plus les prix montent…
Vous aurez peut-être noté un détail à la fin : le ramasseur de bananes se retrouve avec les quatre coquillages supplémentaires. Il pourra donc les dépenser à sa guise le jour suivant. Cette situation est attribuable à la trop grande simplicité de mon histoire. Dans la « vraie » économie, il y a des millions de personnes qui transigent et des millions de biens et services à acheter. La nouvelle monnaie est donc répartie de façon plus diffuse que dans mon histoire.
Conclusion:
Donc, pourquoi les prix montent: parce que la masse monétaire est en constante expansion. Nous verrons pourquoi et comment dans la suite de ce billet la semaine prochaine.
Pour en apprendre plus sur l’inflation:
Comment la Fed a gonflé la bulle
Comment les banques créent de l’argent
L’illusion de la monnaie et l’inflation
Stabilité des prix: qu’aurions-nous fait sans la Federal Reserve
Un peu d’étymologie…
Posted in Économie, tagged États-Unis, étalon-or, étymologie, banque centrale, banques, Bernanke, Chine, Community Reinvestment Act, création de monnaie, crédit, endettement, Fannie Mae, Federal Reserve, Freddie Mac, Greenspan, immobilier, indice des prix à la consommation, inflation, inflation banque centrale, interventionnisme, IPC, keynesiannisme, libre-marché, prix, productivité, rationalité limitée on 19 février 2010| 4 Comments »
Une bonne partie des problèmes économiques qui nous affligent sont bêtement reliés à un problème étymologique. Il se trouve que des gens influents, tels que le duo Greenspan / Bernanke, utilisent la mauvaise définition du mot « inflation »! En fait, il semble que la vraie definition de ce mot soit disparue avec l’étalon-or. L’essor du keynesiannisme et son intrusion dans la théorie économique enseignée dans les universités sont aussi responsables de cette malencontreuse situation. Cette substitution est-elle intentionelle, pour cacher la vérité au monde? Possible, car ce tour de prestidigitation profite à beaucoup de gens, permettant au système bancaire de décupler ses profits et à l’État de financer ses dépenses monstrueuses.
« L’inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d’achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l’Indice des prix à la consommation (IPC). »
Cette définition est évidemment erronée, tout comme l’interprétation qu’on en fait et la façon de la mesurer. La hausse des prix des biens et services n’est pas de l’inflation, c’est plutôt une conséquence de l’inflation. La vraie definition de l’inflation est simplement l’augmentation de la masse monetaire.
Ceci étant dit, un mot n’est qu’un mot, so who cares? Détrompez-vous; les consequences de cette erreur ont été très grandes et continueront de l’être.
Durant les années 2000, Alan Greenspan a mené une politique monétaire ultra-expansionniste, permettant au système de créer de la monnaie à profusion. Ce dernier maintenait cette politique même si l’économie allait bien car son « guide » était une cible d’inflation (mesurée par l’indice des prix a la consommation), laquelle était basse relativement à la cible. Rien ne justifiait donc de resserer la politique monétaire pour freiner la croissance du crédit.
Pourquoi est-ce que les prix n’augmentaient pas rapidement malgré la creation de monnaie? Parce que la productivité compensait. Durant l’année 2000, le développement de l’internet a été une grande source de productivité, tout comme l’essor du commercial international. Les coûts de production de plusieurs biens ont été abaissés grâce à la main d’oeuvre bon marché des pays émergents.
Notez que si une année donnée l’IPC monte de 3% et que la productivité s’améliore de 2%, l’inflation n’est pas de 3%, comme on voudrait vous le faire croire, mais bien de 5%. Vous auriez dû payer vos biens et services 2% moins cher que l’an passé grâce à la meilleure productivité de l’économie, mais en raison de la création de monnaie, vous les paierai 3% plus cher. C’est l’illusion de l’inflation…
De plus, beaucoup de dollars sortaient des États-Unis en direction de la Chine, entre autres, ce qui minimisait l’impact sur les prix de la monnaie créée par le système. Cependant, il y avait d’autres indices évidents que l’inflation (la vraie) sévissait dans l’economie et ceux-ci n’étaient pas mesurés par l’IPC, sur lequel M. Greenspan se concentrait naïvement. Ces signes d’inflation se sont manifestés dans les prix d’actifs divers: pétrole, métaux, bourse et surtout l’immobilier.
Pourquoi l’immobilier en particulier? En raison d’interventions gouvernementales visant à augmenter l’accès à la propriété (Community Reinvestment Act, Fannie Mae/Freddie Mac, etc). Il semble que plusieurs intervenants politiques avaient un agenda à cet égard et les politiques en place ont canalisé énormément de ressources vers cette industrie, créant une gigantesque bulle de mauvais investissements.