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Posts Tagged ‘Hayek’

Ça faisait longtemps que je n’avais pas ridiculisé notre nobélisé favoris, mais je ne pouvais pas passer à côté de son billet fallacieux et insultant à l’égard de la lettre publiée par Hayek en 1932.

Voici ce que Hayek y mentionnait:

« We are of the opinion that many of the troubles of the world at the present are due to imprudent borrowing and spending on the part of the public authorities. We do not desire to see a renewal of such practices. At best they mortgage the Budgets of the future, and they tend to drive up the rate of interest–a process which is surely particularly undesirable at this juncture, when the revival of the supply of capital to private industry is an admittedly urgent necessity. The depression has abundantly shown that the existence of public debt on a large scale imposes frictions and obstacles to readjustment very much greater than the frictions an dobstacles imposed by the existence of private debt. »

Ainsi, Hayek craignait que le financement des déficits gouvernementaux crée un effet d’éviction; c’est-à-dire que le capital utilisé par le gouvernement laisserait moins de capital aux entreprises privées, ce fairait monter les taux d’intérêt pour celles-ci, mettant un frein à l’investissement privé et à une reprise économique éventuelle.

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« Capitalism and Freedom », Milton Friedman, 1962 (édition 2002), 202 pages.

Comme le titre le laisse présager, ce livre se veut une défense du capitalisme sous l’angle de la liberté individuelle.

Le premier chapitre démontre à quel point la liberté économique et la liberté politique sont connectés. Friedman reprend ici certains des arguments de Hayek dans « La Route de la Servitude ». Il y mentionne notamment que le marché est un mécanisme qui permet la coopération volontaire sans obligation de conformité.

« Chaque personne peut voter pour la couleur de cravate qu’il veut et l’obtenir; il ne dépend pas de la couleur de cravate que la majorité désire et n’a pas à s’y soumettre. »

Dans le second chapitre, il parle du rôle du gouvernement dans une société libre et indique que son rôle doit davantage être celui d’un arbitre plutôt que d’un autocratique paternaliste. Selon lui, l’intervention gouvernementale crée des tensions dans la société (puisque la minorité doit se conformer aux décisions des politiciens). Le marché permet de minimiser ces tensions sur le tissu social en rendant la conformité non-nécessaire.

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            Le socialisme est un système de type collectiviste qui se traduit essentiellement par la propriété publique des instruments de production. Autrement dit, seul le gouvernement peut être propriétaire du capital productif de l’économie.

            L’autre terme souvent utilisé pour désigner le socialisme est la planification centrale. C’est que dans ce système, il n’y a plus d’entrepreneurs, juste des fonctionnaires. Il n’y a plus de concurrence ni de profits. L’État a le monopole sur tout et décide de quoi et combien produire.

            Comme il n’y a plus de profit, plus rien ne motive les travailleurs. Ceux-ci ne peuvent pas améliorer leur sort en travaillant plus dur ou en améliorant leurs compétences. C’est pourquoi les systèmes socialistes voient leur productivité baisser drastiquement. Il en résulte une baisse de la production et des pénuries. Par exemple, avant d’adopter le communisme, la Russie était un gros exportateur de céréales, alors qu’à une certaine époque sous le communisme, elle n’en produisait plus assez pour nourrir sa propre population, devenant éventuellement le plus gros importateur de céréales au monde.

            De plus, sans profit, l’innovation n’est pas encouragée. Pour qu’un individu donne le meilleur de lui-même, il faut que ça en vaille la peine. Si personne ne peut profiter de son travail acharné ou des découvertes engendrées par son génie créatif, personne n’aura la motivation nécessaire à faire avancer la société vers un meilleur niveau de vie. L’absence de profit complique aussi les décisions d’investissement. Comment comparer deux investissements différents sans profit? Les pays socialistes accusent donc généralement un retard technologique important.

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Selon Krugman (ici et ici), les entreprises n’investissent pas parce qu’elles ont de la sur-capacité de production, donc aucun besoin d’investir. Elles maintiennent en outre des niveaux d’encaisse très élevés.

Pour que celles-ci investissent et embauchent, il faudrait une augmentation de la demande qui vienne utiliser la capacité de production de ces entreprises.

Pour créer cette demande, il faut selon lui que le gouvernement mette de l’avant un autre plan de relance (puisque le premier n’était pas assez gros selon lui). Comme je le démontrais lundi, le premier plan de relance fut un échec lamentable. 

Selon lui, l’État n’a pas grand chose à perdre puisque s’il ne fait rien, la situation économique va se détériorer, ce qui augmentera le déficit de toute façon (donc aussi bien dépenser!).

De plus, les conséquences négatives de cette détérioration auront des répercussions à plus long terme:

« what if there are long-run negative effects of a deeper slump on the economy? The WSJ piece showed one example: workers driven permanently out of the labor force. There’s also the negative effect of a depressed economy on business investment. There’s the waste of talent because young people have their lifetime careers derailed. And so on. And here’s the thing: if the economy is weaker in the long run, this means less revenue, which offsets any savings from the initial austerity. »

Cette vision keynesienne de l’économie est complètement erronnée. Voici pourquoi.

Tout d’abord, l’explication de Krugman repose sur une hypothèse très contestable, stipulant que les plans de relance réussissent à relancer l’économie durablement. En termes keynesiens, cela signifie que le « multiplicateur » est supérieur à 1. Dans son exemple, Krugman utilise d’ailleurs un multiplicateur de 1.4. Où prend-il ce chiffre? Dieu seul le sait! 

Ainsi, si vous aviez une entreprise de construction et que le gouvernement fédéral vous octroyait un contrat dans le cadre d’un nouveau stimulus, allez-vous vous mettre à investir dans votre entreprise et à embaucher des employés permanents? Bien sûr que non! Car vous savez que cette « manne » n’est que temporaire et ne représente aucunement de la demande durable. Donc une fois le stimulus passé, c’est le retour à la case départ.

Krugman craint que si le gouvernement ne fait rien, certains emplois dispaîtront pour de bon. J’espère bien que certains emplois ne reviendront jamais; puisque ceux-ci étaient le fruit des mauvais investissements effectués durant le boum artificiel.

C’est justement ce à quoi une récession devrait consister: nettoyer les mauvais investissements et éliminer les emplois inutiles. L’économie n’a plus besoin d’autant de travailleurs de la construction et tout ce qui tourne autour de cette industrie; il ne sert à rien de vouloir maintenir ces emplois. Par la suite, l’investissement peut reprendre dans d’autres industries. Tout ce processus a été ralenti par l’incertitude et la confusion générées par le gouvernement avec ses plans de relance, ses bailouts, ses déficits et ses réformes.

Au contraire, le gouvernement tente d’aller à contre-courant du processus normal de rétablissement d’une récession en tentant de sauver les emplois qui devraient disparaître, en maintenant des entreprises en vie alors que celles-ci auraient dû disparaître, en décourageant l’épargne par la manipulation monétaire, et en choisissant lui-même les industries méritant de l’investissement (par exemples: énergie renouvelable, voitures électriques, infrastructure routière, etc). Le résultat n’est pas surprenant: du chômage persistant.

En somme, il est vrai que les entreprises ont de la sur-capacité de production présentement, mais celle-ci est dans les mauvaises industries. La solution ne consiste pas à tenter de relancer la demande de ces industries. Elle consiste plutôt à ce que le gouvernement s’abstienne d’intervenir pour que ces industries réalisent que la demande n’est plus là et que ce capital soit ré-alloué ailleurs dans l’économie. La dépression de 1920-21 a démontré que cette politique fonctionne.

Paul Krugman est préoccupé par le sort des chômeurs si l’économie se détériorait davantage. Il devrait plutôt se préoccuper du fait que les plans de relances et les subventions rendent certaines industries dépendantes du gouvernement; les conséquences à long terme de cela seront très négatives lorsque l’aide s’arrêtera éventuellement.

Finalement, si les entreprises maintiennent des niveaux d’encaisse élevés, c’est qu’elles ont appris la leçon et qu’elles veulent pouvoir se maintenir en vie en cas de temps dur. Il n’y a rien de mal là-dedans.

À ce sujet, Peter Boettke a déterré de fascinantes coupures de journaux datant de 1932; notez que l’une est signée par Keynes et l’autre par Hayek. Leur débat est très similaire à celui que Paul Krugman aurait avec Thomas Woods aujourd’hui. Bonne lecture!

http://austrianeconomists.typepad.com/files/cambridge_vs._lse_1932.pdf

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