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Les nouvelles à l’égard de la crise Européenne se succèdent à un rythme effarant, à un tel point que le commun des mortels (et certains des lecteurs de ce blogue) sombre dans la plus profonde confusion. Certains jours on apprend que l’Euro est sauvé, pour que le lendemain on se rende compte qu’il n’en est rien. Voici donc quelques éclaircissements concernant les développements des derniers jours.

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Il ne fait aucun doute, les inégalités de richesse sont inhérentes au système capitaliste. Cependant, dans un véritable système de libre-marché, les inégalités ne seraient pas si grandes que certains pourraient le croire. J’ai souvent affirmé sur ce blogue que sur un véritable libre-marché, il y aurait beaucoup moins de grandes entreprises et moins de « super-riches ». Pourquoi? Parce que c’est grâce aux largesses de l’intervention étatique que les grandes entreprises et les super-riches atteignent leur statut. L’interventionnisme étatique engendre donc des inégalités qui ne résultent pas de l’aspect « méritocratique » du système capitalisme et qui sont donc indésirables pour la société.

Pour mieux illustrer cette dynamique, j’ai décidé d’analyser les cas de quelques uns des individus les plus riches de la terre selon le Palmarès de Forbes et de vous démontrer de quelle façon ils ont bénéficié de l’interventionnisme étatique pour arriver à leurs fins. Notez bien que je ne m’oppose pas du tout à l’existence de riches entrepreneurs, au contraire ceux-ci créent de la richesse et apportent beaucoup à la société. D’ailleurs, en fouillant un peu dans leurs histoires, on constate que la plupart sont de brillants entrepreneurs. Cependant, en grattant un peu, on réalise que c’est l’interventionnisme étatique qui les a fait passer de très riche à « super riche ».

Beaucoup d’entre eux ont commencé à partir de rien. Quant à ceux qui ont eu la chance d’hériter d’une entreprise, la plupart ont continué à faire de bons investissements et à prendre des risques, de façon à amener l’entreprise à un niveau supérieur. Peu d’entre eux sont des rentiers de capital hérité.

Les quelques exemples ci-bas ne sont que la pointe de l’iceberg. Il y a bien d’autres milliardaires qui ont bénéficié de favoritisme étatique et ceux énumérés ci-bas en ont bénéficié de bien d’autres manières que celles que je décris dans ces quelques lignes. Je note que beaucoup de milliardaires ont bénéficié du système bancaire inflationniste (notamment Carl Icahn et ses leveraged buyouts) et que plusieurs ont bénéficié de la règlementation excessive de certaines industries, qui favorise les grandes entreprises bien établies au détriment des nouveaux entrants et des petits concurrents.

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« The Tragedy of the Euro », Philipp Bagus, Ludwig Von Mises Institute, 2010, 149 pages.

Disponible gratuitement en pdf.

 Bagus débute par exposer les circonstances dans lesquelles la Zone Euro a été créée. Il présente deux visions distinctes de l’Union Européenne : la vision libérale classique et la vision socialiste.

Le Traité de Rome de 1957 fut un pas important vers la vision libérale, établissant quatre libertés de base : liberté de circulation des biens, liberté d’offre de services, liberté de mouvements de capitaux et liberté de migration. Ce traité mettait en quelque sorte fin à l’ère de national-socialisme qui avait prévalu dans la première moitié du siècle, avec les conséquences dévastatrices qu’on lui connaît. La vision libérale de l’Europe n’implique aucunement la création d’un « super-État » pan-européen. Cette vision souhaite plutôt la saine concurrence entre différents systèmes politiques. Dans une telle Europe, le capital bouge des pays où les salaires sont élevés (les faisant ainsi diminuer) vers les pays où les salaires sont bas (les faisant augmenter). À l’inverse, les travailleurs migrent des pays où les salaires sont bas vers ceux où les salaires sont plus élevés. Ces migrations du capital et des travailleurs sont orientées des pays où les impôts sont plus élevés vers ceux où les impôts sont moindres, assurant une certaine discipline fiscale de la part des gouvernements. Les monnaies sont aussi en concurrence dans ce système libéral; les monnaies moins solides voyant leur pouvoir d’achat diminuer.

En revanche, la vision socialiste de l’Europe était, à une certaine époque, défendue par les Jacques Delors et François Mitterrand de ce monde. Ceux-ci voulaient voir une Europe protectionniste et interventionniste, gérée par un État central. Ils désiraient un État-providence européen assurant la redistribution de la richesse au sein de l’Union, la règlementation uniforme des pays membres et l’harmonisation de la législation dans toute l’Europe, incluant les niveaux de taxation. Plusieurs personnages ont véhiculé cette vision de l’Europe dans le passé, incluant Charlemagne, Napoléon, Staline et Hitler.

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On me demande souvent quel est le véritable problème de la zone Euro. Ma réponse rapide : l’irresponsabilité des gouvernements dans un système où il leur est impossible de monétiser leurs déficits.

Mais qu’est-ce que cela veut dire de « monétiser un déficit »? Il s’agit en fait d’utiliser la banque centrale pour créer de la monnaie, qui sera ensuite utilisée pour acheter des titres de dette du gouvernement. Par exemple, suite à l’implantation de sa politique monétaire expansionniste dès l’aube de la récession ainsi qu’à ses programmes d’assouplissement quantitatif, la Federal Reserve (la Fed pour les intimes…) a créé une quantité gigantesque de monnaie qui a servi à acheter des obligations du gouvernement fédéral américain sur les marchés financiers. Lorsque la Fed veut faire baisser les taux d’intérêt pour stimuler l’économie, ce qui est le cas durant les récessions, elle créée de la monnaie qu’elle utilise pour acheter des bons du trésor, ce qui constitue une injection de nouvelle monnaie dans l’économie. Cette nouvelle monnaie agit telle une hausse « artificielle » de l’épargne, et donc des fonds disponibles au crédit. Quand l’offre de crédit augmente, le prix baisse…et sur le marché du crédit le prix est le taux d’intérêt…donc les taux d’intérêt baissent.

De son côté, le gouvernement a dépensé énormément, bien au-delà de ses revenus, générant d’immenses déficits fiscaux. Tout déficit fiscal doit être financé par de la dette; ainsi le gouvernement émet régulièrement des milliards en obligations pour financer ses dépenses, lesquelles sont en grande partie achetées par la Fed. Ces achats sont si massifs que la Fed est maintenant devenue le plus gros détenteur de bons du Trésor américain au monde!

Certains me lanceront que la Fed est indépendante et que le gouvernement américain ne peut lui ordonner de faire quoi que ce soit du genre. Si c’est ce que vous voulez croire, c’est votre choix…mais le monde est ce qu’il est!

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Suite à mon billet publié il y a quelques mois sur la bulle des tulipes, voici d’autres exemples démontrant que les bulles financières ne peuvent se produire sans création de monnaie – l’ingrédient essentiel.

La Compagnie du Mississipi :

John Law forme la Banque Générale en 1716, qui a le droit d’émettre des billets échangeables contre l’or et l’argent contenu dans les coffres de la banque. Celle-ci sera par la suite nationalisée et renommée Banque Royale, impliquant que la convertibilité métallique fut garantie par l’État. Law utilisa ce privilège à profusion, imprimant de la monnaie ex nihilo pour financer le New Deal de l’époque, d’immenses dépenses publiques visant à créer des emplois. Law était certainement un précurseur du keynesiannisme (Keynes n’a effectivement rien inventé)! Pas surprenant qu’en janvier 1720, l’inflation atteignait 23% en France.

Law forme aussi la Compagnie d’Occident en 1717, qui deviendra la Mississippi Company puis la Compagnie des Indes (1719). Celle-ci a le monopole sur le commerce de la France avec ses colonies américaines et Asiatiques. L’intérêt des investisseurs résidait dans la promesse que la compagnie allait trouver de l’or et de l’argent en Amérique.

Law vendait de nouvelles actions de la compagnie contre de la monnaie de la Banque Royale ou contre des obligations de l’État, ce qui permettait à l’État de s’endetter à bas prix.

La compagnie utilisait les fonds pour financer son expansion, ce qui excitait encore plus les investisseurs. Ceux-ci s’endettaient pour acheter des actions et la banque était ravie de leur prêter des billets ex nihilo. En 1719, les actions de la compagnie ont augmenté de 1900% (500 livres à 10,000 livres).

Cependant, il était clair que la Banque Royale n’avait pas suffisamment d’or et d’argent dans ses coffres pour rembourser l’ensemble des détenteurs de billets. C’est en 1720 que la bulle a éclaté, lorsque des investisseurs ont commencé à prendre leurs profits et à échanger leurs billets contre l’or sous-jacent. Les actions de la compagnie ont alors perdu 90% de leur valeur en 1720 pour retomber à 1,000 livres.

 John Law a pratiquement mis la France en faillite et a fini ses jours en exil.

La South Sea Company :

Un phénomène similaire s’est aussi produit en Angleterre à peu près à la même époque, avec la South Sea Company, fondée en 1711 par Robert Harley (alors chef du parti Tory). Celle-ci se voit confier le monopole sur le commerce avec les colonies espagnoles en Amérique.

Le gouvernement Anglais s’était fortement endetté pour financer la guerre contre l’Espagne. Il a donc utilisé la compagnie pour (techniquement) convertir sa dette en action de la South Sea. Le principe des échanges d’actions contre des titres de dette publique semblait avantageux pour toutes les parties :

  • pour l’État, il permet de diminuer la charge de la dette,
  • pour les actionnaires, il permet une rente régulière (au prix d’une dilution du capital),
  • pour les détenteurs de dette, il permet d’espérer une plus-value substantielle dans une entreprise à fort potentiel.

En fait, la conversion en actions liquides et « excitantes » permettra aux banquiers détenant la dette de l’État de profiter de la liquidité ainsi crée pour vendre à profit.

La compagnie se met ensuite à propager « les rumeurs les plus extravagantes » sur la valeur potentielle de son commerce avec le Nouveau Monde, ce qui a pour effet de déclencher la spéculation. La spéculation atteint des niveaux élevés grâce aux achats sur marge. Les investisseurs avance un dépôt de 10% et la compagnie émet le reste des actions à crédit. Le résultat est évidemment de la création de monnaie.

D’autres entreprises se forment dans le but de profiter de la vague spéculative. Ces entreprises ne sont souvent que des fraudes, sans véritable opportunité d’affaires. Dans le but de stopper ces fraudes, qui nuisent à la spéculation, l’État introduit une loi stipulant que seules les entreprises incorporées par une « Charte Royale » peuvent s’inscrire en bourse. La plupart n’ont pas cette charte, ce qui augmente l’attrait de la South Sea pour les investisseurs et propulsera le cours de l’action à son sommet.

En Septembre 1720, la tendance se renverse et la bulle dégonfle. Le cours passe de 1,000 livres à 150 livres. Beaucoup d’investisseurs ayant acheté à crédit font faillite.

La Panique de 1792 :

Vers 1791, le Congrès approuvé la création de la Bank of United-States (BoUS), une sorte de banque centrale dont l’objectif était de faciliter la gestion du trésor américain (c’est-à-dire l’émission de titres de dette).

Les conséquences de la création de monnaie par un système bancaire à réserves fractionnaires se sont par la suite manifestées sous la forme d’une bulle spéculative dans les titres de la BoUS. Les spéculateurs empruntaient de l’argent créé ex nihilo pour financer leurs positions. Les prix ont augmenté en flèche en janvier 1792.

Lorsque les prix se sont mis à baisser en février, la crise financière a débuté. Le Trésor américain a dû intervenir, mené par Alexander Hamilton pour renflouer les banques, qui n’avaient pas assez de réserves pour rembourser les déposants.

Cette crise n’est pas seulement une autre preuve que la création de monnaie cause les bulles financières; c’est aussi une démonstration du risque moral causé par les sauvetages financiers (« bailouts »). Il faut savoir qu’une mini-panique était survenue en 1791 et qu’Hamilton avait aussi fait en sorte d’intervenir pour la contrer. Plusieurs observateurs pensent que cette intervention fut à la base de la crise de 1792. Voici un extrait d’une étude de David Cowen sur la panique de 1792 :

« Hamilton’s crisis management in 1791 and 1792 may illustrate the moral-hazard problem that is ever present in financial crisis management. By coming to the aid of the markets in 1791, Hamilton may have encouraged the speculative bubble of 1792 by making market participants believe that there was something like a “Hamilton put” on the table. Two centuries later, it was said that Alan Greenspan’s similar actions in dealing with the Asian, Russian, and LTCM crises of the 1990s created the notion of a “Greenspan put” that fueled the so-called dot come bubble of the late 1990s. Effective management of a financial crisis may sow the seeds of another one.”

Lorsqu’on parle de « Hamilton put » ou de « Greenspan put », cela signifie qu’en cas de débâcle boursière ou financière, les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale intervienne. Cette attente conditionne un comportement irresponsable de la part des banques et des autres acteurs des marchés financiers, qui savent qu’en cas de crise, ils seront sauvés et que la liquidité sera maintenue. Ce comportement irresponsable amplifie les crises financières.

Notez que cette crise financière a par la suite mené à la création du New York Stock Exchange (bourse de New York).

Conclusion :

« Speculative bubbles typically require a lot of newly created credit to be launched and sustained.” – David Cowen.

Que l’on parle de la bulle des tulipes de 1637, des bulles de la South Sea Company et de la Compagnie du Mississipi du 18e siècle, de la panique de 1792, de la bulle des roaring twenties de 1929, de la bulle techno de 2001 ou de la bulle immobilière de 2007, l’ingrédient essentiel est toujours présent : la création de monnaie.

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–  Resserrement du marché hypothécaire:

Le ministre Jim Flaherty vient d’annoncer un resserrement des conditions de prêts hypothécaires. Les propriétaires qui voudraient ré-hypothéquer leur maison auront le droit de le faire à la hauteur de 90% de sa valeur et non plus de 95%. Les acheteurs d’une maison qui ne sera pas leur résidence devront faire une mise de fonds initiale d’au moins 20% du prix de la maison pour que l’hypothèque soit garantie par la SCHL. Cette mesure vise les acheteurs de biens immobiliers à des fins spéculatives.

Évidemment, toutes ces mesures seraient totalement inutiles si nous avions une monnaie saine et un système bancaire non-fractionnaire. Cependant, dans le contexte du système actuel, je ne peux que me réjouir d’une mesure qui restreindra l’expansion du crédit subventionné.

En 2006, la SCHL permettait les prêts amortis sur 40 ans avec un ratio d’endettement de 100%. En 2008, les conditions avaient été resserrées à 35 ans et 95% de levier. Cette mesure fait sûrement suite aux nombreux commentaires voulant qu’une bulle immobilière sévit au Canada. Pourtant, le ministre assure qu’il n’y a pas de surchauffe du marché immobilier en ce moment, mais qu’il veut la prévenir.

Il n’en fallait pas plus pour que les illettrés-économiques (journalistes de RDI par exemple) dénoncent ces mesures comme étant une diminution de l’accès à la propriété! Ces idiots ne réalisent pas que plus le crédit hypothécaire est facile d’accès, plus les prix des maisons augmentent…ce qui réduit l’accès à la propriété! Plus on subventionne l’accès à la propriété, moins la propriété est accessible…c’est la quadrature du cercle.

Stephen Jarislowsky : «Si vous regardez les prix de l’immobilier depuis les 30 dernières années, vous allez vous apercevoir que les valeurs ont grimpé de près de 428%. Ils auraient du monter de seulement 332% si on tient compte de l’inflation et de la productivité du pays. Seuls ces deux éléments doivent faire monter les prix de l’immobilier. Si les prix à long terme montent plus vite que ça après 100 ans plus personne ne pourra vivre dans une maison. Au moment où on se parle, les prix sont surévalués de 25%.»

– L’inflation monétaire en Chine:

Les prévisions de la Banque Centrale de Chine sont hallucinantes. Malgré leur attitude plus restrictive, les autorités monétaires chinoises prévoient une hause de la masse monétaire (M2) de +17% en 2010. En 2009, la masse monétaire a augmenté de près de +28% alors que les emprunts s’étaient chiffrés à 9.6 billions de yuans, presque deux fois plus qu’en 2008. Pour tenter de ralentir la croissance du crédit, la PBOC a haussé de 0.5% le ratio de réserves requises à 16.5% pour les grandes banques. Le PIB de la Chine a crû de +10.7% annualisé au quatrième trimestre de 2009. Cette croissance a été essentiellement composée d’une explosion des dépenses gouvernementales et du crédit.

 Soit dit en passant, la Chine a vendu pour $34.2 milliards de bons du trésor américains en décembre 2009, mois durant lequel la demande étrangère de ces titres a chuté drastiquement.

– Le coût des Jeux Olympiques:

Selon un article publié dans La Presse, le coût total (incluant les infrastructures) sera de $7.3 milliards. À lui seul, le budget d’opération est de $1.7 milliards (financé à 95% par le privé), mais ce chiffre est très incomplet. Évidemment, certaines des infrastructures seront utilisées après les jeux (autoroute vers Whistler, ligne de métro, centre de congrès), mais leur construction n’était possiblement pas justifiée immédiatement.

De plus, à moins que je ne me trompe, ce chiffre n’inclut pas les dépenses du programme olympique canadien. Près de 100 millions de dollars ont été «investis» dans le seul cadre du programme À nous le podium. Pour sa médaille d’or, Alexandre Bilodeau recevra 20 000 dollars et Jennifer Heil 15 000 dollars pour sa médaille d’argent. Ainsi, la majorité des dépenses seront assumées par les contribuables canadiens.

Ensuite, on nous parle des fameuses « retombées économiques », comme à toutes les fois qu’on veut justifier une dépense gouvernementale inutile. Elles seraient de $10.3 milliards. Or, selon l’économiste Philip Merrigan, professeur de l’UQAM spécialiste en économie du sport, «les Jeux ne sont pas une bonne affaire pour l’économie du pays hôte, mais c’en est une pour la ville-hôtesse qui profite de cette mine d’or».

Selon une étude de l’école de gestion Sauder de l’Université de Colombie-Britannique, les Jeux auront un impact négligeable sur l’emploi de la région, si l’on fait exception de la création de postes temporaires. Conclusion qui s’ajoute aussi à celle d’une étude de la firme PricewaterhouseCoopers, selon laquelle les Jeux n’ont pas augmenté de façon significative le PIB de la Colombie-Britannique au cours des quatre dernières années.

En somme, les jeux ne sont qu’une occasion pour les politiciens d’utiliser notre argent pour mousser leur image, leur prestige et promouvoir un nationalisme mal placé. Cet argent serait beaucoup mieux utilisé ailleurs.

– Retour sur la grippe A/H1N1:

Ce dossier a une fois de plus prouvé deux choses: 1) le gouvernement ne peut rien gérer convenablement et 2) le gouvernement est corrompu et manipulé par les intérêts corporatistes. Seulement qu’au Québec, la campagne contre la grippe A/H1N1 a coûté plus de 200 millions de dollars.

Les pays qui ont acheté des quantités massives de vaccins ne savent plus quoi en faire. L’Espagne a acheté 37 millions de doses, mais n’a vacciné que 3 millions de personnes. La France a cru l’OMS qui lui disait qu’il faudrait sans doute vacciner chaque personne deux fois. Elle a donc acheté 94 millions de doses en juillet 2009 au coût de 1.5 milliards de dollars.

La firme Morgan Stanley estime que les trois principaux fabricants du vaccin (GlaxoSmithKline, Sanofi-Pasteur et Novartis) empocheront respectivement 4 milliards de dollars, 1,2 milliard et 650 millions. Les ventes mondiales de Tamiflu ont dépassé les 1,6 milliards de dollars en un an, bien que le British Medical Journal, dont la crédibilité est immense, mettait encore en doute son efficacité le mois dernier. Ces compagnies ont évidemment eu un coup de pouce de l’OMS, qui a abaissé sa définition d’une pandémie afin de justifier ces mesures drastiques. Au total, ce virus plutôt bénin n’aura fait « que » 13,000 morts.

– Le Québette vert:

René Vézina, du journal Les Affaires, décrivait une bourde que l’organisme Équiterre a commise dans sa lutte acharnée contre les sables bitumineux albertains. Voici ce qu’ils scandaient:

« Alors que certains prétendent que le Québec profite largement de cette industrie dans le cadre du système de péréquation canadien, d’autres affirment au contraire que l’économie canadienne, en particulier l’industrie manufacturière, souffre des conséquences d’une devise dont la valeur est gonflée par les cours mondiaux du pétrole. Ce phénomène de pétrodolarisation aurait causé la perte de 55 000 emplois dans le secteur manufacturier au Québec entre 2002 et 2007 selon une récente étude de trois chercheurs de l’Université du Luxembourg, de l’Université d’Amsterdam et l’Université d’Ottawa. »

Les chercheurs en ont tiré un modèle (basé sur le phénomène du « mal hollandais« ), qui suggère que la force de notre huard fort a contribué aux misères du secteur manufacturier québécois. Sauf que l’étude ne traite pas du Québec et le chiffre de 55,000 n’y apparaît même pas. Les chercheurs s’en tenaient à des pourcentages à l’échelle du Canada. Équiterre a dû émettre un rectificatif et reconnaître piteusement qu’on avait plutôt repris les grandes lignes d’un blogue de Jean-François Lisée, publié 10 jours plus tôt, dans lequel il interprétait l’étude des chercheurs en question.

Je reviendrai sur ce sujet dans un billet plus complet.

Sur le même sujet, un extrait d’article de Stéphane Gendron au sujet des comptes de taxes:

« Nous sommes environnementalistes, et nous sommes heureux de conspuer Stephen Harper et l’Ouest canadien à la première occasion. Or, quand vient le temps de mettre en oeuvre nos beaux principes environnementalistes, on s’étonne qu’il faille plonger la main dans notre portefeuille ! En poule sans tête, le contribuable québécois se scandalise de voir apparaître sur son compte de taxes des dispositions pour la collecte des matières recyclables, le traitement au centre de tri et la collecte du compost ! Ou cette remarque d’un ridicule consommé maintes fois entendue: Hein!? Y va falloir que j’achète un autre bac pour le compostage ? J’en ai déjà deux ! »

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Comme je vous le mentionnais dans mon billet de lundi dernier, il est faux d’associer les libertariens à la droite politique. La droite est truffée d’étatistes voulant utiliser le pouvoir de l’État pour leurs intérêts corporatistes et Nicolas Sarkozy en est un exemple éloquent. Les faits qui vont suivre proviennent essentiellement d’un article paru dans The Economist le 9 janvier dernier.

Bien que M. Sarkozy soit à la tête d’un parti dit de droite, l’UMP, sa main-mise sur l’économie française est de plus en plus évidente. Les gouvernements plus au centre des années 1990s avaient vendu des participations de l’État dans des sociétés telles que France Telecom. Ils avaient aussi laissé des entreprises d’État, telles que EdF, prendre un virage plus « libre-marché ». Mais les choses ont changé depuis quelques temps…

Suite à l’acquisition de la firme de télécommunications brésilienne GVT en septembre dernier, les dirigeants de Vivendi ont eu droit à une réprimande de la part de l’administration Sarkozy. C’est que le président aurait voulu être mis au courant de l’affaire avant tout le monde de façon à pouvoir « se réjouir publiquement de la gloire française » lors de sa visite au Brésil.

Les coups de téléphone en provenance de l’Élysée sont devenus fréquents pour les grandes entreprises françaises sous le règne de Sarko. En février 2009, l’entreprise de satellite Eutelsat, dans laquelle le gouvernement français a une part minoritaire, a décidé d’utiliser une fusée chinoise pour lancer un de ses satellites en raison des coûts abordables et pour diversifier ses fournisseurs. Les membres du conseil d’Eutelsat ont alors été convoqués à l’Élysée pour expliquer pourquoi ils n’avaient pas fait affaires avec la firme française Ariane.

M. Sarkozy a créé en 2008 le Fonds Stratégique d’Investissement, lequel est financé à 50% par l’État français et à 50% par la Caisse des Dépôts, et dont l’objectif est essentiellement d’investir 2 milliards d’euros par année dans des entreprises françaises pour promouvoir les intérêts corporatistes de l’administration Sarkozy.

Le FSI fera donc de l’interférence dans les décisions de ces entreprises pour qu’elles fassent affaires avec des firmes françaises plutôt qu’étrangères (au détriment de la compétitivité de l’économie française) et pour bloquer les acquisitions et prises de contrôles de firmes françaises par des entreprises étrangères (permettant à des entreprises inefficaces de subsister sur le dos des contribuables).

Ainsi, M. Sarkozy a encouragé le FSI à sauver Valeo, un producteur de pièces d’automobiles en détresse, pour éviter qu’il ne soit acquis par Pardus Capital, un conglomérat américain. Selon The Economist, M. Sarkozy voudrait même ressusciter les restes du producteur d’aluminium Pechiney, acquis par Alcan au début des années 2000s. En octobre dernier, le FSI a investit dans DailyMotion, une firme française de vidéos sur internet compétitionnant avec YouTube. Cette manoeuvre visait à bloquer des investisseurs étrangers qui voulaient prendre une participation dans cette entreprise.

Récemment, le gouvernement Sarkozy a vendu la division de transmission et distribution d’électricité de Areva, une entreprise d’État, à Alstom et Schneider, deux entreprises françaises, plutôt qu’à la japonaise Toshiba, laquelle offrait pourtant un prix plus élevé.

Comme tout bon politicien, Sarko en profite pour récompenser ses amis et collaborateurs. Il a nommé François Pérol à la tête de la BCPE (dont le gouvernement a supervisé la création suite à une fusion), Stéphane Richard à France Telecom (27% détenue par l’État), Henri Proglio à la tête de EdF (alors que ce dernier conserve son rôle au sein de Veolia, laquelle oeuvre dans la même industrie).

Et que dire des interventions de Sarkozy durant la crise financière. Il a plaidé pour la reconstruction d’un « capitalisme régulé », dans lequel les banques renoncent à la spéculation, régi par des règles prudentielles permettant « d’amortir les chocs au lieu de les aggraver ». Il a demandé aux dirigeants de « gérer collectivement les crises les plus aiguës. « Pour moraliser le capitalisme financier, nous ne pouvons pas attendre ». Il n’a pas hésité à brandir le spectre de la nationalisation des banques en guise de menace pour les inciter à prêter durant la crise du crédit.

Conclusion:

En somme, Nicolas Sarkozy démontre bien de quelle façon agit la droite étatique. Cette politique d’interventionnisme minera le compétitivité de la France, qui risque aussi de se mettre à dos certains de ses partenaires commerciaux. En redistribuant la richesse des contribuables vers les banques, les grosses compagnies en faillite et d’autres groupes d’intérêt privilégiés, Sarkozy fait autant de torts à la société française que les socialistes de la gauche. Nicolas Sarkozy est bel et bien un dirigeant de droite, un étatiste de droite devrais-je dire, mais une chose est sûre, il est à des années-lumières d’être un libertarien.

 
 
 
 
 
 
 

 

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