Suite à la mort affreuse de George Floyd, lors de l’intervention du policier Derek Chauvin en mai 2020 à Minneapolis, des émeutes ont éclaté à travers les États-Unis en plus de nombreuses manifestations contre le racisme, qui seraient les plus importantes de l’histoire du pays en termes du nombre de participants. La plupart des manifestations ont été pacifiques, mais plusieurs émeutes ont engendré jusqu’à $2 milliards de dommages et résulté en la mort d’au moins 19 personnes.
Bien qu’il soit évident que l’agent Chauvin a fait preuve d’incompétence et de négligence, on peut aussi supposer de la pure malveillance et possiblement du racisme de sa part. Cependant, est-ce que cet événement est vraiment la preuve que la police américaine fait preuve de racisme?
Une étude publiée en août 2019 par la National Academy of Sciences explique qu’aux États-Unis, les interventions policières constituent une des plus importantes causes de mortalité chez les jeunes américains. Le risque est le plus élevé entre 20 et 35 ans.
Des chiffres récents parlent d’environ 1,000 morts par année sur environ 10 millions d’interventions, donc un risque de 1/10,000. Ce chiffre est excessivement plus élevé que dans tous les autres pays industrialisés.
Ceci dit, l’étude démontre que le risque absolu d’être tué par un policier est nettement supérieur pour les afro-américains que pour les blancs. Il y a plus de blanc que de noirs tués par les policiers chaque année, mais les noirs représentent une plus faible proportion de la population, donc le risque est plus élevé pour eux.
Cette autre étude aussi publiée en août 2019 par la National Academy of Sciences affirme que 26% des civils tués par la police en 2015 aux États-Unis étaient noirs, alors que les noirs ne représentent qu’environ 12% de la population.
Est-ce que chiffres prouvent qu’il y a du racisme dans la police aux États-Unis?
Y a-t-il vraiment du racisme policier?
En fait, les données du FBI démontrent qu’environ 53% des meurtres aux États-Unis sont commis par des noirs, qui commettent aussi environ les deux-tiers des crimes violents. Par ailleurs, environ 90% des noirs qui sont victimes de meurtres sont tués par d’autres noirs. En fait, aux États-Unis, il y a beaucoup plus de crimes commis par des noirs contre des blancs que l’inverse.
On constate donc que si les policiers interpellent davantage les noirs, c’est d’abord parce qu’ils sont plus souvent appelés à intervenir dans des quartiers où la population est plus afro-américaine et parce que les noirs commettent davantage de crimes que les blancs en général.
Par contre, une fois qu’un noir est interpellé par la police, a-t-il plus de chance de se faire tuer qu’un blanc?
Dans cette étude de l’économiste Roland Fryer de Harvard, l’auteur note que lorsqu’interpellés par un policier, les blancs ont 25% plus de chance de se faire tirer dessus par le policier que les noirs, et les blancs ont aussi trois fois plus de chances d’être tués par l’arme à feu d’un policier durant l’intervention.
Par ailleurs, cette étude compare la race des gens tués par des policiers à la race de l’agent de police qui les a tués. Elle démontre que les noirs et hispaniques tués par un policiers ont davantage de chances que le policier qui les a tués soit noir ou hispanique que blanc, alors que les blancs tués par un policier ont plus de chances que ce policier soit noir ou hispanique. Non seulement cette étude montre qu’il ne semble pas y avoir de racisme des blancs envers les autres races, elle montre en plus que les blancs semblent victimes de racisme!
Est-ce que cela démontre qu’il y a en fait du racisme envers les blancs? La réponse est probablement que non. Ces chiffrent démontrent surtout un phénomène appelé « suicide par la police », qui est plus fréquent chez les blancs. Le suicide par la police consiste à menacer un policier de manière à ce que celui-ci n’ait d’autre choix que de faire feu mortellement sur l’individu. Cette situation se produit surtout dans des cas où des policiers interviennent auprès de drogués ou de personnes souffrant de maladies mentales.
L’une des choses qu’on remarque concernant les noirs non-armés interpellés par la police est qu’ils ont moins tendance à coopérer que les blancs, possiblement parce qu’ils pourraient croire que l’intervention est injuste et/ou motivée par du racisme. C’est pour cette raison qu’il est plus probable qu’un noir tué par la police ne soit pas armé qu’un blanc tué par la police.
Et le profilage racial?
Une étude récente a démontré qu’en 2018, à Los Angeles, 28% des interpellations policières concernaient des noirs alors que ceux-ci ne représentent que 9% de la population de la ville. À San Francisco, ces chiffres sont 26% et 5% respectivement, un écart immense. À San Diego l’écart est moins grand, soit 19% et 6%.
Ces écarts ne sont pas entièrement justifiés par le taux de criminalité plus élevé chez les noirs. Une étude menée dans le New Jersey et une autre dans le Maryland qui ont analysé le « hit rate » des interpellations ont démontré un « hit rate » beaucoup plus élevé lorsque l’interpellation implique un blanc que lorsque qu’elle implique un noir, ce qui signifie que beaucoup plus de noirs sont interpellés pour rien.
Cette étude montre que les policiers du NYPD interpellent les noirs 23% plus que les blancs après ajustement pour le taux de criminalité par race.
Cette étude publiée dans Nature en 2020 a examiné 100 millions d’interpellations répertoriées aux États-Unis. Les chercheurs calculent qu’une fois le véhicule interpellé, les policiers décident de procéder à une fouille dans 4.3% des cas lorsqu’il s’agit d’un noir, comparativement à 1.9% pour un blanc. Les chiffres montrent un « hit rate » similaire pour les blancs et les noirs, mais les chercheurs estiment que le critère utilisé pour justifier la fouille est plus bas pour les noirs que pour les blancs.
Les représentants de la police expliquent qu’ils interpellent davantage de minorités car ils patrouillent davantage dans les quartiers où la criminalité est plus élevée et que ces quartiers sont composés d’une plus grande proportion de minorités.
Quel est le problème alors?
Les données sont assez claires. Grosso modo, les noirs commettent plus de la moitié des crimes, mais ne représentent que le quart des interpellations et aussi environ le quart des décès par la police. Hormis le profilage racial passablement abusif en ce qui concerne les interpellations et les fouilles, il ne semble pas y avoir de racisme dans les interventions policières aux États-Unis, mais il y a néanmoins un problème flagrant : les policiers américains tuent bien trop de gens aux États-Unis.
La première cause est évidemment la prolifération des armes à feu dans ce pays. Lorsqu’un policier intervient, il y a beaucoup plus de chance que le suspect soit armé, les policiers doivent donc être plus prudents, voire plus proactifs. Au moindre mouvement, le policier pense que le suspect sortira une arme et se sent obligé de réagir plus sévèrement.
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Une autre cause plausible est le pouvoir des syndicats de policiers. L’agent Derek Chauvin (qui a tué George Floyd) avait reçu 18 plaintes contre lui dans le passé. Selon certains, il aurait dû être renvoyé de la police 10 ans plus tôt. Mais aux États-Unis, il est très difficile d’imposer des mesures disciplinaires sévères envers les policiers, et encore moins de les radier de la profession.
Dans les rares cas où un policier est mis à la porte pour mauvaise conduite par un service de police quelconque, il pourra facilement se faire réembaucher par un autre service de police quelques jours plus tard, sans aucune question sur ses antécédents.
Les solutions?
Il appert donc qu’une première solution à ce désastre serait d’assouplir la protection syndicale dont bénéficient les policiers et d’empêcher les officiers coupables de sévères offenses de se faire embaucher ailleurs.
L’utilisation de caméras corporelles permet aussi de mieux évaluer le travail des policiers et de déterminer si l’utilisation de la force était vraiment justifiée. Par contre, il faudrait que les policiers n’aient pas le choix de les laisser filmer, ce qui n’est pas toujours le cas.
D’autre part, il est évident pour plusieurs experts que les policiers manquent d’entraînement, notamment en ce qui concerne la maîtrise d’un individu au corps-à-corps (sans utiliser d’arme à feu), mais surtout au niveau des techniques de désescalade verbale.
À cet égard, il semblerait que dans plusieurs situations, les policiers ne sont pas les meilleures personnes à intervenir et qu’il serait préférable que des travailleurs sociaux spécialisés se charge de l’intervention.
De plus, réduire l’ampleur de la guerre à la drogue aux États-Unis permettrait sans doute de réduire le nombre d’interventions policières et, par le fait même, le nombre de morts sous les balles policières.
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En ce qui concerne le profilage racial, cette pratique est souvent injuste car des noirs se font interpeller et fouiller simplement parce qu’ils conduisent une voiture de luxe, s’habillent de certaine manière ou circulent dans un quartier habité par une majorité de blancs. Il faut des règles transparentes en ce qui concerne les raisons de pratiquer une interpellation et une fouille. Les policiers ne devraient pas être autorisés à « aller à la pêche » car cela porte préjudice aux noirs et ne permet pas vraiment de protéger la population.
Finalement, en consultant la littérature académique, on constate qu’il y a un manque cruel de données fiables en ce qui concerne les interventions policières aux États-Unis. Le FBI a démarré une base de données il y a à peine quelques années et les services de polices ne sont pas obligées d’y participer ou encore d’y soumettre tous leurs dossiers. On ne peut pas améliorer ce qu’on ne peut pas mesurer.
Ce qu’il ne faut pas faire…
En revanche, s’il y a une solution qui n’en est pas une, c’est bien celle proposée par les mouvements tels que Black Lives Matter. Le définancement de la police fait en sorte qu’il y aura moins d’interventions dans les quartiers où la criminalité est plus élevée et, par conséquent, les noirs seront davantage victimes de crimes.
Certains chercheurs pensent que lorsqu’une controverse éclate suite à la mort d’un noir sous les balles de la police, il y a généralement un désengagement de la part des forces de police dans le quartier concerné, ce qui permet une augmentation de la criminalité. Cet effet a été nommé le Ferguson Effect, suite aux événement survenus à Ferguson au Missouri en 2014 en raison de la mort de Michael Brown. Il fut alors estimé que l’augmentation des meurtres suite au « désengagement » de la police aurait fait plus d’un millier de morts aux États-Unis.
Par ailleurs, en réduisant le financement à la police, on réduit les budgets qui seraient nécessaires à améliorer l’entraînement et à adopter la caméra corporelle.
Pendant ce temps, ces riches artistes blancs qui ont tweeté leur support à Black Live Matter peuvent s’en retourner à leur penthouse du centre-ville ou à leur villa sur la côte Ouest avec la conscience tranquille… On peut trouver injuste que les bavures policières commises envers les blancs, pourtant bien plus nombreuses que celles envers les noirs, ne génèrent jamais de tels vents de sympathie et n’ont jamais déclenché de manifestations durant lesquelles le saccage et la destruction ont été tolérées.
Il faut reconnaître que la police est une institution utile. Si cette institution fonctionne mal, la solution n’est pas de l’abolir, mais bien de la réformer.
Une autre raison pour laquelle les flics américains tuent plus: le nombre élevé de vétérans dans la police américaine. Un policier américain sur cinq qui a été engagé comme soldat en Irak ou en Afghanistan. https://www.project-syndicate.org/commentary/george-floyd-police-violence-against-african-americans-by-jeffrey-sommers-1-2020-06/french?barrier=accesspaylog
Or, certaines études montrent que les vétérans sont bien plus susceptibles d’adopter un comportement violent: https://academic.oup.com/jpubhealth/article-abstract/41/3/e245/5114353
Et même si je ne peux pas le prouver, je pense que c’est aussi en partie un problème culturel. Les flics qui se comportent bien plus en cow boys à cause de la culture américaine. Je me base cela sur des témoignages d’anciens militaires francais que je connais qui m’ont expliqué qu’en Afghanistan, ils avaient remarqué que les militaires américains se comportaient bien plus en cow boys que les militaires francais. Les militaires américains avaient la gâchette bien plus facile que les militaires francais. Or, on retrouve ce comportement chez les policiers américains. Alors, je pense que c’est en partie un problème culturel.
Cette histoire montre à quel point les médias peuvent modeler l’opinion publique. Il est évident que si la croyance que la police américaine tue de manière injustifié des noirs est répandue c’est parce que la presse parle énormément de ce genre d’histoires. Alors que bizarrement quand des blancs sont victimes de bavures policières tout le monde s’en fout. Donc le slogan Black lives matter est stupide car la réalité c’est qu’aux yeux des médias et des politiciens, une vie d’un noir est bien plus précieuse que celle d’un blanc. Bon car un blanc a eu exactement la même chose que Georges Floyd: https://www.dallasnews.com/news/investigations/2019/07/31/you-re-gonna-kill-me-dallas-police-body-cam-footage-reveals-the-final-minutes-of-tony-timpa-s-life/?outputType=amp#click=https://t.co/hPWPFnpkkh
Et il y a de nombreux autres exemples comme celle d’un enfant autiste blanc tué par les flics mais là tout le monde s’en fout: https://en.m.wikipedia.org/wiki/Shooting_of_Jeremy_Mardis
Et je pourrais parler de bien d’autres cas: https://en.m.wikipedia.org/wiki/Shooting_of_Justine_Damond
https://threadreaderapp.com/thread/1137959355800805376.html
https://threadreaderapp.com/thread/1266474645923999744.html
/https://threadreaderapp.com/thread/1270824175725350914.html
Et bizarrement, les asiatiques sont sous représentés parmi les personnes tués par la police américaine par rapport à leur population mais bien sûr, la police américaine est raciste: http://www.edwest.co.uk/uncategorized/what-are-the-facts-behind-black-lives-matter/
On pourrait également parler des manipulations médiatiques lors de l’affaire ferguson où il était clair que le tir du policier était justifié. Et que la victime était un dangereux criminel membre d’un gang et non le gentil garcon décrit par les médias et sa famille. En gros, le mec qui était footballeur américain a chargé le flic en mode footballeur ce qui a obligé le flic bien plus petit à tirer. Et c’est pas la seule affaire où les médias ont fait passé des criminels noirs tués de manière justifié pour des victimes innocentes. Et d’ailleurs, même dans le cas de bavures réelles, on fait passé de criminels pour de gentils innocents. Georges Floyd ne méritait pas de mourir mais bon, on est loin d’un type bien (c’était un criminel reconnu, il a résisté à son arrestation et il était drogué (qui a grandement contribué à sa mort).
Contrairement à ce que l’on pourrait prédire si le racisme en était la cause, l’inégalité noir-blanc dans le taux de décès par la police est la plus faible dans le Sud et la plus élevée dans le Nord-Est et le Midwest. https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0229686
« L’utilisation de caméras corporelles permet aussi de mieux évaluer le travail des policiers et de déterminer si l’utilisation de la force était vraiment justifiée » Je suis pour l’usage de ce type de caméras mais attention, il ne faut pas croire que c’est une solution miracle pour faire changer le comportement des flics:
https://www.brookings.edu/blog/up-front/2017/10/25/do-body-worn-cameras-improve-police-behavior/
« L’une des choses qu’on remarque concernant les noirs non-armés interpellés par la police est qu’ils ont moins tendance à coopérer que les blancs, possiblement parce qu’ils pourraient croire que l’intervention est injuste et/ou motivée par du racisme » C’est possible mais cela peut également être expliqué car les noirs aux USA sont plus agressifs de manière général que les blancs: https://raceandconflicts.home.blog/2020/06/23/race-differences-in-aggression/#more-678
« ce qui signifie que beaucoup plus de noirs sont interpellés pour rien » Sauf que non car ces études ne prennent pas en compte d’autres facteurs qui peuvent expliquer que les noirs sont plus contrôlés comme la différence de conduite au volant ou le fait qu’il y a plus de mandats d’arrêt contre les noirs. Les noirs sont plus susceptibles d’avoir des permis suspendus (ce qui est causé par le fait qu’ils sont plus pauvres) ce qui n’est pas sans conséquence pour eux: https://www.latimes.com/local/california/la-me-license-suspensions-bias-20160411-story.html
Un autre problème c’est que dès que l’on fait des études qualitatives, on voit que les noirs ne sont pas susceptibles d’être plus contrôlés que les blancs quand on prend en compte tous les facteurs. Par exemple, en regardant Cincinnati, les Noirs avaient des arrêts plus longs et des taux de recherche plus élevés que les conducteurs blancs. Après avoir contrôlé l’heure, le lieu et le contexte des arrêts, il n’y avait aucune différence sur les taux d’arrêt et de recherche: https://www.rand.org/pubs/technical_reports/TR535.html
C’est le problème des études trop quantitatives: elles sont incapable de prendre en compte tous les facteurs qui peuvent expliquer les différences de contrôle entre noirs et blancs, donc elles arrivent à la conclusion que les noirs sont contrôlés de manière disproportionnés par la police. (C’est un problème que l’on retrouve souvent dans la littérature sur la discrimination).
Un problème majeur de la police aux USA c’est leur fractionnement. Il existe 18,000 agences d’application différentes aux USA (https://www.bjs.gov/content/pub/pdf/nsleed.pdf ) c’est beaucoup trop élevé. D’ailleurs, aucun autre pays n’a autant d’agences de polices différentes.
Cela nuit à la professionnalisation de la police et au contrôle sur celle ci. Une réforme serait de supprimer les shérifs et les polices municipales et d’avoir une police par Etat sous contrôle de chaque gouverneur. En Australie ou Brésil, ce sont les entités fédérés qui gèrent la police .
Limite, on peut faire des exceptions pour que les grandes métropoles aient leur police distincte . Mais c’est complètement stupide de dire à chaque patelin d’avoir leur propre police.
Et même au niveau fédéral, il faudrait revoir le système d’application de loi. Par exemple, le FBI est aujourd’hui à la fois une police fédéral et une agence de renseignement intérieur. Or, selon plusieurs experts, cela nuit vraiment à l’efficacité du FBI. De plus, les compétences du FBI lui ont été attribué à une époque où il n’existait pas d’autres organisations d’application de la loi comme la DEA créé plus tard ce qui crée des conflits de compétence.
Je pourrais parler du Secret Service qui conserve aujourd’hui sa mission de lutte contre la fausse monnaie. Or, cette mission n’a rien à voir avec sa mission principale (la protection du président). Le plus intelligent serait de donner cette mission au FBI.
L’état fédéral c’est senti obligé de créer une force de police pour toutes les agences fédérales. Même la Cour suprême a sa propre police (chargé d’assurer la sécurité des lieux). Le plus simple serait de créer une force de police chargé de protéger tous les bâtiments fédéraux au lieu de créer des dizaines de police différentes pour cela.
Si on regarde un pays comme la France, certains trouvent que la police est trop centralisée mais en terme de professionnalisation quand on compare avec les USA, il y a pas photo.
« on constate qu’il y a un manque cruel de données fiables en ce qui concerne les interventions policières aux États-Unis » ce qui n’est pas étonnant vu le nombre d’agences de police différentes. Difficile de centraliser des données avec autant de polices dans un pays. Voilà pourquoi il faut opérer une centralisation de la police
Si je prends le Canada qui a une organisation policière assez bizarre mais considéré comme une organisation policière décentralisée: il y a 181 forces de police différentes au Canada (voire « Encadré 1 Types de services de police au Canada » de ce rapport: https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2019001/article/00015-eng.htm ) autrement dit, même quand on prend en compte la différence de population, les USA ont bien plus de polices que le Canada (qui pourtant a un système très décentralisé comparativement à la plupart des pays).
« Bien qu’il soit évident que l’agent Chauvin a fait preuve d’incompétence et de négligence, on peut aussi supposer de la pure malveillance et possiblement du racisme de sa part » Alors je veux bien qu’il était raciste mais j’aimerais que l’on m’apportes des éléments pour appuyer cela car j’ai pas vu la moindre chose qui permette de prouver cette accusation. Pourtant tout le monde a pris cela pour une vérité. Donc si je résume il suffit que le mec soit blanc et la victime noire pour qu’il s’agisse de racisme c’est n’importe quoi. Surtout que les autres flics qui l’entouraient ils n’étaient même pas blancs. Et même pour la pure malveillance, je n’y crois pas.
» les interventions policières constituent une des plus importantes causes de mortalité chez les jeunes américains » L’important c’est que dans l’absolu, les chances d’être tué par la police sont très faibles. C’est juste que les jeunes américains ont très peu de chance de mourir. Donc même quelque chose qui a très peu de chance de les tuer peut constituer une des premières cause de mortalité chez eux. Alors oui la police américaine tue beaucoup par rapport aux autres polices occidentales mais cela ne veut pas dire qu’elle tue souvent. Et les USA ont un taux de criminalité bien plus important que les autres pays développés. Ceci dit, même si on prend en compte ce taux de criminalité, on arrive pas à expliquer toute la différence.
Toutes proportions gardées, il y a chaque année quatre fois plus de meurtres et six fois plus de policiers tués aux États-Unis qu’en France. Mais toujours en proportion, la police américaine tue aussi dix fois plus qu’en France.
(Noter que rien qu’il y a des pays où la police est bien pire. Par exemple, la police de Rio de Janerio tue plus de personnes que l’ensemble de la police américaine)
« Le risque est le plus élevé entre 20 et 35 ans » J’ai envie de dire tant mieux car si c’était pas le cas il y aurait un souci. Les jeunes adultes sont bien plus susceptibles d’avoir un comportement violent. Sans parler du fait qu’ils sont bien plus susceptibles de présenter une sérieuse menace (force physique). Donc c’est normal que les personnes tués par la police soient en général des jeunes. C’est pas pour rien que l’immense majorité des personnes tués par la police sont des hommes.
Les syndicats de policiers sont puissants car la profession fait qu’il y a un fort esprit de corps qui pousse les flics à se syndiquer et à être uni. Donc personnellement, je vois mal comment on peut mettre fin à la puissance des syndicats. A moins d’interdire les syndicats dans la profession de policiers. Mais cela serait discriminatoire. Pourquoi dans cette profession et non pas celle des enseignants ?? A ce que je sache d’un point de vue juridique, les syndicats policiers sont des syndicats comme les autres.
« Mais aux États-Unis, il est très difficile d’imposer des mesures disciplinaires sévères envers les policiers, et encore moins de les radier de la profession » Bah c’est la même chose en France et c’est normal c’est lié à la présomption d’innocence. On va pas virer un flic sans preuves de comportements abusifs. Or, le truc c’est que c’est dur de trouver les preuves vu que les criminels mentent et accusent les flics à tort. Donc forcément, entre la parole d’un flic et d’une racaille, on privilégie à juste titre la parole du flic. Et grâce à l’esprit de corps, les collègues sont incités à couvrir le flic protégé. De plus, vouloir changer la donne pour moins protéger les flics juridiquement n’est pas une solution pour moi car cela pousserait les flics à moins faire leur travail par peur de représailles juridiques par les criminels. Cela donnerait du pouvoir aux criminels sur les policiers et ce n’est pas vraiment une solution.
C’est comme le viol. Bah oui la présomption d’innocence profite aux violeurs ce n’est pas une raison de la supprimer.