Cette série d’article présente la pandémie sous quatre angles différents.
Partie 1 : L’échec des gouvernements.
Partie 2 : Les impacts économiques.
Partie 3 : La liberté individuelle en pandémie
Partie 4 : De l’hydroxychloroquine aux vaccins – la science malmenée.
Partie 2 : Les impacts économiques.
Devant son échec à se préparer adéquatement à la pandémie et à éviter le confinement, l’état n’a eu d’autre choix que d’aider les entreprises et les travailleurs impactés. Autrement, il aurait été très injuste que des gens fassent faillite et perdent leur patrimoine pour une crise qu’une ne durera que 18 mois et qui aurait pu être en grande partie évitée.
Par contre, la manière dont les aides étatiques ont été structurées a été souvent inefficace et injuste. Tout d’abord, les banques centrales sont intervenues de façon si démesurée, que la crise financière de 2009, qui avait justifié des mesures sans précédent, apparaît maintenant comme un simple coup de pratique. Le graphique ci-bas montre la taille du bilan des banques centrales des pays industrialisés. Plus la ligne augmente, plus il y a de nouvelle monnaie en circulation.
La Banque du Canada détient maintenant plus du tiers des obligations fédérales en circulation, du jamais vu. Aux États-Unis, la Federal Reserve a acheté plus de 18% des dettes du gouvernement américain, un niveau encore plus élevé qu’en 2009.
En inondant le marché obligataire de liquidités, les banques centrales ont permis aux grandes entreprises en difficultés d’émettre des obligations à plus faible taux d’intérêt et de rembourser leurs lignes de crédit auprès des banques, lesquelles ont par le fait même évité de lourdes pertes sur ces mauvaises créances.
Puis, les banques ont graduellement coupé les lignes de crédit des plus petites entreprises les plus durement affectées par le confinement, qui elles ont dû déclarer faillite.
Grâce aux aides gouvernementales, les ménages ont réussi à continuer leurs remboursements de prêts malgré les pertes d’emploi et/ou les baisses de revenu, ce qui a amené les mauvaises créances des banques à des creux presque jamais vu. Cela est plutôt inhabituel durant une récession d’une telle ampleur, au bénéfice des grandes banques. Le graphique suivant montre les radiations de prêts personnels (hypothèques, cartes de crédit, prêts auto, etc) pour trois des plus grandes banques canadiennes. On voit que l’aide gouvernementale a grandement bénéficié aux banques.
D’autres part, les plus petits détaillants qui opèrent des boutiques et qui n’étaient pas adaptés à la vente en ligne ont vu leur déclin être accéléré par la pandémie, au profit des plus grandes entreprises comme Amazon. Cette dernière avait déjà un taux de croissance de plus de 20% avant la pandémie, mais a vu une accélération significative par la suite.
De plus, les commerces jugés essentiels par le gouvernement québécois appartiennent surtout à de grandes entreprises, comme Wal-Mart, Home Depot, Dollarama, Canadian Tire, Loblaw’s (un épicier qui détient aussi des pharmacies), etc. Il est un peu déplorable que coïncidemment, ces entreprises vendent aussi des biens non-essentiels, ce qui a été permis par la loi durant le premier confinement. Ces grands groupes avaient aussi les ressources requises à la vente en ligne. Dans ce graphique, notez que le 2e trimestre fiscal 2021 de Wal-Mart correspond à la période de 3 mois se terminant le 31 juillet 2020 (l’année fiscale 2021 de Wal-Mart se termine le 31 janvier 2021).
Du côté des restaurants, encore une fois, les seuls modèles rentables durant la pandémie ont été les chaînes de fast-food qui offrent le service à l’auto et détenus par de grandes entreprises comme McDonald’s et Restaurant Brands (Burger Kings, Tim Hortons), alors que les plus petites entreprises de restauration ont dû déclarer faillite dans de nombreux cas. Le graphique suivant montre qu’en dehors du deuxième trimestre de 2020, les ventes de McDonald’s ont été très stables, alors que beaucoup de restaurateurs ont subis des baisses de revenus de 80% (pour ceux qui offrent les commandes pour emporter) à 100% (pour ceux qui dû fermer).
Dans l’hôtellerie, les grands groupes comme InterContinental, Accor, Hilton et Marriott vont passer au travers de la récession grâce à leur diversification géographique et leur accès aux marchés obligataires. Ces groupes disposent d’imposantes ressources au niveau marketing et ont des programmes de fidélité d’envergure mondiale. Les plus petits hôteliers, qui ont perdu énormément de parts de marché au profit des grands groupes ces dernières décennies, vont perdre encore plus de terrain suite à cette récession, pour ceux qui arriveront à survivre.
Les chiffres de Marriott présentés ci-bas sont similaires à ceux des autres chaînes mentionnées plus haut, mais sont bien moins pires que ceux des petits hôteliers. La baisse du revenu par chambre reflète majoritairement une baisse drastique du taux d’occupation.
Pour les assureurs automobiles, comme Intact Financial et Progressive Corp., les réclamations ont chuté drastiquement alors que moins de personnes ont pris le volant et qu’avec une réduction des embouteillages, les risques d’accrochages sont réduits. En pourcentage des primes, le plus important assureur automobile au Canada, Intact, a vu une réduction de 10% des pertes pour réclamations automobiles (ce qui inclut les vols, feux, collisions et responsabilité civile). Les assureurs automobiles ont d’ailleurs consenti des rabais sur les primes, même pour les polices existantes.
Donc, dans la plupart des industries, la pandémie aura fait en sorte d’accélérer le déclin de certains modèles d’affaires vétustes, mais aussi de favoriser les grandes entreprises au détriment des plus petites. Cela est d’ailleurs déjà très visible dans les statistiques économiques.
Ce graphique de Statistiques Canada montre par exemple la variation des heures travaillées par taille de la firme, en comparant la période de 20016 à 2019 au premier trimestre de 2020. On constate que les PMEs ont été bien plus affectées, alors que les grandes entreprises n’ont pratiquement pas eu de différence.
Malgré qu’une certaine partie des aides étatiques ait été justifiée et nécessaire, on peut se poser la question à savoir si dans beaucoup de cas, l’état n’a fait que retarder l’inévitable, en permettant à des entreprises « zombies » de continuer à opérer pour un certain temps. Dans ces cas, l’argent des contribuables a véritablement été gaspillé. Cependant, il aurait été difficile de faire autrement.
Néanmoins, il y aura aussi des répercussions potentiellement positives. Par exemple, le travail de la maison permet à plusieurs d’améliorer leur qualité de vie. Nous aurons moins besoin d’immeubles à bureau énergivores et de gaspiller du temps en voitures polluantes. Avec le commerce en ligne, beaucoup de centres commerciaux fermeront, libérant des terrains pour la construction résidentielle.
L’une des plus grandes économies réalisées par les entreprises cette année fut en dépenses de voyages, notamment pour la vente (ce qui est surnommé « travel & entertainment » ou T&E). Dans le futur, nous verrons moins de voyages d’affaires en avion, de séjours en hotels et de dépenses au restaurant dans le simple but de faire des ventes. Cela pourrait améliorer l’efficience économique et diminuer les coûts de production des biens et services, ainsi que la pollution.
L’un des impacts les plus surprenants de la pandémie fut la force du marché immobilier résidentiel. Les prix des maisons unifamiliales en banlieue ont augmenté fortement. Pour le confinement et le travail à la maison, les gens préfèrent un plus grand espace et une cour arrière, plutôt qu’un petit appartement au centre-ville. Les propriétés de villégiatures sont aussi devenues encore plus populaire, car à défaut de voyager, on peut au moins aller au chalet. Par le fait même, les ventes de bateaux de plaisance et véhicules récréatifs ont explosé, tout comme la vente d’animaux domestiques, dont les prix ont doublé.
Ce graphique présente les indices Teranet-11 pour le Canada et Case-Shiller pour les États-Unis concernant les prix des résidences depuis 5 ans. On voit clairement une accélération durant la pandémie.

Néanmoins, les gouvernements de la plupart des pays enregistreront des déficits records en 2020 et le Canada semble avoir adopté les mesures les plus imposantes à cet égard. Cela n’est évidemment pas soutenable et il faudra d’importantes mesures d’austérité dans un avenir rapproché pour normaliser la situation fiscale. Cela laisse entrevoir que la reprise économique sera plutôt difficile.
En somme, les aides gouvernementales ont été une forme de dédommagement pour l’échec de l’État à contrer la pandémie; un mal nécessaire face aux impacts économiques dévastateurs du confinement et des règles sanitaires. Ceci dit, est-ce que ces règles liberticides étaient justifiables? Nous en discuterons dans la prochaine partie de cette série.
Le plus drôle c’est le refus du traçage obligatoire au nom de la vie privée mais dans le même temps, l’acceptation du confinement (qui est bien plus liberticide). Obliger les gens à rester chez eux c’est bien plus liberticide que les obliger à être tracés. Pourtant, les défenseurs des droits de l’homme et les gouvernements occidentaux ont préféré le confinement (qui est passé crème) mais ont refusé le traçage obligatoire (car cela c’est mal). Quand je vois ce genre de choses, je me dis que c’est vraiment pas étonnant que l’occident soit condamné au déclin. On est géré par des abrutis.
Je suis totalement d’accord sur le fait que le coronavirus accélère les tendances mais dans le même temps, cela montre aussi les limites des nouvelles tendances. Par exemple, cela a permis de généraliser le télétravail mais on a bien vu que les gens ont besoin de contacts humains et donc pour la plupart des gens, ils ne peuvent pas travailler à 100% en télétravail. Le télétravail a son utilité mais ne remplacera jamais à 100% le travail de bureau. Bon nombre de personnes veulent travailler 2/3 jours par semaines au bureau et le reste de la semaine à la maison). Cela permet de renforcer l’e commerce et les plateformes de streaming. Même chose, les pateformes de streaming ont leur utilité. Reste que cette crise montre bien à quel point les cinémas sont utiles car ils proposent une expérience unique. Je pense que dans les années à venir, bon nombre de cinémas vont disparaitre mais il en restera toujours car rien ne peut remplacer l’expérience ciné. (Reste que selon moi, les gens iront moins en cinéma. Ils iront que pour des films vraiment bien).
De plus, ce que montre cette expérience c’est que pour les studios, les cinémas sont très utiles. Un film a une visibilité bien plus acrrue quand il parait au cinéma que quand il parait directement en streaming. (C’est pas pour rien que Disney a sorti directement des films nuls comme Les Nouveaux mutants ou Artemis Fowl sur sa plateforme. Au lieu de se faire défoncer, ces films tombent juste dans l’oubli).
Une autre accélération de tendance produit par le coronavirus c’est le déclin de l’Occident et le pivot vers l’Asie. L’Asie a clairement montré sa supériorité dans la gestion de la crise par rapport à l’Occident. J’ai lu des reportages sur le fait que la gestion de la crise a même eu des effets négatifs sur la réputation des USA dans des pays comme la corée du sud. Comme les pays asiatiques ont beaucoup moins confinés, ils risquent de moins souffrir économiquement que les pays occidentaux.
D’ailleurs, même au sein d’un pays comme les USA, il y eut ce phénomène. Depuis quelques années, la Californie est devenu moins attractif (à cause des impôts, de la réglementation, du prix de l’immobilier,…). Or, avec le confinement, on a assisté à une accélération de la tendance. De plus en plus d’entreprises se posent la question de quitter la Californie vers d’autres états comme le texas. HP, Tesla, Palantir, Dropbox, Oracle toutes ces entreprises semblent vouloir se détacher de la Silicon Valley. (Noter qu’ils gardent toujours des activités dans la Silicon Valley, la Silicon Valley est loin d’être morte mais néanmoins, on assiste à une tendance inquiétante pour celle ci).