Notez que cet article a été initialement publié en novembre 2013.
Un reproche souvent fait au capitalisme est qu’il dépend absolument de la « croissance » pour exister. Sans elle, le système s’écroulerait, ce pourquoi la croissance est recherchée à tout prix, de manière perpétuelle, voire exponentielle.
En fait, la croissance n’est pas inhérente au capitalisme, qui n’est en fait qu’un système de normes définissant la manière dont les humains coopèrent économiquement entre eux (c’est-à-dire par libre choix plutôt que par la force). La viabilité du capitalisme ne dépend d’aucune croissance minimale intrinsèque.
Ceci dit, la croissance perpétuelle est-elle souhaitable? Dans les pays industrialisé, le niveau de vie n’est-il pas déjà suffisamment élevé? Pourquoi devrions-nous épuiser nos ressources et détruire la planète pour consommer encore plus?
La croissance de quoi?
Certes, le niveau de vie qui prévaut présentement dans les pays industrialisés est confortable, mais pourquoi faudrait-il qu’il arrête de s’améliorer? L’individu moyen vit effectivement très bien, mais il y a encore beaucoup de gens dont le niveau de vie laisse encore à désirer et qui bénéficieraient grandement d’une croissance économique accrue.
Tout d’abord, il faut définir de quelle genre de croissance on parle : du PIB? de la population? de la consommation? L’erreur est de définir la croissance en se basant sur le PIB, ce qui est la vision keynésienne des choses. La vraie croissance est celle du capital productif de l’économie, en quantité et/ou en qualité.
Il y a plusieurs façons d’améliorer son niveau de vie, dépendamment des besoins marginaux et des désirs de chaque individu. Certains souhaiteraient s’alimenter mieux ou se loger mieux, d’autres voudraient faire quelques voyages et se payer un peu de luxe, d’autres voudraient peut-être travailler moins, prendre une période sabbatique ou une retraite anticipée. Dans tous les cas, l’augmentation du niveau de vie nécessite une augmentation de la capacité productive de l’économie.
Il y a plusieurs manières pour un travailleur de voir sa capacité productive augmenter. Pour ce faire, il faut que la valeur ajoutée de son travail augmente, c’est-à-dire la différence entre la valeur de ce qu’il produit et le coût des ressources et du capital injectées dans le processus de production du bien ou service produit. Autrement dit, il faut que le bien ou service valle plus cher que ce qu’il coûte à produire, sinon il y aurait gaspillage de ressources et aucune richesse ne serait créée, ce qui résulterait en un appauvrissement de la société.
Une première façon d’y arriver est la formation. En apprenant de nouvelles techniques, un travailleur peut arriver soit à produire des biens de plus grandes valeur de par leurs qualités intrinsèques et/ou à produire des bien à moindre coût. Dans les deux cas, la valeur ajoutée augmente, ce qui va de pair avec la rémunération potentielle de ce travail et le niveau de vie du travailleur. Cependant, la formation nécessite un investissement soit de la part du travailleur, soit de l’entrepreneur qui finance la formation de ses employés, ou les deux à la fois.
Une deuxième source d’augmentation de capacité productive consiste à développer de nouvelles technologies qui permettent soit de produire des biens de plus grande qualité et/ou de les produire à moindre coût. Encore une fois, ces nouvelles technologies arrivent à faire augmenter la valeur ajoutée générée par le travailleur. Pour accéder à ces gains, des « innovateurs » doivent investir en recherche et développement, puis des entrepreneurs doivent investir du capital pour acquérir ces nouvelles technologies.
Lorsqu’ils font baisser les coûts de production, ces deux vecteurs de croissance contribuent au niveau de vie du travailleur de deux manières : 1) en faisant augmenter sa rémunération et 2) en faisant augmenter son pouvoir d’achat (puisque les biens et services coûtent moins cher, chaque dollar de salaire permet d’obtenir davantage de choses). Dans la mesure où le travailleur décidera d’utiliser ce pouvoir d’achat supplémentaire pour consommer davantage plutôt que pour travailler moins ou épargner de manière à devancer sa retraite, la demande de biens et services augmentera. Pour subvenir à cette demande accrue, les entrepreneurs devront investir dans l’expansion de leur capacité de production. Cela offrira l’opportunité à un certain nombre de travailleurs d’améliorer leur sort en obtenant un meilleur emploi. Autrement dit, cette croissance de la capacité de production fera augmenter la demande de travailleurs et, par conséquent, le prix du travail, c’est-à-dire la rémunération.
Ces graphiques (source) démontrent à quel point le niveau de vie est corrélé à la productivité, laquelle dépend de l’innovation et de la formation. J’ajouterais cependant que l’utilisation du PIB comme mesure de richesse comporte plusieurs bémols à ne pas négliger.
Le cercle vertueux de l’investissement
On constate donc que la croissance du niveau de vie des gens dépend de l’investissement dans la capacité productive de l’économie, soit en formation, soit en développement technologique, soit en expansion des opérations. Mais d’où vient cet investissement? Comment est-il financé? En fait, dans un système monétaire où la banque centrale n’inonde pas les marchés financiers de monnaie créée ex nihilo, l’investissement vient de l’épargne. Cette épargne peut provenir d’un travailleur qui décide d’investir une partie de son salaire en actions, obligations ou dépôts bancaires plutôt que de le consommer entièrement. Elle peut aussi provenir d’une entreprise qui réinvestit une partie de ses profits plutôt que de les verser entièrement aux actionnaires sous forme de dividendes. Dans les deux cas, en finançant l’investissement, l’épargne fait grossir le capital productif de l’économie : c’est l’essence du capitalisme. D’ailleurs, plus le niveau de vie d’un travailleur augmente, plus il aura tendance à épargner ses gains plutôt qu’à les consommer. Cela résulte en une augmentation des fonds disponibles à l’investissement et, par conséquent, à une accélération de la croissance future du niveau de vie. Notez aussi le rôle des profits, non seulement comme signal qu’une activité économique produit de la richesse plutôt que de gaspiller des ressources, mais aussi comme source de financement pour l’investissement, qui mène à l’amélioration du niveau de vie.
Les limites de la croissance
Vu de cette manière, la croissance n’a aucune limite intrinsèque. Notez que je n’ai pas parlé ici de croissance de la population, laquelle peut bien décélérer ou même devenir négative sans nuire au niveau de vie. En fait, si on pousse ce raisonnement à l’extrême, nous pourrions atteindre un stade où les gens ne travaillent presque plus et passent leur temps à profiter de la vie.
Cette vision de la croissance est fort différente de la vision keynésienne qui dicte présentement les politiques gouvernementales. Les keynésiens visent le plein-emploi, et pour y arriver il faut faire augmenter la « demande agrégée». Pour ce faire, il faut que les gens épargnent moins et consomment davantage. On demande donc à la banque centrale de faire baisser les taux d’intérêt autant que possible, pour décourager l’épargne et stimuler la consommation, incitant même à l’endettement. S’il n’y a pas d’épargne, comment alors financer l’investissement? Pas de problème! En créant de la monnaie ex nihilo, la banque centrale produit une forme « d’épargne artificielle » pour remplacer l’épargne authentique des travailleurs/consommateurs. Le keynésianisme, outillé d’une banque centrale et d’une monnaie fiduciaire, arrive donc à complètement désarrimer la consommation de l’investissement, et donc à miner l’essence du capitalisme. L’offre et la demande de capital sont dé-coordonnés. D’autre part, les keynésiens considèrent que les dépenses du gouvernement font partie du PIB. Donc, lorsque la croissance de la consommation n’est pas au rendez-vous, ils n’hésiteront pas à mousser les dépenses gouvernementales pour stimuler la demande agrégée.
On constate donc que du point de vue keynésien, la croissance est un objectif à atteindre à tout prix; une nécessité vitale.
En ce qui a trait à la croissance de la population, les keynésiens sont terrorisés par la décélération de celle-ci et par le vieillissement démographique que cela engendre, lequel met une pression baissière sur la croissance du PIB total. La réduction du PIB potentiel total est un problème majeur pour l’État puisque ses recettes fiscales diminueront alors que ses dépenses continueront d’augmenter. En outre, les retraités sont de grands consommateurs de services sociaux, surtout en santé. Notre système d’État-providence fait en sorte que ces retraités se retrouvent sur le dos des contribuables pour l’obtention de généreux services sociaux, d’autant plus qu’en raison des politiques keynésiennes décrites ci-haut, ils ont peu épargné et se sont endettés. Vous comprenez maintenant pourquoi la croissance est une telle obsession pour les sbires du gouvernement.
D’ailleurs, ce comportement est facilement observable lorsqu’il est question des politiques des gouvernements à l’égard des ressources naturelles. Les ressources minérales (pétrole, gaz, métaux, potasse) présentes dans le sous-sol au Canada appartiennent en grande majorité aux gouvernements. Les gouvernements louent des droits d’exploitation aux entreprises désirant y faire de l’exploration et une fois la production entamée, ces gouvernements perçoivent de juteuses redevances. Cependant, ces entreprises qui louent les droits d’exploitation de ces terrains doivent se dépêcher de démarrer la production avant l’expiration du bail, sinon elles le perdront! Le gouvernement force donc ces entreprises à produire même si le prix ne le justifie pas, engendrant parfois des surplus. Ces surplus font baisser les prix encore plus, ce qui stimule la consommation et le gaspillage de la ressource. La même chose s’applique aux ressources forestières au Québec. Les coupes à blanc décriées par Richard Desjardins et sa bande se produisent sur des terres qui appartiennent au gouvernement. Ces producteurs ont tout intérêt à couper le plus possible avant l’expiration de leur bail, peu importe le prix.
Les gouvernements ont tout intérêt à agir de cette façon; c’est-à-dire à avoir une vision à court terme. Le but des politiciens est de se faire élire aux quatre ans (ou moins!). Pour améliorer leurs chances de se faire réélire ils doivent dépenser. Et pour dépenser le plus possible, il faut le plus de revenus possible, d’où leur intérêt à exproprier la propriété minérale du sous-sol. Les politiciens ont donc un gros incitatif à ce que ces ressources soient exploitées le plus rapidement possible, de façon à s’accaparer le plus de redevances possible; c’est pourquoi les gouvernements incitent les producteurs à produire davantage à court terme, même si le prix du marché ne le justifie pas. Les producteurs ne sont donc pas en position de conserver les ressources jusqu’à ce que le signal de marché (i.e. un prix plus élevé) les incite à produire. Les gouvernements empêchent donc le marché de faire son travail de gardien des ressources naturelles. (voir ceci)
Le capital contre le travailleur?
Mais attendez un instant, quand un entrepreneur adopte une nouvelle technologie, cela ne lui permet-il pas d’utiliser moins de travailleurs en remplaçant ceux-ci par une machine? Dans ce cas, le capitaliste est le seul à bénéficier de l’investissement, alors que les travailleurs en souffrent? C’est ce que Keynes avait nommé le « chômage technologique » (voir ceci).
Prenons un exemple fictif : une entreprise de téléphonie adopte une nouvelle technologie informatique qui lui permet d’éliminer un certain nombre d’emplois. Quelles seraient les conséquences?
a) Les coûts sont réduits, ce qui permet à l’entreprise de réduire ses prix pour gagner des parts de marchés.
b) La réduction de prix permet aux consommateurs de consommer davantage de ce service, ce qui fait augmenter les profits de l’entreprise.
c) Les consommateurs pourront aussi utiliser l’économie pour consommer autre chose, ce qui fera augmenter la demande de biens et services dans d’autres industries, qui absorberont une partie des emplois éliminés.
d) Cette nouvelle technologie nécessite l’embauche de techniciens et informaticiens, qui sont mieux payés que les travailleurs mis à la porte. Ceux-ci occupaient auparavant des emplois inférieurs (ce qui est une supposition plausible), qui seront dorénavant disponibles à d’autres travailleurs présentement au chômage.
e) L’augmentation des profits de l’entreprise pourra être utilisée pour investir davantage dans l’entreprise, créant ainsi de nouveaux emplois, ou encore pour payer davantage de dividendes aux actionnaires.
- Les actionnaires pourront soit utiliser ces dividendes pour consommer davantage, ce qui fera augmenter la demande de biens et services ailleurs dans l’économie, ce qui sera positif pour l’emploi.
- Ou encore réinvestir cet argent dans d’autres entreprises, leur permettant de financer des investissements créateurs d’emplois.
f) Au final, la demande totale de travailleurs dans l’économie finit par augmenter plutôt que diminuer, tout comme le niveau de vie moyen de la population. Tout ce que nous avons observé est en fait un déplacement de main d’oeuvre, non pas une destruction d’emplois.
g) Cependant, le bémol est que pour se trouver un nouvel emploi, les travailleurs mis à pied devront sans doute suivre une formation.
Ceci dit, au cours des dernières décennies, beaucoup de travailleurs en viennent à perdre la « course contre les machines », et ce pour diverses raisons, dont notamment un système d’éducation vétuste et de mauvais incitatifs induits par l’interventionnisme étatique. Il n’en demeure pas moins que la croissance du capital productif de l’économie augmente le niveau de vie de la population.
Conclusion
Avant de parler de la croissance, il est important de bien la définir. De par sa nature, l’humain tentera toujours d’améliorer son sort, soit en consommant plus, soit en travaillant moins. La croissance du niveau de vie peut parfois être négative pour le PIB; et alors? Par ailleurs, la croissance du niveau de vie n’implique pas nécessairement de rosser la planète pour en extraire de plus en plus de ressources. En fait, à l’aide du développement technologique, on arrive à produire de plus en plus en utilisant moins de ressources naturelles. Prenez par exemple le iPad, qui permet de remplacer une panoplie de gadgets (ordinateur portable, console de jeu, appareil photo, GPS, etc). Cette innovation améliore notre niveau de vie tout en étant négative pour le PIB et en consommant moins de ressources.
On constate finalement que c’est le gouvernement qui poursuit la croissance à tout prix et que, ce faisant, il a anéanti les leviers du capitalisme, lesquels canalisent l’effort humain vers la création de richesse.
Lectures complémentaires :
https://minarchiste.wordpress.com/2010/01/29/keynes-et-le-choc-demographique-du-quebec/
https://minarchiste.wordpress.com/2010/05/10/vive-le-capital/
https://minarchiste.wordpress.com/2010/05/03/limportance-du-profit/
C’est mon article préféré sur votre blogue!
a) Les coûts sont réduits, ce qui permet à l’entreprise de réduire ses prix pour gagner des parts de marchés.
pq gagner des parts de marché ? c’est le profit, son objectif…
en gardant le même prix, il augmente sa marge vu la baisse du coût…
b) La réduction de prix permet aux consommateurs de consommer davantage de ce service, ce qui fait augmenter les profits de l’entreprise.
pas s’il est rassasié : les gens n’achèteront pas 2 pains ou 2 vélos parce qu’ils sont moins chers…
c) Les consommateurs pourront aussi utiliser l’économie pour consommer autre chose, ce qui fera augmenter la demande de biens et services dans d’autres industries, qui absorberont une partie des emplois éliminés.
non : ils peuvent aussi épargner pour leurs vieux jours.
Les actionnaires pourront soit utiliser ces dividendes pour consommer davantage, ce qui fera augmenter la demande de biens et services ailleurs dans l’économie, ce qui sera positif pour l’emploi.
ou alors payer des domestiques pour leur laver le cul avec la langue, càd sans création de richesse – le drame des riches : how to spend it ?
encore ton truc de Say : l’économie, c’est le monde réel, le modèle, c’est imaginaire…
une entreprise investit SSI elle peut vendre à des gogos..des consommateurs, ses biens & services, AVEC profit………
sinon, elle spécule.
et une (toute) dernière chose – j’avais dit que je ne commenterais plus tes articles – comment payer les intérêts si la masse monétaire n’augmente pas ? càd où trouver l’argent pour rembourser les crédits bancaires ? les bas-de-laine, ça va un moment, après il faut les réserves fractionnaires…, donc de la croissance.
a) Il y a une quantité optimale de production qui va maximiser le profit. La maximisation du profit total ne consiste pas nécessairement à prendre la plus grande marge de profit sur chaque unité. Il faut tenir de la courbe de demande, des coûts marginaux de productions et des revenus marginaux. C’est de la microéconomie et votre commentaire est extrêmement simpliste et montre que vous n’y comprenez rien en fin de compte. Donc, je vous recommande d’aller vous éduquer avant d’émettre des opinions comme ça, parce que vous faites un fou de vous.
b) Vous devez penser aux consommateurs dans leur entièreté, pas à un seul consommateur individuel. Vous devez penser aux consommateurs marginaux qui n’avaient juste pas assez d’argent pour acheter un vélo et maintenant puisque le vélo coûte moins cher, ils peuvent se l’acheter. Vous devez penser aux consommateurs qui vont s’acheter un vélo tous les 5 ans plutôt que tous les 6 ans, etc. Encore une fois, votre commentaire est simpliste.
c) L’épargne va créer des opportunités d’investissements et va aussi créer des emplois.
d) Se faire lécher le cul par un domestique est un service, donc vous n’êtes pas vraiment en train de contredire minarchiste ici. Votre argument en fait c’est que les services ne sont pas créateurs de richesses, mais vous avez tort.
e) Les modèles sont des représentations du monde réel.
f) Pas besoin que la masse monétaire augmente pour payer des intérêts, à moins que chaque dollars soit émis comme une dette, comme c’est le cas avec les banques centrales actuelles, mais ça, ça n’a rien à voir avec le capitalisme. Par exemple, avec deux personnes dans le monde où chaque personne a 10 dollars, on peut avoir le scénario suivant. Personne A emprunte 5 dollars à Personne B. Plus tard, A rembourse 6 dollars à B. Maintenant, B a 16 dollars et A a 4 dollars. Ensuite B achète des produits et services de A avec ses 16 dollars et A se ramasse avec plus de dollars et l’économie tourne.
a) Il y a une quantité optimale de production qui va maximiser le profit. La maximisation du profit total ne consiste pas nécessairement à prendre la plus grande marge de profit sur chaque unité. Il faut tenir de la courbe de demande, des coûts marginaux de productions et des revenus marginaux. C’est de la microéconomie et votre commentaire est extrêmement simpliste
j’ai justement répondu au minarchiste à ce sujet : il y a bel et bien un niveau de production optimale en terme de coûts MAIS………..l’objectif du patron, c’est de maximiser son profit, pas de vendre un bien au plus faible coût (même si c’est une stratégie légitime/sensée…).
OR…il peut être préférable de garder le même prix de vente, et donc d’augmenter ses marges, plutôt que de lancer une compèt’ avec les concurrents.
je crois que TU t’emmêles dans les notions de micro-économie : en faisant glisser son optimal de production vers le haut ou vers le bas (l’innovation technique peut être à double sens), il peut être, par exemple, plus avantageux de vendre MOINS mais alors le bénéfice sera également moindre – c’est le coût moyen qui doit être analysé pour déterminer le bénéfice, pas le coût marginal.
Un de mes merveilleux commentaires a repris l’idée clairement : bien que s’écartant de l’optimal de production, le patron gagnera tjrs de l’argent en net tant que son prix de vente est supérieur au coût moyen.
c’est d’ailleurs une pierre d’achoppement avec le minarchiste : si une entreprise vendait à son coût marginal optimisé/minimisé (pente de la tangente = 0), on serait au pays merveilleux du communisme…
or, le patron détermine un prix de vente qui maximise ses profits, par la quantité de biens vendus ET par la marge sur chaque unité vendue…
en outre, si l’innovation technique réalisée implique de vendre plus pour rester à l’optimal « coût-quantité produite », RIEN ne garantit qu’il pourra placer ses « merdes », car ça ne dépend pas de lui mais de l’état de la concurrence…
b) je ne dis pas le contraire, je dis juste que le caractère systématique n’est pas à retenir : parfois oui, parfois non, or le mimi’ prétend que ça se passe tjrs comme çà : sophisme abusif !!!!
c) une entreprise investit SSI elle peut vendre à des gogos..des consommateurs, ses biens & services, AVEC profit………
on n’investit pas si les gogos manquent – pq l’Afrique de décolle-t-elle pas ? parce que les africains sont insolvables…
d) Votre argument en fait c’est que les services ne sont pas créateurs de richesses, mais vous avez tort.
en quoi ? un travailleur de la classe moyenne ne veut plus tondre sa pelouse lui-même, il demande à un chômeur de la lui tondre, il reçoit un billet de 20 en échange, et le gros fainéant ne prendra pas de dessert au resto’ pour compenser : où est la création de richesse ?
f) Pas besoin que la masse monétaire augmente pour payer des intérêts, à moins que chaque dollars soit émis comme une dette, comme c’est le cas avec les banques centrales actuelles, mais ça, ça n’a rien à voir avec le capitalisme.
ALORS Là, on ne parle pas de la même chose, depuis le début……..
la réserve fractionnaire, c’est çà le capitalisme !!!!!!!!!!!!
Par exemple, avec deux personnes dans le monde où chaque personne a 10 dollars, on peut avoir le scénario suivant. Personne A emprunte 5 dollars à Personne B. Plus tard, A rembourse 6 dollars à B.
STOP – où A trouve-t’il/elle ce 6ème dollar ? il l’a fabriqué lui-même ?
Maintenant, B a 16 dollars et A a 4 dollars.
STOP – je croyais que « chaque personne a 10 dollars » : A doit avoir tjrs ses 10 dollars, non ?
quel intérêt pour A d’emprunter 6 dollars (admettons qu’il n’avait pas les 10 dollars) ? il fait quoi avec ces 6 dollars ?
Ensuite B achète des produits et services de A avec ses 16 dollars et A se ramasse avec plus de dollars et l’économie tourne.
elle ne tournera pas longtemps…
Non, Anne-Marie du Québec !
Le capitalisme ne peut pas fonctionner comme çà : il FAUT que les richesses augmentent en même temps que la masse monétaire OR avec ton raisonnement, on retourne à l’étalon Or, càd au temps où la pénurie d’or limitait les échanges…(ce qui a amené les conquistadores à massacrer les quechouas au sud et les sioux au nord).
le capitalisme a ses avantages mais une économie planifiée est plus efficace en terme de travail (minimisé) – le communisme critique l’exploitation, et ne revendique pas l’égalité (comme le prétendent les petits hayek et autres frit-man).
si tu veux, je te donne des cours…ou regarde cette vidéo
ACHTUNG..tut..tut..tut..taux de communisme élevé…
Geof’, le dragon rouge invincible (lis donc d’autres auteurs, comme Jacques Sapir, par exemple)
@Geoffrey (pour une raison quelconque, je ne suis pas capable de répondre directement sur votre commentaire precedent).
a) Le niveau de production va être déterminé là où la courbe marginale et la courbe moyenne se croisent alors les deux coûts sont pertinents. Il est fort peu probable que le niveau de production reste le même lorsqu’il y a des changements dans les facteurs de production. C’est possible mais peu probable. Vous assumez simplement que le niveau de production va rester exactement le même et que le producteur va simplement augmenter ses marges de profit et ainsi maximiser son profit. C’est faux. Il faut faire l’analyse pour trouver le nouveau optimal de production pour maximiser les profits. Donc, tout ce que vous dites ne change rien à mon commentaire précédent, votre analyse est simpliste et probablement fausse.
En passant, un producteur privé qui ne fait pas de profit n’est pas du communisme. C’est seulement un producteur privé qui ne fait pas de profit. Il n’y a pas de profit ou de production privé dans le communisme, alors je ne sais pas de quoi vous parlez quand vous dites que vendre à son coût marginal = communisme. Un producteur peut même vendre sous son coût marginal, s’il y voit un avantage quelconque à long terme.
c) Au début, il n’y avait que des hommes des cavernes et personne n’était solvable. Pourtant, il y a plein de gens qui ont investi pour créer des gogos. Bizarre!
d) La richesse créée est que là où il n’y avait pas de gazon coupé avant, maintenant il y a un gazon coupé. Là où il n’y avait pas de cul propre avant, maintenant il y a un cul propre.
f) Les banques centrales sont des systèmes étatiques. Les banques centrales ne sont pas compatibles avec les principes du capitalisme. Le capitalisme favorise la compétition, les banques centrales sont des monopoles. Le capitalisme est basé sur la coopération volontaire, les banques centrales imposent une seule monnaie, et imposent les taux d’intérêts. Dans un système capitaliste, les banques (ou n’importe quel compagnie en fait) seraient libres d’émettre leur propre monnaie, chaque banque serait libre de décider du niveau de réserver fractionnaire qu’elle veut utiliser et à quelle vitesse elle voudrait augmenter sa masse monétaire, les taux d’intérêts seraient décidés par les préférences temporelles des gens, etc. Le système monétaire actuel n’a absolument rien à voir avec le capitalisme et est beaucoup plus proche d’un système qui serait utilisé par un pays communiste. L’étalon or n’est qu’un des systèmes monétaires privés et la compétition déciderait si ce système est meilleur que les autres.
Pour répondre à vos questions : Où A trouve-t-il ce 6 ième dollar : J’ai dit qu’il avait 10 dollars pour commencer, donc A a toujours eu le 6 ième dollar. Même si A n’avait pas ce 6 ième dollar, il peut toujours aller travailler pour quelqu’un pour l’obtenir ou produire quelque chose qu’il va pouvoir échanger contre un dollar.
A doit avoir tjrs ses 10 dollars, non?: Ben non, puisqu’il vient d’en dépenser 6.
Quel est l’intérêt pour A d’emprunter 6 dollars : Premièrement, il a emprunté 5 dollars et remboursé 6 dollars. Il voulait emprunter 5 dollars parce qu’il voulait acheter quelque chose sans avoir à attendre.
a) http://xymaths.free.fr/MathAppli/Cout-marginal-Optimum-Economique/
je n’ai pas dit que l’optimum ne changeait pas…
ce qui compte, c’est l’optimum économique. Et la stratégie du patron…
b) vendre à son coût marginal = communisme.
parce que le patron ne fait pas de profit et est optimal dans l’allocation de ses ressources ; pas d’exploitation des gogos…
selon moi, le profit est possible parce que la concurrence est imparfaite.
c) investi pour créer des gogos.
non…le pouvoir d’achat fait la demande.
d) dans mon exemple, le gars coupe déjà sa pelouse ; il ne le fait plus, un service se crée (le chômeur gagne un billet de 20) mais pas de richesse nouvelle à l’horizon… alors : 1-0 pour moi ?
f) Les banques centrales sont des systèmes étatiques. Les banques centrales ne sont pas compatibles avec les principes du capitalisme.
même mimi dit que la monnaie est un bien publique…
f’) Pas besoin que la masse monétaire augmente pour payer des intérêts (tes propres mots)
tu ne comprends pas comment fonctionne le capitalisme – regarde la vidéo !!!!
si c’était comme de l’or, on n’aurait jamais pu prêter 50 fois les dépôts en banques. La puissance maléfique du capitalisme vient précisément de la création monétaire…
pour toi, l’argent permet l’échange anonyme (jeu à somme nulle) et la thésaurisation, mais il manque son aspect diabolique : la richesse créée du néant. La dette, c’est une malédiction…
qu’elle soit le fait de la banque publique importe peu.
et puis, dans ta réflexion, la banquier,tôt ou tard, aura TOUT l’or du monde, puisqu’il faut lui verser des intérêts. Ce fameux 6ème dollars…
je ne comprends pas que tu ne comprennes pas…
Geof’
a) Minarchiste a dit : « L’entreprise va réduire ses coûts. »
Votre contre argument était (dans votre premier commentaire) : « Non l’entreprise va essayer de maximiser son profit. » Vous avez aussi dit que l’entreprise va maintenir le même coût. Premièrement, votre commentaire n’est pas un contre-argument à ce que Minarchiste a dit parce qu’il est possible que l’entreprise réduise le coût de vente pour augmenter son profit. Ensuite, le fait que vous avez assumé que l’entreprise va maintenir le même coût de vente démontre que vous n’avez pas compris comment les coûts et niveau de production sont déterminés et que votre commentaire était simpliste puisqu’il ne tenait pas compte de plusieurs autres facteurs (comme la courbe de demande). Pour le reste des commentaires sur la microéconomie, ça ne vaut pas la peine d’en rajouter (il y a des choses qui ne sont pas claires de toute manière, comme le fait qu’on parle simultanément d’équilibre à court et long terme sans en faire la distinction explicite), mais ça ne change rien à votre commentaire initial qui était simpliste et qui n’était pas un contre-argument. Par contre, je vous accorde que c’est vrai que vous n’avez pas dit que le niveau de production resterait le même.
b) Je suis d’accord avec vous que pour réduire les marges de profit, la compétition doit être augmentée. Une bonne manière d’augmenter la compétition est de libéraliser les marchés. Une bonne manière de réduire la compétition est de faire des monopoles, comme sous le communisme où tout est un monopole d’État.
c) Le pouvoir d’achat forme la demande. D’accord. Ça ne change rien à mon argument. Vous n’avez pas de contre-argument, alors vous changez la discussion. Pour élaborer un peu, la demande est déterminée pour la production (puisqu’on ne peut demander que l’équivalent de ce qu’on a produit) et je peux me mettre à produire n’importe quoi quand je veux même si personne n’est solvable et les gens non solvables peuvent faire la même chose.
d) Il y a création de richesse peu importe qui fait le service et peu importe s’il y a de l’argent échangé entre les individus.
f) Je comprends comment fonctionne le capitalisme et je comprends comment fonctionne les réserves fractionnaires. On a une définition différente du capitalisme il me semble. On est d’accord que le système actuel n’est pas sain, mais nous ne sommes pas d’accord sur l’alternative. Je ne pense pas qu’une alternative communiste serait différente du système actuel. Mon alternative est la libéralisation du système monétaire.
Pour le reste, l’argent ne crée pas de la richesse du néant, ce sont les services financiers qui créent la richesse, mais puisque vous n’êtes pas d’accord que les services créent de la richesse, j’imagine que dans votre tête vous avez gagné ce point aussi! Finalement, le banquier n’aura pas tout l’argent du monde, parce que le banquier va utiliser le 1$ qui a obtenu en profit pour le service qu’il a rendu pour s’acheter des biens et services en retour.
C’était la dernière fois que je vous répondais.
Je suis ravi de voir l’interventionnisme des banques centrales montrées du doigt dans ce billet. À mon avis il s’agit même d’un keynésianisme déguisé car sous le couvert d’une institution publique, ce sont des monopoles privés qui bénéficient de l’expansion du crédit et de la masse monétaire. Autre fait remarquable, je trouve très opportun de questionner les objectifs de croissance et de lutte au chômage que nous impose l’état. L’idée de mesurer la croissance avec des indicateurs tels que le PIB en s’appuyant sur une mesure aussi subjective que l’indice des prix à la consommation est au mieux une erreur, au pire carrément une fraude intellectuelle. Quelques fois j’en viens a me demander si l’instauration d’une monnaie souveraine ayant « cours légal » ne sert pas d’avantage l’intérêt de ceux qui nous gouvernent, des lobbys et des grands monopoles financiers de ce monde.
P.S. J’apprécie vous lire depuis quelques années. Souhaitons qu’une option politique libertaire puisse un jour se tailler une place dans le paysage québécois.
noooon, Anne-Marie……ne me quittes paaaas…(Jacques Brel..)
c) Le pouvoir d’achat forme la demande. D’accord. Ça ne change rien à mon argument. Vous n’avez pas de contre-argument, alors vous changez la discussion. Pour élaborer un peu, la demande est déterminée pour la production (puisqu’on ne peut demander que l’équivalent de ce qu’on a produit)
non, la demande, ce sont des besoins, soit rencontrés soit « en manque »…
il y a des marchés en sur-offre (automobile !!!), des marchés en croissance (forte demande, offre faible)
et je peux me mettre à produire n’importe quoi quand je veux même si personne n’est solvable et les gens non solvables peuvent faire la même chose.
ce ne serait pas très malin : qui produit des trucs en sachant que personne ne va/peut les acheter ?
d) Il y a création de richesse peu importe qui fait le service et peu importe s’il y a de l’argent échangé entre les individus.
Mimi évoque dans son article le « plus » lié à un « plus » d’activités, or mon exemple de la pelouse tondue par un chômeur lui donne tort. Or, c’est un service « nouveau »…
Now, le fainéant peut vouloir se faire masser par une chômeuse (c’est mieux) mais le pâtissier qui vend des boules de Berlin ne les vendra plus (pour compenser le prix du massage, le gros fainéant fera régime). Un jeu de chaises musicales..
de toute façon, mon argument, c’est que le capitalisme, c’est de la création monétaire : si vous prônez autre chose, c’est que vous n’êtes pas des capitalistes….
Finalement, le banquier n’aura pas tout l’argent du monde, parce que le banquier va utiliser le 1$ qui a obtenu en profit pour le service qu’il a rendu pour s’acheter des biens et services en retour.
soit la masse monétaire croît, soit les prix diminuent : si la récolte de blé double, son prix est divisé par deux, à masse monétaire constante…c’est méta-logique (c’est moi qui rajoute méta-, ça fait bien). Ce qui signifie que rembourser le 6ème dollar va être de plus en plus difficile : vendre plus de blé…
Now, un monde où l’argent est ONLY un outil facilitant l’échange est un monde bénéfique à l’humanité – les communistes ne sont pas contre l’enrichissement, ils sont contre l’exploitation…(je pense me le faire tatouer…). Mais alors, pas d’intérêts…
Geof’, dialecticien hors pair (et neo-communiste)
https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-les-economistes-et-la-realite-par-jacques-sapir/
c’est pour toi, çà, mimi’