Aux dires de plusieurs penseurs de l’extrême gauche, la pauvreté des cubains n’est pas attribuable au régime communiste, mais bien au cruel embargo des États-Unis. Depuis 1960, les Américains se sont vu interdit de transiger, investir et voyager à Cuba. Est-ce que cette politique est responsable des insuccès du régime castriste?
La première chose que ces gens doivent réaliser est que leur argument implique que le commerce international est une bonne chose, car si le commerce international était mauvais, l’embargo aurait dû avoir un effet positif. Pourtant, ces mêmes gens se présentent généralement comme d’ardents opposants à la mondialisation des échanges! Voici d’ailleurs une citation de nul autre que Karl Marx, au sujet du protectionnisme :
« Le système protectionnisme est un moyen artificiel de fabriquer des manufacturier, d’exproprier les travailleurs, de capitaliser les moyens de production et de subsistance nationaux et de forcément ralentir la transition des modes de production médiévaux vers les méthodes de production modernes. »
Marx était conscient que le protectionnisme favorise les producteurs locaux établis aux dépends des travailleurs. Il réalisait aussi qu’en protégeant les producteurs locaux de la concurrence étrangère avec des barrières tarifaires, on leur enlève un incitatif à innover et à adopter de meilleurs moyens de production. Il comprenait donc que le protectionnisme ne crée pas de richesse, il en détruit.
L’autre chose que ces gauchistes pro-Castro doivent aussi avouer est que si l’embargo a fait si mal à l’économie cubaine, c’est que l’île a besoin du commerce avec les États-Unis pour prospérer; un pays que l’on présente généralement comme l’effigie du capitalisme (même si ce n’est pas tant le cas). Si le communisme est tant supérieur au capitalisme, pourquoi est-ce que Cuba n’arrive pas à subvenir à ses propres besoins ou encore à y arriver en commerçant avec d’autres nations que les États-Unis? N’est-ce pas là une preuve fondamentale de l’infériorité du communisme?
Finalement, il faut aussi réaliser que malgré l’embargo, le commerce entre les deux pays n’est pas tombé à zéro. Bien qu’il ait fortement diminué, Cuba continue d’importer de la marchandise des États-Unis, ce qui a permis au régime de subsister un peu plus longtemps. À l’époque de l’embargo, presque tous les biens en capitaux cubains étaient importés des États-Unis, tandis que ce pays était la principale destination pour les exportations de l’île. Il est donc clair que l’embargo a dû avoir l’effet d’un choc brutal sur les finances de Cuba. Par contre, ce choc fut amorti par l’aide Soviétique, qui allait en venir à représenter 85% du commerce et de l’investissement, ainsi que 35% du PIB, du moins jusqu’à ce que l’Union Soviétique s’écroule circa 1990. Cuba continue néanmoins de bénéficier d’aide d’autres pays, incluant le Venezuela et la Russie.
À quel point Cuba est pauvre?
Il est difficile de se fier à une quelconque statistique conventionnelle pour évaluer le niveau de vie des Cubains, mais on peut tout de même considérer que la population vit dans une situation assez précaire. Le PIB par habitant est de $10,400, ce qui est comparable à la Jamaïque et à la République Dominicaine, mais cette mesure ne convient peut-être pas bien à mesurer la richesse d’une économie communiste.
Selon les calculs d’économistes cubains, en incluant tous les services sociaux fournis par l’état, une famille de 4 aurait besoin de 7 salaires pour vivre une vie décente. Environ 63% des Cubains dépendent des envois d’argent des membres de leur famille qui habitent à l’étranger, lesquels ont dépassé les $3 milliards par an récemment. Le salaire officiel moyen à Cuba est d’environ $25 par mois. Cependant, avec le travail au noir, les envois d’argent de l’étranger, les pourboires de touristes et les autres sources de revenus non-officiels, le revenu moyen est plus près de $150 par mois, ce qui est tout de même dérisoire.
Les biens de subsistance sont subventionnés, ce qui réduit leur coût, mais ils sont généralement en pénurie. Beaucoup de biens de première nécessité ne sont disponibles que sur le marché noir à coût très élevé. Les services publics sont peu dispendieux, mais la décrépitude des infrastructures fait en sorte que près de 10% de la population n’a pas accès à de l’eau potable. Les édifices, incluant les écoles et hôpitaux, sont de plus en plus délabrés, mais l’éducation et les soins de santé sont gratuits.
Au niveau de l’Indice de Développement Humain, Cuba se classe 67e sur 188 pays, ce qui est tout de même un bon résultat. Bien que Cuba ne participe pas aux tests PISA, les résultats des élèves de 4e primaire aux tests de l’UNESCO sont de loin les meilleurs en Amérique Latine. Le niveau d’illettrisme fonctionnel frise les 0% (même si on peut douter de la véracité de ce chiffre), alors que l’illettrisme fonctionnel est estimé à 14% de la population adulte aux États-Unis.
Au niveau des soins de santé, la performance du système cubain a été applaudie mondialement. L’espérance de vie y serait similaire à celle des Américains, alors que la mortalité infantile serait en ligne avec celle du Canada (et plus faible qu’aux États-Unis). Cependant, plusieurs estiment que ces statistiques sont manipulées par le régime. Il faut aussi considérer que la population ordinaire n’a pas accès au même système que les touristes, les militaires et les politiciens du parti, qui bénéficient du système « de luxe ». Dans le système des gens ordinaires, les équipements sont vétustes, les fournitures sont toujours en pénurie, les patients doivent eux-mêmes acheter leurs points de suture sur le marché noir. Il y a énormément de médecins par habitant au pays, tellement que Cuba les envoie pratiquer un peu partout dans le monde, surtout au Venezuela qui envoie des barils de pétrole en retour.
Au final, la preuve la plus importante de la médiocrité du niveau de vie à Cuba est le fait que de nombreuses personnes sont prêts à risquer leur vie pour fuir l’île vers les États-Unis. Les gens ne sont peut-être pas autorisé à critiquer ouvertement le régime, mais ils s’expriment avec leurs pieds de façon assez éloquente.
En 2010, même Fidel Castro a admis que le modèle Cubain, basé sur son homologue Soviétique de planification centrale, n’était plus soutenable. Des réformes furent alors entamées pour introduire un peu de capitalisme dans l’économie, avec des résultats encourageants.
L’embargo n’a jamais eu sa raison d’être…
Il ne va pas sans dire que l’embargo a été un très mauvais outil de politique étrangère pour les États-Unis. Il a fourni à Castro une excuse pour l’échec de son régime socialiste. Il peut diriger l’attention de la population sur les impacts directs de l’embargo, comme les pénuries de médicaments, ce qui dissimule les déboires de son système économique.
Cet embargo a en effet contribué à la pauvreté des Cubains en réduisant leur accès aux biens abordables produit par l’une des économies capitalistes les plus productives du monde, les confinant davantage dans la misère imposée par le communisme. Il est cependant ridicule d’affirmer que c’est à cause de cet embargo que le modèle Cubain n’a pas fonctionné et que la population vit de façon si misérable…
En terminant, je ne peux passer sous silence les stupides commentaires du Premier Ministre du Canada, Justin Trudeau, suite à la mort de Fidel Castro. On comprend que Trudeau ait une certaine sympathie pour le dictateur cubain en raison du fait que son père, alors qu’il était lui aussi Premier Ministre, a été le deuxième chef d’état à fouler le sol cubain suite à la Révolution. Cependant, de là à dire une sottise telle que « c’était un leader remarquable » qu’il a eu « l’honneur de rencontrer ». Il a d’ailleurs été critiqué pour cette déclaration sur la scène internationale. Cela constitue certainement l’une des plus importantes bourdes de Trudeau depuis son accession au pouvoir et en dit long sur ses convictions politiques profondes…
https://www.cato.org/publications/speeches/four-decades-failure-us-embargo-against-cuba
http://theconversation.com/cuba-is-poor-but-who-is-to-blame-castro-or-50-years-of-us-blockade-69528
https://en.wikipedia.org/wiki/Healthcare_in_Cuba#Black_market_healthcare
https://fee.org/articles/what-marx-could-teach-obama-and-trump-about-trade/
https://en.wikipedia.org/wiki/Economy_of_Cuba#Post-Fidel_reforms
http://www.forbes.com/sites/kenrapoza/2016/04/26/guess-how-much-cubans-earn-per-month/#2b871bd01d1b
http://www.miamiherald.com/news/nation-world/world/americas/cuba/article89133407.html
https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_Human_Development_Index
http://www.cbc.ca/news/politics/fidel-castro-trudeau-condolences-1.3869280
le communisme est le meilleur système de fossoyage d’une contrée, d’un pays, d’une civilisation.
Un de ses avatars (du communisme) est en passe de réussir à ruiner comlplètement et à faire tomber en faillite un pays vu comme une éponge gorgée de pétrole…
Les gauchistes confondent blocus et embargo. Ce « blocus », terme servant plus de propagande au régime Castriste, est en réalité un embargo décrété par les Etats-Unis concernant les produits Américains à destination de Cuba. Cet embargo fut pris en représailles contre la Nationalisation des entreprises Américaines par le régime Castriste. Cela n’a jamais empêché le régime Castriste de commercer avec les autres pays de la planète, et notamment, dans le cadre du COMECON, et de bénéficier de zones franches, comme le Panama par exemple, fournissant ainsi les dirigeants Cubains en produits de haute technologie « made in USA ». D’autant plus que jusqu’en 1991, le régime Castriste fut financé et équipé par sa « société mère » Soviétique, de manière ininterrompue. Cet embargo n’a pas empêché non plus les frères Castro, d’envoyer des troupes militaires (toujours avec le soutien matériel et financier de l’U.R.S.S.) « Communiser » entre autres, des pays d’Afrique. »
À noter que l’embargo a été fortement réduit au fil du temps ce qui explique que depuis des années, les Etats-Unis sont les premiers fournisseurs de produits alimentaires vers Cuba.
Je pige pas la logique des gauchistes. Ils critiquent l’embargo américain alors qu’ils sont pour le protectionnisme. Pas très cohérent . Ils critiquent l’embargo américain à cuba mais dans le même temps, ils critiquent la mondialisation et le commerce international.
Quand les américains commercent avec nous, les gauchistes sont pas contents car selon eux, c’est une forme d’impérialisme économique. Ils accusent les méchantes multinationales américaines de nuire au peuple, de détruire notre santé,…. Selon eux, il faut nous protéger des multinationales américaines qui nous asservissent. Mais à cuba, l’embargo s’est mal. Vous soulevez toute l’incohérence de la gauche radicale. Ils devraient se réjouir de l’embargo américain à cuba. Le peuple cubain est libéré des multinationales américaines. Celles-ci ne peuvent pas détruire Cuba. Dire que l’embargo à cuba a appauvri le peuple cubain revient à reconnaître les vertus du commerce international avec les Etats-Unis.
Autre incohérence dans la logique des dirigeants Cubains : être antiaméricain, haïr les usa et les accuser de tous les maux et puis après reprocher aux usa de refuser de commercer avec nous.
Contrairement aux mensonges dans la presse, l’embargo est encore justifié aujourd’hui. Tant que Cuba participeras au narcotrafic et sera lié à des organisations terroristes, l’embargo sera justifié.
Il existe à Cuba de rares hôpitaux bien équipés auxquels n’ont accès que la classe dirigeante.
A l’opposé, je conseille aux voyageurs de rentrer dans une pharmacie en dehors de la Havane et bien sur de Varadero. Vous n’y verrez probablement comme je l’ai constaté jusqu’à il y a 10 ans (je n’y suis pas retourné depuis) , de Cardenas à Santiago, en passant par Trinidad, que des bocaux de graines et plantes dites médicinales, parfois et au plus 5à 6 boites de médicaments.
À Cuba, le salaire d’un médecin était 12 fois moins que celui d’un policier en moto.
Si Castro a voulu former des médecins, ce n’était que pour les expatrier en monnaie d’échange et certainement pas pour les Cubains. Il arrive souvent que les médecins Cubains doivent cumuler avec un autre métier. J’ai pris un taxi où le taximen était un chirurgien obligé d’avoir plusieurs boulots.
pour la santé et l’éducation, il faut rappeler que Cuba disposait déjà des meilleurs standards latino-américains (et même meilleurs que dans beaucoup de pays européens) en la matière avant 1957, et avant la prise du pouvoir par les castristes. Malheureusement, depuis, la qualité n’a cessé de diminuer dramatiquement au point que, par exemple, les patients sont obligés d’apporter leur propre savon et très souvent leurs médicaments et leur literie quand ils se font hospitaliser. il ne suffit pas de nationaliser les hôpitaux et réquisitionner de force les médecins pour faire « des soins gratuits, naïf. Tout ce que ça a accompli, c’est faire fuir les médecins (d’ailleurs, chaque fois que Fidel ou Raul en envoie comme main d’oeuvre taillable et corvéable à ses potes Chavez ou Ahmadinejad, il y en a qui disparaissent vite fait dans la nature) et laisser les infrastructures pourrir sur place.
La « santé » à laquelle les vrais Cubains ont réellement accès sans se ruiner en pots de vin et marché noir (et encore, à condition de ne pas avoir la peau trop foncée !), ce sont des immeubles vieillissants et souvent insalubres, des équipements obsolètes, datant presque tous d’avant la révolution, et pas assez de personnel ni de médicaments et de fournitures pour les faire fonctionner.
Juste pour t’illustrer l’ampleur du désastre: en 1957, le taux de mortalité infantile de Cuba était le 13e plus bas au mode selon les chiffres de l’ONU, devançant des pays comme la France, la Belgique, l’Allemagne de l’Ouest, Israël, le Japon, l’Autriche, l’Italie, l’Espagne ou le Portugal. Aujourd’hui elle est passée 40ème, tandis que le taux de mortalité des mères à l’éccouchement est passé à 33 pour 1000 (quatre fois le taux des USA !). Le taux de suicide a triplé depuis la révolution. Le taux d’avortement s’est envolé.
Alors, merci les « soins gratuits », surtout que ce sont les plus pauvres qui en pâtissent en priorité. Quant à l’éducation à Cuba, c’est du même tonneau.l’apartheid médical à cuba: http://www.minarchisteqc.com/2010/09/dossier-sante-3ieme-partie-cuba-lapartheid-medical/
Les ambulances à Cuba: https://panampost.com/nelson-chartrand/2018/03/01/the-wonders-of-cubas-ambulances-horse-propelled-efficiency/
Sur l’enseignement, il me paraît important de dire que Cuba ne participe pas au classement PISA. Les soi disantes bonnes perfomrances vienent des examens SERCE (Second Regional Comparative
and Explanatory Study) administrés par l’UNESCO. Or, les résultats obtenus par Cuba au SERCE sont tellement extraordinaires que cela est ridicule. Ce sont des chiffres totalement improbables à moins que l’on considère que les enseignants cubains ont réussi à accomplir un miracle que personne d’autre, nulle part ailleurs, n’a jamais fait.
Le problème du SERCE c’est qu’il est très facile pour Cuba de manipuler les résultats, de truquer les résultats. L’UNESCO ne donne aucune garantie de la véracité et de la fiabilité des résultats.
De plus, si Cuba avait de si extraordinaires résultats pourquoi ils ne participent pas au classement PISA ? Cela est très mystérieux. Je suis sûr que si leur enseignement était si bon le gouvernement cubain se précipiterait pour participer au classement PISA.
Alors à moins d’une réforme du SERCE dure d’accorder la moindre crédibilité au soi disant succès de l’enseignement cubain
Si vous prenez le système de santé cubain, il y a un réelle aparatheid entre d’un coté,les dirigeants, les militaires, les touristes et de l’autre, le reste du peuple (qui a un système de santé déplorable)
Stossel démonte les mensonges de moore sur le système de santé cubain: https://m.youtube.com/watch?time_continue=1&v=cvmQHo8I9TI
Marrant, les gauchistes luttent contre les inégalités mais encensent le système de santé cubain qui est profondément inégalitaire et repose sur un système à deux vitesses. Quand à la gratuité, si vous faites partie du peuple, vous devez payer des pots de vins pour être soigné.
La fable de la santé à Cuba : L’odyssée pour acheter des médicaments dans les pharmacies d’Etat à Cuba: http://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-42462999
Lisez ceci: http://www.therealcuba.com/?page_id=77 http://www.nationalreview.com/article/432680/myth-cuban-health-care
https://panampost.com/belen-marty/2015/10/06/inside-the-cuban-hospitals-that-castro-doesnt-want-tourists-to-see/ http://www.journaldemontreal.com/2016/11/28/castro-violence-sante-et-contreparties
https://es.panampost.com/belen-marty/2015/09/30/sistema-de-salud-cubano-una-mentira-forrada-en-propaganda/
un excellent article sur le système de santé cubain (et l’envoi de médecins cubains à l’étranger): https://www.infobae.com/america/america-latina/2017/12/23/la-oscura-y-cruel-verdad-detras-de-las-misiones-humanitarias-de-medicos-cubanos-en-venezuela/
Article parlant du système de santé cubain: https://kingsdebates.wordpress.com/2016/11/30/a-response-on-castro/
Article sur le taux de mortalité infantile à Cuba: http://www.politifact.com/truth-o-meter/statements/2014/jan/31/tom-harkin/sen-tom-harkin-says-cuba-has-lower-child-mortality/
« »Cuba a un très faible taux de mortalité infantile, mais les femmes enceintes sont traitées avec des tactiques très autoritaires pour maintenir ces statistiques favorables », a déclaré Tassie Katherine Hirschfeld, présidente du département d’anthropologie de l’Université d’Oklahoma qui a passé neuf mois à Cuba pour étudier le système de santé de la nation. « Ils subissent des pressions pour subir des avortements qu’ils ne veulent pas si le dépistage prénatal détecte des anomalies fœtales. Si les femmes enceintes développent des complications, elles sont placées dans des «Casas de Maternidad» pour être surveillées, même si elles préfèrent être à la maison. Les médecins individuels sont poussés par leurs supérieurs à atteindre certaines cibles statistiques. S’il y a un pic de mortalité infantile dans un district donné, les médecins peuvent être licenciés. Il y a une pression pour falsifier les statistiques. « »
Cuba a l’ un des taux d’avortement les plus élevés au monde: https://guttmacher.org/pubs/journals/25s3099.html
( ce lien est à une publication associée à Planned Parenthood, donc je pense que l’on puisse l’accuse d’être biaisé contre Cuba ou les avortements.)
Les finances de Cuba en matière de santé sont opaques, mais il existe un simple indicateur de la quantité de ressources que les Cubains ont dépensées pour produire leurs résultats en matière de santé: le nombre de médecins pour 1000 habitants . C’est astronomique! 6.7 pour 1000 c’est le deuxième plus haut dans le monde et c’est stupéfiant selon n’importe quelle norme surtout pour un pays aussi pauvre comme Cuba. La plupart des pays riches ont par 3-4 médecins pour 1000 habitants. J’ ai aussi lu que Cuba a le plus haut ratio médecin-patient dans le monde, mais je ne retrouve pas le lien. Les gens pensent que c’est une bonne chose, mais ce n’est pas le cas. C’est clairement une mauvaise allocation des ressources, tout comme le système de production soviétique célèbre pour son gaspillage. Les ressources (énergie, matières premières, main-d’œuvre, temps de travail, etc.) ont été utilisées pour générer une unité de production relativement peu souhaitable ou moins importante que les intrants.
Aucune société normale avec une économie de marché, même avec un grand État providence et un système de santé nationalisé, n’allouerait autant de ressources à la production de tant de médecins. Et sans la planification centrale du socialisme autoritaire cela ne pourrait probablement jamais se produire, en particulier dans la plupart des pays en développement dotés d’institutions faibles.
Rappelons que les médecins, gagnent en moyenne 40 dollars par mois. En comparaison, les chauffeurs de taxi à Cuba qui ont des licences privées peuvent gagner jusqu’à 60 $ en une journée . Cela explique que beaucoup de médecins ont un autre métier à côté
Il semblerait que les médecins cubains reclassent les décès de bébés comme des grossesses non réussies, abaissant le taux de mortalité infantile officiel bien en dessous de sa valeur réelle.
https://academic.oup.com/heapol/article/33/6/755/5035051?fbclid=IwAR0KvSkyZtNcBAxx6KUR1dqbEFho0CETkeAQKF4T_h46QM3JGnw6nkjP_tI
Une statistique inquiétante est le taux de mortalité maternelle.
Des études minutieuses menées par des organisations internationales ont placé la mortalité maternelle à Cuba à 39 pour 100 000 naissances vivantes en 2015, contre 14 aux États-Unis. C’est bien plus élevé que la plupart des pays d’Amérique latine
https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/194254/9789241565141_eng.pdf;jsessionid=89DF60DB9D541F6196DE4A456F29A11E?sequence=1
Sur les fausses statistiques de Cuba: https://notesonliberty.com/2016/11/30/on-cubas-fake-stats/
Petite question aux gauchistes: si Cuba est le paradis qu’ils décrivent pourquoi tant de Cubains fuient aux usa ???
2,1 millions de cubains ont fui rien qu’aux états unis. https://esa.un.org/miggmgprofiles/indicators/files/Cuba.pdf (chiffres datant de 2013). Cuba a perdu près de 20 % de sa population qui s’est exilé. Pourquoi tant de gens sont partis si c’est un endroit magnifique pour aller dans la dictature capitaliste américaine ?
Pourquoi inversement, il n’y a pas eu d’immigration américaine vers cuba ?
Cuba n’a survécu à l’effondrement de son économie que grâce aux subsides de l’ex-URSS, qui lui accorda 65 milliards de dollars sous forme de « prêts et aides » jusqu’à 1990. Je ne parle même pas de l’aide des autres pays d’obéissance communistes. Si il y aujurd’hui un dégel des relations entre cuba et les usa c’est grace au fait que le vénézuela est ruiné. Et que les dirigeants castristes craignent la fin des aides venezueliennes. Donc ils veulent normaliser les relations avec les usa. le vénézuela apporte de l’aide à Cuba sans l’aide vénézuélienne cuba s’effondre.
la russie a annulé 90% de la dette cubaine envers l’Union soviétique, soit $29 milliards. En 2010, La Havane est parvenue à restructurer sa dette d’un montant total de $6 milliards envers la Chine. En 2012, le Japon a accepté d’annuler 80% de la dette cubaine envers Tokyo ($1,4 mds).
Cuba est le seul pays latino-américain qui a vu diminuer son apport calorique diminué pour la population, en passant de 2.700 calories/jour/hab. en 1957 à moins de 2.500 après la fin des subventions soviétiques. De même Cuba doit être le seul pays au monde qui a vu son nombre de voitures par habitant diminuer depuis 1957. regardez le salaire moyen: http://www.one.cu/publicaciones/03estadisticassociales/Salario%20Medio%20en%20Cifras%20Cuba%202013/II.pdf
Au marché payable en devises, le pain coûte $0,80, le kilo de blanc de poulet, plus de $3. Ce qui veut dire qu’un Cubain ne peut même pas s’acheter un pain par jour et qu’il ne peut que subsister que grâce au système de rationnement. Enfin, à quelque chose malheur est bon : l’obésité n’est pas un réel problème à Cuba.
Castro est milliardaire. plusieurs gens de son entourage ont racontés son train de vie (ce mec vit dans le luxe le plus total).
Cuba s’est l’exemple type de la dictature communiste: une poignée d’oligarches vivent dans le luxe tandis que le peuple crève de faim.
La dictature castriste ne fonctionne que grace à la pauvreté. c’est justement grâce à la faim et à la misère que le régime tient. Il a mis un système de rationnement qui lui permet de controler sa population. le livret de fourniture est un moyen pas du tout subtil de contrôle social et une manière contondante d’obliger à l’obéissance. La dictature castriste serait inimaginable sans la pauvreté du peuple cubain : elle a consacré plus d’un demi-siècle à « résoudre » la pauvreté, en la maintenant et en l’augmentant, au lieu d’implémenter des institutions qui canalisent les incitants pour éliminer la dépendance et créer de la richesse. Le castrisme n’a rien fait de tout cela en 50 ans, plus préoccupé à ce que les pauvres continuent d’être pauvres et, par conséquent, vulnérables et dépendants du pouvoir politico-militaire qui soutient et administre la laisse autour de leur cou.
A lire: http://www.forbes.com/2006/05/04/rich-kings-dictators_cz_lk_0504royals.html
http://m.rfi.fr/mfi/20140606-cuba-fidel-castro-revelations-luxe-garde-corps
Île privée, yacht, majordomes… retour sur la vie de Fidel Castro http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-sud/la-vie-de-nabab-de-fidel-castro_1545125.html
Il existe deux Cuba.
http://www.therealcuba.com/?page_id=235
Je constate juste l’immense hypocrisie de la gauche. Ils dénoncent les méchants dictateurs de droite mais rendent hommage aux dictateurs de gauche. Quelle cohérence, il y a de dénoncer pinochet et de rendre hommage à castro. Quand on voit que le groupe des sociaux démocrates rendent hommage à castro, qu’un député ps le compare à Mandela,.. cela donne envie de vomir. Le traitement de la presse est aussi ultra partial. Imaginons que c’est pinochet qui soit mort. Il y aurait eu un scandale à juste titre si un homme politique de droite lui avait rendu hommage. Quand pinochet est mort, la presse était beaucoup moins élogieuse. On voit la partialité des médias. Il suffit de comparer le traitement de la presse à la mort de pinochet et à celle de castro pour se rendre compte à quel point nos médias ont un parti pris à gauche.
Mieux vaut être un dictateur de gauche que de droite. Les exactions d’une dictature de gauche sont toujours minimisés, justifiés ou simplement passés sous silence au profit des bienfaits ( souvent imaginaires soi dit en passant) qu’ont apporté cette dictature. Quand il y a une dictature de droite, on mets en lumière les exactions de cette dictature quitte à les exagérer.
Une dictature qu’elle soit de droite ou de gauche reste une dictature. L’une ne vaut pas mieux que l’autre. Soit on condamne les dictatures soit on les condamne pas mais on peut pas faire une condamnation à la carte comme le fait la gauche en fonction de l’idéologie de la dictature. Au final, j’ai l’impression que la gauche hait les dictateurs de droite pas tant pour leurs exactions que pour leur idéologie. Si ces mêmes dictateurs avaient été de gauche et avaient commis les mêmes exactions, ils auraient été loués par la gauche. La mort de castro illustre l’hypocrisie de la gauche. La gauche promeut l’égalitarisme mais considère que la vie humaine n’a pas la même valeur selon que l’on soit victime d’une dictature de droite ou d’une dictature de gauche. Un cubain victime de castro a moins de valeur aux yeux de la gauche qu’un Chilien victime de pinochet. Et après la gauche se prétends humaniste et dit défendre l’égalité.
Taubira, Melenchon, Hollande,…. Tous rendent hommage à castro et « oublient » les victimes de castro.
La mort de castro a définitivement détruit la crédibilité de la gauche et des médias.
La gauche a toujours soutenu les pires dictatures. Elle a été indirectement complice de massacres de masse. J’ai eu la faiblesse d’esprit de croire qu’elle avait évolué et qu’elle avait ouvert les yeux. Je me suis trompé. Elle soutient toujours les dictatures. La majorité des dictatures étaient communistes ou socialistes ( par exemple, le parti baas au Moyen-Orient était socialiste. Bcp de dictatures en Afrique étaient dirigés par des socialistes. Même le régime de l’apartheid considéré comme symbole du capitalisme par les gauchistes a été créé par les syndicalistes blancs.)
Alors voir des socialistes dénoncé des dictatures c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Il y a eu tellement de dictatures à idéologie socialistes qu’ils feraient bien de la fermer.
La gauche n’a vraiment honte de rien. J’ai jamais entendu des gauchistes s’excuser pour avoir soutenu des régimes dictatoriales ayant commis des massacres de masse. Pire, certains dictateurs ont été influence par les intellectuels de gauche occidentale car ils ont été formés dans les universités occidentales. Par exemple, les dirigeants khmers rouges ont été formés dans les universités françaises. Les intellectuels français ont une part de responsabilité dans le génocide des khmers.
Quand Franco est arrivé au pouvoir, l’espérance de vie des espagnols étaient de 50 ans quand il est mort, l’espérance de vie des espagnols de 73 ans. Je n’ai jamais vu personne rendre hommage à Franco pour cela. Franchement, ce serait pathétique de justifier les crimes de Franco par cela. Le régime franquiste a permis l’émergence des classes moyennes espagnols. En quoi cela change quelque chose au fait que le régime de Franco était une dictature qui a commis des crimes ?
Marrant mais les gauchistes ne parlent que des avancées sociales des dictatures de gauche. Le pire c’st qu’en général, les soi disantes avancées sociales de ces dictatures ne sont qu’une invention. Il s’agit juste de propagande.
Le régime de Franco en Espagne ou celui de Pinochet au Chili (je parle de ces deux dictatures car les gauchistes adorent en parler) sont des régimes qui ont permis de développer des pays qui étaient à la base sous développés et de créer une classe moyenne. Marrant mais les gauchistes n’en parlent jamais. Attention qu’il soit clair je ne fais pas l’apologie de ces deux régimes qui sont des dictatures ayant commis de graves crimes. J’aurais bien sûr préféré que ces pays soient des démocraties et ne connaissent pas ces dictatures. Mon but est seulement de montrer l’hypocrisie de la gauche qui quand il y a une dictature de gauche, elle minimise les crimes commis par celle ci et mets en avant les avancées sociales (imaginaires) alors quand il y a des dictatures de « droite », elle fait l’inverse. Elle ne parle pas des avancées sociales et mets en avant les crimes de ces dictatures (qui existent réellement mais que la gauche tends à exagérer). On ne peut pas justifier une dictature par les avancées sociales qu’elle fait. Le pire avec la gauche c’est que souvent elle n’assume pas soutenir des régimes dictatoriaux. Qu’elle ait au moins les couilles d’assumer. Si moi, je commence à rendre hommage à Franco pour avoir permis d’améliorer la situation des espagnols, la gauche s’indignera à juste titre car ce serait de l’apologie de Franco. Mais pourtant la gauche fait cela avec les dictatures de gauche. Le pire étant que Franco (enfin plutôt ses ministres technocrates, membres de l’Opus Dei) a réellement amélioré les conditions de vie des espagnols alors que castro non. Mais cela ne justifie pas du tout la dictature franquiste.
Le régime castriste a assassiné plus de 73 000 personnes entre 1959 et 1987

Sources : https://www.hawaii.edu/powerkills/COM.ART.HTM
Vous allez un peu vite je pense sur le rejet du protectionnisme.
Il peut certes avoir des inconvénients. Mais son absence revient à mettre en compétition des modèles sociaux au moins cher dans une économie de libre échange.
Si vous voulez entre une entreprise française et chinoise produisant le même bien, la conccurence est à mon sens déloyale.
Si un pays fait le choix d’une société avec des filets de sécurité et des protections environnementales ou des travailleurs, il est en droit de mettre en place des tarifs compensatoires pour protéger son mode de vie.
Logiquement, le libre échange, ne devrait être établi que dans des zones économiquement homogènes.
’argument central en faveur du protectionnisme qu’avancent ses partisans est le plus souvent la préservation des emplois nationaux : un pays à haut niveau de vie et salaires élevés ne pourrait soutenir la concurrence de pays où les salaires sont beaucoup plus bas, et par conséquent où les produits et services sont moins chers. Des droits de douane (droits d’entrée pour les marchandises importées) ou des quotas d’importation seraient donc nécessaires pour rétablir l’équilibre vis à vis de cette concurrence « déloyale ».
En réalité, le protectionnisme accélère le déclin. Il permet certes de sauver temporairement quelques emplois et industries, mais en réduisant le niveau de vie et le revenu des consommateurs de produits étrangers (car ce sont eux qui payent les droits de douane !), en augmentant les coûts de production interne (les producteurs employant des produits du secteur protégé, plus chers), en rendant par conséquent moins compétitifs les producteurs au niveau international. Finalement, il diminue l’attractivité du pays pour les étrangers qui, ne pouvant y vendre leurs produits, ne disposent pas en retour de fonds dans la monnaie du pays protectionniste.
Le résultat est que, pour sauver quelques emplois inefficaces, un bien plus grand nombre d’emplois efficaces sont détruits ou non créés. Au lieu de profiter de la loi des avantages comparatifs en se spécialisant dans des secteurs à forte valeur ajoutée, le pays préfère prolonger la survie de secteurs non rentables.
Les politiciens protectionnistes ne mettront évidemment en exergue que les côtés positifs, visibles (« on a sauvé des emplois ») sans insister sur les côtés négatifs (voir aussi la parabole de la vitre cassée). Quand le coût des emplois « sauvés » devient excessif et ne peut plus être assumé, on assiste à des reconversions douloureuses : le protectionnisme n’a servi qu’à repousser le problème à un peu plus tard, au bénéfice des politiciens du moment.
Si la logique protectionniste était poussée jusqu’au bout par les politiciens, on aboutirait à des pays qui vivraient en autarcie totale et emploieraient des techniques complètement dépassées : n’aurait-il pas fallu protéger l’emploi des charrons, sabotiers, forgerons, conducteurs de diligence, vendeurs de bougies, porteurs d’eau, allumeurs de réverbères, etc. Le rêve secret du protectionniste, c’est d’aboutir à un monde figé pour toujours, en contradiction avec toute réalité. Le protectionniste est un réactionnaire !
Il est d’ailleurs étonnant de voir resurgir, de la part de certains intellectuels (par exemple Emmanuel Todd, et avant lui Maurice Allais), la préconisation d’instaurer un « protectionnisme continental », cela plus de deux cents ans après le Blocus Continental napoléonien qui avait réussi à appauvrir davantage le continent…
Si le but affiché du protectionnisme est d’entraver les importations étrangères et de favoriser l’exportation des produits nationaux (mercantilisme), on peut dire que le protectionnisme est contradictoire puisqu’il va à l’encontre même de ce but, les étrangers ne disposant pas de suffisamment de monnaie nationale pour acheter les produits nationaux (du fait de la barrière protectionniste qui les empêche de vendre leurs produits). Le protectionniste, méconnaissant la nature de l’échange économique, croit qu’exportations et importations sont déconnectées, et qu’on peut agir sur les unes sans impact en retour sur les autres.
le problème des gens qui veulent le protectionnisme s’est qu’ils disent vouloir le protectionnisme pour protéger les producteurs nationaux contre les producteurs étrangers ce qui est faux le protectionnisme ne se fait pas au détriment des producteurs étrangers mais bien au détriment des consommateurs qui payent le prix du protectionnisme. le libre échange est toujours bénéfique en volume total mais il se fait toujours au détriment d’une catégorie de personnes soit les consommateurs (exportations) soit les producteurs (importations). en général, c’est plutôt au détriment des producteurs. c’est l’un des gros problème en france: quand il y a le libre échange, pour que cela profite à tout le monde, il faut restructurer l’économie ce qui demande bien sur une période transitoire où une catégorie de personne est perdante mais en France, on est incapable de restructurer l’économie voilà pourquoi les francais détestent tant la mondialisation. le marché du travail est beaucoup trop rigide en France ce qui fait qu’un ouvrier qui perd son boulot parce qu’un secteur d’activité (par exemple sidérurgie) n’est plus assez compétitif sur le marché mondiale restera au chomage sans avoir de chance de retrouver en un emploi là où dans un pays comme la suisse qui a un marché de l’emploi flexible, l’ouvrier aurait assez facilement retrouvé un emploi. aujourd’hui, beaucoup de gens inversent la logique du commerce international. ils croient qu’il faut exporter un maximum et importer un minimum alors que le but du commerce international est justement d’importer. bien sûr, il faut payer les importations et pour les payer, il faut exporter. si un pays ne fait qu’importer (exemple la grèce) et n’exporte rien, il n’a d’autre choix que de s’endetter.
Le protectionnisme constitue d’abord une erreur pour les consommateurs, qui ne peuvent se procurer certaines marchandises ou qualités, ou alors à des prix trop élevés. Le libre-échange, au contraire, favorise le consommateur. Mais le protectionnisme n’est pas non plus une bonne chose pour les producteurs nationaux; il leur ôte des débouchés (car les pays étrangers prennent des mesures de rétorsion) et surtout il laisse les producteurs nationaux, non soumis à la rigueur de la concurrence étrangère, « s’endormir » au lieu de s’adapter. Le protectionnisme, supprimant l’aiguillon de la concurrence étrangère, n’est pas un facteur de progrès, mais de stagnation économique et de faible productivité. Même pour des pays peu développés, l’existence d’une concurrence étrangère est un bon stimulant, et l’on sait qu’ils compensent leur éventuel retard technique par des coûts salariaux plus faibles par exemple. Ce sont d’ailleurs les pays en voie de développement les plus ouverts aux échanges internationaux qui ont connu le décollage le plus rapide, comme le montre l’exemple des NPI (Nouveaux pays industrialisés), en particulier ceux du Sud-Est asiatique, tandis que ceux qui refusaient l’ouverture internationale s’enfonçaient dans la misère. pour les usa. lisez ceci: http://www.libreafrique.org/Helge_USA_protectionnisme_160812
Je rajoute un point par rapport à l’article que vous m’avez indiqués qui à la fois donne des pistes intéressantes, mais est incroyablement stupide sur certains points.
Alors, le principal argument est qu’imposer des taxes sur un bien qui n’est pas produit sur place est stupide et va comprimer l’investissement.
Oui, c’est exact. Et vous ne trouverez personne qui va justifier des taxes à l’import sur des bananes en France (on investit pas avec des bananes mais vous voyez l’idée).
Les chemins de fer et le bâtiment nécessite des matériaux vous en conviendrez.
Peut être ces taxes étaient elles superflues sur des produits qui auraient été trop chers à importer à travers l’Atlantique.
Que ce serait-il passer si ces matériaux avaient pu être achetés de manière abordables et qu’il n’y avait pas eu de protectionnisme ?
Est-ce que le protectionnisme n’a pas produit une incitation à produire local plutôt qu’à importer ?
L’article va vite en besogne en parlant de zone de libre échange. C’est vrai, mais oubliez qu’il s’agit d’un même pays et qu’il n’y avait pas de balance des paiements déséquilibrée pour l’état Fédéral, ca relèverait presque de la mauvaise foi.
Il est possible dans cet état de fait de créer une union de transfert.
Ceci étant dit, regardez l’organisation spatiale des USA et comparez la à l’Allemagne.
L’Allemagne(ou plutôt une partie des états avant unification) avait établi le libre échange entre des états économiquement homogènes.
Aux Etats Unis, ce n’était pas le cas et cela a conduit à une surconcentration des richesses sur les côtes.
Ce déséquilibre peut être accepté au sein d’un pays.
Mais est-il acceptable entre la France et la Chine ?
Il y a des choses intéressantes dans les éléments de la thèse libérale. Mais vous me paraissez trop prompts à rejeter certains concepts.
Vous détestez les régulations. Mais le libéralisme a besoin d’un système judiciaire efficace et d’une société non corrompue.
Je crains que trop souvent le protectionnisme ne soit confondu avec une distorsion de conccurence. Et il me paraît dommage d’accepter une distorsion de conccurence énorme parce que le protectionnisme pourrait mener à une distorsion de conccurence.
En attendant, le globalisme produit des multinationales qui de par leur taille distorde la conccurence avec les autres acteurs (force de frappe financière).
Or, ce point paraît être également en contradiction avec l’esprit des thèses libérales. Ces thèses nécessitent des acteurs plus petits et de préférence qui se consacrent à un seul marché.
Les outils pour y remédier seraient probablement du protectionnisme, et/ou une intervention de l’état.
Mais est-ce que dans ce cas, il ne s’agirait pas d’un mal nécessaire ?
Pour moi, l’idéal du libéralisme c’est arriver au minimum efficace d’intervention de l’état. Mais il me semble que la nécessité de l’intervention de l’Etat et son importance sont souvent négligées. Le libéralisme a besoin dans une certaine mesure d’intervention de l’Etat sous peine de scier la branche sur laquelle il est assis.
@romain perello
« Est-ce que le protectionnisme n’a pas produit une incitation à produire local plutôt qu’à importer ? » En quoi produire local est mieux qu’importer ?? Je suis désolé mais on aurait justement intérêt à qu’un certain nombres de choses soient importées depuis l’étranger. Cela coutêra moins cher au consommateur. Donc plus de pouvoir d’achat. Et surtout cela permet au pays de se spécialiser dans ce qu’il a de meilleur, dans les domaines où il est plus productif.
Savez vous par exemple qu’aujourd’hui, la France est en grave pénurie d’ouvriers qualifiés ? C’est assez paradoxal. On parle beaucoup des ouvriers sans qualifications perdant leurs emplois dans ce pays tout en oubliant que l’on manque d’ouvriers qualifiés. Il voudrait peut être s’interroger sur la formation professionnelle francaise.
« Vous détestez les régulations » attention à ne pas confondre régulation et réglementation. Un marché peut très bien s’autorégulé sans réglementation
» le libéralisme a besoin d’un système judiciaire efficace et d’une société non corrompue »l’économie de marché a besoin que l’état assure ses fonctions régaliennes (justice, sécurité,..). C’est d’ailleurs la différence entre un libéral et un anarchocapitaliste. Le libéralisme n’a jamais prétendu s’opposer à l’état. Le libéralisme veut juste un état restreint (dans le sens où l’état n’intervient pas partout. D’une certaine manière, on peut dire que les libéraux veulent un état fort dans ses fonctions régaliennes. Le problème de l’état francais actuel s’est qu’il s’occupe d’énormément de choses (dont beaucoup sont inutiles et seraient mieux gérées par le privé) et il délaisse les fonctions régaliennes. Plus un état intervient dans beaucoup de domaines, plus il tends à délaisser ses fonctions régaliennes. Le libéralisme prône un état de droit (càd un état lui même soumis au droit) limité aux fonctions minimales mais le libéralisme n’a jamais prôné la fin de l’état. Pour un libéral, il faut un État minimal dont le rôle se limite à garantir les libertés individuelles et à assurer la sécurité des citoyens, sans intervention dans la vie économique et sociale du pays. On est loin de l’État-providence redistributeur, de l’État prestataire de services ou de l’État Promoteur économique. Maintenant, il est vrai que la difficulté s’est de savoir quel doit être la limite de la taille de l’état. Les libéraux ne sont pas d’accords entre eux. Par exemple, si je m’oppose à un état providence, je reconnais la nécessité d’un filet minimal de survie.
Le libéralisme est né dans la lutte contre l’absolutisme et non pas dans la lutte contre l’état. Le but du libéralisme c’est de limiter le pouvoir de l’État tout en reconnaissant qu’il est nécessaire. L’état est un mal nécessaire (raison pour laquelle il faut limiter son pouvoir et restreindre sa taille). L’état s’est l’organisation ayant le monopole de la violence légale sur un territoire défini. L’État est un organe de coercition et s’est le seul à avoir ce pouvoir de coercition. La coercition est antinomique au libéralisme : nul n’a le droit de contraindre autrui. C’est le principe de non agression du libéralisme. Mais il faut un organisme pour faire respecter ce principe. Et c’est l’État. C’est à la fois le rôle de l’État, et la source de sa légitimité.
Comme dit Karl Popper: « L’État est un mal nécessaire : ses pouvoirs ne doivent pas être multipliés au-delà de ce qui est nécessaire. On peut appeler ce principe le « rasoir libéral » (par analogie avec le « rasoir d’Occham », le fameux principe selon lequel les entités ne doivent pas être multipliées au-delà de ce qui est nécessaire).
Il est facile de montrer que cet État constituera un danger constant (ce que je me suis permis d’appeler un mal), fût-il nécessaire. Pour que l’État puisse remplir sa fonction, il doit avoir plus de pouvoir qu’aucun individu privé ou aucune organisation publique, et bien que nous puissions créer des institutions qui minimisent le danger que ces pouvoirs puissent être mal utilisés, nous ne pourrons jamais en éliminer le danger complètement. Au contraire, la plupart des citoyens auront à payer en échange de la protection de l’État, non seulement sous la forme de taxes, mais même sous la forme de certaines humiliations, par exemple, lorsqu’ils sont dans les mains de fonctionnaires brutaux. »
A noter que certains libéraux ne sont pas d’accord avec cette idée que l’état est un mal nécessaire. Je pense notamment à Ludwig von Mises: » L’État n’est pas, comme certains aiment à le dire, un mal nécessaire ; ce n’est pas un mal, mais un moyen, le seul moyen disponible qui permette une coexistence pacifique des hommes. »
@romail perello
Le protectionnisme protège les producteurs nationaux au détriment des consommateurs. Le protectionnisme distorde la concurrence.
Dans le libéralisme, la concurrence n’est pas une fin en soi, pas même un moyen, c’est seulement quelque chose qui peut (ou non) se produire dans un marché libre. L’économie de marché a pour conséquence d’amener le concurrence mais il n’y a pas de but en soi d’avoir la concurrence. On voit que c’est pratiquement toujours l’état qui est un frein à la concurrence. L’interventionnisme étatique entraîne une distorsion de la concurrence. Ce sont les économistes utilitaristes qui ont fait de la concurrence une fin en soi pas les économistes libéraux. Tout comme la théorie de la concurrence pure et parfaite n’est pas contrairement à ce que beaucoup croient un modèle des économistes libéraux. Les économistes libéraux ont été les premiers à critiquer cette théorie très éloignée de la réalité.
@romain perello
« Le libéralisme a besoin dans une certaine mesure d’intervention de l’Etat sous peine de scier la branche sur laquelle il est assis » je suis totalement d’accord comme la plupart des libéraux. Et encore une fois c’est ce qui différencie le libéralisme de l’anarcho capitalisme. Le libéralisme reconnaît la nécessité d’avoir un état (limité).
Quand l’état intervient dans l’économie, inexorablement il y a du capitalisme de connivence. Le capitalisme de connivence c’est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption(au sens large du terme), soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques. Aujourd’hui, il est clair que les états soutiennent les grosses multinationales (à commencer par les banques). Le capitalisme de connivence ne découle en rien du libéralisme économique mais de l’interventionnisme économique. On ne peut pas dire clairement que les multinationales possèdent les politiciens ou inversement que les politiciens possèdent les multinationales, ce n’est pas clair. Il y a une connivence entre les deux. Pas l’un qui dirige l’autre. Voilà une courte (et excellente) vidéo expliquant de manière très simple en quoi la réglementation étatique est mauvaise et avantage les grosses entreprises: https://www.youtube.com/watch?v=jhbWFx5OxfU
@romain perello,
L’état est que contrairement à ce que croit tous les socialistes (de gauche et droite), ce n’est pas quelque chose de bien mais c’est un instrument aux mains de l’élite au pouvoir (LR et ps) qui s’en sert souvent pour ces propres intérêts, pour aider ces copains. l’état francais aide les grandes entreprises à créer le monopole. les politiciens viennent presque tous de la fonction publique donc ils ne comprennent rien à l’économie. ce qui crée des richesses c’est l’entreprenariat, et ce qui crée les emplois c’est les pme pas les grands groupes. aujourd’hui, en france, la surtaxation et la surréglementation détruisent les pme et l’entreprenariat. il faut supprimer toutes les niches fiscales ( qui permettent aux grands groupes de payer moins d’impots), il faut arreter la surréglementation ( qui ne sert l’intéret que des grands groupes (qui font du lobbying pour avoir de la réglementation à leur avantage) et qui peuvent se payer des avocats pour détourner les règles à leurs avantages. plus la justice est complexe plus cela avantage les riches. en vérité ce qu’il faut c’est séparer l’état de l’économie, l’état doit s’occuper des fonctions régaliennes (éducation, sécurité, justice,…) pas de l’économie. les pays scandinaves séparent l’état de l’économie et ce sont les pays les plus égalitaires au monde. les pays qui font cela, sont les pays qui s’en sortent le mieux (autriche, pays bas,…). il faut réformer la fonction publique qui coute bcp trop chère et qui est très incompétente. la france est paralysé par la surrréglementation.
Voici une étude faites aux USA montrant que les réglementations avantageaient systématiquement les multinationales par rapport aux PME. En gros, le coût d’une réglementation étatique est beaucoup plus faible pour une multinationale que pour une PME
(The Impact of Regulatory Costs
on Small Firms) : https://www.sba.gov/sites/default/files/The%20Impact%20of%20Regulatory%20Costs%20on%20Small%20Firms%20(Full).pdf
Bastiat a très bien défini ce qu’est l’état: L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Car, aujourd’hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du travail d’autrui. Ce sentiment, on n’ose l’afficher, on se le dissimule à soi-même ; et alors que fait-on ? On imagine un intermédiaire, on s’adresse à l’État, et chaque classe tour à tour vient lui dire: « Vous qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons. »
Comme la France est très réglementé, il y a énormément de capitalisme de connivence. Surtout qu’en France, les hauts fonctionnaires/ politiciens ont fait les mêmes écoles que ceux qui dirigent les entreprises du CAC 40.
le marché a des imperfections mais comparer le marché à un état parfait est erroné (comme le fait les étatistes). l’état a aussi des imperfections. or si on étudie les imperfections du marché et les imperfections de l’état on se rend compte que le marché a moins d’imperfections que l’état. c’est pour cela qu’il faut une administration limité. je vous conseille vivement de vous renseigner sur l’école des choix publiques qui étudient les électeurs et les hommes d’état (politiciens et fonctionnaires). Les hommes d’état ont tendance à agir surtout dans leurs propres intérêts (la nature humaine est ainsi, les hommes agissent selon leurs propres intérêts).
L’état sera toujours sous le contrôle d’être humains imparfaits. Des études ont montré que les gens au pouvoir ont tendance à en abuser. Ce n’est pas une question de bien ou de mal c’est juste de la psychologie humaine.
Les dirigeants de l’état auront toujours tendance à utiliser l’état à leurs fins. On ne peut rien y changer cela sera toujours comme cela. Voilà pourquoi plus l’état intervient dans l’économie plus il y a de corruption.
Les socialistes n’ont toujours pas compris ceci: les gens contrôlant l’état (politiciens et hauts fonctionnaires) n’agissent pas uniquement dans l’intérêt général mais aussi dans leurs intérêts. Il est faux de croire que l’état défends toujours l’intérêt général.
La principale raison pour laquelle je préfère la production locale au importations, c’est pour éviter une contraction de la demande, et un déficit de la balance des paiements comme nous l’avons.
En plus, si on importe depuis très loin il s’agit aussi d’un gâchis de ressources. Alors qu’eporter des renault en allemagne et importer des BMW ne me poserait pas de problèmes.
Si vous voulez, j’ai plutôt été influencés par les Keynésiens jusqu’ici.
Même si je reconnais l’intérêt d’une partie des thèses libérales.
Après tout, je change facilement d’avis, si on me présente des arguments convaincants.
J’ai encore du mal avec certains concepts. Dès fois laisser faire la correction quand ca va broyer des gens par exemple.
Ou encore en quoi le marché sera meilleur que l’état quand il est dirigé par des politiques compétents (comme à chaque sortie de crise).
Je ne vois pas de différence entre le privé et éventuellement de petite agences ou entreprises publiques qui auraient à rendre des compte.
A mes yeux, c’est plus un problème d’organisation que de savoir si l’outil est privé ou publique.
Pour ce qui est des grandes orientations, je pense par exemple à choisir de se lancer dans du nucléaire de 4 ième génération, la fusion, ou la conquête spatiale par exemple.
Certains éléments peuvent être réalisés par des entreprises privées, mais ça a toujours été fait suite à une percée de l’état ou avec le soutien de l’état.
Je doute que space X aurait lieu maintenant sans la course à la lune, l’ISS, ect … Ce ne sont pas des projets profitables, mais ils apportent beaucoup à l’humanité.
En tout cas, merci d’avoir déjà pris le temps de répondre. Et surtout d’être dans le débat.
C’est rare de nos jours, de pouvoir discuter en bonne intelligence de nos jours.
@Romain Perello,
l est mathématiquement impossible que tous les pays affichent un surplus à leur balance commerciale. Autrement dit, la somme de toutes les balances commerciales de tous les pays est de zéro. Les pays avec déficit de balance commercial ne sont pas spécialement plus pauvres que ceux en excédant.
« Pour ce qui est des grandes orientations, je pense par exemple à choisir de se lancer dans du nucléaire de 4 ième génération, la fusion, ou la conquête spatiale par exemple. » Je ne suis pas pour que l’état n’intervienne aucunement dans le domaine de l’énergie nucléaire. Certains libéraux sont contre mais moi je suis pour une certaine intervention dans ce domaine. A noter qu’aujourd’hui, il y a des projets spatiaux privés. Certes, ils ne sont pas à stade très avancées mais cela commence.
Je suis pour une réduction drastique de l’état mais cela ne veut pas dire que je suis pour zéro état. Il me parait nécessaire que l’état intervienne dans le développement de certaines infrastructures lourdes. (Ceci dit je connais des libéraux qui pensent qu’on pourrait se passer de l’état dans ces domaines).
« Je ne vois pas de différence entre le privé et éventuellement de petite agences ou entreprises publiques qui auraient à rendre des compte » Vous notez l’un des problèmes de l’état. Le problème de la déresponsabilisation de comment est utilisé l’argent public.
L’économiste Milton Friedman qui a consacré sa vie à démontrer de façon empirique que les programmes gouvernementaux sont invariablement inefficaces, explique qu’il y a quatre façons de dépenser de l’argent:
1- Quand vous dépensez votre argent pour vous-même, vous faites attention autant à ce que vous dépensez qu’à la manière dont vous le dépensez.
2- Quand vous dépensez votre argent pour quelqu’un d’autre (un cadeau, par exemple), vous faites toujours très attention à ce que vous dépensez (combien) et un peu moins à la manière dont vous le dépensez (comment).
3- Quand vous dépensez l’argent de quelqu’un d’autre pour vous acheter quelque chose (par exemple, un repas d’affaires), le montant de la dépense (le coût, combien) vous importe peu, en revanche, vous faites très attention au « comment » et vous êtes très attentif au fait que vous en avez ou non pour votre argent.
4- Mais quand vous dépensez l’argent de quelqu’un d’autre au profit d’une autre personne que vous, ni le montant de la dépense (combien), ni la façon dont l’argent est utilisé (comment) n’ont vraiment d’importance.
Avec les individus, ce sera invariablement les trois premiers qui primeront. Pour les gouvernements, c’est pratiquement exclusivement la quatrième méthode qui prime. C’est pour ça que pratiquement tous les programmes gouvernementaux aboutiront inévitablement avec des dépassements de coûts, du gaspillage et de la corruption.
L’état dans les pays scandinaves est géré comme une entreprise privé et l’état est décentralisé. (Il y a un article sur ce blog concernant le modèle scandinave). Cependant, pour moi, l’état ne sera jamais totalement comme dans le privé. Beaucoup de choses que peuvent faire l’état seraient considéré comme immoral si c’était fait par un individu ou une entreprise. Ceux qui contrôlent sont les politiciens qui sont élus par le peuple. L’élection des politiciens ne se fait pas sur des critères rationnels. Les individus ne sont jamais totalement rationnels, le choix d’un PDG pour une entreprise n’est aussi pas toujours rationnel. Cependant, quand il s’agit de politique, les gens sont encore moins rationnels que d’habitude.
Un politicien incompétent peut parfaitement se faire réélire. Le processus pour arriver au pouvoir est très particulier par rapport au privé. Ce processus confère une légitimité aux politiciens qui ont souvent l’impression d’avoir tous les droits car élus par le peuple. Tout politicien est un minimum démagogue. Le problème aujourd’hui c’est que la politique aujourd’hui se base bcp sur l’émotionnel et non sur le rationnel.
L’un des problèmes majeurs de la démocratie c’est le court termisme. Les politiciens ont une vision court termiste des choses. Ils voient les choses jusqu’aux prochaines élections. Voilà pourquoi je suis pour adopter un modèle comme au Liechtenstein : le pouvoir exécutif détenu par un monarque (la transmission héréditaire permets au roi d’avoir une vision à plus long terme) mais ce pouvoir royal serait contrebalancé par le pouvoir législatif élu démocratiquement. De plus, il faut une très forte décentralisation au niveau communal (plus on se trouve à un échelon proche du peuple plus il peut y avoir une démocratie).
La souveraineté populaire est un mythe qui peut être dangereux car en se basant sur ce principe, on peut considérer qu’il n’y a pas de limite à la puissance de l’état. On peut arriver dans une démocratie totalitaire.
Je n’ai pas spécialement l’impression que la crise a été bien géré par les états. Je pense notamment à la gestion de Sarkozy.
@romain perello,
A noter que sur les crises financières, l’état joue pratiquement toujours un rôle.
La cause profonde de la crise de 1929 est l’interventionnisme étatique :
une expansion inflationniste : le tout jeune système de réserve fédérale (banque centrale des États-Unis) favorise l’expansion de la masse monétaire pour accompagner la croissance économique ;
les États-Unis accordent des prêts à bas taux d’intérêt aux pays européens (et notamment à la Grande-Bretagne qui s’efforce sans succès de maintenir la parité de sa monnaie en équivalent or) pour favoriser les exportations américaines, ce qui accroît encore l’inflation.
Sur la crise de 29, un bon ouvrage à lire c’est « Crise, Dépression, New Deal, Guerre » de Florin Aftalion. Cet ouvrage explique les causes de la crise de 29, l’échec du new deal, les lecons à en retirer.
Depuis que le FED existe, le nombres de crises financières s’est multiplié. Sur la Fed, Murray N. Rothbard a écrit un bon livre: the Case Against the Fed (disponible en pdf sur internet).
Sur la crise de 2008, l’état a joué un grand rôle. C’est l’état qui a incité aux banques à prêter aux plus pauvres. En gros, juste avant la réélection de Clinton, une étude (controversée) est sortie disant que les noirs n’avaient pas accès à la propriété. Raison pour laquelle l’état américain a voulu donner aux plus pauvres la possibilité d’être propriétaire.
http://libertarien.overblog.com/l-incroyable-mensonge-sur-la-crise
http://economie-analyses-actualites-opinions.over-blog.com/article-crises-mensonges-et-oublis-109660952.html
@romail perello, si je peux vous conseiller de lire un article sur le sujet du système financier actuel c’est celui ci: https://minarchiste.wordpress.com/2013/06/14/de-la-reglementation-du-systeme-bancaire-et-monetaire/
@romain perello,
http://www.objectifliberte.fr/2012/10/liberalisme-solution-crise.html
@romain perello, http://blog.turgot.org/index.php?post/vincent-foreclosure
C’est marrant mais l’un des plus grands économistes sur le sujet (la mondialisation et les échanges internationaux) c’est Krugman. C’est l’idole des gauchistes pourtant ceux ci ne l’écoutent pas sur sa spécialité. Il a démontré les bienfaits du libre échange et de la mondialisation. C’est pour cela qu’il a recu son prix nobel. Personne ne peut l’accuser d’être un libéral. Il y a une quasi unaminité des économistes (y compris chez les économistes de gauche) sur les bienfaits du libre échange (des sondagers montrent que plus 90 % des économistes sont pour). Le libre échange est l’un des rares sujets où il n’y a pas de controverse. Sur la plupart des sujets, il y a des controverses mais pas sur ce sujet
Une étude de l’INSEE a chiffré, pour la période 1995-2001 l’ampleur des emplois perdus dans le secteur industriel à cause de délocalisations : en moyenne, 13.500, dont plus de la moitié vers des pays à hauts salaires. Ce chiffre est à comparer aux 6,8 millions d’emplois dans le secteur secondaire en France.
Cliquer pour accéder à ECOFRA05b.PDF
Une seconde étude du Conseil d’Analyse Economique, écrit ainsi : « les restructurations d’entreprises s’étant produites en Europe entre le 1er Janvier 2002 et le 15 juillet 2004 concernent 1456 entreprises et ont entrainé la suppression de 780 394 emplois, ce qui correspond à 0,42% des 192 millions emplois européens. Ramené à 1 an, on obtient un taux de 0,17%. Chaque année, c’est donc 0,17% des emplois européens qui disparaissent dans des restructurations. »
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000102/index.shtml
Les délocalisations ne représentent, selon le rapport, que 4,74% des emplois supprimés (36 977) pour restructuration et 7,14% (100) des entreprises restructurées. En terme d’emploi, cela correspond donc en deux ans et demi à 36 977 suppressions donc 0,019% de la totalité des emplois européens. Rapporté à 1 ans, on obtient un taux de 0,0076%. Chaque année, c’est donc 0,0076% des emplois européens qui disparaissent dans des délocalisations. ». « Au niveau de la France, les 8 000 suppressions d’emplois survenues en 2001 suite à des fermetures d’unités de productions correspondent à 0,032% des 25 millions d’emplois français.
Un rapport du Sénat expose les mêmes conclusions que les précédents rapports.
http://www.senat.fr/rap/r03-374/r03-3740.html
Je vous invite aussi à consulter cet article : http://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9localisation
Après tout n’est pas « rose », il y a aussi des délocalisations de marges, etc. mais le tableau n’est certainement pas aussi sombre que celui que vous indiquez, au contraire, au niveau global il est même très positif.
quand au sophisme: « on trouvera toujours dans les pays pauvres des désespérés prêts à travailler 24/24 et se tuer au travail pour se payer un bol de riz. »
Si ces gens acceptent de faire ça au lieu d’autres choses, c’est qu’ils ont quelque chose à y gagner, sinon ils ne le feraient pas. Il faut aussi regarder le cadre préexistant sinon c’est caricatural, exemple : en Chine de nombreux agriculteurs du Changjiang préfèrent quitter la campagne pour rejoindre les villes, afin d’y trouver un emploi manufacturier basique (exemple de Foxconn à Shenzhen), car ils jugent que les conditions de vie y sont meilleures qu’avant.
Bien qu’il soit vrai que les conditions de vie ne sont pas « occidentales », l’augmentation de la demande et l’accroissement de la spécialisation, provoque un boom des salaires, avec une croissance qui permet une augmentation de la consommation intérieure et de financer des infrastructures meilleures, bref pour ces pays les délocalisations sont bonnes, et au nom de quoi n’auraient-ils pas le droit de nous faire concurrence ? Au nom de la loi de la majorité ?
Comment peut-on se prévaloir d’aider les pays pauvres, et ne pas vouloir de leur concurrence ?
Les pays riches peuvent se permettre des avantages comparatifs qu’eux ne peuvent pas, ainsi il faut miser sur la formation, l’innovation, la recherche, comme le font la Suisse, la Suède, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg, Le Japon, la Corée du Sud, etc.
Dire que vous voulez éviter les délocalisations dans les pays pauvres car les travailleurs de ces pays seront exploités c’est totalement absurde. Peut être que les conditions de vie peuvent nous paraitre horrible mais pour ces gens, c’est toujours meilleur que ce qu’ils ont avant. Pourquoi il y a eu un exode massif des chinois des campagnes vers les villes ? Mieux vaut être ouvrier dans une usine que paysan à la campagne. Pour améliorer les conditions de travail, il faut d’abord que ces pays se développent. Dans un pays pauvre, les conditions de travail seront toujours très durs.
J’ai une question d’ordre général sur le libéralisme économique dont vous semblez être un fervent défenseur.
Si j’ai bien compris, le principe du libéralisme est l’optimisation maximale économique via le retrait de toutes les barrières à une conccurence équitable et de la bureaucratie.
Donc ca présuppose, une justice indépendante, l’absence de corruption et la suppression de tous les facteurs qui pourraient distordre la conccurence.
Donc dans une logique d’efficacité, un protectionnisme qui distordrait en avantageant la production nationale tout autres paramètres égaux, serait à vos yeux délétères.
Mais le même protectionnisme devrait être à vos yeux salutaires, s’il évite une distortion dans l’autre sens ( que ce soit à cause d’un pays à bas coût, de subventions à l’exportation, de dumping, ect …). ?
Par protectionnisme, j’entends toute forme légale qui éviterait de la conccurence déloyale. Pour moi, si vous obligez légalement à produire local pour accéder au marché ça compte comme du protectionnisme. Les taxes et les quotas reviennent au même. Je présuppose une application parfaitement proportionnée du système.
Par contre, comment est-ce que vous résolvez la problématique de la recherche fondamentale ?
Parce que votre système pour éviter la bureaucratie qu’il juge comme étant un gaspillage, va favoriser les structures avec les coûts les plus bas possibles.
Mais il faut un certain matelas financier pour pouvoir par exemple développer du nucléaire de 4 ième génération.
Votre système ne risque t-il pas de favoriser la solution la moins chère, au lieu de la plus efficace ? Comment est-ce que vous élimineriez ce problème ?
@Romain
Juste pour être sûr, votre question est donc: en l’absence d’intervention gouvernementale, il n’y aurait pas assez de recherche fondamentale?
Est-ce bien cela?
Non pas vraiment, ce n’est qu’un exemple à mes yeux.
Je cherche à comprendre en fait l’essence du libéralisme et la nuance qu’il a vis à vis de l’intervention gouvernementale.
J’ai essayé de clarifier ma position dans un commentaire sur un autre de vos articles : https://minarchiste.wordpress.com/2010/11/24/les-programmes-d%e2%80%99ajustements-structurels-du-fmi-et-de-la-banque-mondiale/#comment-9284
Je ne vais donc pas le reposter ici, afin d’éviter de polluer les commentaires.
@Romain
Vous devriez lire cet article étant donné la nature de vos commentaires:
https://minarchiste.wordpress.com/2013/03/01/est-ce-quun-pays-doit-proteger-ses-industries-naissantes-pour-se-developper/
Un nettoyage soviétique à Cuba: https://www.wsj.com/articles/a-soviet-cleansing-in-cuba-1510521178 (l’URSS a aidé Cuba à nettoyer le pays de ses opposants)
Homosexuels, hippies, dissidents… : quand Cuba se « purifiait » de ses « déchets » http://www.lepoint.fr/culture/homosexuels-hippies-dissidents-quand-cuba-se-purifiait-de-ses-dechets-09-10-2017-2163068_3.php
Malgré l’embargo, les flux financiers américains vers Cuba ont été considérables dans les années 90 à tel point qu’ils ont fini par constituer la plus importante source de devises pour Cuba. http://stonecenter.tulane.edu/uploads/U.S._Financial_Flows_in_the_Cuban_Economy.pdf
Voici le bon lien:
Cliquer pour accéder à U.S._Financial_Flows_in_the_Cuban_Economy.pdf
L’étonnant indice de développement humain de Cuba: https://nintil.com/2016/12/02/the-surprising-human-development-index-of-cuba/
Renaissance et décence: une comparaison des indicateurs socio économiques de Cuba pré Castro et de Cuba actuellement: https://ascecuba.org//c/wp-content/uploads/2014/09/v08-30smith.pdf
«La route qui n’a pas été prise: les niveaux de vie cubains pré-révolutionnaires dans une perspective comparative» http://econweb.umd.edu/~davis/eventpapers/CUBA.pdf
Cuba avant la révolution était un pays économiquement prospère :
https://web.archive.org/web/20200617130143/https://threadreaderapp.com/thread/1216389603696889856.html?refreshed=yes
Soyons encore plus déprimés à propos du Cuba de Castro: https://www.bradford-delong.com/2020/03/lets-get-even-more-depressed-about-castros-cuba-hoisted-from-the-archives.html
Cuba loin d’être une victime de l’impérialisme américain a elle même été très impérialiste. L’Angola était une véritable guerre pour Cuba, avec des opérations militaires réelles menées par jusqu’à 35 000 soldats contre les forces sud-africaines en 1975-76 et 55 000 troupes en 1987-88. [Source: les propres mots de Castro: http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/2005/ing/f021205i.html .]
Le nombre total de Cubains qui ont servi en Angola en 1975-1991 est de l’ordre de 400 000. [ Source http://www.cabinda.net/The-Cuban-Intervention-in-Angola.pdf , page 146.]
Près de 20 000 soldats cubains de combat et de soutien ont également participé à la guerre d’Ogaden entre l’Ethiopie et la Somalie. Je reproduis ce qui suit de Porter : https://pseudoerasmus.files.wordpress.com/2014/06/cubanadventurism.jpg
venant de ce livre: https://www.amazon.com/The-USSR-Third-World-Conflicts/dp/0521310644
A noter que le sucre était une subvention implicite de l’URSS à Cuba (dans les calculs des subventions, on oublie souvent cela). Cuba a vendu du sucre à l’Union soviétique. Or, dans les années 1970, le prix soviétique était plus d’un tiers au-dessus du prix mondial. À la fin des années 1980, le prix soviétique était 11 fois le prix mondial. Il s’agit clairement d’une subvention implicite à Cuba. http://www.jstor.org/stable/3338444?seq=1#page_scan_tab_contents
Non ce n’est pas l’embargo qui est responsable des problèmes économiques de Cuba mais bien les politiques économiques mises en place: https://economics.ca//2013/papers/SG0030-1.pdf
Le lien ne fonctionne plus. Lisez ceci: https://silo.tips/download/the-cuban-experiment-measuring-the-role-of-the-1959-revolution-on-economic-perfo
Pour évoquer la situation économique désastreuse de Cuba, qui n’est pas essentiellement due à l’embargo des Américains comme le disent facilement certains médias français, un livre m’a marqué, celui de Ben Corbett intitulé « Cuba : tout changera demain ».
Cet ouvrage est une description minutieuse et documentée des innombrables difficultés de la vie quotidienne des Cubains. On comprend que l’acharnement idéologique de Fidel Castro est la véritable cause du désastre cubain. L’auteur relate son séjour au sein de la population cubaine entre 1998 et 2002.
C’est le résultat d’un véritable travail d’enquête sur le terrain qui a sans doute demandé beaucoup de temps et de patience. On y apprend que les Cubains sont condamnés au système D, au marché noir et donc à l’illégalité. Le peuple cubain, lassé des diatribes de son « comandante », survit comme il peut aux incessantes pénuries que la rigidité du socialisme cubain ne cesse d’engendrer.
Ben Corbett montre bien que l’acharnement idéologique de Castro est la véritable cause du désastre économique cubain : dès qu’un petit espace de liberté est créé, les Cubains s’y engouffrent aussitôt, mais le pouvoir prend alors rapidement les mesures nécessaires pour asphyxier toute tentative de libéralisation économique.
En attendant mieux, chaque Cubain est dans l’obligation de vivre dans l’illégalité pour pouvoir simplement subvenir à ses besoins les plus élémentaires. Ben Corbett a bien compris la logique dévastatrice du castrisme qui tient absolument à capter jusqu’au dernier dollar qui circule dans l’île, tout en n’étant plus capable de faire fonctionner l’économie en pesos, censée faire vivre les Cubains.
De nombreux passages sont intéressants comme celui de la visite impromptue d’un centre de travail forcé : les détenus rencontrés par Ben Corbett effectuent des peines de six mois à un an, pour avoir vendu une vache, réparé une voiture ou un pneu de vélo sans licence. Plus intéressante encore est la rencontre avec un petit groupe de Cubains en train de préparer, dans le plus grand secret, un bateau pour s’évader clandestinement vers la Floride : les énormes risques alors encourus sont à la mesure des rêves d’une nouvelle vie aux Etats-Unis.
L’ouvrage de Ben Corbett est tout à fait intéressant pour se rendre compte de la situation catastrophique dans laquelle se trouvent bon nombre de Cubains et le système lui-même.
En 2008, le chef de l’Etat, Raul Castro lançait une prétendue « réforme du système ». En juin 2014, Gustavo Rodriguez Rollero, ministre de l’agriculture à La Havane, a présenté un rapport. On a donc supprimé « l’union nationale de la collecte » (Union Nacional de Acopio, UNA) et limogé 6441 titulaires d’emplois administratifs inutiles. Loin de permettre un meilleur approvisionnement, l’UNA a toujours géré de façon parasitaire ce que le régime appelle « la collecte des produits alimentaires ». Ses agents détournaient trop souvent les denrées pour leur propre compte. L’impopularité croissante de cette bureaucratie du ravitaillement en a fait une cible commode. Mais sa suppression ne fait pas pousser une pomme de terre de plus.
Car on omet soigneusement de rétablir la liberté et la propriété des moyens de production. Ils doivent être contrôlés par l’Etat, dogme fondamental du marxisme, à Cuba comme ailleurs.
Les conséquences demeurent donc. Depuis 1959, en effet, le pouvoir castriste n’a fait que favoriser le gigantisme des fermes d’Etat. Et cela s’est fait au détriment d’une agriculture toujours mieux gérée par des paysans petits propriétaires. L’incurie coutumière du collectivisme fait qu’aujourd’hui, après plus d’un demi-siècle de cette dictature totalitaire, sur 6,3 millions d’hectares cultivables, seuls 2,6 millions sont effectivement mis en valeur dans l’île communiste.
La moyenne des arrestations arbitraires pour des raisons politiques a été de 536 par mois en 2013 selon la Fidh (Fédération internationale des droits de l’homme). Le social-démocrate Elizardo Sanchez Santa Cruz, ancien professeur de philosophie, est un des plus anciens dissidents à l’intérieur de l’île. Il dirige depuis 1987 la Commission des droits de l’homme et de la réconciliation nationale (CDHRN), une association illégale membre de la Fidh qui suit particulièrement la situation dans les prisons cubaines. A 61 ans, il a déjà fait plus de huit ans de prison. Pourquoi la pénurie économique ne semble pas affaiblir le régime ? La pauvreté généralisée est liée directement au modèle de l’Etat. Dès la fin des années 60 est née une «opposition de gauche», socialiste, avec même certaines personnes venues du communisme. Elle dénonçait déjà ce qui a fini par arriver : ce modèle d’étatisation fonctionne sur l’exploitation du travailleur cubain. Venir à Cuba, c’est faire un voyage dans le temps. Cuba, c’est un néostalinisme «tropicalisé», un régime hybride, comme un binôme entre Ceausescu et Trujillo. Au caudillisme typique de l’Amérique latine s’ajoute la gigantesque capacité de contrôle social d’un régime classique totalitaire. Chaque personne, dans son quartier, est sous contrôle constant, sous intimidation. Le régime repose sur trois piliers. D’abord, la répression politique et sociale. Le système policier n’est pas d’une «productivité» énorme, mais il est massif. Cuba est le pays qui compte le plus de policiers par habitants dans le monde. Ensuite, la propagande. A l’intérieur, c’est l’éducation – le contrôle des manuels scolaires – et les médias – télés et presse à la botte du pouvoir dans leur totalité. A l’extérieur, c’est ce «charme», cet «enchantement» qu’exerce encore parfois mystérieusement le régime cubain sur une partie de la gauche à l’étranger, notamment, malheureusement, en Europe. Enfin et surtout, troisième pilier : c’est le contrôle de la population via l’économie. Le gouvernement est propriétaire de tout, l’unique employeur. Même le simple coiffeur du coin de la rue est un employé de l’Etat ! Ce que veut l’Etat ? Justement : que ce simple coiffeur se rende compte qu’il dépend de l’Etat ! Il sait ainsi que la moindre expression protestataire signifie la perte de son emploi. Même les rares emplois privés autorisés, des «entreprises» unipersonnelles, dépendent de l’Etat, puisque c’est celui-ci qui accorde les autorisations, que l’on peut perdre d’une heure à l’autre. Quelle est la situation dans les prisons cubaines ? Impossible d’avoir des statistiques officielles. Nous faisons, à la CDHRN, un travail de fourmi. Cuba est en soi une île-prison, parce qu’il est difficile de s’enfuir à l’étranger. Mais même à l’intérieur de cette île-prison, le régime multiplie les prisons. Il y a ici une cinquantaine de prisons de haute sécurité, et environ 200 camps d’internement, ce que le gouvernement appelle des «camps de travail correctionnels», où les détenus doivent travailler pour l’Etat, dans les récoltes ou la construction par exemple. Au total, entre 80 000 et 100 000 Cubains sont en prison actuellement, soit 0,9 ou 1 % de la population, encore un record. Cuba est aussi le seul pays du continent américain qui n’accepte aucune visite de la Croix-Rouge ou de la Fidh. L’immense majorité des prisonniers sont incarcérés pour des «délits économiques et sociaux». Ils paient pour l’exemple. Ils n’ont fait que ce que tout le monde fait ici, pour survivre : détourner, «voler» une partie des produits destinés à l’Etat. Le pêcheur qui refile son poisson au marché noir ; l’infirmière ou le médecin qui «sortent» de l’hôpital des médicaments ou des draps ; l’employé de l’usine de vis et de clous qui revend au dehors des vis et des clous… Le régime, avec la pénurie, nous a convertis en un peuple de «voleurs» : 70 % de la population carcérale a moins de 30 ans, parce que la «révolution» a perdu depuis longtemps le soutien de la jeunesse. Plus de 300 prisonniers sont des «politiques», le chiffre le plus important du monde en proportion de la population. Encore un record : 82 prisonniers de conscience sont «parrainés» par Amnesty International, dont Francisco Chaviano Gonzalez, condamné à quinze ans de prison, emprisonné depuis 1994, un des plus anciens prisonniers politiques du monde.