Un reproche souvent fait au capitalisme est qu’il dépend absolument de la « croissance » pour exister. Sans elle, le système s’écroulerait, ce pourquoi la croissance est recherchée à tout prix, de manière perpétuelle, voire exponentielle.
En fait, la croissance n’est pas inhérente au capitalisme, qui n’est en fait qu’un système de normes définissant la manière dont les humains coopèrent économiquement entre eux (c’est-à-dire par libre choix plutôt que par la force). La viabilité du capitalisme ne dépend d’aucune croissance minimale intrinsèque.
Ceci dit, la croissance perpétuelle est-elle souhaitable? Dans les pays industrialisé, le niveau de vie n’est-il pas déjà suffisamment élevé? Pourquoi devrions-nous épuiser nos ressources et détruire la planète pour consommer encore plus?
La croissance de quoi?
Certes, le niveau de vie qui prévaut présentement dans les pays industrialisés est confortable, mais pourquoi faudrait-il qu’il arrête de s’améliorer? L’individu moyen vit effectivement très bien, mais il y a encore beaucoup de gens dont le niveau de vie laisse encore à désirer et qui bénéficieraient grandement d’une croissance économique accrue.
Tout d’abord, il faut définir de quelle genre de croissance on parle : du PIB? de la population? de la consommation? L’erreur est de définir la croissance en se basant sur le PIB, ce qui est la vision keynésienne des choses. La vraie croissance est celle du capital productif de l’économie, en quantité et/ou en qualité.
Il y a plusieurs façons d’améliorer son niveau de vie, dépendamment des besoins marginaux et des désirs de chaque individu. Certains souhaiteraient s’alimenter mieux ou se loger mieux, d’autres voudraient faire quelques voyages et se payer un peu de luxe, d’autres voudraient peut-être travailler moins, prendre une période sabbatique ou une retraite anticipée. Dans tous les cas, l’augmentation du niveau de vie nécessite une augmentation de la capacité productive de l’économie.
Il y a plusieurs manières pour un travailleur de voir sa capacité productive augmenter. Pour ce faire, il faut que la valeur ajoutée de son travail augmente, c’est-à-dire la différence entre la valeur de ce qu’il produit et le coût des ressources et du capital injectées dans le processus de production du bien ou service produit. Autrement dit, il faut que le bien ou service valle plus cher que ce qu’il coûte à produire, sinon il y aurait gaspillage de ressources et aucune richesse ne serait créée, ce qui résulterait en un appauvrissement de la société.
Une première façon d’y arriver est la formation. En apprenant de nouvelles techniques, un travailleur peut arriver soit à produire des biens de plus grandes valeur de par leurs qualités intrinsèques et/ou à produire des bien à moindre coût. Dans les deux cas, la valeur ajoutée augmente, ce qui va de pair avec la rémunération potentielle de ce travail et le niveau de vie du travailleur. Cependant, la formation nécessite un investissement soit de la part du travailleur, soit de l’entrepreneur qui finance la formation de ses employés, ou les deux à la fois.
Une deuxième source d’augmentation de capacité productive consiste à développer de nouvelles technologies qui permettent soit de produire des biens de plus grande qualité et/ou de les produire à moindre coût. Encore une fois, ces nouvelles technologies arrivent à faire augmenter la valeur ajoutée générée par le travailleur. Pour accéder à ces gains, des « innovateurs » doivent investir en recherche et développement, puis des entrepreneurs doivent investir du capital pour acquérir ces nouvelles technologies.
Lorsqu’ils font baisser les coûts de production, ces deux vecteurs de croissance contribuent au niveau de vie du travailleur de deux manières : 1) en faisant augmenter sa rémunération et 2) en faisant augmenter son pouvoir d’achat (puisque les biens et services coûtent moins cher, chaque dollar de salaire permet d’obtenir davantage de choses). Dans la mesure où le travailleur décidera d’utiliser ce pouvoir d’achat supplémentaire pour consommer davantage plutôt que pour travailler moins ou épargner de manière à devancer sa retraite, la demande de biens et services augmentera. Pour subvenir à cette demande accrue, les entrepreneurs devront investir dans l’expansion de leur capacité de production. Cela offrira l’opportunité à un certain nombre de travailleurs d’améliorer leur sort en obtenant un meilleur emploi. Autrement dit, cette croissance de la capacité de production fera augmenter la demande de travailleurs et, par conséquent, le prix du travail, c’est-à-dire la rémunération.
Ces graphiques (source) démontrent à quel point le niveau de vie est corrélé à la productivité, laquelle dépend de l’innovation et de la formation. J’ajouterais cependant que l’utilisation du PIB comme mesure de richesse comporte plusieurs bémols à ne pas négliger.
Le cercle vertueux de l’investissement
On constate donc que la croissance du niveau de vie des gens dépend de l’investissement dans la capacité productive de l’économie, soit en formation, soit en développement technologique, soit en expansion des opérations. Mais d’où vient cet investissement? Comment est-il financé? En fait, dans un système monétaire où la banque centrale n’inonde pas les marchés financiers de monnaie créée ex nihilo, l’investissement vient de l’épargne. Cette épargne peut provenir d’un travailleur qui décide d’investir une partie de son salaire en actions, obligations ou dépôts bancaires plutôt que de le consommer entièrement. Elle peut aussi provenir d’une entreprise qui réinvestit une partie de ses profits plutôt que de les verser entièrement aux actionnaires sous forme de dividendes. Dans les deux cas, en finançant l’investissement, l’épargne fait grossir le capital productif de l’économie : c’est l’essence du capitalisme. D’ailleurs, plus le niveau de vie d’un travailleur augmente, plus il aura tendance à épargner ses gains plutôt qu’à les consommer. Cela résulte en une augmentation des fonds disponibles à l’investissement et, par conséquent, à une accélération de la croissance future du niveau de vie. Notez aussi le rôle des profits, non seulement comme signal qu’une activité économique produit de la richesse plutôt que de gaspiller des ressources, mais aussi comme source de financement pour l’investissement, qui mène à l’amélioration du niveau de vie.
Les limites de la croissance
Vu de cette manière, la croissance n’a aucune limite intrinsèque. Notez que je n’ai pas parlé ici de croissance de la population, laquelle peut bien décélérer ou même devenir négative sans nuire au niveau de vie. En fait, si on pousse ce raisonnement à l’extrême, nous pourrions atteindre un stade où les gens ne travaillent presque plus et passent leur temps à profiter de la vie.
Cette vision de la croissance est fort différente de la vision keynésienne qui dicte présentement les politiques gouvernementales. Les keynésiens visent le plein-emploi, et pour y arriver il faut faire augmenter la « demande agrégée». Pour ce faire, il faut que les gens épargnent moins et consomment davantage. On demande donc à la banque centrale de faire baisser les taux d’intérêt autant que possible, pour décourager l’épargne et stimuler la consommation, incitant même à l’endettement. S’il n’y a pas d’épargne, comment alors financer l’investissement? Pas de problème! En créant de la monnaie ex nihilo, la banque centrale produit une forme « d’épargne artificielle » pour remplacer l’épargne authentique des travailleurs/consommateurs. Le keynésianisme, outillé d’une banque centrale et d’une monnaie fiduciaire, arrive donc à complètement désarrimer la consommation de l’investissement, et donc à miner l’essence du capitalisme. L’offre et la demande de capital sont dé-coordonnés. D’autre part, les keynésiens considèrent que les dépenses du gouvernement font partie du PIB. Donc, lorsque la croissance de la consommation n’est pas au rendez-vous, ils n’hésiteront pas à mousser les dépenses gouvernementales pour stimuler la demande agrégée.
On constate donc que du point de vue keynésien, la croissance est un objectif à atteindre à tout prix; une nécessité vitale.
En ce qui a trait à la croissance de la population, les keynésiens sont terrorisés par la décélération de celle-ci et par le vieillissement démographique que cela engendre, lequel met une pression baissière sur la croissance du PIB total. La réduction du PIB potentiel total est un problème majeur pour l’État puisque ses recettes fiscales diminueront alors que ses dépenses continueront d’augmenter. En outre, les retraités sont de grands consommateurs de services sociaux, surtout en santé. Notre système d’État-providence fait en sorte que ces retraités se retrouvent sur le dos des contribuables pour l’obtention de généreux services sociaux, d’autant plus qu’en raison des politiques keynésiennes décrites ci-haut, ils ont peu épargné et se sont endettés. Vous comprenez maintenant pourquoi la croissance est une telle obsession pour les sbires du gouvernement.
D’ailleurs, ce comportement est facilement observable lorsqu’il est question des politiques des gouvernements à l’égard des ressources naturelles. Les ressources minérales (pétrole, gaz, métaux, potasse) présentes dans le sous-sol au Canada appartiennent en grande majorité aux gouvernements. Les gouvernements louent des droits d’exploitation aux entreprises désirant y faire de l’exploration et une fois la production entamée, ces gouvernements perçoivent de juteuses redevances. Cependant, ces entreprises qui louent les droits d’exploitation de ces terrains doivent se dépêcher de démarrer la production avant l’expiration du bail, sinon elles le perdront! Le gouvernement force donc ces entreprises à produire même si le prix ne le justifie pas, engendrant parfois des surplus. Ces surplus font baisser les prix encore plus, ce qui stimule la consommation et le gaspillage de la ressource. La même chose s’applique aux ressources forestières au Québec. Les coupes à blanc décriées par Richard Desjardins et sa bande se produisent sur des terres qui appartiennent au gouvernement. Ces producteurs ont tout intérêt à couper le plus possible avant l’expiration de leur bail, peu importe le prix.
Les gouvernements ont tout intérêt à agir de cette façon; c’est-à-dire à avoir une vision à court terme. Le but des politiciens est de se faire élire aux quatre ans (ou moins!). Pour améliorer leurs chances de se faire réélire ils doivent dépenser. Et pour dépenser le plus possible, il faut le plus de revenus possible, d’où leur intérêt à exproprier la propriété minérale du sous-sol. Les politiciens ont donc un gros incitatif à ce que ces ressources soient exploitées le plus rapidement possible, de façon à s’accaparer le plus de redevances possible; c’est pourquoi les gouvernements incitent les producteurs à produire davantage à court terme, même si le prix du marché ne le justifie pas. Les producteurs ne sont donc pas en position de conserver les ressources jusqu’à ce que le signal de marché (i.e. un prix plus élevé) les incite à produire. Les gouvernements empêchent donc le marché de faire son travail de gardien des ressources naturelles. (voir ceci)
Le capital contre le travailleur?
Mais attendez un instant, quand un entrepreneur adopte une nouvelle technologie, cela ne lui permet-il pas d’utiliser moins de travailleurs en remplaçant ceux-ci par une machine? Dans ce cas, le capitaliste est le seul à bénéficier de l’investissement, alors que les travailleurs en souffrent? C’est ce que Keynes avait nommé le « chômage technologique » (voir ceci).
Prenons un exemple fictif : une entreprise de téléphonie adopte une nouvelle technologie informatique qui lui permet d’éliminer un certain nombre d’emplois. Quelles seraient les conséquences?
a) Les coûts sont réduits, ce qui permet à l’entreprise de réduire ses prix pour gagner des parts de marchés.
b) La réduction de prix permet aux consommateurs de consommer davantage de ce service, ce qui fait augmenter les profits de l’entreprise.
c) Les consommateurs pourront aussi utiliser l’économie pour consommer autre chose, ce qui fera augmenter la demande de biens et services dans d’autres industries, qui absorberont une partie des emplois éliminés.
d) Cette nouvelle technologie nécessite l’embauche de techniciens et informaticiens, qui sont mieux payés que les travailleurs mis à la porte. Ceux-ci occupaient auparavant des emplois inférieurs (ce qui est une supposition plausible), qui seront dorénavant disponibles à d’autres travailleurs présentement au chômage.
e) L’augmentation des profits de l’entreprise pourra être utilisée pour investir davantage dans l’entreprise, créant ainsi de nouveaux emplois, ou encore pour payer davantage de dividendes aux actionnaires.
- Les actionnaires pourront soit utiliser ces dividendes pour consommer davantage, ce qui fera augmenter la demande de biens et services ailleurs dans l’économie, ce qui sera positif pour l’emploi.
- Ou encore réinvestir cet argent dans d’autres entreprises, leur permettant de financer des investissements créateurs d’emplois.
f) Au final, la demande totale de travailleurs dans l’économie finit par augmenter plutôt que diminuer, tout comme le niveau de vie moyen de la population. Tout ce que nous avons observé est en fait un déplacement de main d’oeuvre, non pas une destruction d’emplois.
g) Cependant, le bémol est que pour se trouver un nouvel emploi, les travailleurs mis à pied devront sans doute suivre une formation.
Ceci dit, au cours des dernières décennies, beaucoup de travailleurs en viennent à perdre la « course contre les machines », et ce pour diverses raisons, dont notamment un système d’éducation vétuste et de mauvais incitatifs induits par l’interventionnisme étatique. Il n’en demeure pas moins que la croissance du capital productif de l’économie augmente le niveau de vie de la population.
Conclusion
Avant de parler de la croissance, il est important de bien la définir. De par sa nature, l’humain tentera toujours d’améliorer son sort, soit en consommant plus, soit en travaillant moins. La croissance du niveau de vie peut parfois être négative pour le PIB; et alors? Par ailleurs, la croissance du niveau de vie n’implique pas nécessairement de rosser la planète pour en extraire de plus en plus de ressources. En fait, à l’aide du développement technologique, on arrive à produire de plus en plus en utilisant moins de ressources naturelles. Prenez par exemple le iPad, qui permet de remplacer une panoplie de gadgets (ordinateur portable, console de jeu, appareil photo, GPS, etc). Cette innovation améliore notre niveau de vie tout en étant négative pour le PIB et en consommant moins de ressources.
On constate finalement que c’est le gouvernement qui poursuit la croissance à tout prix et que, ce faisant, il a anéanti les leviers du capitalisme, lesquels canalisent l’effort humain vers la création de richesse.
Lectures complémentaires :
https://minarchiste.wordpress.com/2010/01/29/keynes-et-le-choc-demographique-du-quebec/
https://minarchiste.wordpress.com/2010/05/10/vive-le-capital/
https://minarchiste.wordpress.com/2010/05/03/limportance-du-profit/
«Vu de cette manière, la croissance n’a aucune limite intrinsèque. […] En fait, à l’aide du développement technologique, on arrive à produire de plus en plus en utilisant moins de ressources naturelles.»
Vous ne parlez pas d’énergie dans votre texte. Pourtant l’énergie est ce que nous permet de transformer notre environnement (en capital par exemple) et c’est cette énergie gratuite (personne n’a été payé pour créer du charbon ou du pétrole) qui a permis l’essor du capitalisme. Cette dernière n’est pas infinie car même les réactions nucléaires du soleil finiront par s’arrêter. Dans ce contexte, comment imaginez vous le futur du capitalisme et de l’épargne?
@Bob
L’énergie n’est pas gratuite. Forer un puits coûte au bas mot des centaines de milliers de dollars. Heureusement, le pétrole est loin d’être la seule source d’énergie sur terre. Le développement technologique nous permettra d’en exploiter de plus en plus (pensez à la fusion nucléaire par exemple), mais vu l’abondance (encore) du pétrole, cela ne vaut pas vraiment la peine présentement.
https://minarchiste.wordpress.com/2012/12/12/petrole-dalgues-les-avancees-de-bfs/
Quant au soleil, l’humanité pourrait bien avoir disparu pour d’autres raisons bien avant sa transformation en étoile rouge dans 5 milliards d’années…
@Minarchiste:
Je disais «gratuite» car personne n’a été payé pour fabriquer les gisements de pétrole ou de charbon. Bien entendu, transformer ces gisements en énergie utile à un coût. Malheureusement je ne partage pas votre optimiste. J’ai du mal a imaginer une ou des nouvelles énergie aussi flexibles et pratiques que le pétrole. Je doute que le pétrole dont vous parlez (BFS) ou le biodiesel puissent suffirent à la demande mondiale. Tout au plus ils permettront de faire rouler les tracteurs, ce qui est une bonne chose. Avec des ressources fossiles en baisse et un nombre de travailleurs à la hausse, est-ce que le système capitaliste (fort utile à mes yeux) pourra générer assez de capital pour innover dans le domaine de l’énergie?
Sommes nous menacés par un manque de ressources ? Au contraire, les données de prix de 50 ressources de base (énergies, nourritures, etc) suggèrent que le monde est « de plus en plus abondant », et continuera à l’être.
https://www.cato.org/publications/policy-analysis/simon-abundance-index-new-way-measure-availability-resources#full
Les auteurs se sont inspirés de l’économiste Julian Simon, qui a montré que les ressources augmentent avec la population, car chaque naissance amène son lot de futurs innovateurs, petits ou grands, qui permettent d’améliorer le pool de ressources disponibles.
Entre 1980 et 2017, la population mondiale a augmenté de 69.3%. Pourtant, le prix des 50 ressources étudiées exprimé en temps de travail, a diminué de 64%, induisant un « indice de disponibilité des ressources » 4,8 fois plus élevé en 2017 qu’en 1980.
Croissance infinie dans un monde fini ? L’explication pour les nuls: https://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/11/02/la-croissance-vers-linfini-et-au-dela.html
La croissance provient très largement d’une utilisation plus efficace de la planète et non pas d’utilisation plus massive de la planète. Malgré l’accroissement de population la France utilise ainsi moins de terres et infiniment moins de travail pour se nourrir qu’au moyen âge. La technologie permet de produire plus avec moins de ressources.
Que ce soit les théoriciens de la croissance ou les égalitaristes: dans les deux cas, ils ne comprennent pas ce qu’est la richesse.
Ce qui n’est jamais expliqué, c’est que la richesse dépend du flux et non de la masse. Comme l’électricité, s’il n’y a pas de différence de potentiel,il n’y a pas d’énergie, et plus il y en a plus le cycle économique est dynamique.
Donnez un million€ à un million de personnes, c’est un million de pauvres. Donnez les a 10, vous créez de l’activité et de la répartition de richesse, tout en l’augmentant.
Il faut se renseigner sur l’équation de Friedman. https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_quantitative_de_la_monnaie
La richesse vient de l’échange, pas du travail. Ce n’est pas un gâteau fixe à se partager.
En reprenant l’analogie avec l’électricité, la propriété est l’équivalent du potentiel et l’échange équivaut à l’intensité. La composante des deux indiquant la « puissance » économique.
La répartition de richesse est opérée par l’échange et pour cela, il faut qu’il y ait une répartition inégale, sinon c’est l’appauvrissement généralisé et la sclérose de l’économie.
Le catastrophisme des tenants de la décroissance repose sur des prévisions alarmistes sur la fin des ressources naturelles, dans la lignée de Malthus. Or quel crédit apporter à ces prévisions au vu de l’absence totale de fiabilité des prévisions passées ?
Cécile Philippe de l’Institut économique Molinari en donne de nombreux exemples dans son livre C’est trop tard pour la Terre : elle rappelle que, par exemple, dès 1914, le Bureau des mines aux États-Unis estimait que la production future de pétrole était limitée à 5,7 millions de barils, soit peut-être dix ans de consommation. Elle ajoute également, entre autres exemples, que le Rapport Meadows prévoyait en 1972 pour avant la fin du XXe siècle un épuisement de certaines ressources dont la substitution paraissait impossible. À chaque fois les erreurs n’ont pas été minimes mais énormes, toujours dans un excès d’alarmisme.
De même, Daniel Yergin, spécialiste américain de l’énergie a montré que, grâce aux réserves et aux progrès de la technologie, « le monde n’est pas près de manquer de pétrole ». Les techniques nouvelles permettent d’extraire davantage de pétrole des nappes et de mettre en valeur de nouveaux gisements, de sables bitumineux par exemple.
En outre, le recyclage des matières premières est une solution mise en place depuis longtemps avec succès : 50 % du fer utilisé est recyclé, 90 % du platine et 80 % de l’or. Le géochimiste Claude Allègre appelle de ses vœux un développement de ces filières pour toutes les ressources terrestres : « À une économie unidirectionnelle à ressources infinies (on produit – on utilise – on jette) doit se substituer une économie cyclique à ressources finies. ».
Dans les deux cas, c’est… le marché qui permet le développement de ces solutions, par le mécanisme des prix.
Les « décroissants » croient que la croissance est toujours matérielle, et donc qu’elle s’autolimite. Ce sont des matérialistes qui s’ignorent. Mais toute nouvelle invention qui a du succès génère de la croissance et de la valeur, sans réclamer pour autant plus de ressources matérielles (au contraire elle permet souvent d’en économiser). Le mouvement de la décroissance tient un discours essentiel négatif, se contentant de critiquer la « société de consommation ». pour remplir les objectifs que se fixent les tenants de cette idéologie, à savoir une réduction effective de la consommation ou de la population, seule la contrainte peut fonctionner : elle impliquerait la prise de mesures de coercition étatiques et la suppression de libertés, tant politiques qu’économiques.
Ces conséquences ne sont nullement prônées par la majorité des partisans de la décroissance qui, comme tous les adeptes de la croyance en un état naturel abondant dont l’expression est empêchée par un principe malin (identifié ici dans la société industrielle, qui découlerait de l’idéologie libérale), pensent que l’abolition du système suffirait à guérir les maux qu’ils dénoncent. il existe des partisans, marginaux, de l’écofascisme qui visent à instaurer une dictature qui sacrifierait les libertés individuelles à la sauvegarde d’une nature idéalisée.
Ces conséquences liberticides sont malheureusement quasi obligatoires.
On peut déceler dans la promotion de la décroissance de fortes traces de millénarisme : annoncer la venue de cataclysmes, attribuer ces cataclysmes à une humanité insuffisamment vertueuse punie pour ses vices, appeler à une frugale repentance.
On peut encore critiquer la décroissance comme le masque d’une volonté de puissance, une façade de vertu et de désintéressement qui sert de justification à des objectifs moins louables. La fin vertueuse — sauver la planète, l’humanité etc. — justifie des moyens radicaux, qui reposeraient entre les mains des promoteurs de cette idéologie, de sorte qu’un mauvais esprit peut considérer que la véritable fin des promoteurs de la décroissance est en réalité l’acquisition du pouvoir qui permettrait la mise en œuvre de celle-ci, un pouvoir d’ingénierie sociale total. Parallèlement la promotion de la décroissance nie toutes les autorités qui lui barrent la route. On ne peut que constater que la décroissance est dépourvue de légitimité auprès des spécialistes. En retour l’idéologie de la décroissance attaque les spécialistes légitimes et entend substituer les siens, ce qui se manifeste en particulier par le rejet de toute la science économique et la génération de ses propres sources d’information, qui fonctionnent en circuit fermé. Les économistes et les sources d’information traditionnelles sont discrédités comme étant à la solde du système. On signalera que le public amateur de décroissance est généralement médiocre et peu doué en économie, qu’il cherche dans les théories de la décroissance une rationalisation de sa détestation du système, à qui il préfère attribuer les maux dont il souffre plutôt qu’à lui-même, qu’il cherche des autorités qui lui disent que les spécialistes légitimes ne savent pas mais que c’est lui, Tartarin, qui sait. « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » et le marché de la décroissance est un business qui tourne…
Les théoriciens de la décroissance partent du principe que la richesse serait un stock, un gâteau à partager selon un plan imposé par quelque tyran dominant la vulgaire masse humaine. C’est évidemment absurde puisque la richesse est un flux (d’échanges volontaires) indéfiniment renouvelé par le travail acharné de chacun. contrairement à ce qu’il croit le monde n’est pas statique et figé mais en perpétuel évolution. le génie humain est infini. http://www.lalibre.be/debats/opinions/la-croissance-illimitee-51d0f9dd357028fef4ec60cf
La pensée malthusienne part toujours du principe qu’il n’existe qu’une quantité limitée de quelque chose (travail, ressources naturelles…) et que, face à une augmentation continue de la population qui consomme cette ressource, une « pénurie inévitable » s’ensuivra. Les tenants de ce credo réclament ensuite des mesures drastiques à prendre au plus vite pour enrayer la trajectoire. Simple, séduisant, et faux.
L’erreur est dans le postulat de base, l’idée que les ressources soient en quantité limitée. Entre les approvisionnements alternatifs, les progrès technologiques diminuant la consommation, le recyclage ou bien d’autres solutions sorties de l’inventivité humaine, cela ne s’est jamais vérifié, même pour des ressources prétendument rares comme le pétrole. De plus, les êtres humains ne sont pas des robots et face à la rareté, ils adaptent leur comportement en conséquence. le génie humain est infini.
Les prévisions d’épuisement des ressources sont tout le temps exagérées car elles minimisent la capacité de l’esprit humain à toujours inventer de nouvelles solutions avec le progrès scientifique, à trouver de nouvelles énergies, à toujours découvrir. On en voit un exemple avec l’intensité énergétique des pays développés.
Comme Karl Popper l’a montré, il faut laisser la place au débat, à un cheminement par tâtonnement, avec des erreurs nécessaires.
Prenons l’exemple de Nicolas Hulot. Ce dernier entend imposer son idéologie comme une vérité supérieure, refuser toute possibilité de discussion, d’échange, de débat et il ouvrait ainsi son « pacte écologique » par ces mots inquiétants : « le temps de l’information, du débat, des controverses est révolu ». Non seulement il fait l’erreur d’embrigader la science et de faire de ses « vérités » des actes de foi, mais en outre il rend impossible tout progrès de la science, justement. Loin d’être la solution, un contrôle supérieur de l’écologiquement correct ne ferait qu’empirer les choses. Plutôt que ces mesures liberticides, c’est une plus grande liberté qu’il faut pour laisser émerger les idées les plus innovantes et efficaces.
On peut également souligner que grâce au progrès, l’intensité énergétique des économies développées a fortement décru depuis plusieurs dizaines d’années. La courbe de Kuznets offre également un fondement scientifique à cette perspective.
Pour faire du papier, il faut abattre des arbres mais on plante d’autres arbres pour avoir les ressources nécessaires à la production de papier plus tard. Et depuis quelques années, on recycle le papier, ce qui permet une croissance de la production de papier sans augmenter la ressource arboricole ou bien permet de réduire la production arboricole pour la même quantité de papier produite.
Les ressources minières (métaux, gaz, pétrole…) peuvent un jour devenir très rares mais là aussi, les métaux se recyclent et les sources actuelles d’énergies pourront être remplacées par d’autres. La simple application de E=mc² vous donnera une idée du potentiel d’énergie qu’on peut tirer d’un seul gramme de matière. Un jour, l’Homme sera capable de tirer beaucoup plus d’énergie de la matière qu’aujourd’hui et il est vraisemblable qu’il utilisera en premier les déchets.
Ce qui freine la croissance, ce sont les contraintes étatiques, les conflits, les catastrophes.
La décroissance est un mythe.
http://www.libres.org/conjoncture/3249-les-moteurs-sont-ils-en-panne-.html
Pour comprendre ce qu’est la «création de richesse» http://www.iedm.org/node/47434
Un thread qui démonte la décroissance: https://threadreaderapp.com/thread/1041780411142164480.html
Sur la décroissance: https://www.project-syndicate.org/commentary/no-growth-economy-malthusian-hypocrisy-by-bjorn-lomborg-2018-10
La décroissance est voué à l’échec: https://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2017/11/19/environnement-limpossible-equation-decroissante.html
La décroissance est tout simplement inenvisageable:
– Argument utilitariste: les pays qui connaissent une décroissance temporaire subissent des dégâts sociaux énormes. Imaginez une décroissance généralisée.
– Argument moral: individuellement, la croissance, c’est obtenir plus avec moins de peine, c’est la plus ancienne des aspirations humaines. La croissance collective n’est que l’agrégation de ces gains. Vouloir combattre la croissance, c’est combattre l’humain.
Les ressources naturelles sont créées et non (juste) découvertes comme semblent le croire les tenants de la disparition des ressources naturelles.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0304387818307338
Le capitalisme permet d’augmenter le nombre de ressources naturelles.
Et un autre point, différent mais connexe, c’est que, dans un sens, même ce qui * compte * comme une ressource naturelle est endogène. Il y a un siècle, l’uranium était à peu près inutile, pas une ressource naturelle. Alors qui sait dans un siècle qu’est ce qui sera utilisé comme ressource ?
Le développement technologique permet non seulement d’utiliser moins de ressources naturelles qu’avant mais aussi d’utiliser de nouvelles ressources naturelles qui avant n’avaient aucun intérêt.
Des choses qui aujourd’hui n’ont aucun intérêt seront peut être des ressources très utiles dans un futur plus au moins éloigné.
@bob
« je ne partage pas votre optimiste. »
Il y a à peine quelques années, les « experts » prévoyaient une pénurie de gaz naturel. Aujourd’hui, le développement technologique a fait en sorte qu’il y a trop de gaz, le prix s’est effondré. En fait, le gaz est devenu un sous-produit, et est parfois même brûlé car son prix ne justifie même pas sa mise en marché.
Ce qui me rend plus pessimiste quant à l’énergie est le niveau croissant d’interventionnisme étatique dans le domaine. L’État taxe, subventionne et fait des choix technologiques hors-marché. Ces distorsions vont engendrer de gros problèmes dans le futur.
Nos sociétés social-démocrates deviennent toxiques sans croissance.
Démocratie et décroissance ne font pas bon ménage. Enfin c’est surtout le modèle social démocrate qui a besoin de croissance pour survivre. Sans croissance, ce modèle est mis en difficultés. Et c’est d’ailleurs, un peu paradoxal quand on réfléchit: ce modèle tend à étouffer la croissance mais il en a besoin pour durer.
Les conséquences morales de la croissance: https://www.amazon.fr/Moral-Consequences-Economic-Growth/dp/1400095719
Ce livre montre que la croissance conduit à des sociétés plus ouvertes et démocratiques.
La croissance a des implications bien plus profondes que l’élévation du niveau de vie.
La croissance est la clé de la libéralisation politique et sociale dans le tiers monde.
Ce livre a été écrit par un gauchiste qui au moins lui a compris contrairement à d’autres gauchistes que le modèle social démocrate ne pouvait pas que prospérer en situation de croissance. Ce livre est intéressant car il montre que la croissance a des implications bien plus profondes que juste une élevation du niveau de vie.
Etre favorable à la décroissance c’être contre la démocratie. En fait, ce sont des gens qui ont trouvé un nouveau moyen de vouloir mettre en place un régime communiste qui ne dit pas son nom. C’est pas pour rien que l’idée de décroissance vient de l’extrême gauche là même qui prônait il y a quelques temps le modèle communiste.
Il existe une grave confusion quant à la signification de la croissance économique. Beaucoup semblent penser à tort que cela a à voir avec le PIB ou la production de choses. Ce n’est pas cela. La croissance économique signifie que la capacité d’une économie à satisfaire les besoins des citoyens, quels qu’ils soient, c’est-à-dire il s’agit d’augmenter la production du bien-être. Le PIB est un moyen plutôt terrible de capturer cela à l’aide de statistiques [publiques] (il a ses défauts mais il faut avouer que cela reste le meilleur outil qu’il existe malgré ses limites). Le PIB n’est pas la croissance. De même, avoir plus de choses dans les magasins ce n’est pas une croissance. Produire des quantités croissantes de choses qui
personne ne veut acheter est l’opposé même de la croissance économique: elle gaspille notre capacité de production limitée. Mais notez le mot «vouloir». Le bien-être ne concerne pas des besoins [objectifs], mais le fait de pouvoir échapper à un malaise ressenti. Cela peut s’avérer juste ou faux, mais c’est
sans rapport. La croissance économique est la * capacité * accrue de satisfaire tous les désirs, quelles que soient les raisons. Les exemples de croissance économique ne sont pas le dernier iPhone ni le nouveau jouet en plastique fabriqué en Chine, mais la disponibilité de logements de qualité, de
la nourriture, et la capacité de traiter la maladie. Un exemple évident de croissance économique depuis l’époque de Malthus est l’énorme augmentation de notre capacité à produire de la nourriture. La quantité * et * la qualité de nourriture ont énormément augmenté. Nous utilisons moins de ressources pour satisfaire plus de besoins – c’est la signification de la croissance économique. Les moyens économiques sont simplement économisé, ou on trouve un meilleur usage de ressources rares (pas seulement naturelles). La croissance économique permet donc de mieux économiser, ce qui signifie que nous avons la capacité, ce qui signifie que nous pouvons * nous permettre *, de satisfaire davantage de besoins que les besoins de base.
Une belle chose avec la croissance économique est qu’elle s’applique à la société dans son ensemble ainsi qu’à tous les individus: une capacité de production accrue signifie davantage de moyens de satisfaire les besoins, mais aussi de moyens moins coûteux de le faire. Bien entendu, cela ne signifie pas pour autant que la distribution de l’accès et la capacité de consommer sont égaux et instantanés. Il se propage par étapes et atteindra tout le monde. En outre, une productivité accrue augmente réellement le pouvoir d’achat de tout l’argent, y compris (et surtout) les bas salaires, ce qui le rend beaucoup plus « abordable » le fait de satisfaire ses besoins et ses désirs. Mais notez que la distribution de cette prospérité ne peut être ni égale ni instantanée: toute innovation, nouveau bien, nouveau service, etc. sera créé quelque part, par quelqu’un – il ne peut être créé instantanément pour plus de sept milliards de personnes. Alors tout ce qui est nouveau, y compris les nouveaux emplois et les nouvelles capacités de production, doit se propager – sous forme de vagues – dans toute l’économie. Comme de nouvelles choses sont créées tout le temps, cela signifie que nous ne pourrons jamais atteindre un point où tout le monde jouit exactement du même niveau de vie. Ça ne peut pas être autre
En effet, la croissance économique et le bien-être qu’elle génère grâce à la capacité de satisfaire les besoins sont un * processus *. L’égalité parfaite n’est possible que si l’on n’a pas de croissance: tirer les freins, ne pas augmenter le bien-être. En d’autres termes, ne pas augmenter la commodité et le niveau de vie, ne trouvons pas comment traiter des maladies que nous serions autrement en mesure de guérir rapidement. Ce sont nos options, pas le conte de fées de « l’égalité d’accès au résultat de la croissance ». Cela ne signifie pas, bien sûr, que nous devrions être satisfaits des inégalités. Cela signifie seulement que nous devrions reconnaître certaines inégalités sont inévitables si nous voulons que tout le monde bénéficie d’un niveau de vie plus élevé. Mais nous devrions également reconnaître qu’une grande partie de l’inégalité que nous constatons aujourd’hui n’est * pas * de ce genre «naturel»: c’est une inégalité d’origine politique plutôt qu’économique. Cela vient en deux formes: héritées des privilèges dont jouissaient quelques-uns dans le passé, renforcées par les structures politiques et sociales contemporaines, et privilèges créés aujourd’hui par le biais de politiques créant des gagnants (copinage, favoritisme, recherche de rente, etc.). Du point de vue de la croissance économique en tant que
phénomène économique, les inégalités d’origine politique ont des effets à la fois sur la création et la répartition de la prospérité. Premièrement, la politique crée des gagnants en protégeant certains de la concurrence des nouveaux entrants et des futurs gagnants et en b) restreignant (monopolisant) l’utilisation de nouvelles technologies. technologies qui soutiennent ainsi les opérateurs en place. Deuxièmement, la politique crée des perdants en redistribuant la valeur et les capacités économiques à ceux qui sont favorisés politiquement. Cela signifie que la politique a deux effets principaux sur la croissance économique: elle limite la création de valeur et fausse sa distribution.
Inutile de dire que cette inégalité n’est pas bénéfique pour la société dans son ensemble, mais uniquement pour ceux qui sont favorisés. C’est la création de gagnants * en * créant des perdants. Il ne s’agit pas d’une croissance économique, mais d’une meilleure économie: capacité accrue de satisfaire les besoins. Dans un sens le favoritisme politique et l’inégalité qu’il engendre est à l’opposé de la croissance économique, car il crée des gagnants (riches) au détriment des autres (généralement répartis sur une population plus importante). Il s’agit simplement d’une redistribution de la valeur déjà créée en introduisant simultanément les inefficacités du système: allocation de capacités productives qui ne repose pas sur la création d’un bien-être mais sur le poids politique. Au fil du temps, l’économie est en réalité moins bien lotie et le processus de croissance économique en souffre. Il est important de garder ces
Deux aspects de l’inégalité sont à l’esprit lorsqu’on discute du problème. Il suffit d’appuyer sur le bouton «stop» sur la croissance économique pour obtenir une influence accrue de la part des politiques sur l’économie. Ce n’est guère bénéfique, du moins pour d’autres que la classe politique et
«initiés» dans le système corporatiste. Une solution consisterait plutôt à supprimer les privilèges créés et renforcés politiquement et à permettre aux processus économiques de s’ajuster à la réalité: cibler la production du bien-être au lieu des faveurs et de l’influence. Cela ne fera pas disparaître
l’inégalité en tant que telle, mais la réduira considérablement – et supprimera la plupart de ses effets néfastes. Cela signifierait une économie où entrepreneurs et travailleurs bénéficieraient de la création de valeur pour les autres. En d’autres termes, croissance économique et niveau de vie plus élevé.
Les alternatives sont assez faciles à comprendre, mais ce qui est généralement à l’ordre du jour des experts et des commentateurs politiques sont des alternatives inventées, des utopies souvent ignorantes, qui faussent les significations du privilège et de la croissance économique. Les alternatives que nous avons sont celles déclaré ci-dessus, rien d’autre. Faites votre choix. Vouloir réaliser des contes de fées impossibles est une perte de temps, d’efforts et de ressources. Ce n’est pas ainsi que nous améliorons le bien-être et le niveau de vie. Pour moi, la solution est assez évidente. La plupart des gens semblent choisir le conte de fée.
La croissance est le meilleur remède à la stagnation salariale: https://www.bloomberg.com/opinion/articles/2018-11-30/growth-is-the-best-remedy-for-wage-stagnation
Je suis pas tout à fait d’accord avec cet article. Notamment quand il parle des inégalités,en Europe occidentale continentale, il n’y a pas eu de montée des inégalités ces dernières décennies. Elles sont restées stables. Pourtant, il y a aussi un problème de stagnation des salaires (qui est même pire dans certains pays européens qu’aux USA).
Mais l’article a raison quand il dit qu’il faut se concentrer sur la croissance pour élever la stagnation salariale (même s’il oublie la lourde responsabilité de l’état dans cette stagnation)
Une démolition de l’argument de la « décroissance » du point de vue de la gauche: https://www.opendemocracy.net/en/oureconomy/degrowth-delusion/
(Je trouve intéressant de voir le point de vue d’une personne très à gauche démontant la décroissance)
Dire que « l’économie conventionnelle » favorise la « croissance économique à tout prix ». C’est complètement faux.
Premièrement, concernant le point « à tout prix ». Le seul épisode de l’histoire où il y a a eu la croissance à tout prix c’était en Union soviétique au cours des premiers plans quinquennaux. Cet épisode montre également pourquoi les économistes traditionnels ne sont pas enthousiastes à propos de « la croissance à tout prix »
Le fait est que, si vous êtes un pays sous-développé, le seul moyen de développer de manière durable consiste à augmenter considérablement votre capacité de production, ce qui nécessite des investissements. Et, lorsque vous utilisez vos ressources pour produire des biens d’équipement, vous ne produisez pas de biens de consommation.
En d’autres termes, une croissance vertigineuse n’est possible que par une réduction massive de la consommation. C’est exactement ce qui s’est passé dans l’Union Soviétique au cours de son expansion industrielle, où la consommation a été réduite de force à des niveaux qu’aucun pays démocratique ne jugerait acceptables
Cela ne veut pas dire en soi que l’Union soviétique a commis une erreur (c’était le cas, mais pour d’autres raisons) – vous pouvez affirmer que réduire la consommation des générations actuelles au profit des générations futures est un prix qui en vaut la peine.
(Après tout, c’est aussi ce qui s’est passé, mais de manière moins radicale, dans les pays connus sous le nom ds Tigres Asiatiques. Ce qui montre que vous n’avez pas besoin du communisme pour qu’un état massif massivement des ressources)
En tout cas, je ne connais aucun économiste susceptible de promouvoir « la croissance à tout prix » dans un pays développé. Vous pouvez maintenant soutenir que j’ai interprété «à tout prix» littéralement, alors que cela signifie «au détriment d’autres objectifs tels que l’environnement».
On peut raisonnablement se demander: « eh bien, la croissance valait la peine d’être poursuivie lorsque tout le monde était pauvre, mais ne pouvons-nous pas simplement décider que notre société a suffisamment de ressources et viser une économie à croissance zéro? ». Laissant de côté la question de savoir s’il s’agit bien d’un objectif à poursuivre
Il y a un problème plus fondamental: nous ne savons pas comment faire cela. Maintenant, vous pouvez vous demander « à quoi servent les économistes s’ils ne savent pas comment atteindre un niveau de croissance économique donné? N’est-ce pas là leur activité principale? »
Mais il s’agit là d’un malentendu fondamental quant au type de connaissances que nous avons et que nous pouvons raisonnablement espérer avoir (en laissant de côté le fait que la plupart d’entre nous travaillent réellement dans le domaine de la microéconomie). Nous savons certainement beaucoup de choses utiles.
Par exemple, les gens ont beaucoup critiqué les sciences économiques pour leur incapacité à prévenir la crise financière de 2008. Ce qu’ils ont oublié de faire, c’est de regarder la longueur et la profondeur des dépressions économiques entre le début du 19ème siècle et la Grande Dépression. Si nous n’avons pas eu d’expériences similaires, c’est en grande partie grâce à une meilleure gestion macroéconomique. Nous savons assez bien quel type de politique condamnera un pays à une stagnation permanente ou conduira à un effondrement complet. Nous savons assez bien comment arrêter une forte inflation.
Nous disposons également de nombreuses preuves sur l’impact de changements de politique spécifiques – mais ces preuves sont souvent équivoques. Mais rien de tout cela n’indique que nous puissions proposer une politique économique qui conduira à une croissance exactement nulle.
Ce que l’on sait aussi, c’est que les tendances macroéconomiques peuvent s’auto-renforcer. Donc, même si nous proposons une combinaison de politiques qui conduit soi-disant à une croissance zéro, cela pourrait bien nous conduire à une récession qui risque de se transformer en une dépression – demandez aux Grecs à quel point cela est cool.
Permettez-moi de revenir maintenant à ce que j’ai dit à propos de la croissance en Union soviétique. Rappelez-vous que cela reposait en grande partie sur une mobilisation massive de ressources. Et, à moyen terme, c’est en fait assez réussi (ce qui explique probablement pourquoi même les personnes très intelligentes et intentionnelles ont été prêts à ignorer les meurtres de masse et les famines occasionnelles induites par la politique). Mais ce qui s’est finalement passé avec l’économie soviétique illustre en réalité un autre point important: dans un monde où les rendements des actifs physiques diminuent
un investissement massif ne vous mène que jusqu’à présent. À long terme, la croissance économique est tirée par une utilisation de plus en plus efficace des ressources existantes. Le progrès technologique, donc. Et la nature même du progrès technologique est que nous ne savons pas ce qui va se passer dans
l’avenir. Bien sûr, certaines politiques favorisent l’innovation, d’autres non. L’une des raisons fondamentales de l’effondrement des économies à planification centralisée est qu’elles n’ont pas fourni les incitations appropriées à l’innovation dans le domaine des biens de consommation.
Mais il est clair que, si le principal moteur de la croissance économique à long terme est quelque chose de intrinsèquement difficile à mesurer, la croissance nulle comme objectif politique est une chimère.
(A propos, vous pouvez demander si le PIB mesure les choses « correctes ». C’est une question légitime, mais je vais la laisser de côté ici)
« L’argument de la décroissance ne reconnaît ni la croissance intangible de la production ni n’explique ce qui doit être retiré de l’économie d’une manière ou d’une autre lorsqu’il y a une nouvelle innovation pour maintenir la croissance en dessous de zéro. »
http://www.enlightenmenteconomics.com/blog/index.php/2020/02/growth-stagnation-and-degrowth/
(Cet article est intéressant à lire il montre bien que l’idée que le capitalisme cherche la croissance à tout prix est stupide)
Les théoriciens de la décroissance sont tellement obscurantistes qu’ils sont restés avec la logique selon laquelle les moteurs de richesse s’étaient les ressources. Or, si cela a été vrai avant l’époque moderne, cela est devenu faux. Maintenant, les moteurs de richesse c’est les technologies et les institutions.
Ni les grandes populations ni la dépendance aux ressources ne sont plus associées à la richesse et au pouvoir.
La Banque mondiale estime que le capital naturel représente 9% de la richesse planétaire. Les ressources ne sont plus égal au pouvoir (sauf dans les pays les plus pauvres)
Les nouvelles technologies rendent les ressources plus disponibles. Les réserves mondiales de pétrole étaient de 643 milliards de barils en 1980, elles sont aujourd’hui de 1 656 milliards de barils. Les transports progressent => le commerce mondial des ressources. Cela permet d’avoir un plus grand large de choix de ressources et donc de pouvoir choisir les meilleurs ressources pour nos besoins.
La Banque mondiale suggère que 64% de la richesse mondiale provient des institutions, des technologies, de l’éducation …
Selon Ross Levine, 90% de la différence de richesse / croissance entre les pays à long terme peut être expliquée par la «productivité totale des facteurs» – encore une fois la technologie, les idées et les institutions.
La technologie, les idées et les institutions ne sont pas à somme nulle. Avance dans un pays => avance dans les autres.