Suite à son accession au pouvoir, l’actuel gouvernement a décrété la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2, jugée trop onéreuse au coût de 10.5 cents/kWh et, tout récemment, pour les mêmes raisons, il a abandonné les projets d’achat d’énergie de six mini-centrales hydroélectriques à 8 cents/kWh (83 MW). Cependant, le PQ ne semble pas enclin à considérer l’abandon de l’appel d’offre de 700MW d’électricité éolienne prévu pour cette année, dont les coûts seront d’environ 11 cents/kWh.
Pourtant, en février dernier, la ministre Martine Ouellette semblait le remettre en question (ici), constatant que cet appel d’offre allait causer d’énormes pertes financières au gouvernement. Les chiffres sont pourtant éloquents : le Québec n’a pas besoin de cette électricité, le coût actuel de l’éolien est d’environ 9.7 cents/kWh (voir ceci) et le prix sur le marché américain est de 4.5 cent/kWh. Hydro-Québec perd présentement de l’argent sur son portefeuille éolien et les contrats sur les 700MW additionnels ne seront qu’une grosse pelletée d’argent de plus dans le foyer, d’autant plus que le méga-project hydroélectrique la Romaine arrivera en production dans quelques années.
Ce graphique montre le prix de l’électricité dans le Nord-Est des États-Unis, en dollars par MW/h. Il faut diviser par 10 pour obtenir le prix en cents par kW/h:
Pourtant, plus récemment (ici), les lobbys éoliens ont fait leur oeuvre et le gouvernement, mené de Mme Ouellette, mais aussi des ministres des régions et du tourisme, a annoncé que l’appel d’offre tenait toujours la route. L’enjeu réside principalement en une « grappe industrielle de 5,000 emplois », lesquels sont situés surtout en régions qui en ont bien besoin (comme la Gaspésie). Une autre subvention aux régions détournée, cette fois aux frais des consommateurs d’électricité (tout comme celle aux alumineries du Saguenay en passant).
Tout d’abord, il est bien difficile de vérifier ce chiffre de « 5,000 emplois » car il vient de l’industrie. Ceci dit, même si on les croit sur parole, ça ne fait aucun sens de gaspiller des centaines de millions de dollar par année pour soutenir des emplois pendant quelques mois! Que feront-ils une fois que le contrat sera achevé? Le PQ estime peut-être que ces entreprises récolteront des contrats ailleurs dans le monde après avoir bâti leur expertise au Québec, mais cela est peu probable. L’industrie mondiale est en ralentissement et je doute que les équipementiers québécois soient concurrentiels avec les Chinois et les Koréens, voire même avec les Américains.
En fait, les grands bénéficiaires de ces contrats seront les grandes entreprises qui financent le lobby. Si vous consultez la liste, il y a des entreprises d’ingénierie comme Genivar, Dessau, Roche et SNC-Lavallin, des producteurs indépendants comme Cartier Énergie (TransCanada Corp.), TransAtla, Algonquin (Emera Inc.), Brookfield, Innergex et Boralex, des grandes entreprises de services collectifs comme Gaz Métro et Énergie de France, des multinationales industrielles comme General Electric et Siemens, des équipementiers comme Vestas et Enercon, et de grands cabinets d’avocats comme Borden, Ladner Gervais et McCarthy Tétreault. Les autres grands bénéficiaires sont évidemment les banques, ces grands projets étant financés de 65% à 80% de dette.
Donc d’un côté ont fait gonfler la facture d’électricité des gens, de l’autre on enrichit de grandes entreprises. Ainsi, les politiques écologiques du gouvernement sont en fait régressives! Car en effet, la Régie de l’Énergie du Québec a consenti une hausse de tarif de 2.4% à Hydro-Québec pour 2013, laquelle pourrait être augmentée à 3.5% en vertu d’un décret du gouvernement Marois, qui veut mousser les revenus de la société d’État (voir ceci).
L’autre élément qui fait pencher le gouvernement vers une décision positive concernant cet appel d’offre est sans doute le fameux grand combat contre le réchauffement climatique. Pourtant, les réchauffistes n’ont jamais eu autant la vie dure que maintenant! Même le grand pape de cette religion, Rajendra Pachauri, a concédé qu’il n’y avait pas eu de réchauffement au cours des 17 dernières années. Conséquemment, les températures observées sont plus basses que les scénarios les plus optimistes du GIEC. N’y aurait-il pas là une preuve que les modèles utilisés ne sont pas bons? Pour une analyse intéressante des données climatiques, cliquez ici. J’ai mis quelques graphiques intéressants à cet égard au bas de ce billet.
De leur côté, les modèles du Projet Cloud mené au laboratoire du CERN donnent de meilleurs résultats (lire ceci). Les cycles solaires ont une périodicité d’environ 11 ans. Lorsque l’activité solaire s’intensifie, le niveau de rayonnement cosmique atteignant la terre diminue, ce qui nuit à la formation des nuages et, conséquemment, influence le réchauffement de l’atmosphère. Les travaux du scientifique Nir Shaviv montrent que le rayonnement cosmique est responsable de plus de 80% de l’élévation des températures observée au 20e siècle. N’y a-t-il pas là une bonne raison de stopper ce gaspillage massif d’argent des contribuables dans des projets qui détruisent la richesse et le paysage de surcroit?
Ce graphique montre la corrélation entre les rayons comisques et la couverture nuageuse:
Ce graphique montre un modèle basé sur l’activité solaire (voir ceci):
Les éoliennes, en plus d’être laides, de faire du bruit et de tuer des tas d’oiseaux malchanceux (voir ceci), ne réduisent pas significativement les émissions de CO2, car lorsqu’on prend en compte les émissions générées par leur fabrication et installation ainsi que leur productivité qui a tendance à décevoir les prévisions tout comme leur durée de vie, on se retrouve avec un chiffre négatif. Et quant à leur potentiel de création d’emplois « durables », parlez-en aux américains, qui ont gaspillé des milliards en subventions directes dans des entreprises qui ont soit fait faillite ou qui diminue leur nombre d’employés (voir ceci).
En Europe aussi la folie de l’électricité éolienne fait des ravages, mais eux ils ont poussé la démence politico-écologique à un niveau encore plus extrême. En Europe, la biomasse compte pour environ la moitié de l’énergie dite « renouvelable » (sans quoi l’objectif de 20% en 2020 serait inatteignable). Le bois comme source d’énergie; quel retour en arrière n’est-ce pas! Un véritable boum s’est produit lorsque le bois a été ajouté à la liste des énergies renouvelables de l’Union Européenne, à condition qu’il provienne de forêts « soutenables » (voir ceci). Au Royaume-Uni, ce type d’électricité reçoit une subvention de 6.8 cents/kWh. L’utilisation de billes de bois à cet égard passera de 10 à 12 milles de tonnes en 2012 à 60 milles tonnes en 2020. L’Europe en importe de l’Ouest Canadien et les prix ont augmenté de 60% en 2012. Cette hausse du prix du bois nuit à l’industrie des pâtes et papiers et des fabricants de meubles en Europe. Comme la subvention pour ce type d’électricité est de 45 livres sterling par MW, cela revient à 225 livres par tonne de CO2 économisé. Plutôt dispendieux! D’autant plus que dans beaucoup de cas, ce type de production ne réduit pas la quantité de CO2, il l’augmente (selon Tim Searchinger de l’Université Princeton, cité dans l’article ci-haut).
Heureusement, les Européens semblent commencer à réaliser que cette folie est en train de contribuer au marasme économique qui les affecte, ce qui annule les bienfaits politiques d’être un ‘vert’. En raison d’une décision récente du Parlement Européen, le marché européen des crédits de CO2 s’est pratiquement écroulé. Pendant ce temps-là, le Québec fait le contraire, en joignant le Western Climate Initiative (ici)!
Pendant ce temps, les chiffres de l’Energy Information Agency montrent qu’en 2012, les émissions américaines de CO2 ont baissé de plus de 700 millions de tonnes ou 12% par rapport à leur sommet de 2007, en majeure partie grâce à l’utilisation du gaz naturel de schiste en remplacement du charbon (voir ceci). Contrairement à ceux des éoliennes, ces gains sont réels et ne nécessitent que peu d’investissements. Et je vous rappelle qu’Hydro-Québec paie plus de $150 millions par année à TransCanada pour l’usine au gaz naturel de Bécancour qui ne produit pas! Ne serait-il pas plus brillant de considérer son redémarrage plutôt que de faire un autre appel d’offre éolien à un coût de production deux fois plus élevé?
Conclusion
L’évolution de la situation de l’éolien au Québec confirme ce que j’ai toujours avancé : le réchauffement climatique est une arnaque qui perdure en raison d’une confluence des intérêts des politiciens (qui aiment jouer les sauveurs et couper des rubans), des grandes entreprises (qui récoltent la manne financière) et des ONGs environnementales, qui ont finalement réussi à avoir de l’influence et qui obtiennent le soutien de la gauche ravie d’utiliser ce prétexte pour augmenter les taxes et l’interventionnisme étatique.
Allons-nous laisser notre argent être gaspillé de la sorte sans rouspéter, pendant que notre gouvernement est en mauvaise situation fiscale?
Le réchauffement semble s’être arrêté vers 1998:
Ce graphique compare les températures observées aux prévisions du GIEC:
Les températures observées sont plus basses que le scénario pessimiste: Tout cela pendant que l’atmosphère contient de plus en plus de CO2:
Il y avait deux explications à propos du réchauffement climatique qu’on me répète souvent :
La première : Le fond des océans a continué de se réchauffer très rapidement dans les 15 dernières années. La température de surface des terres et des océans stagne… mais la chaleur va plutôt dans le fond des océans.
La deuxième : Il y a le « Global Dimming » qui fait ralentir la température de surface. L’émission des particules de cendre et de poussière par les industries, les automobiles, les feux, etc.. se ramassent dans l’atmosphère et ils bloquent les rayons solaires. Supposément que certaines régions auraient un assombrissement de l’ordre de 15% à cause de ce phénomène. Ça serait donc un atténuant au réchauffement temporaire.. mais lorsque ce phénomène irait s’estomper, le réchauffement augmenterait beaucoup plus vite.
Mais bravo pour l’article très recherché encore une fois.
David Descoteaux me copie! On dirait pratiquement un résumé de mon article publié deux jours avant…
http://argent.canoe.ca/daviddescoteaux/ces-cheres-eoliennes-2052013-1
Bravo pour l’excellent article. En passant je suis le dénommé Michel Lafontaine que vous citez dans votre article précédent sur le même sujet; j’ai beaucoup apprécié les commentaires très favorables que vous ainsi que le professeur Martin Coiteux avez formulé à propos de mon texte.
Pour aller au vif du sujet j’aimerais attirer votre attention sur le fait que le coût de $0.11 par kWh que vous annoncez pour ce nouveau bloc de 700 MW ne constitue que la pointe de l’iceberg et que ce coût sera nettement plus élevé à cause de la nature intermittente de l’éolien. En effet, lorsqu’il ne vente pas, ou qu’il vente trop fort ou encore qu’il fait trop froid, on ne peut tout de même pas arrêter le fonctionnement des incubateurs pour nourrissons prématurés comme je le disais dans mon texte.
Certains croient qu’on peut toujours redémarrer la centrale TransCanada de Bécancour pour solutionner ce problème mais c’est plus compliqué que ça en a l’air puisqu’il s’agit d’une centrale qui tire son avantage économique du fait qu’elle est de type “Combined Cycle”, c’est-à-dire que les turbines qui produisent de l’électricité dans le premier cycle génèrent de la chaleur qui est elle-même utilisée pour produire de la vapeur qui à son tour produit de l’électricité; il devient donc évident qu’on ne peut pas démarrer et arrêter fréquemment un tel type de centrale à cause de la composante vapeur. C’est ce qui fait que de telles centrales sont qualifiées de centrales de base qui doivent fonctionner de façon continue sur une base annuelle ou à tout le moins sur des périodes de plusieurs mois.
Les centrales les mieux adaptées pour faire face à des fluctuations lors des périodes de pointe sont des centrales à gaz de type “Single Cycle” dont le coût, d’après l’organisme U.S. Energy Information Administration, varie de $0.105 à $0.132 par kWh et ce basé sur un facteur d’utilisation de 30%. Et même là, de tels types de centrales ne sont pas conçues pour faire face aux chutes brutales de la production éolienne qu’on a pu observer au Royaume-Uni.
Il devient donc fort probable, qu’en raison de l’intermittence de la production éolienne, qu’un opérateur, en période de pointe, en vienne à la conclusion que, au diable l’éolien, il faut faire fonctionner des unités permettant un approvisionnement stable. Dans ce cas le véritable coût de l’éolien deviendrait $0.17 par kWh soit $0.11 pour des kWh éoliens produits mais non utilisés et $0.06 pour le thermique de type “Combined Cycle” et ce pour de longues périodes et beaucoup de kWh (encore une fois à cause la composante vapeur). Dans l’autre alternative soit l’utilisation de centrales de type “Single Cycle” le coût passe de $0.215 à $0.242 par kWh ($0.11 pour les kWh éoliens et $0.105 à $0.132 pour le thermique) mais pour de plus courtes périodes et moins de kWh.
Quel beau gâchis!
En terminant, si l’on me permet une anecdote, je voudrais raconter comment je suis venu non seulement à m’intéresser à l’éolien mais à y consacrer des efforts assez importants; se taper la lecture de 37 contrats éoliens en plus de la littérature citée dans mon texte nécessite effectivement passablement de temps. Je ne me souviens pas exactement de la date mais on était dans la période du “printemps érable” soit la mi 2012 et j’étais installé devant le téléviseur un dimanche soir pour écouter l’émission Tout Le Monde En Parle (TLMEP); survint alors un individu, décrit comme un environnementaliste, qui affirma sans ambages que le potentiel éolien du Québec pourrait permettre de satisfaire la moitié de la consommation électrique des USA. Ma naïveté ayant été guérie il y a de cela plusieurs années, je ne fus guère surpris de l’air béat d’admiration affiché par l’animateur et son “clown” favori mais comme ma tolérance pour les imbéciles est aussi faible que ma naïveté je sélectionnai immédiatement un autre canal. En partie ce fut un mal pour un bien puisque ce geste me permit d’éviter d’avoir à subir les 3 leaders étudiants de ce soit disant printemps érable qui étaient également invités à la même émission.
Le lendemain cependant mon esprit rationnel se mit au travail et je pus rapidement dénicher sur l’internet que la production d’électricité aux USA avait atteint 4,125 TWh (térawatt-heures) en 2010 ou encore 4,125,060 GWh ou encore 4,125,059,899 MWh.
Pour satisfaire la moitié de cette production il faudrait donc une production éolienne de 2,062,529,949 MWh. Comment cela prendrait-il d’éoliennes me disais-je alors? Et bien faisons le calcul.
En présumant que la capacité nominale d’une éolienne est de 2 MW et un facteur d’utilisation de 30% ceci signifie qu’une éolienne pourrait produire 5,256 MWh par année (2MW multiplié par 8,760 heures multiplié par 30%). On a alors qu’à diviser cette moitié de la production américaine de 2,062,529,949 MWh par ce chiffre de 5,256 pour obtenir le résultat de 392,414 éoliennes.
Vous vous rendez compte? Il y a un “huberlulu” en ondes sur Radio-Canada qui affirme que l’installation de 392,414 éoliennes au Québec constitue une possibilité réelle et il ne se trouve personne pour lui mettre un pied dans la bouche. Au contraire même; comme il s’agissait d’une des dernières émissions de la saison 2011-2012 de TLMEP, la direction de cette émission jugea bon d’insérer cette citation quant au potentiel économique éolien du Québec dans sa publicité pour la saison 2012-2013 de l’émission. Exposé des dizaines de fois à entendre une telle énormité, je me disais qu’il surviendrait sûrement quelqu’un pour dénoncer et même ridiculiser son auteur.
Il fallut attendre le résultat de l’élection pour connaître le sort réservé à l’auteur de cette énormité. Les plus perspicaces auront peut-être reconnu que cet auteur est un individu du nom de Louis-Gilles Francoeur et que sa compétence dans le domaine de l’environnement et de l’éolien en particulier lui permirent d’accéder au poste de vice-président du BAPE.
Le modèle québécois dans toute sa splendeur.
@Michel Lafontaine
Très intéressant, merci de votre commentaire!
Il ne faut pas s’attendre à grand chose de plus de la part d’un journaliste quebecor, ils font les nouvelles avec facebook, twitter et environnement canada!
Question pour étagrats: Depuis quand est-ce que l’air chaud descend et que l’air froid monte? On a réussi à vous convaincre que les principes élémentaires de la physique étaient faux? Que le climat est avant-gardistes et défient les lois de la nature?