Aux dires de plusieurs, les effets néfastes du « capitalisme » et de la « globalisation » ont transformé le monde en un enfer invivable. À entendre certains, on croirait que les choses n’ont jamais été aussi mal et que 2013 sera encore pire. Après tout, les Américains viennent de traverser une attaque terroriste contre leur ambassade de Lybie, l’ouragan Sandy, la tuerie de Newton, un record de gens sur les « food stamps » et le Fiscal Cliff.
Pourtant, c’est exactement le contraire qui est vrai : le monde ne s’est jamais aussi bien porté de toute l’histoire de l’humanité.
Le PIB par habitant mondial n’a jamais été aussi élevé. Comme c’est la meilleure mesure de richesse dont nous disposions présentement, nous pouvons en conclure que le monde n’a jamais été aussi riche. Le marché boursier mondial, mesuré à l’aide du MSCI World, est à un sommet de 5 ans et n’est pas si loin de son sommet absolu d’octobre 2007.
Il n’a jamais été aussi facile de faire des affaires dans le monde (selon le Ease of Doing Business report). Grâce à l’informatique, la robotique et les télécommunications, la productivité n’a jamais été aussi élevée et l’innovation n’a jamais été aussi éclectique. Le savoir-faire de l’humain n’a jamais été aussi développé que maintenant.
La pauvreté n’a jamais été aussi basse que maintenant. L’objectif de l’ONU de réduire l’extrême pauvreté de moitié en 2015 relativement à 1990 a en fait été atteint en 2008. La mortalité infantile n’a jamais été aussi basse et l’accès à l’eau potable n’a jamais été aussi élevé. Les inégalités mondiales n’ont jamais été aussi basses, ayant poursuivi leur tendance baissière des 4 dernières décennies.
Les ressources naturelles demeurent abondantes. Le ratio de réserves de pétrole exploitables sur la consommation annuelle n’a jamais été aussi élevé alors qu’au cours des 7 dernières années, la consommation de pétrole a diminué de 4% dans les pays industrialisés. Grâce à la révolution du schiste, le gaz naturel n’est plus une denrée rare. Les inventaires de cuivres sont élevés et la production croissante. La production d’électricité « renouvelable » n’a jamais été aussi élevée qu’en 2012. Les rendements agricoles n’ont jamais été aussi bons, c’est-à-dire que nous produisons des quantités record de nourriture tout en utilisant moins d’espace. Le réchauffement climatique, pour ceux que cela inquiète, n’a pas montré les dents depuis 1997. Jusqu’à maintenant, les températures sont en-dessous des scénarios les plus optimistes du GIEC.
La santé est aussi en forte amélioration dans le monde. Les décès attribués au VIH sont en baisse depuis 8 ans, les décès attribuable à la malaria ont diminué de 20% an 5 ans, les taux de survie à certains cancers n’ont jamais été aussi bons, l’espérance de vie ne cesse d’augmenter.
Il y a encore trop de guerres dans le monde, mais le fait est qu’il n’y en a jamais eu si peu. Les morts dans les conflits armés sont à des niveaux historiquement très bas depuis 2002. Le taux d’homicide mondial a dû aussi poursuivre sa baisse des dernières années, alors qu’aux États-Unis, ce taux n’a pratiquement jamais été aussi bas et il est aussi en forte baisse au Canada depuis quelques années.
En somme, il y a encore beaucoup de choses desquelles nous devrions nous inquiéter, beaucoup de choses qui ne vont pas très bien ou même qui se détériorent. Cependant, lorsque l’on observe l’ensemble du tableau, on ne peut que conclure que le monde ne s’est jamais aussi bien porté que maintenant, et ce malgré une crise financière en Europe.
Évolution du blogue
Depuis la création de ce blogue en juillet 2009, j’ai publié près de 350 articles. Le nombre de visiteurs n’a cessé de croître. Les statistiques de WordPress montrent plus de 104,000 visites en 2002, en provenance de 144 pays, ce qui n’inclut pas les visites sur mes articles publiés sur Contrepoints, Contrepoids, CentsPapiers, Lupus, Les 7 du Québec et d’autres blogues qui republient mes articles.
J’apprécierais que les lecteurs réguliers utilisent les commentaires de cet article pour me soumettre vos critiques, ce que vous appréciez, ce que vous changeriez et aussi des idées de sujets. Merci à l’avance de votre collaboration.
Dorénavant, mes articles seront publiés les vendredis, pour être en ligne avec leur horaire de publication sur Les 7 du Québec.
Sur ce, je vous souhaite une excellente année 2013 et je vous remercie de votre intérêt pour mon blogue!
Le Minarchiste
Voici l’article qui m’a inspiré ce billet : http://www.spectator.co.uk/the-week/leading-article/8789981/glad-tidings/
Bonjour minarchiste,
Je suis un lecteur de longue date de ce blogue. J’apprécie énormément la qualité informative de chaque article ainsi que son niveau de vulgarisation. J’interviens peu mais à chaque fois les réponses ont été rapides, précises et complètes. Merci beaucoup.
Je me permets une suggestion d’article: de quelle façon la Fed finance-t-elle l’acquisition des titres de dette du gouvernement américain. L’argent utilisé par la Fed est-il vraiment créé à partir de rien ou vient-il indirectement des dépôts bancaires? Je suis pas mal mêlé dans le fonctionnement concret des banques centrales. Et est-ce que les réponses seraient les mêmes si on parlait de la banque du Canada?
Alors voilà, c’était ma suggestion.
@JP
L’argent est bel et bien créé à partir de rien, pas besoin de dépots. En essence, la Fed se fait un chèque à elle-même. Et c’est la même chose au Canada.
Du côté des banques commerciales, là les dépots sont nécessaires à la création de monnaie. Elles ne peuvent pas créer la monnaie à partir de rien rien comme les banques centrales.
Merci pour les commentaires.
Si je me fais un chèque à moi-même et si je le dépose dans le même compte ça ne fera aucune différence. Je suppose donc qu’il s’agit d’un compte différent.
La Fed achète des bons du trésor dans un compte et a un actif alors que dans un autre compte elle a un passif. Je peux comprendre cela. Ou une variation: la Fed possède un seul compte dans lequel il y a des actifs (bons du trésors) et un passif.
Si j’ai bien compris la Fed pourrait donc, au besoin, détruire de la monnaie en circulation simplement en réduisant son passif: je prends de l’argent réel, le dépose dans le compte « passif » et réduit simplement mon passif.
Alors la Fed pourrait contrôler l’inflation de cette façon.
Est-ce que ça ressemble un peu à ça ou bien je me gourre royalement?
@JP
« Si j’ai bien compris la Fed pourrait donc, au besoin, détruire de la monnaie en circulation simplement en réduisant son passif »
Oui, c’est bien cela.
Bonjour,
J’aimerai avoir vôtre avis sur les lois concernant les armes a feu. Peut-être planifiez-vous un article ?
Merci !
@Michael Guimond
Non, je ne prévois pas d’article là-dessus, ce n’est pas un sujet qui m’intéresse particulièrement.
Personnellement, je suis sidéré par ces gens qui accumulent les armes d’assaut et des milliers de munitions à la maison.
Si je connaissais quelqu’un qui faisait cela, je pense que je prendrais mes distances. Je trouve cela stupide.
Ceci dit, est-ce que le gouvernement devrait intervenir en la matière? Est-ce que cela améliorerait les choses?
Je ne crois pas.
Aux États-Unis, la politique quant aux armes à feu s’est constamment libéralisée au cours des dernières décennies et pendant ce temps, le nombre de crimes violents et meurtres a constamment diminué (incluant les tueries multiples et spécifiquement dans les écoles). Même si c’est un fait, les gens n’y croient pas! Les gens pensent qu’il y a de plus en plus de meurtres! C’est plutôt un accroissement de la couverture médiatique et du sensationnalisme qui cause ce biais.
Si on observe certains cas, comme l’Australie et dans certains États américains qui ont tenté d’augmenter le contrôle des armes à feu, on constate peu ou pas d’impact sur la criminalité. Au Canada, il y a beaucoup plus de « home invasion » qu’aux Etats-Unis car ici, les voleurs savent qu’ils ont peu de chance de tomber sur une victime armée.
Finalement, si on se fie aux exemples historiques de prohibition (alcool, jeu, prostitution, drogues), on réalise que l’intervention gouvernementale empire les choses, favorisant la croissance des organisations criminelles qui prennent le relais, poussant les usagers dans l’ombre du marché noir où ils sont moins protégés et encadrés, et remplissant inutilement les prisons (écoles du crime) aux frais des contribuables, détruisant la vie des incarcérés souvent pour des faux-crimes (sans victime).
En fouillant un peu sur le web, vous trouverez des tas d’études et de statistiques sur le sujet. J’en ai consulté pas mal et ma conclusion est claire : l’intervention étatique ne serait pas bénéfique.