Le marché n’est pas parfait, donc le gouvernement doit intervenir pour corriger la situation.
Ce mythe est en quelque sorte celui qui englobe les 11 premiers de cette série d’articles. Le vecteur commun qui alimente ces mythes économiques qui nous appauvrissent.
Pour qu’un marché permette d’obtenir une allocation optimale des ressources, certaines conditions doivent être réunies. Cette situation se nomme la concurrence pure et parfaite. Voyons quelles sont ces conditions:
1- Atomicité des agents : il faut qu’il y ait un grand nombre d’acheteurs et de vendeurs, ce qui empêche toute coalition entre acteurs économiques. Autrement dit, les agents ne doivent pas avoir suffisamment d’importance pour directement influencer le prix par leurs transactions sur le marché.
2- Homogénéité des produits : les produits en concurrence sont semblables et donc interchangeables.
3- Transparence de l’information : toutes les caractéristiques du marché sont connues des acteurs de façon gratuite et immédiate.
4- Libre entrée et libre sortie : il ne doit y avoir aucune entrave tarifaire (protectionnisme), administrative ou technique à l’entrée d’un offreur ou d’un demandeur supplémentaire.
5- Libre circulation des facteurs de production : la main-d’œuvre et les capitaux se dirigent spontanément vers les marchés où la demande est supérieure à l’offre ; il n’y a pas de délai ni de coût dans leur reconversion.
À la lecture de ces hypothèses, vous aurez vite réalisé qu’elles sont très rarement confirmées par la réalité, ce qui implique que la concurrence pure et parfaite n’existe pas. Pour certains, en l’absence de concurrence pure et parfaite, il est impossible de maximiser l’utilité des agents économiques (l’optimum de Pareto); le marché est donc inefficace ce qui justifie que l’État intervienne pour corriger le tir et atteindre la situation optimale.
La réalité est tout autre. L’optimum de Pareto n’est à la base qu’une démonstration mathématique d’un concept plutôt utopique et pas nécessairement souhaitable. Un état optimal au sens de Pareto signifie qu’on ne peut améliorer l’utilité d’un agent sans réduire celle d’un autre agent. Pour fonctionner, la démonstration a besoin de ces cinq hypothèses (ci-haut mentionnées), lesquelles ne sont pratiquement jamais satisfaites. Cela prouve que le concept ne fonctionne pas, mais ça ne prouve pas que le marché ne fonctionne pas et qu’il n’est pas le meilleur moyen d’allouer les ressources!
Cependant, en voulant corriger les “failles du marché”, les interventions de l’État ont souvent des conséquences négatives inattendues qui font en sorte que la situation se détériore plutôt que de s’améliorer. En réalité, l’État n’est pas plus rationnel que les agents du marché et ne peut savoir quelles sont leurs préférences. Le libre-marché, quant à lui, fait en sorte d’auto-corriger ses failles en fonction des préférences des consommateurs. Il ne faut pas oublier que les gouvernements aussi sont composés d’humains sujets à l’irrationnalité et doivent aussi composer avec de l’information à la fois surabondante et incomplète.
Par ailleurs, l’interventionnisme étatique ouvre la porte à beaucoup de problèmes : corruption, bureaucratie, clientélisme politique, cycles économiques, guerres, etc. C’est un véritable cercle vicieux, un cancer qui une fois métastasé, devient presqu’impossible à éradiquer et qui continue de s’étendre jusqu’à ce que son hôte soit détruit. Ces effets pervers amènent les planificateurs de l’État encore plus loin de « l’optimum ». Les interventions de l’État nous laissent donc dans une situation encore moins optimale que le libre-marché, mais en plus avec des coûts plus élevés à subir, moins de choix de consommation et des lois liberticides qui nous étouffent tout en mettant du plomb dans l’aile de l’économie.
En somme, la concurrence pure et parfaite est une utopie pratiquement inatteignable. Cependant, le libre-marché est le seul mécanisme capable de nous en approcher autant que faire se peut. Chaque intervention de l’État visant à corriger le marché a des conséquences négatives, certes souvent non-intentionnelles, mais tout de même dommageables à la création de richesse et à notre niveau de vie.
https://minarchiste.wordpress.com/2010/03/05/la-concurrence-et-le-bon-fonctionnement-dun-marche/
Les Grands Mythes Économiques : Mythe #1
Les Grands Mythes économiques : Mythe #2
Les Grands Mythes Économiques : Mythe #3.
Les Grands Mythes Économiques : Mythe #4
Les Grands Mythes Économiques : Mythe #5.
Les Grands Mythes Économiques : Mythe #6.
Les Grands Mythes Économiques : Mythe #7.
Les Grands Mythes Économiques : Mythe #8.
Les Grands Mythes Économiques : Mythe #9.
Les Grands Mythes Économiques : Mythe #10.
Et j’ai l’impression que les multinationales sont très souvent des entreprises ayant bénéficié des bienfaits de l’État : subventions, brevets, marchés publics.
D’ailleurs aujourd’hui la législation et la fiscalité bénéficie aux grands groupes au détriment des PME !
En France le code du travail a un sommaire de 106 pages. Aucun entrepreneur ne peut se le farcir… Soit il fait au mieux, soit il paie pour des services de RH… Ca pèse. Un grand groupe a son département dédié, dont le coût est bien mieux amorti. Idem pour la fiscalité.