L’économiste favori du New York Times, Paul Krugman, ne nous surprend plus par son manque de rigueur et ses erreurs factuelles. Je l’ai souvent dénoncé sur ce blogue et d’autres l’ont fait aussi. À cet égard, j’avais prévu le réfuter sur ses propos erronés sur l’austérité au Royaume-Uni, mais un auteur du Mises Institute m’a brillamment devancé, lequel article fut traduit sur Contrepoints. En voici donc les grandes lignes.
Dans une tribune libre intitulée « La débâcle de l’austérité » et publiée récemment dans le New York Times, l’éditorialiste Paul Krugman remarque l’échec des politiques visant à la reprise économique menées en Grande-Bretagne. Il soutient que la décision du gouvernement britannique de « tailler dans les dépenses » a mené à une reprise économique au sens de la croissance du PIB plus lente que durant la Grande Dépression.
Pourtant, le gouvernement britannique actuel n’a pas fait de réductions budgétaires significatives et continue d’accumuler d’énormes déficits alors que le gouvernement britannique de l’époque de la Grande Dépression avait pris des mesures d’austérité bien plus profondes.
Selon Krugman :
Un indicateur important – les variations du PIB réel depuis le début de la récession – montre que la Grande-Bretagne s’en sort moins bien cette fois-ci que pendant la Grande Dépression. Après quatre ans de Dépression, la Grande-Bretagne avait retrouvé ses sommets précédents ; cela fait quatre ans que la Grande Récession a débuté et la Grande-Bretagne est loin d’avoir retrouvé son niveau d’avant…
Krugman évite de fournir la moindre donnée sur la véritable action du gouvernement britannique. Notamment, quand il affirme qu’ils ont simplement « taillé dans les dépenses », il oublie de dire que la Grande-Bretagne, ignorant les conseils des défenseurs du libre-marché, a augmenté le taux marginal d’impôt sur le revenu à 50%, la taxe sur les revenus du capital à 28% et la taxe sur la valeur ajoutée à 20%. Le plus gênant pour sa démonstration, comme on peut le voir sur les tables 25 et 27 de ce document de l’OCDE, est que les dépenses publiques britanniques n’ont en aucun cas été réduites et présentent même une nette augmentation, comparées à leurs niveaux d’avant la récession.
Même si, en pourcentage du PIB, les dépenses publiques ont légèrement baissé, passant de 51,1% en 2009 à 49,8% en 2011, ce niveau représente toujours une hausse massive depuis celui de 2007 à 43,9% du PIB. De même pour le déficit, même s’il est passé de 11% en 2009 à 9,4% en 2011, il s’agit quand même d’une poussée immense par rapport aux 2,8 % de 2007, et, si on fait exception de ces années de récession, c’est le plus important déficit qu’ait connu la Grande-Bretagne depuis la Seconde Guerre Mondiale. Ce n’est vraiment pas ce que j’appelle de l’austérité.
Les choses sont différentes en ce qui concerne la Grande Dépression des années 1930. Après avoir abandonné l’étalon or en 1931, le gouvernement britannique a rééquilibré ses comptes et réduit ses dépenses d’un point de PNB chaque année jusqu’en 1935, passant de 28,8% en 1931 à 24,4% en 1935. Bien que pas idéale (certaines réductions de dépenses comprenaient des hausses d’impôts) cette politique a permis d’obtenir des surplus budgétaires chaque année de 1929 à 1936 (à l’exception d’un minuscule déficit de 0,2% en 1932), ce qui a mené, comme l’a fait remarquer Krugman lui-même, à une reprise plus rapide que la politique britannique actuelle et ses plus de 9% de PIB de déficit.
Lorsqu’il évoque la stagnation britannique, Krugman se plaint que les politiques économiques n’ont pas su tirer les leçons de la Grande Dépression. En particulier, il déclare,
Surpasser les performances des années 1930 ne devrait pas être une tâche difficile. N’avons-nous pas appris beaucoup sur la gestion économique durant les 80 dernières années ?… Je suis désolé de le dire, mais beaucoup d’économistes ont décidé, principalement pour des raisons politiques, d’oublier ce qu’ils savaient. Et des millions de travailleurs paient le prix de leur amnésie délibérée.
En fait, on pourrait dire à Krugman de se regarder dans le miroir et de faire ses devoirs avant de publier ses sottises!
Selon vous il est normal que la Grande-Bretagne soit toujours dans le trouble à cause qu’elle n’a pas suffisamment coupé dans ses dépenses et qu’elle a augmenté ses taxes & impôts ?
Alors, pourquoi un pays comme les États-Unis qui, lui au contraire, a même augmenté ses dépenses tout en augmentant quelques taxes, s’en sort de mieux en mieux ?
Quand on regardait juste le taux de chômage on pouvait se dire que le stimulus n’avait pas vraiment aidé dans le secteur privé, mais ce graphique donne une autre idée : http://www.commonsensedemocracy.com/wp-content/uploads/2012/01/obama-job-creation-stats.jpg . Quand on considère qu’au travers de cela plusieurs nouvelles réglementations assez colossales du secteur financier, banquier et du travail ont été implémentées, on se demande si les arguments de la droite libertarienne tiennent, non ? À part dire, que ça aurait pu être mieux sous une politique autrichienne, on dirait que la politique keynésienne, à court terme, n’a pas été si mauvaise (même si à long terme ça pourrait créer une autre bulle de mauvais investissements) ?
@Marc-Antoine
Les États-Unis ont réussi à redémarrer temporairement l’endettement de ménages. L’opération twist a fait tellement baisser les taux hypothécaires que les gens en ont profité pour refinancer et ont utilisé le crédit obtenu pour dépenser ce qui a engendré une amélioration de la conjoncture. Mais la croissance par endettement ce n’est pas soutenable…
En fait, cela est en contradiction avec les keynésiens, qui eux croyaient qu’aucune reprise économique ne serait possible sans stimulus fiscal tant que nous serions en trappe à liquidité.
D’ailleurs, j’en avais parlé ici:
https://minarchiste.wordpress.com/2011/10/31/embellie-economique-aux-etats-unis/
Ceci dit, avec le genre de récession connue par les américains, il aurait fallu plusieurs mois de 400,000 nouveaux emplois, alors que sur votre graphique on peine à atteindre les 200,000. Et ça même Krugman le dit. La reprise actuelle est braucoup plus lente qu’une reprise plus normale.
Droite libertarienne? Si ça existe, vous n’êtes pas à la bonne adresse!
Ce qui serait intéressant de voir, c’est de placer sur le même graphique les dates du premier plan de relance, le deuxième, avec les nouvelles réglementations (Obamacare, Dod-frank, etc), la perte de la note AAA et finalement l’opération Twist. Par contre, à vue d’œil et de mémoire, l’opération Twist est arrivée assez tard et il me semble que l’embellie avait commencée plus tôt non ?
Je suis tombé la-dessus il y a quelques minutes et je trouve que ça résume bien votre billet en partie 🙂
*** La partie intéressante du vidéo commence à 20:17.
Et pour ce qui est de la « droite libertarienne », c’est fort probablement une autre mauvaise expression de nos médias de masse que j’ai réutilisé. Par contre, c’est déjà moins pire que nos médias québécois qui disent continuellement « libertaire » à la place de « libertarien » quand c’est idéologiquement diamétralement opposé.
1. Vous le faites exprès ou quoi? Les dépenses publiques en GB ont AUGMENTÉ, il n’y a PAS de eu de coupes dans les dépenses. Elles sont aujourd’hui bien plus élevées qu’en 2007.
On va essayer en anglais, ça marchera peut-être mieux. Public spending RAISED in UK, there were NO spending cut. They are much higher than in 2007.
En allemand peut-être? Hum, non mes souvenirs d’allemenand sont trop lointains…
D’autres part, les taxes & impôts ont AUGMENTÉ, l’inverse de ce qui est préconisé par les libertariens. D’ailleurs, une étude récente sur des dizaines des plans dits d’austérité dans des dizaines de pays montre que ceux qui se basent sur l’augmentation des taxes & impôts ne marchent pas, alors que ceux qui marchent le mieux sont ceux qui se basent sur le duo baisse des dépenses / baisse de la pression fiscale.
Enfin, comment expliquez-vous que les pays qui s’en sortent le mieux sont justement ceux qui n’ont pas ou peu cédé aux sirènes keynésiennes (par ex. l’Allemagne s’en sort beaucoup mieux que ces voisins).
Au passage, vous pensez que le movuement libertarien c’est un « truc de droite »???
2. Les politiques keynésienens « marchent » à court termes mais sont néfastes à long terme: si l’État s’endette de xxx milliards d’euros et les dépense, évidemment le chômage baisse (en supposant qu’il n’y ait pas d’effet d’éviction). N’importe quel idiot peut en faire autant. Mais lorsqu’il faut ensuite rembourser ces dettes…
C’est comme cela que les USA s’en sortent à peu près (mais notez que ce n’est pas follichon quand même, le chômage reste élevé etc.). Cependant les USA ont un avantage par rapport aux autres: le dollar étant la monnaie de réserve numéro 1, ils peuvent se permettrent un peu plus que les autres de dévaluer le dollar et de payer leurs dettes en monnaie de singe. D’ailleurs dans les années 70 un politicen américain avait déclaré à propos du dollar « c’est notre monnaie mais c’est votre problème ». La situation n’a pas tellement changé.
Je ne sais pas à qui votre premier paragraphe était destiné, mais de de mon côté je me suis fié à ce billet, qui disait que les dépenses britaniques ont légèrement baissées depuis 2007.
Et je n’ai jamais prétendu que c’était « libertarien » d’augmenter les taxes & impôts ?? Au niveau de l’Allemagne, il ne faut pas oublier qu’elle aussi a eu droit a 2 plans de relance avec en plus le méga plan de relance Européen. Par contre, le deuxième plan de relance allemand était constitué en majorité de baisses d’impôts.
Et oui à mon avis le mouvement libertarien est à droite et même à l’extrême-droite (et à mes yeux il n’y a pas de connotation négative à dire ça) ? Je n’ai jamais entendu parler qu’il fallait nationnaliser, taxer et réglementer de la part d’un libertarien, alors sur l’axe gauche/droite, je ne verrai pas pourquoi un libertarien serait au centre ou à gauche !?!?
« Je ne sais pas à qui votre premier paragraphe était destiné, mais de de mon côté je me suis fié à ce billet, qui disait que les dépenses britaniques ont légèrement baissées depuis 2007. »
Non! d’où mon commentaire: les dépenses publiques ont AUGMENTÉ depuis 2007 (en brut ou en % du PIB: « Même si, en pourcentage du PIB, les dépenses publiques ont légèrement baissé, passant de 51,1% en 2009 à 49,8% en 2011, ce niveau représente toujours une hausse massive depuis celui de 2007 à 43,9% du PIB. »
Sinon, l’axe droite/gauche n’est pas pertinent pour placer la philosophie libérale (car nous serions placés tentôt à gauche, tantôt à droite, selon le sujet, sans cohérence d’ensemble). C’est pour cela que les libéraux préfèrent utiliser le diagramme de Nolan ou le tryptique socialisme/conservatisme/libéralisme pour « placer » leur mouvement.
Et oui pour moi, il y a une connotation péjorative à dire « de droite » (et c’est carrément une insulte de placer les libéraux à l’extrême-droite, en plus d’être un non sens total puisque l’extrême-droite c’est l’autoritarisme en puissance). Mais c’est peut-être une déformation française, car en France la droite est tout aussi anti-libérale que la gauche, et l’extrême-droite est idéologiquement très proche de l’extrême-gauche sur le plan économique, le nationalisme en plus.
Aïe mon anglais est rouillé semble-t-il :p
Marc-Antoine, il est prouvé que le stimulus ne marche pas. Pas seulement théoriquement, mais aussi empiriquement. Rogoff et Reinhart, « Growth in a Time of Debt », mais aussi cette étude du Mercatus, publiée il n’y a pas si longtemps. A lire absolument:
Cliquer pour accéder à Did_Stimulus_Dollars_Hire_The_Unemployed_Jones_Rothschild_WP34.pdf
Bah, je ne disais pas que ça avait forcément marché, je soulevais seulement le point que ça allait de mieux en mieux aux USA suite au plan de relance de Mr. Bush et de Mr. Obama.
Regardez moi ce graphique, et notez cette belle symétrie. Quasi parfaite.
Si le chômage diminue, les revenus du gouvernement vont forcément augmenter et les dépenses sociales vont forcément diminuer, bref les déficits vont forcément chuter. Je ne veux pas porter de jugement, mais ce graphique m’apparait comme futile, car il ne prouve pas grand-chose ?
Pour démontrer que l’austérité aide à la diminution du chômage, un graphique comparant l’évolution des dépenses (en % du PIB) versus le taux de chômage serait beaucoup plus pertinent, non?
Oui, parce que vous ne voyez la causalité que dans un seul sens. Lorsque le gouvernement augmente ses dettes, je soupçonne que les entreprises hésitent à embaucher par crainte de l’instabilité politique/réglementaire. Ils peuvent s’attendre à ce qu’une dette élevée soit le prélude à des hausses d’impôts. Dans ce cas, ils augmentent la sélectivité des recrues, et donc, renforcent la nocivité des réglementations et rigidités du marché du travail déjà en place.
L’austérité est un passage obligatoire, après l’économie de dettes développée par la bulle. Si vous « stimulez » l’économie par l’accroissement des dépenses de consommations, il y a plusieurs effets négatifs, mais l’un d’eux, très important, consiste en ce que les stades de production éloignés de la consommation sont les plus durement touchés par la crise. Or, le stimulus (par la monnaie) va juste détourner les dépenses privées des stades éloignés vers les stades proches de la consommation, puisque les individus dépenseront désormais dans les biens finaux. Par conséquent, les stades éloignés souffriront davantage (que ce qu’il en aurait été autrement) de la baisse de demande relative.
Si vous voulez permettre la correction de la structure de production, surtout, ne pas injecter de la monnaie à tout va, ou vous allez devoir à nouveau corriger cette déformation ultérieurement.
« Un indicateur important – les variations du PIB réel depuis le début de la récession – montre que la Grande-Bretagne s’en sort moins bien cette fois-ci que pendant la Grande Dépression » (Krugman)
C’est très bien de démonter le mythe de l’austérité britannique, mais je trouve que ça ne devrait venir que dans un second temps. La plus grosse absurdité dans le texte de Krugman, celle qui mérite d’être exposée en premier, réside dans la référence au PIB.
En effet, d’une part, le soi-disant « PIB » mesure tout à fait autre chose que le Produit Intérieur Brut, pour la bonne raison que, faute d’unité de mesure, il est tout à fait impossible d’agréger ce Produit et donc de lui donner une quelconque valeur chiffrée.
D’autre part, le « PIB » mesurant la masse d’argent échangée contre les seuls biens de consommation, il était tout à fait normal qu’en période de crise cet agrégat diminue, puisque les gens ont naturellement tendance à consommer moins en cas de difficulté économique — ce qui, à moins d’adopter le dogme keynésien selon lequel la consommation est le « moteur » de l’économie, n’est nullement une chose mauvaise en soi, bien au contraire. Si l’Etat parvient, en s’emparant de l’épargne des individus, à augmenter la consommation et donc le « PIB », c’est un tort de plus qu’il fait à l’économie.
» Les politiques keynésienens “marchent” à court termes mais sont néfastes à long terme: si l’État s’endette de xxx milliards d’euros et les dépense, évidemment le chômage baisse (en supposant qu’il n’y ait pas d’effet d’éviction). N’importe quel idiot peut en faire autant. Mais lorsqu’il faut ensuite rembourser ces dettes… » (Matéo)
Parfaitement d’accord pour dire (i) que l’Etat peut diminuer le chômage en dépensant et (ii) que ce n’est pas en soi une chose dont il puisse se glorifier, mais il me semble que la cause de cette réduction du chômage n’est pas l’endettement ou la dépense publics en eux-mêmes.
La cause du chômage — surtout celle du chômage involontaire — est un problème qualitatif, pas quantitatif. Vous pouvez dépenser tant que vous voudrez, si le salaire minimum complet est au-dessus de la productivité marginale des individus qui voudraient travailler, il y aura du chômage.
Le gouvernement ne peut donc diminuer le chômage involontaire que de deux façons :
– soit en abaissant le salaire minimal complet, directement (par un changement dans la réglementation du travail) ou indirectement (par l’inflation – avec les conséquences négatives que l’on sait en termes de cycles économiques), ce qui ne requiert ni endettement ni dépense de la part de l’Etat.
– soit en payant lui-même des salariés au-dessus de leur productivité marginale (ce qui suppose de renoncer à la chercher le profit et implique un gaspillage de main-d’oeuvre), ce qui n’exige nullement en soi de l’endettement ou un niveau de dépense particulièrement important.
Oh, Baraglioul, comme on se retrouve !
Plus sérieusement ce que vous dites sur le PIB me rappelle ce que disait très justement Kel Kelly dans un article du mises.org. Dans une économie en croissance, les prix devraient tomber, non augmenter.
http://mises.org/daily/4654
« This alone reveals that GDP does not necessarily tell us much about the number of actual goods and services being produced; it only tells us that if (even real) GDP is rising, the money supply must be increasing, since a rise in GDP is mathematically possible only if the money price of individual goods produced is increasing to some degree.[5] Otherwise, with a constant supply of money and spending, the total amount of money companies earn — the total selling prices of all goods produced — and thus GDP itself would all necessarily remain constant year after year. »
Sinon, à propos des relances keynésiennes, je voudrais rappeler le document que j’ai mentionné ci-dessus de Garett Jones et Daniel Rothschild. Page 8 du document :
« Did stimulus-funded projects hire the unemployed or the already employed? Our surveys indicate a near-tie on this question. Of the 277 respondents hired after January 31, 2009, 42.1 percent had been unemployed immediately beforehand and 47.3 percent had come directly from another job. Of the rest, 4.1 percent had been out of the labor force, and 6.5 percent had been in school. Thus, the weight of the evidence suggests that ARRA did an enormous amount of “job shifting” rather than “job creating.” There is evidence of the latter, but, under Keynesian reasoning, every worker hired away from another job reflects some weakening of the stimulus. We saw this “worker poaching” tendency in our interviews as well. »
Hello Meng Hu,
Vous aussi ça vous amuse de croiser sur un blogue « propre » une personne avec qui vous aviez discuté sur un blogue « nauséabond » ?
Concernant le Daily article que vous citez, au moins deux choses me gênent :
1/ D’abord l’auteur met apparemment sur le même plan l’augmentation du « niveau des prix » et celle du « PIB ». Or, si la seconde me paraît beaucoup plus viciée que la première.
L’indice de croissance des prix n’est pas un concept intrinsèquement idiot. Certes, les informations qu’il transmet sont très approximatives. Certes, en période de variation de la masse monétaire, on ne peut déterminer si les changements constatés dans les indices de prix sont dus à une évolution de la quantité de biens produite ou précisément à la variation de la masse monétaire. Certes, on peut très facilement manipuler ce genre d’indices, par exemple en excluant des paniers les biens vers lesquels se dirige en priorité les instruments monétaires nouvellement créés. Mais le concept, en lui-même, est valide.
A l’inverse, sauf erreur de ma part (je ne maîtrise pas trop les modalités exactes de computation du PIB), le concept de « PIB » est totalement creux. Même quand la masse monétaire reste stable, il ne véhicule aucune information. Les statisticiens qui prétendent mesurer le « PIB » ne mesurent que leur ombre.
2/ « This alone reveals that GDP does not necessarily tell us much about the number of actual goods and services being produced; it only tells us that if (even real) GDP is rising, the money supply must be increasing, since a rise in GDP is mathematically possible only if the money price of individual goods produced is increasing to some degree. »
Que peuvent bien signifier « necessarily » et « much » dans cette phrase ? Le « PIB » ne nous dit absolument rien sur la quantité de biens produits !
L’auteur de l’article vient plus ou moins de démontrer que le « PIB » est un concept totalement farfelu, mais, bizarrement, puisqu’il revient aussitôt sur ses pas, il semble ne pas croire à ce qu’il écrit .
« Or, LA seconde me paraît beaucoup plus viciée que la première », pardon.
Il me semble pourtant que Kelly a été très clair sur ce point : ni la bourse ni le PIB ne peuvent augmenter de façon soutenue sans expansion monétaire, or l’augmentation de biens produits ne dépend absolument pas de la quantité de monnaie : les prix (et coûts-salaires) s’adaptent simplement. Donc, la conclusion suit.
A ce propos, je voudrais informer tout le monde d’une nouvelle étude parue il y a quelques jours sur Mercatus concernant la relance keynésienne : j’ai pas encore tout lu, mais apparemment, la hausse des dépenses fédérales est associée à une baisse de la croissance du PIB par tête (sur une période étendue de 1950 à 2010).
Cliquer pour accéder à US-Experience-Fiscal-Stimulus.pdf
Kelly a écrit précisément ceci : « »An improving economy neither consists of an increasing GDP nor does it cause the overall stock market to rise. »
Je suis parfaitement d’accord avec cette phrase, quoique je la trouve mal formulée (elle renferme selon moi deux idées différentes).
Cependant, cette phrase ne remet pas en cause ma première objection et renforce même la seconde.
Ma première objection pouvait se traduire par ces questions :
1° Est-ce que les indices de prix constituent, en période de stabilité monétaire, un indice intéressant quoique approximatif et aisément manipulable ? (Ma réponse est : oui)
Ou bien : est-ce qu’en cas de stabilité monétaire, un développement économique, i.e. un accroissement de la production, sera révélé par ce concept ? (Ma réponse est : oui, mais, comme le démontre Kelly, ce sera sous la forme d’une baisse et non d’une hausse de l’indice de prix à la consommation)
2° Est-ce que le « PIB » constitue, en période de stabilité monétaire, un indice intéressant ? (Ma réponse est : non, même cas de stabilité monétaire, le « PIB » ne véhicule aucune information sur la production)
Ou bien : est-ce qu’en cas de stabilité monétaire, un développement économique, i.e. un accroissement de la production, sera révélé par ce concept ? (Ma réponse est : non, le « PIB » restera stable).
Quant à ma seconde objection, elle est en fait assez liée à la première.
Pourquoi, après avoir écrit qu’une croissance du « PIB » ne pouvait être due qu’à une augmentation du stock monétaire, écrit-il seulement « GDP does not necessarily tell us much about the number of actual goods and services being produced » ?
Il aurait dû écrire selon moi :
« GDP does not tell us anything about the number of actual goods and services being produced »
Il aurait également pu écrire :
« consumer goods average prices do not necessarily tell us much about the number of actual goods and services being produced »
Encore une chose, cher MH : pourquoi, après avoir, dans votre premier paragraphe, très volontiers admis la vacuité du concept de « PIB », recourez vous à ce même concept dans votre second paragraphe ? Vous écrivez « apparemment, la hausse des dépenses fédérales est associée à une baisse de la croissance du PIB par tête« .
Mon problème avec le PIB vient surtout de ça (extrait de « money, bank credit and economic cycles ») :
Autrement dit, ces mesures ignorent les stades de production éloignés de la consommation (à savoir, les industries produisant des biens intermédiaires), ce qui en fin de compte donne artificiellement plus d’importance à la consommation : les keynésiens n’en demandaient pas mieux. Ils peuvent s’écrier, « chiffres à l’appui » que c’est la consommation qui tire l’économie.
Malgré tout, on peut quand même faire quelques comparaisons entre pays, ce que Kel Kelly s’évertue à faire dans cet article (voir figure 11 et le paragraphe qui s’y rapporte) :
http://mises.org/daily/5170/The-Myth-of-Japans-Lost-Decades
Quand j’ai cité l’étude de mercatus, disons, c’est que les keynésiens estiment que les stimulus vont relancer l’économie (et donc les chiffres) mais si cela ne se réalise pas, alors la théorie keynésienne se brise complètement.
Effectivement, vous avez le droit de réfuter les keynésiens en utilisant leurs propres concepts, même si vous savez que ces concepts sont invalides.
(Mais il y a tout de même ce paradoxe que Keynes, dans sa Théorie générale, réfute parfaitement le concept de « PIB »).
…
Oui, je sais bien que le « PIB » ne prend en considération que les prix à la consommation. D’ailleurs, c’est à ça que je faisais référence dans mon com’ du 8 avril à 3:29, lorsque j’écrivais :
« D’autre part, le “PIB” mesurant la masse d’argent échangée contre les seuls biens de consommation, il était tout à fait normal qu’en période de crise cet agrégat diminue, puisque les gens ont naturellement tendance à consommer moins en cas de difficulté économique — ce qui, à moins d’adopter le dogme keynésien selon lequel la consommation est le “moteur” de l’économie, n’est nullement une chose mauvaise en soi, bien au contraire. Si l’Etat parvient, en s’emparant de l’épargne des individus, à augmenter la consommation et donc le “PIB”, c’est un tort de plus qu’il fait à l’économie. »
Je me souvenais que de Soto avait une théorie à ce sujet, même si j’en ignorais et ignore toujours le détail. Cependant, il me semble que cette théorie doit nécessairement être erronée.
En fait, plusieurs problèmes se superposent et tendent à se dissimuler les uns les autres. Certes, que le « PIB » ne prenne pas en compte les biens de production devrait constituer un problème, mais, peut-on parler un problème quand, de toute façon, le « PIB » ne peut véhiculer aucune information même à l’égard de la quantité de biens de consommation produits ?
Parce que, tant que les biens produits seront hétérogènes et ne pourront donc être additionnés, et tant que l’argent sera dépourvu de valeur intrinsèque, il ne sera pas possible de quantifier quelque production globale que ce soit.
Tout ce qu’on mesurera sera, non pas la quantité de biens échangés contre de l’argent, comme ont dit trop souvent, mais la quantité d’argent échangée contre des biens.
Le principal problème du « PIB », celui de l’unité de mesure, dépasse tous les autres problèmes qui pourraient se poser. Tant que ce problème ne sera pas résolu – et je ne vois pas comment il pourrait l’être – les autres questions – et notamment celle de la prise en compte des stages de production – resteront de purs jeux de l’esprit.
Or, Kelly paraissait d’accord pour dire que le problème du « PIB » était qu’il se basait sur des quantifications exprimées en monnaie. J’en conclus donc qu’il est désaccord avec de Soto. Et vous aussi, un peu plus haut, vous pointiez que le problème du « PIB » était que c’est un agrégat exprimé en monnaie. J’en conclus que vous devriez être en désaccord avec de Soto.
Une limite, toutefois, à la vacuité du « PIB » : ce concept peut être valablement utilisé de manière statique. En effet, à un instant t, le stock de monnaie et celui de biens étant figés, ce concept peut valablement dire de quelle manière se répartissent les dépenses, que cette répartition soit entre la consommation et l’investissement, entre différents pays, ou, à l’intérieur d’un pays, entre l’Etat et le secteur privé.
Mais je peux me tromper.
A propos d’austérité, Krugman fait encore des siennes. Austérité versus Growth. J’invoque le rasoir d’Occam.
http://krugman.blogs.nytimes.com/2012/04/24/austerity-and-growth-again-wonkish/
J’ai regardé les tables 25 et 27 des chiffres l’OCDE, mentionnés par Rosenthal. Je voulais poster ça sur mon blog, mais j’ai désisté, alors pour éviter de me dire que j’ai perdu mon temps à taper tout ça, je poste ici.
General government total outlays (% of nominal GDP)
Years | 2000 | 2003 | 2006 | 2009 | 2011
Australia | 33,9 | 33,1 | 32,6 | 36,3 | 35,0
Austria | 51,9 | 51,3 | 49,2 | 52,9 | 51,7
Belgium | 49,1 | 51,0 | 48,6 | 53,8 | 52,2
Canada | 41,1 | 41,2 | 39,4 | 44,4 | 43,2
Czech Republic | 41,6 | 50,0 | 41,9 | 44,9 | 43,5
Denmark | 53,7 | 55,1 | 51,6 | 58,4 | 59,3
Estonia | 36,1 | 34,8 | 33,6 | 45,2 | 38,1
Finland | 48,4 | 50,4 | 49,3 | 55,9 | 53,2
France | 51,6 | 53,4 | 52,9 | 56,7 | 56,2
Germany | 45,1 | 48,4 | 45,3 | 48,1 | 45,5
Greece | 47,1 | 45,1 | 45,2 | 53,8 | 49,9
Hungary | 47,8 | 49,7 | 52,1 | 51,4 | 48,8
Iceland | 41,9 | 45,6 | 41,6 | 51,0 | 46,0
Ireland | 31,2 | 33,1 | 34,3 | 48,9 | 45,9
Israel | 51,4 | 54,4 | 47,8 | 45,7 | 44,9
Italy | 45,9 | 48,1 | 48,5 | 51,6 | 50,1
Japan | 39,0 | 38,4 | 36,2 | 42,0 | 42,5
Korea | 22,4 | 28,9 | 27,7 | 33,1 | 30,9
Luxembourg | 37,6 | 41,8 | 38,6 | 43,0 | 42,5
Netherlands | 44,1 | 47,0 | 45,5 | 51,5 | 50,5
New Zealand | 38,3 | 37,5 | 39,6 | 42,8 | 49,3
Norway | 42,3 | 48,2 | 40,5 | 47,3 | 43,8
Poland | 41,1 | 44,7 | 43,9 | 44,6 | 44,7
Portugal | 41,1 | 43,8 | 44,5 | 49,9 | 49,4
Slovak Republic | 52,1 | 40,1 | 36,5 | 41,5 | 39,4
Slovenia | 46,5 | 46,2 | 44,6 | 49,3 | 50,1
Spain | 39,2 | 38,4 | 38,4 | 46,3 | 42,7
Sweden | 55,1 | 55,7 | 52,7 | 55,0 | 51,8
Switzerland | 35,1 | 36,4 | 33,5 | 34,1 | 34,0
Turkey | … | … | 33,2 | 39,4 | 36,3
United Kingdom | 36,5 | 42,3 | 44,2 | 51,1 | 49,8
United States | 33,9 | 36,3 | 36,1 | 42,7 | 41,9
General government financial balances (% of nominal GDP)
Years | 2000 | 2003 | 2006 | 2009 | 2011
Australia | 1,3 | 2,3 | 2,1 | -4,1 | -3,3
Austria | -1,8 | -1,7 | -1,7 | -4,1 | -3,4
Belgium | -0,1 | -0,2 | 0,1 | -5,9 | -3,5
Canada | 2,9 | -0,1 | 1,6 | -4,9 | -5,0
Czech Republic | -3,6 | -6,7 | -2,4 | -5,8 | -3,7
Denmark | 2,2 | -0,1 | 5,0 | -2,8 | -3,7
Estonia | -0,2 | 1,7 | 2,5 | -2,0 | 0,1
Finland | 6,9 – 2,4 | 4,0 | -2,7 | -2,0
France | -1,5 | -4,1 | -2,4 | -7,6 | -5,7
Germany | 1,1 | -4,1 | -1,7 | -3,2 | -1,2
Greece | -3,8 | -5,8 | -6,0 | -15,8 | -9,0
Hungary | -3,1 | -7,3 | -9,4 | -4,5 | 4,0
Iceland | 1,7 | -2,8 | 6,3 | -10,0 | -5,4
Ireland | 4,7 | 0,4 | 2,9 | -14,2 | -10,3
Israel | -4,0 | -8,3 | -2,5 | -6,4 | -4,0
Italy | -0,9 | -3,6 | -3,4 | -5,4 | -3,6
Japan | -7,6 | -7,9 | -1,6 | -8,7 | -8,9
Korea | 5,4 | 0,5 | 3,9 | -1,1 | 0,8
Luxembourg | 6,0 | 0,5 | 1,4 | -0,9 | -1,2
Netherlands | 2,0 | -3,1 | 0,5 | -5,5 | -4,2
New Zealand | 1,8 | 3,8 | 5,3 | -2,6 | -8,0
Norway | 15,4 | 7,3 | 18,4 | 10,7 | 12,5
Poland | -3,0 | -6,2 | -3,6 | -7,4 | -5,4
Portugal | -2,9 | -3,1 | -4,1 | -10,2 | -5,9
Slovak Republic | -12,3 | -2,8 | -3,2 | -8,0 | -5,9
Slovenia | -3,7 | -2,7 | -1,4 | -6,1 | -5,3
Spain | -1,0 | -0,4 | 2,4 | -11,2 | -6,2
Sweden | 3,6 | -1,3 | 2,2 | -0,9 | 0,1
Switzerland | 0,1 | -1,7 | 0,8 | 1,0 | 0,8
Turkey | … | … | 0,8 | -6,7 | -2,6
United Kingdom | 3,7 | -3,7 | -2,7 | -11,0 | -9,4
United States | 1,5 | -5,0 | -2,2 | -11,6 | -10,0
Veronique de Rugy donne une autre preuve que les dépenses publiques n’ont pas baissé, qu’il n’y a pas d’austérité à proprement parler en Europe.
http://mercatus.org/publication/fiscal-austerity-europe-doesnt-mean-large-spending-cuts
http://mercatus.org/publication/european-austerity-government-expenditures-country
Voir aussi le post de Russ Roberts sur Cafe Hayek.
http://cafehayek.com/2012/05/the-slashed-spending-of-european-governments.html
Veronique de Rugy a aussi publié un article sur l’approche suédoise face à la crise. A supposer qu’il n’y ait pas d’autres facteurs confondant susceptibles de fausser cette corrélation, alors on peut en déduire que la réforme suédoise est un succès.
http://mercatus.org/publication/gdp-growth-rates-swedish-approach
A population comparable, l’économie GB génère 21% de postes de travail en plus qu’en France. Royaume-Uni : 6.5 millions emplois de plus qu’en France http://web.archive.org/web/20180111232652/https://pbs.twimg.com/media/DOwvcrcXkAAkBRE.jpg
(Après pour la GB, il y a le problème du Brexit qui est une connerie qui va leur coûter cher au niveau économique et qui risque de coûter pas mal d’emplois. Cependant, il est clair que l’économie GB est un succès par rapport à la France surtout sur le plan du marché de travail)
A noter que l’on vient de se rendre compte que les statistiques officielles britanniques ont sous-estimé la croissance pour 2010-2015 et ont surestimé l’inflation, et donc la croissance du revenu réel était plus élevée au cours de cette période. https://www.ft.com/content/abc14c66-fb78-11e7-a492-2c9be7f3120a
On parle beaucoup des sous emplois en GB mais les gens occupant les sous emplois ce sont les gens qui en France sont au chômage. Qui occupe les « sous emplois » ? Principalement, les jeunes et les personnes non qualifiés en d’autre terme les gens qui en France n’ont pas accès au marché du travail et qui sont au chômage. Mieux faut être pauvre et travailler qu’être chômeur et pauvre. C’est mieux pour l’ensemble de la société (car le chômage a un coût élevé). Mais aussi pour les personnes concernés car le chômage nuit à la santé mentale et en plus, seul le travail permet à ces gens de monter dans l’échelle social, seul le travail peut leur donner espoir d’améliorer leur condition social. Avec un métier, ils peuvent acquérir nouvelles qualifications ce qui leur permet par après d’avoir un meilleur métier. Dans un situation de plein emploi,les salariés ont plus de pouvoir sur les employeurs. Ils peuvent le quitter facilement sans craindre de se retrouver au chômage. Je connais quelqu’un en GB qui a déjà changé trois fois d’employeurs pour avoir un meilleur salaire. Il est très content de vivre en GB. Il y a aussi l’immigration qui aggrave le sous emploi en GB.
Les personnes les plus fragiles se sont les gens qui sont exclus du marché du travail et non pas les travailleurs pauvres. En créant un marché du travail beaucoup trop rigide , vous excluez cert du marché du travail.
Bien sur ces gens ont tendances à bcp moins voter donc cela n’est pas grave pour les politiciens.
Je comprends cette logique: mieux vaut avoir un chomeur qu’un travailleur pauvre. A cause de la protection des travailleurs en France, les jeunes et les personnes non qualifiés n’ont pas accès au marché du travail et sont au chômage. Pour moi, mieux faut être pauvre et travailler qu’être chômeur et pauvre. C’est mieux pour l’ensemble de la société (car le chômage a un coût élevé). Mais aussi pour les personnes concernés car le chômage nuit à la santé mentale et en plus, seul le travail permet à ces gens de monter dans l’échelle social, seul le travail peut leur donner espoir d’améliorer leur condition social. Avec un métier, ils peuvent acquérir nouvelles qualifications ce qui leur permet par après d’avoir un meilleur métier. Dans un situation de plein emploi,les salariés ont plus de pouvoir sur les employeurs. Ils peuvent le quitter facilement sans craindre de se retrouver au chômage. Je connais quelqu’un en GB qui a déjà changé trois fois d’employeurs pour avoir un meilleur salaire. Il est très content de vivre en GB.
En France, la rigidité du travail crée un chômage de masse et ce chômage de masse donne énormément de pouvoir aux patrons car un travailleur sait que s’il est licencié, il aura peu de chances de retouver un nouvel emploi alors que dans un marché d’emploi flexible, les travailleurs savent que même s’ils sont licenciés, ils pourront trouver facilement n nouvel emploi. Dans un marché d’emploi flexible, vous pouvez quitter votre emploi s’il ne vous plait pas pour en trouver un meilleur.
Je remarque juste une chose: les pays avec un marché d’emploi rigide comme le France voit les gens partir vers des pays où le marché d’emploi est bcp plus flexible (Grande Bretagne, Suisse, Australie,…). J’imagine que ces gens sont masos
« vous excluez cert du marché du travail. » vous excluez certaines catégories de personnes (les personnes peu qualifiés, les immigrés, les jeunes) du marché du travail.
« Je comprends cette logique » Je comprends pas cette logique
Quand il y a trop de demande par rapport à l’offre (ce qui est le cas en cas de chomage massif), cela donne un grand pouvoir aux offreurs (autrement dit aux employeurs). Alors que quand il y a trop d’offres par rapport à la demande (c’est le cas des pays où il y a le plein emploi ) les demandeurs (travailleurs) sont en situation de force par rapport aux offreurs (employeurs).
C’est le cas actuellement en Allemagne. A tel point que les ouvriers allemands obtiennent des réductions de temps de travail vu qu’ils sont en situation de force grâce au fait qu’il existe une pénurie de main d’oeuvre.
Quand il y a trop de demande par rapport à l’offre, les employeurs sont en situation de force par rapport aux travailleurs. Les travailleurs font tout pour ne pas perdre leur emploi car ils savent que dans un telle situation avec le chômage massif, cela signifie qu’ils ne retrouvent pas un emploi ou en tout cas qu’ils auront des difficultés à en retrouver un. (Bien sûr, cela dépend toujours des travailleurs et du secteur dans lesquels ils travaillent. En général, c’est les travailleurs peu qualifiés qui ont le plus de problème à retrouver un emploi). Dans ces pays, les travailleurs ont peur de perdre leurs emplois là où dans des pays avec plein emploi, les travailleurs n’ont aucune peur de cela.
La croissance de l’emploi britannique repose-t-elle sur des emplois « précaires » et peu qualifiés ? http://www.institut-entreprise.fr/reflexions/societal/blog/la-croissance-de-lemploi-britannique-repose-t-elle-sur-des-emplois
article intéressant que je vous conseille de lire: http://www.institut-entreprise.fr/reflexions/societal/blog/dix-idees-recues-sur-le-royaume-uni
Krugman s’est trompé sur la politique de Cameron: https://entrepreneurs-pour-la-france.org/Nos-combats/Emploi-et-chomage/La-recette-britannique-de-la-reduction-du-chomage
et : https://entrepreneurs-pour-la-france.org/Edito/Cameron-modele-pour-l-Union-Europeenne
Sur la big society de Cameron: https://entrepreneurs-pour-la-france.org/Les-impasses/La-fuite-sociale/La-Big-Society-de-David-Cameron
Krugman avait vanté la politique francaise après la crise et critiqué la politique de Cameron alors que clairement la politique de Cameron avait permis à la GB de redémarrer: https://www.contrepoints.org/2015/04/30/206140-paul-krugman-et-la-france-une-longue-histoire-damour
Le problème c’est que le Brexit a tout changé. Le Brexit va très sérieusement nuire à la GB. Sans parler du fait que May est profondément incompétente ce qui pourrait amener au pouvoir Corbyn qui est un extrémiste, un idéologue d’extrême gauche.
A l’inverse, macron a entrepris quelques réformes qui sont largement insuffisantes mais qui sont un bon début.
Cameron avait pourtant mené une excellente politique économique mais sa décision de faire un référendum a été un désastre total qui risque de profondément nuire au Royaume Uni pendant longtemps
A noter que d’après les chiffres de l’OCDE, il y a plus de travailleurs pauvres en France qu’en Allemagne ou en GB (deux pays souvent cités par les gauchistes comme ayant beaucoup de travailleurs pauvres): https://web.archive.org/web/20180215215500/https://pbs.twimg.com/media/DAc3rq8WsAA3331.jpg
L’austérité ça marche: la preuve dans quatre pays européens sortis de la crise http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2015/06/25/29002-20150625ARTFIG00007-l-austerite-ca-marche-la-preuve-dans-quatre-pays-europeens-sortis-de-la-crise.php
Quelques citations de Krugman:
« Aussi horrible que cela puisse paraître, l’attentat terroriste – comme le premier jour de l’infamie, qui a mis fin à la Grande Dépression – pourrait même faire du bien économique »
(14 Septembre 2001)
« Pour lutter contre la récession, la Fed doit répondre avec force, nous avons besoin d’augmenter les dépenses des ménages pour compenser la stagnation au niveau des investissements des entreprises. Et pour ce faire, Alan Greenspan, doit créer une bulle dans l’immobilier afin de remplacer celle du Nasdaq .»
(2 août 2002)
« Le fait est que, en général, les guerres permettent une expansion de l’économie, du moins à court terme. Rappelez-vous, la Seconde Guerre mondiale permit de mettre fin à la Grande Dépression. Les 10 milliards de dollars dépensés chaque mois en Irak sont destinés principalement à acheter des biens et services produits aux États-Unis, ce qui signifie que la guerre soutient la demande.»
(29 janvier, 2008)
« Si nous découvrions que des extra-terrestres avaient prévu de nous attaquer et que nous ayons besoin de produire massivement des armes pour nous défendre, nous pourrions cesser de nous inquiéter pour l’inflation et les déficits, de sorte que cette crise prendrait fin en 18 mois. Et si nous découvrions que nous avions tort, qu’il n’y avait pas d’extra-terrestres là-haut, ce serait encore mieux … »
(14 août 2011)
« Et oui, j’entends par là que la catastrophe nucléaire [au Japon] pourrait finalement avoir des effets positifs sur l’économie, peut-être pas pour les Japonais, mais pour l’économie mondiale oui.»
(15 Mars 2011)
Krugman ne connait manifestement pas Frédéric Bastiat. Il y a ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas. Krugman devrait se renseigner sur le sophisme de la vitre cassé de Bastiat.
Bastiat démolit Krugman: http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html
Prenons le cas des extraterrestres: on voit l’usage des dépenses utilisés pour produire les armes, on ne voit pas ce qu’on aurait pu faire avec cet argent si on avait utilisé cet argent pour autre chose. En effet, cet argent aurait pu être utilisé à de meilleurs fins, à des fins qui auraient mieux servis la société que la production d’armes inutiles. Contrairement à ce que croit Krugman, les dépenses inutiles sont néfastes car si on avait pas gaspillé cet argent, on aurait pu l’utiliser de manière plus productive, de manière plus efficace ce qui aurait permis une meilleure croissance de l’économie.
Penser que la guerre relance l’économie est ridicule. Certes d’un côté, le chômage diminue par l’emploi public, via l’engagement dans l’armée et les différentes nationalisations d’entreprises. Mais rien n’est créé par le marché. Par conséquent, le secteur public prend le dessus sur l’initiative privée, en rappelant qu’un emploi public détruit 1,5 emploi privé. L’État devient le seul acteur, et empiète sur la vie privée, puisqu’il obtient tous les pouvoirs. De plus, si tous les citoyens étaient engagés dans l’armée et partaient au front, il n’y aurait plus de chômage, et aussi plus rien à manger. Tous les agents du marché qui produisent les biens et services nécessaires à la société sont désormais occupés par l’effort de guerre. Et par le marché, il ne faut pas entendre les grandes entreprises cotées en bourse… Il faut voir le marché comme tous les individus qui échangent. En d’autres termes, nous. De même, les salariés seraient payés, n’est-ce pas ?
Cet effort collectif doit être financé. Mais par quoi ? Soit l’État augmente les impôts, et les ménages voient leurs revenus diminuer, ce qui les appauvrit car ils baissent leur consommation et leur investissement (même chose pour les entreprises) ; soit l’État s’endette, ce qui correspond donc à des impôts futurs. Il peut également imprimer pleins de jolis petits billets, histoire de financer tous ses projets en douce, et continuer à appauvrir la population par l’inflation. Enfin, n’oublions pas que lorsque le gouvernement américain via la Fed a fait cela pour financer la Premiere Guerre Mondiale, il y a eu la déflation en 1920, car le marché devait se purger des liquidités injectées dans l’économie. Si les salaires augmentent effectivement, il faut que le gouvernement engage l’un des trois processus précédemment évoqués. Des dépenses continues ouvrent la voie au malinvestissement, aux bulles puis à l’explosion de la dette.
Autre conséquence, les entreprises financées pour la guerre se voient largement favorisées par rapport aux autres secteurs, créant ainsi de la concurrence déloyale. Toute cette logique doit aussi être appliquée pour la reconstruction des infrastructures détruites.
Krugman ferait bien d’appliquer le même raisonnement qu’il a dans le sujet qu’il connaît (le libre échange) aux sujets qu’il ne connaît pas:
https://www.econlib.org/krugman-and-public-choice/