Hydro-Québec vient d’achever la première phase de son grand projet visant à remplacer 3,8 millions de compteurs électriques au Québec. Environ 20,000 appareils ont en effet été mis en place dans la MRC de Memphrémagog, à Boucherville et l’arrondissement de Villeray, à Montréal. Assurant que les taux d’ondes émises répondent aux normes recommandées par Santé Canada, la société d’État doit déposer son dossier à la Régie de l’énergie sous peu, afin de pouvoir poursuivre l’implantation.
Ces compteurs permettront à la société d’État de mieux mesurer la consommation de ses usagers et d’implanter une tarification variable qui permettra de mieux gérer l’offre. En faisant votre brassée de lavage en période creuse, durant laquelle les tarifs seraient plus bas, plutôt qu’en période de pointe, vous permettriez à Hydro-Québec de réduire ses coûts, laquelle doit souvent importer de l’électricité en période de pointe l’hiver. Par ailleurs, ces compteurs pourront transmettre les données par les ondes, ce qui sera moins coûteux que d’envoyer des employés faire les relevés à pieds.
C’est d’ailleurs pour cela que les syndicats se sont révoltés contre cette nouvelle technologie, craignant des mises à pieds ou de l’attrition, réduisant leur base cotisante. Cela fait des mois qu’ils nous bombardent de demi-vérités avec leur campagne de propagande mal ficelée. Ils attaquent le projet sous l’angle économique. Pour eux, le projet ne sera pas rentable pour Hydro-Québec, mais à ce que je sache, les syndicats n’ont pas le mandat d’évaluer ce qui est rentable ou non pour l’employeur. Les décisions d’investissement appartiennent aux entrepreneurs, car c’est leur argent qui est sur la table. Quant aux pertes d’emplois des « releveurs de compteurs ambulants », cela ne va pas sans rappeller les pertes d’emplois dans l’industrie de la vente et fabrication de chandelles lorsque l’éclairage électrique devint accessible aux masses. Ce genre d’argument est grottesque. Et attention, question de donner de la crédibilité à ses sophismes, la campagne de propagande utilise des études concoctées par l’économiste de SCFP!
Ensuite, un groupe de technophobes réactionnaires est entré dans la danse, craignant les ondes électro-magnétiques émises par les compteurs et invoquant le fameux principe de précaution (voir ceci).
Puis, aussi inévitable que cela puisse l’être, les politiciens opportunistes ont saisi la balle au bond. C’est un député du Parti Québécois – lequel a bien besoin de ce genre de cause présentement- qui a fait une sortie réclamant un moratoire sur l’installation des compteurs (voir ceci).
En somme, un cas typique pour le Québec…
Mais voilà que je suis tombé sur un petit article fort intéressant dans La Presse à ce sujet. Les auteurs sont professeurs titulaires au département de physique de l’Université de Montréal. En voici le contenu (les emphases sont de moi):
« l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) a publié le 18 janvier dernier un communiqué qui invite Hydro-Québec à suspendre son projet. Ce communiqué contient des erreurs factuelles tellement grossières qu’il est permis de s’interroger sur la compétence scientifique de ceux qui l’ont rédigé.
La principale d’entre elles se lit comme suit: «La densité de puissance à un mètre des compteurs dépasserait, selon le modèle de compteur utilisé, de 671% à 4980% la recommandation d’exposition extérieure de long terme (norme de 0,6 V/m ou 1000 uW/m2 extérieurs) de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe …».
Ces chiffres, tirés d’un rapport rédigé par la société Expertise électromagnétique environnementale 3E inc., mandatée par l’AQLPA, sont invraisemblables puisqu’ils impliquent qu’à une distance de 10 cm, ces compteurs dépasseraient même la norme canadienne qu’Hydro-Québec doit respecter pour avoir l’autorisation de les installer.
Il serait trop long de commenter la pertinence de la recommandation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dont on cherche en vain une quelconque justification scientifique. Ce qui est par contre avéré, c’est que cette recommandation a trait «à l’exposition à long terme», c’est-à-dire à la valeur de la densité de puissance moyennée sur une longue période de temps. Or, le communiqué de l’AQLPA confond la valeur moyenne avec la valeur maximale de la densité de puissance de l’émission.
Selon le rapport de 3E Inc., la valeur moyenne de la densité de puissance générée par les compteurs d’Hydro-Québec qui ont été testés ne dépasse pas 52 uW/m2 à 1 m, soit à peine plus de 5% de la norme recommandée par le Conseil de l’Europe. L’AQLPA n’a donc aucune raison scientifique de décrier les compteurs, qui sont sans danger pour la santé.
Il est bon de rappeler que nous sommes tous plongés en permanence dans du rayonnement électromagnétique dans le domaine des radiofréquences dont les densités de puissance sont beaucoup plus élevées que celle générée par les nouveaux compteurs d’Hydro-Québec.
Par exemple, Télé-Québec opère au Stade olympique une antenne de 15 000 W. À elle seule, cette antenne émet des impulsions dans le domaine des radiofréquences dont la densité de puissance moyenne à 1000 m de distance est supérieure de 20 fois à celle mesurée à 1 m des compteurs d’Hydro-Québec.
En toute logique, avant de partir en croisade contre Hydro-Québec, l’AQLPA devrait exiger l’arrêt des émissions hertziennes de Télé-Québec, ainsi d’ailleurs que celle de toutes les autres stations de télévision et de radio. »
À une époque j’ai partiellement crû à ces histoires, mais a force de recherche j’ai bien du admettre que c’était de la foutaise. C’est une guerre contre la liberté et non pour la santé.
Tiens, un résumé d’une parmi tant d’autre : http://www.charlatans.info/telephone-portable-cancer.php
Cela me rappel une histoire d’HQ qui faisait passer une ligne électrique près des champs de cultivateurs, quelques jours après “l’activation” de la ligne il y avait déjà des plaintes de tout genre, exemple une vache morte…….. la ligne n’était pas encore en activité finalement.
Certains cherchent a tout pris des boucs émissaires, cherchent l’apocalypse et lorsque celle-ci n’arrive pas ils se contentent de dire que c’est grâce à eux que nous sommes sauvés, jamais ils ne se remettent en question, jamais ils ne pourront admettre qu’ils ont faux.
(Pardons pour le double post, j’ai fait un mauvais copier coller comme pseudonyme)
Je suis d’accord en tout points avec ce billet mais je me serais exprimé un peu différemment pour une phrase:
« Les décisions d’investissement appartiennent aux entrepreneurs, car c’est leur argent qui est sur la table. »
J’ai un peu de difficulté à qualifier les dirigeants d’HQ d’entrepreneurs… et je doute que ce soit leur argent qui est en jeu.
Dans ce dossier je trouve que les dirigeants d’HQ agissent plus comme des dirigeants politiques que comme des entrepreneurs. C’est la raison pour laquelle même si je suis en principe d’accord avec l’implantation des nouveaux compteurs je ne serais absolument pas surpris si on apprenait par la suite que nous avons payé trop cher…
Quoi qu’il en soit les arguments des opposants sont ridicules.
@JP
Je parlais en général. Évidemment, comme H-Q est une société d’État, la rentabilité est un critère qui est possiblement négligé.
J’ose espérer que les bonis des dirigeants sont tout de même corrélés aux profits d’H-Q.
Je suis branché au gaz… et je pense bien qu’il s’agit d’un compteur intelligent… Bizarre, personne n’a crié au scandale…
Le tronc commun de nos cultures a réalisé une ressemblance étonnante de nos syndicats et de nos pathologies hystériques!
Ce qui est ennuyeux, c’est que nous en avons probablement pour longtemps!
Ne cherchez pas de complots absurdes! Les groupes spontanés de citoyens inquiets des possibles effets sur la santé des compteurs émetteurs de radiofréquences existent partout dans le monde notamment en Californie ( http://stopsmartmeters.org/ ) et en Colombie-Britanique ( http://www.stopsmartmetersbc.ca/html/ ). À ce que je sache, les Syndiqués d’Hydro n’ont pas une influence mondiale!!
Pour connaître la vraie histoire du groupe de citoyens le plus exposé en raison d’un projet pilote déployé dans leur quartier, consultez la page « qui sommes-nous? » du blog Villeray Refuse. http://villerayrefuse.wordpress.com/about/
Ce que nous subissons déjà, tous le subiront bientôt. Par notre résistance nous rendons un fier service à l’ensemble de la société québécoise. Encore trop peu de citoyens se donnent la peine de comprendre les réels enjeux liés à la présence de ces compteurs émetteurs de radiofréquences dans leurs vies quotidiennes ( nos cuisines et nos chambres à coucher en fait…). Le principe de précaution s’impose, le temps de bien réfléchir à tous les impacts et surtout aux risques que nous faisons courir aux plus vulnérables d’entre nous; les jeunes enfants, les femmes enceintes et les bébés, et les personnes déjà malades
Villeray a été choisi pour le projet pilote parce que 89% des compteurs sont à l’intérieur des habitations. 70% des compteurs sont dans les cuisines à moins de 3 pi des activités quotidiennes.
À Villeray on retrouve souvent 3 – 4 – 6 – 10 – 12 compteurs sur un même mur avec pour résultat q’un seul appartement subit les radio-fréquences pour tout l’immeuble!
À Villeray on vit tellement tassés les uns sur les autres que des compteurs y’en a en haut, en bas à gauche et à droite, en avant et en arrière!
C’est trop!
Aucune étude d’impact sanitaire n’a été prévue dans le cadre de ce projet pilote?!
C’est incroyable!
Villeray s’est mobilisé et en moins de 2 mois le projet pilote a été paralysé.
Hydro-Québec avait prévu installer 18 467 compteurs et seulement 12 000 ont été installé
Hydro-Québec a mis un terme prématuré à son projet et reste avec 6500 compteurs sur les bras.
Nous avons prouvé qu’on peut refuser les compteurs émetteurs de radiofréquences.
C’est notre droit le plus légitime de décider ce qui peut entrer dans nos maisons
Le déploiement massif des compteurs émetteurs de radiofréquences est inacceptable pour la population. Partout dans le monde on refuse l’installation de ces compteurs ; en Californie, au Vermont, au Michigan en Colombie Britanique en Grandre-Bretagne et en France.
Partout le gros bon sens s’oppose, le principe de précaution s’impose.
American Academy of Environmental Medicine calls for a halt to wireless smart meters
Posted on January 23, 2012 by admin
The American Academy of Environmental Medicine (AAEM) has adopted a resolution calling for a halt to wireless smart meters.
http://emfsafetynetwork.org/?p=6985
Vous devriez cesser de répéter toutes ces niaiseries consensuelles et chercher plutôt à vous informer, d’abord de ce que vivent vos compatriotes qui ont été réquisitionnés comme cobayes mais ensuite et surtout de ce qui se publie comme recherches indépendantes.
@villerayrefuse
Vous interprétez bien mal mon billet. Vous devriez relire le dernier paragraphe.
C’est selon moi votre droit le plus légitime de refuser ce genre de compteur.
Mais ce droit vous est refusé par défaut car nous ne vivons pas dans une société libre.
Le problème est qu’Hydro-Québec est une société d’État.
Donc pas de concurrence et beaucoup d’individus qui n’ont pas à subir les conséquences de leurs mauvaises décisions.
Il y a de bonnes raisons de refuser (pour l’instant) ce genre de compteur chez soi pour le moment et dans certains cas.
Mais de là à exiger un moratoire généralisé sur la base d’informations alambiquées comme celles fournies par l’AQLPA ou d’arguments économiques fallacieux comme ceux des syndicats, il y a un grand pas à faire. D’où le titre du billet: …un peu de rationalité svp…
Dans une économie libre, nous aurions le choix de notre fournisseur et si celui-ci ferait quoi que ce soit qui nuise à notre santé, il aurait à en payer le prix dans son entièreté; il y aurait des têtes sur le billot. Des entreprises en concurrence dans une économie libre se comportent de manière beaucoup plus responsable que des entreprises d’État sans concurrence dans une économie dirigée.
À cet égard, je vous appuie dans votre combat pour la liberté.
Il existe des compteurs qui se branchent au fil téléphonique pour transmettre les données sans émission de micro-ondes, comme la DSL.
On dirait bien que quelqu’un dans le complexe oligo-financier a des tentacules chez Hydro et chez un fabricant de compteurs et pousse Hydro à nous faire acheter un tel modèle particulier de compteur.