J’ai reçu un courriel d’un lecteur nommé Phil qui me posait quelque questions relativement au prix de l’essence. Voici son courriel :
« Bonjour, Avoir moins d’état, je suis fortement d’accord. Favoriser le libre-marché et la concurrence, je suis fortement d’accord. Cependant, j’essaie de trouver une réponse aux monopoles/oligopoles/cartels. Et je ne trouve pas.
Récemment, David Gagnon publiait un article concernant l’augmentation du prix du baril de pétrole Brent expliquant ainsi son écart avec le WTI. L’observation de Dolcevita est intéressante: Cette taxe peut en effet expliquer la différence entre le prix du Brent et celui du West Texas Intermediate (prix cité par la plupart des médias).
Mais elle n’explique pas ceci : en juillet 2008 (prix historiquement haut), le Brent se transigeait à 146$. À Montréal, le prix à la pompe était autour de 1,47$ le litre. Aujourd’hui, le Brent se transige autour de 109$ et le prix à la pompe à Montréal est de 1,33$ le litre. N’importe quel taupin sachant faire une règle de trois se rend bien compte qu’on ne paie proportionnellement pas le même prix qu’en 2008. La prédiction à faire est simple. Lorsque le Brent sera à nouveau autour de 150$, on paiera à la pompe 1,83$ le litre :-O. WTF
J’aimerais bien qu’on m’explique cette hausse de près de 35 cents le litre pour un baril payé à un même prix.
Je pense que cette réalité pause le problème des monopoles/oligopoles/cartels. Et pas uniquement dans ce secteur là. Je pense également au béton et à l’acier, entre autre chose. Contrôler le prix de vente de son produit est le fantasme de tout businessman, ce qui est contraire à l’esprit du libre-marché et en défaveur des consommateurs. D’habitude, la concurrence règle se problème. Mais tout porte à croire que ce n’est pas toujours le cas. On fait quoi dans ces cas-là, où, selon toutes les apparences, il y a biais du marché? On se passe du pétrole, du béton et de l’acier? Come on!La question est donc simple : comment se prémunir des effets des monopoles/oligopoles? Peut-être y a-t-il une réglementation qui m’est inconnue et qui cause cette problématique dans le prix de l’essence à la pompe. Le même genre de question avait été posée dans le fil de discussion libre du blogue du QL, sans malheureusement avoir de véritables réponses. Du côté de la construction des contrats publics, la réponse à la collusion/corruption me semble toute simple : ouvrir les appels d’offre à l’international pour éviter de favoriser les petits truands locaux. Peut-être que cela pourrait fonctionner. Mais quand je regarde à l’échelon planétaire, un doute persiste, car il existe également des truands internationaux; une poignée d’entreprises contrôlant la totalité de certains ressources minières, exerçant ainsi une pression à la hausse des prix.
Merci
Phil »
Je dénote trois questions distinctes ici. Voici mes réponses :
1) Pourquoi est-ce que le différentiel entre le prix du Brent et le prix du WTI est si élevé présentement?
C’est que depuis que la phase 1 de l’oléoduc Keystone amène du pétrole brut de l’Alberta vers le terminal de Cushing en Oklahoma (un hub important pour le WTI), il y a un immense surplus de ce type de pétrole à cet endroit, ce qui a déprimé le prix du WTI. Le prix du Brent quant à lui est présentement plus représentatif du marché mondial du pétrole. C’est le type de pétrole produit dans la Mer du Nord au Royaume-Uni et la production est en chute libre (c’est aussi le type de pétrole que nous consommons au Québec). Conséquemment, l’écart entre le Brent et le WTI est présentement à un sommet inégalé. La solution? L’oléoduc Keystone XL développé par TransCanada permettra de transporter du WTI de Cushing vers le Texas, où il y a un manque de ce type de produit vu la baisse de production du Venezuela et du Mexique, où PDVSA et Pemex ont sous-investi dans leur capacité de production pour financer l’État. Le problème est que le projet Keystone XL rencontre beaucoup d’opposition et est retardé pour des considérations politiques.
2) Lorsque le prix du Brent était de $146 en juillet 2008, le prix à la pompe ici était de $1.47 alors que présentement, le prix du Brent est $109 et le prix à la pompe est de $1.33. Si on fait une règle de trois, le prix à la pompe devrait présentement être de $1.10. Pourquoi demeure-t-il si élevé?
Les choses ne sont pas si simples. En juillet 2008, la TPS était de 5%, la TVQ de 7.5% et les taxes sur l’essence étaient de $0.262.
Aujourd’hui, la TVQ a augmenté à 8.5% et les taxes sur l’essence sont à $0.277 grâce à la nouvelle taxe de M. Bachand mise en place le 1er mai 2011.
Donc, en juillet 2008, le prix avant taxes était de $1.04 alors qu’aujourd’hui il est de $0.89.
Refaisons la règle de trois avec ces nouveaux chiffres ($109 * $1.04 / $146) : nous obtenons un prix de $0.78.
La différence n’est donc que de $0.11 ($0.89 – $0.78 = $0.11). Comment expliquer cette différence?
Ce n’est pas le dollar canadien qui la cause, puisqu’il est environ au même niveau.
Il y a d’abord la marge du détaillant. Lorsque le prix du pétrole baisse, ceux-ci font de meilleures marges puisqu’ils mettent plus de temps à baisser leur prix. Mais si on le fie aux chiffres fournis par Couche-Tard concernant leur marge sur l’essence au Canada, celle-ci a été de $0.0497/litre en 2008 (année fiscale 2009), comparativement à $0.0553 au plus récent trimestre. On ne parle donc que d’un demi-sou de différence.
La majeure partie du $0.105/litre restant provient de la hausse des marges de raffinage. Lorsque le prix du pétrole est élevé (comme en juillet 2008), ces marges se compressent et peuvent même devenir négatives. Lorsque le prix du brut diminue, les marges s’élargissent et demeurent élevées pour un bon bout de temps. En fait, la baisse des marges en 2008 a eu comme impact de détruire de la capacité de raffinage (c’est-à-dire que des raffineries ont fermé leur portes, comme dans l’Est de Montréal par exemple). Une fois le marché resserré, il était évident que les marges allaient augmenter.
Donc, depuis quelques jours, plusieurs entreprises impliquées dans le raffinage ont rapporté d’excellents résultats financiers (Suncor, Imperial, Husky, etc). Ceci étant dit, ces marges élevées vont attirer de nouveaux entrants. Il y a d’ailleurs déjà des nouveaux projets sur la planche à dessin.
Ainsi, l’anomalie que Phil a constatée est due aux taxes pour $0.12, aux marges de détaillant pour $0.005 et aux marges de raffinage pour $0.105.
3) Dans un libre-marché, comment se protéger des comportements monopolistiques et des cartels?
C’est plutôt paradoxal de parler de libre-marché lorsqu’il est question de pétrole! Premièrement, dans la plupart des pays de l’OCDE, les ressources pétrolières appartiennent à l’État, qui vend des permis d’exploitation aux entreprises pétrolières et leur impose des redevances. Deuxièmement, dans beaucoup de pays, l’industrie pétrolière est nationalisée. D’ailleurs, les dix sociétés ayant les plus grosses réserves sont des sociétés d’État (voir graphique ci-bas). Troisièmement, le prix de l’essence est largement surtaxé. Quatrièmement, l’industrie est très règlementée à tous les niveaux. Il y a des normes environnementales sévères et il y a des prix planchers. Donc, il est où le libre-marché?
Selon plusieurs critiques du capitalisme, ce mode d’organisation économique favorise l’apparition de monopoles. Ces entreprises monopolistiques grossiraient jusqu’à occuper l’entièreté d’un marché et en profiteraient ensuite pour monter les prix. C’est pour lutter contre les monopoles que les États-Unis ont adopté des lois telles que le Sherman Act en 1890. Les monopoles étaient-ils vraiment une menace pour la société?
En fait, les industries accusées d’être monopolistiques lors de l’adoption du Sherman Act diminuaient leurs prix plus rapidement que la moyenne tout en augmentant la production quatre fois plus rapidement que les autres industries. À cette époque, le monopole le plus populaire était certainement celui de John D. Rockefeller et de sa Standard Oil. Cette entreprise était très petite à ses débuts, mais devint très grosse par la suite grâce à ses innovations lui permettant d’avoir des coûts de production plus bas que ses concurrents. Conséquemment, le prix du pétrole raffiné est passé de 30 cents par gallon en 1869 à 6 cents par gallon en 1897. Est-ce un comportement répréhensible selon vous?
Plus récemment, le cas le plus médiatisé a certainement été celui de Microsoft. Cette entreprise distribuait gratuitement son logiciel de navigation internet, en l’occurrence Internet Explorer, en l’incorporant à son célèbre système d’exploitation Windows. Comme Windows était le système d’exploitation le plus largement utilisé, la plupart des gens n’avaient pas besoin de faire l’achat d’un logiciel de navigation internet puisque Internet Explorer était automatiquement installé dans leur ordinateur en même temps que Windows. Cette situation faisait en sorte que les ventes des autres logiciels de navigation internet, tel que Netscape, étaient bien faibles. Pour cette raison, en 1998, Microsoft a été poursuivie pour avoir agi de façon monopolistique. Les poursuivants auraient voulus forcer Microsoft à ne pas amalgamer Internet Explorer à Windows, mais plutôt à le vendre, ce qui aurait coûté plus cher aux consommateurs. Cette poursuite n’avait évidemment aucun fondement puisqu’il serait absolument illogique de forcer une entreprise à vendre quelque chose plutôt que de le donner. La cause a été conclue en 2001 et Microsoft a conservé le droit de distribuer Internet Explorer comme bon lui semble (avec quelques concessions cependant), au grand bénéfice des consommateurs.
En réalité, dans un libre-marché, il ne peut y avoir de véritable monopole. Lorsqu’une entreprise n’a que peu ou pas de compétition, ce qui lui permet d’augmenter ses prix et de faire de plus grosses de marges de profit, cela attire de nouveaux entrants qui tenteront de profiter des prix élevés. Pour se tailler une place sur le marché, ceux-ci n’hésiteront pas à introduire des prix plus bas que ceux de l’entreprise existante. Cette concurrence fera par la suite baisser les prix et ramènera la marge de profit à un niveau normal.
La plupart des monopoles ou oligopoles existent en conséquence des actions des gouvernements. Ceux-ci accordent des privilèges spéciaux à certaines entreprises, ce qui leur donne un avantage sur leurs concurrents ou bloque tout simplement la concurrence sur leur marché. Voici comment.
Avant les années 1900s, plusieurs grandes villes américaines disposaient d’au moins deux compagnies de téléphonie. En 1900, il y avait plus de 3,000 entreprises de téléphonie. Cependant, lors de la Première Guerre Mondiale, le gouvernement a nationalisé l’industrie de la téléphonie. Les prix ont alors été augmentés (pour financer l’expansion du réseau) et la concurrence était interdite par l’État. De fait, le réseau de AT&T avait alors un monopole créé de toutes pièces par le gouvernement. Ce n’est qu’au début des années 1980s que l’industrie fut dérèglementée et que la concurrence pu envahir ce marché. Les prix se mirent alors à baisser significativement, au point tel que les appels longue distance devinrent abordables pour le commun des mortels.
Les véritables monopoles sont plus souvent qu’autrement des entreprises d’État. Que l’on parle de PDVSA au Vénézuela, Statoil en Norvège ou Gazprom en Russie, ces entreprises sont généralement reconnues pour leur inefficacité économique et leur faible productivité. Hydro-Québec est un excellent exemple de cette situation (voir ceci).
La réglementation (voir ceci, ceci et ceci) et la protection de la propriété intellectuelle (voir ceci) sont d’autres moyens par lesquels l’État réduit l’intensité de la concurrence au profit de certaines grandes entreprises.
Je suis content de vous voir citer le cas d’internet explorer, pendant longtemps il n’y avait plus de vrai concurrence peut-être 95% de part de marché pour IE. Pendant ce temps ils n’évolue pratiquement pas et il respecte a peine les standards du w3c et l’evolution du html stagne.
Un jour une fondation open source reprend le tout et sors un bon navigateur et la compétition repart, il gruge des part rapidement et devient un concurrent sérieux malgré l’avantage d’IE déjà installé sur les poste Windows, la compétition pour la rapidité, le respect des standards repart et même MS doit améliorer son navigateur pour suivre.
Sa été long, mais avec un modèle d’affaire que plusieurs qualifierais de capitalisme sauvage, une fondation a but non lucratif qui ne vie pas de subvention et ne vole.personne rivalise avec une entreprise multimilliardaire.
Je trouve que c’est une belle réussite
Cela dit bel article, qui ne se retrouvera jamais dans nos medias.
Merci pour cette réponse détaillée. Concernant le prix du pétrole, j’en avais déduit déjà une bonne partie, mais il me manquait l’info à la raffinerie! C’est ce genre d’info, trop rare malheureusement, qu’il faut relayer pour expliquer le fond du problème.
sauf que là vous parlez de monopole sur des ressources qui ne sont pas rares !! ou pas encore (le pétrole le sera bientôt, le logiciel jamais)…
donc imaginons qu’un monopole se fasse petit à petit sur un denrée rare, qu’une entreprise prenne possession de toutes les zones d’exploitation de cette denrée et que cette denrée est vitale; l’entreprise va forcément augmenter le prix !! juste parce qu’elle a ce pouvoir et qu’elle en profite !
lorsque le dernier puit de pétrole sur terra sera exploité par une seule entreprise elle va augmenté le prix comme bon lui semble (enfin tant que les gens sont prêts à payer) !!
alors que si ce puit était partagé par différentes entreprises, certaines, par des process moins couteux pourraient faire baisser le prix… sauf si un cartel se met en place bien sur ! ^^
@spqr
“lorsque le dernier puit de pétrole sur terra sera exploité par une seule entreprise elle va augmenté le prix comme bon lui semble »
Nous sommes au moins à 100 ans de cette situation et d’ici là, le pétrole aura beaucoup de concurrence.
Il y a déjà l’éthanol, le gaz naturel, l’électricité, l’uranium, le charbon et qui sait quelles seront les énergies du futur.
Ensuite, il y a toutes les technologies de conservation et d’amélioration de l’efficience qui permettent de réduire la consommation.
La réalité est que le dernier puits de pétrole ne sera probablement même pas exploité puisque nous aurons toute une panoplie d’alternatives moins dispendieuses.
@sqpr
Le marché agit en fournisssant des substituts à mesure que le prix augmentent. Vous être tomber dans le piège de vous projeter dans une situation hypothétique avec le paradigme actuel.
« Dans son livre The Ultimate Resource, l’économiste Julian Simon a expliqué pourquoi l’humanité n’aura jamais à craindre une pénurie de ressources naturelles:
« Natural resources are not finite in any meaningful economic sense, mind-boggling though this assertion may be. The stocks of them are not fixed but rather are expanding through human ingenuity. »
La plus grande ressource naturelle disponible sur Terre, c’est la créativité humaine et cette ressource est… inépuisable. Voilà pourquoi malgré 40 ans de « surexploitation », nous n’avons jamais manqué de rien et voilà pourquoi le concept d’empreinte écologique est risible. Voilà pourquoi depuis plus de 30 ans, les écologistes qui ont annoncé la pénurie de ressources naturelles ont tous perdu la face. »
De ce billet: http://www.antagoniste.net/2011/11/07/survivre-au-progres/
@ spqr
Lorsque le monopole voudra prendre possession de la dernière réserve de pétrole disponible… combien pensez-vous qu’il paiera? Moi, je vendrais ça pas mal cher.
Mais en fait la question ne se pose pas pour deux raisons: 1- ça ne peut pas se produire car les réserves de pétrole appartiennent généralement à des pays et 2-l’humanité va trouver un substitut au pétrole.
L’avenir se trouve-t-il dans le biopétrole (http://leweb2zero.tv/video/hajduk12_354d4b8fff94efd) ou dans le géothermique amélioré (http://www.youtube.com/watch?v=O6r_3AgI49Y)? Je ne le sais pas. Personnellement je parierais sur une autre technologie actuellement inconnue. Après tout, il y a 6 ans je ne connaissais ni les blogues ni les iPads.
Oui oui je suis d’accord avec vous (enfin presque car d’après les données des industriels la baisse de production nous laissant entre 20 et 30 ans http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/09/28/a-quelle-vitesse-la-production-petroliere-actuelle-decroit-elle/)
Et jonathan, attention ne surestimez pas l’homme, je suis moi même scientifique et j’ai des amis dans nucléaire et ils me disent tous que je ne verrais jamais la fusion nucléaire fonctionner dans ma vie (j’ai moins de 30 ans); comme on se saura peut être jamais traiter les déchets. On atteint maintenant une telle complexité que beaucoup d’avancées majeures demandent maintenant plusieurs centaines d’années.
J’essayais juste de trouver un exemple de monopole dangereux, c’est là le point important à retenir.
Donc un autre exemple serait: si une entreprise privée pouvait acheter tous les terrains privés de France, elle profiterais de son monopole pour augmenter les prix de location des terrains et donc du logement…
Ce que je veux dire c’est que dans n’importe quelle société il faut éviter les monopoles ou au moins les positions dominantes qui détruisent la concurrence et font ceux qu’ils veulent car ils ont le pouvoir.
En ce moment l’état détient ce monopole: il faut donc le pousser à se réduire… on arrive alors dans votre société mini anarchiste. Mais dans celle ci il faut aussi interdire les entreprises privées d’atteindre une certaine taille car sinon elles ne feront que remplacer l’Etat dont nous nous sommes à peine débarrassés.
L’homme est malheureusement constamment à la recherche de pouvoir et de domination; pour s’enrichir ou juste pour le plaisir et cela aussi bien dans la machine de l’Etat que dans les entreprises privées qui de par leur taille me font tout aussi peur…
Ensuite pour éviter les cartels c’est une autre histoire…
@spqr
« Mais dans celle ci il faut aussi interdire les entreprises privées d’atteindre une certaine taille car sinon elles ne feront que remplacer l’Etat dont nous nous sommes à peine débarrassés. »
J’ai souvent expliqué sur ce blogue que l’intervention étatique favorise nettement les plus grandes entreprises sur les petites.
Par exemple, la réglementation excessive est plus facilement gérable par les grandes corporations qui ont des avocats sur le « payroll » et plus de revenus pour absorber les coûts fixes engendrés par toute cette paperasse. La réglementation limite donc la concurrence au bénéfice des grandes entreprises.
« Donc un autre exemple serait: si une entreprise privée pouvait acheter tous les terrains privés de France »
Votre exemple est incomplet parce que dans votre situation, la compagnie augmenterait les prix à un niveau hallucinant. Pour cette raison, personne ne pourrait se loger en France et toute la population devrait déménager ailleur (car aucun logement et incidemment aucun emploi).
Par gentillesse, je vais faire en sorte de rendre votre exemple valable :
« Et si une compagnie achetait chacune des terre sur la planète? Personne ne pourrait déménager ailleur et donc nécessairement, l’humanité deviendrait l’esclave de cette compagnie. Celle-ci pourrait donc bénéficier d’une masse de main d’oeuvre jetable à l’échelle planétaire, conquérir absolument tout et laisser ses dirigeant violer femmes et enfants ».