Les keynésiens sont présentement dans l’eau chaude puisqu’il est maintenant très évident que leurs prescriptions de politiques publiques n’ont pas réussi à relancer l’économie américaine. Malgré les billions de dollars en jeu, ils nous disent que ce n’était pas assez… Ils cherchent des explications pour prouver leur point, mais ce faisant, ils ne font que se peindre encore plus serré dans un coin de leur tour d’ivoire.
Dans deux billets publiés récemment (ici et ici), Paul Krugman nous dit que « l’argent n’est pas un problème ». Les entreprises américaines génèrent d’excellents flux monétaires et leur bilan est généralement en bonne santé, avec beaucoup d’encaisse. Elles ont donc les fonds nécessaires pour investir. Pourtant celles-ci n’investissent pas autant qu’elles ne le pourraient selon lui, ce qui nuit à l’emploi. Selon Krugman, la raison pour laquelle les entreprises n’investissent pas est parce qu’il n’y a pas suffisamment de Demande agrégée.
Ainsi, même si on augmente les impôts des entreprises, cela n’aura pas d’impact négatif sur l’investissement puisque les entreprises ont beaucoup de liquidités. Par ailleurs, selon la logique keynésienne, le gouvernement pourrait dépenser ces revenus de taxation et générer de la croissance économique (sic) grâce au fameux multiplicateur, car les dépenses du gouvernement feraient augmenter la Demande.
Revenons sur terre si vous le voulez bien. Ce que Krugman néglige de mentionner est qu’en diminuant la marge de profit net des entreprises, les impôts font diminuer les rendements sur les investissements, ce qui décourage ceux-ci. Avoir l’argent est une chose, mais il faut quand même considérer le rendement sur un investissement. Allons-y d’un exemple chiffré :
Supposons qu’un investissement de $150,000 vous permettrait de réduire vos coûts variables de 5%, ce qui représente une somme avant impôts de $22,000. À un taux d’imposition de 25%, vous obtiendriez un rendement de 11% sur cet investissement (plutôt intéressant). Mais supposons que les taxes et impôts sont augmentés à 40% pour rayer les déficits des gouvernements fédéral, étatique et municipal, ce rendement chuterait à 8.8%. Pour une petite entreprise, ça fait une grosse différence. Il serait bien plus prudent de garder ce précieux $150,000 en réserve au cas où une autre crise financière surviendrait, ce qui est probable vu le système bancaire américain à réserves fractionnaires et les politiques monétaires inflationnistes de la banque centrale.
Le graphique suivant provient d’un billet de Krugman lui-même. Ce qui s’est passé est que les entreprises ont réduit leurs effectifs durant la récession, ce qui leur a permis d’améliorer leurs marges de profits. On peut voir ici que leurs flux monétaires (CNCF) se sont conséquemment améliorés et que par la suite, l’investissement (PNFI) a pu reprendre. En effet, les profits précèdent généralement les investissements.
Quel genre d’investissement fait-on dans une conjoncture économique morose? Des investissements qui permettront d’améliorer la productivité et de diminuer les coûts de production, ce qui permet d’améliorer encore plus les profits. Quel est l’impact sur l’emploi? Le second graphique ci-bas montre qu’au début de 2010, soit quelques mois après la reprise de l’investissement, l’emploi s’est mis à reprendre du mieux.
La leçon : les impôts découragent l’investissement et, par conséquent, nuisent à la reprise économique et à l’emploi.
Ceci étant dit, l’histoire de se termine pas là. Par une heureuse coïncidence, le Mises Institute a publié un excellent article rédigé par un dénommé Fred Buzzeo, un entrepreneur, qui nous donne une tout autre perspective de la situation que le nobélisé barbu dans sa tour d’ivoire.
Aux États-Unis comme ailleurs, les petites entreprises génèrent la majorité des emplois (mais les salaires y sont généralement plus bas que dans les grandes entreprises). Dans le creux de la récession en 2009, 60% des pertes d’emploi s’étaient produites dans des petites entreprises. Au cours des 15 dernières années, les petites entreprises ont produit 64% des nouveaux emplois nets aux États-Unis. Elles génèrent plus de la moitié du PIB privé excluant l’agriculture et plus de 30% de la valeur des exportations. Il est clair que la reprise économique est tributaire du sort des petites entreprises.
Les petites entreprises font présentement face à beaucoup d’incertitudes engendrées par l’État :
“Les dépenses sont hors de contrôle, les déficits budgétaires sont de l’ordre de billions de dollars, et les effets d’une politique monétaire inflationniste de la Federal Reserve commence à se faire sentir dans les prix des ressources. Toute cette irresponsable imprudence n’incite pas les propriétaires de petites entreprises à investir dans des activités économiques qui créeraient des emplois. Il y a aussi de l’incertitude quant à la règlementation.
Spending is out of control, budget deficits are in the trillions of dollars, and the result of an inflationary Federal Reserve policy is starting to show up in commodity prices. All of this recklessness does not induce the small-business owner to open up the purse strings and invest in economic activities that will result in job creation. There is also uncertainty concerning the regulatory environment.”
Selon Raymond J. Keating, économiste en chef pour le Small Business and Entrepreneurship Council:
“En bref, les entrepreneurs veulent que les politiciens n’imposent qu’un léger fardeau fiscal et règlementaire, qu’ils gardent leurs dépenses sous contrôle, maintienne une faible inflation, et s’enlève du chemin pour que l’entrepreneurship et l’investissement puissent s’épanouir.
For the most part, entrepreneurs want federal policymakers to impose a light tax and regulatory touch, keep spending under control, maintain low inflation, and otherwise get out of the way so entrepreneurship and investment can thrive.”
Selon la gouverneure de la Federal Reserve Elizabeth Duke, sept petits entrepreneurs sur dix utilise leur épargne personnelle pour démarrer leur entreprise. Ils n’ont pas la chance d’être « too-big-to-fail » et de recevoir une injection de liquidité lorsque les choses tournent mal. En revanche, si les choses tournent bien, une part importante des gains pourraient s’évaporer en impôts ou encore leur modèle d’affaires pourrait être ruiné par une nouvelle règlementation contraignante. En revanche, les grandes entreprises sont favorisées par les plans de relance, les sauvetage et sont mieux outillées pour gérer une règlementation de plus en contraignante. Elles ont donc un avantage compétitif sur les PMEs. (voir ceci)
En raison des grandes incertitudes citées précédemment, les petits entrepreneurs restent sur les lignes de côté car la plupart des investissements ne pourraient pas en valoir la peine.
Quant à la règlementation, selon des économistes de l’Université Lafayette, les entreprises de moins de 19 employés doivent débourser en moyenne $10,585 par travailleur pour se conformer aux règlements du gouvernement fédéral uniquement.
Et qu’en est-il des banques? Celles-ci ont beau avoir d’énormes réserves excédentaires grâce aux plans de sauvetage de la Fed, elles ne prêtent pas beaucoup aux petites entreprises présentement. Les prêts aux petites entreprises n’ont jamais été aussi bas depuis 2008.
Dans un autre post, Krugman revient sur le concept de trappe à liquidité comme suit:
« Nous avons dit à l’époque [il y a 2 ans et demi] que si la Fed imprimait beaucoup de monnaie, ce ne serait pas vraiment très inflationniste. Et nous avons aussi dit que les très gros déficits gouvernementaux ne feraient pas augmenter les taux d’intérêt tant que l’économie resterait faible.
We said that even if the Fed printed lots of money (not really, of course; we’re talking mainly about bank reserves), it would not be wildly inflationary. And we also said that even very large government deficits would not cause soaring interest rates as long as the economy stayed depressed. »
Cela sonne très faux n’est-ce pas? En effet, l’inflation demeure faible et les taux d’intérêt n’ont pas augmenté, car l’économie est encore déprimée parce que les prescriptions keynésiennes vantées par Krugman n’ont pas fonctionné! Pas de quoi se lancer des fleurs…mais Krugman lui n’hésite pas à le faire.
Conclusion :
Si l’investissement est plus faible qu’il ne devrait l’être pour relancer l’emploi, ce n’est pas parce la Demande agrégée est trop faible, mais parce que les actions du gouvernement engendrent une grande incertitude qui mine le climat des affaires pour les petites entreprises américaines.
Selon un sondage réalisé auprès des petites entreprises américaines par la National Federation of Independent Business (cité par Krugman dans un billet passé), 35% des entreprises mentionnent que le plus gros problème auquel elles font face est la règlementation gouvernementale et les taxes/impôts. Le rapport mentionne notamment que les propriétaires d’entreprises sont inquièts des déficits gouvernementaux et des politiques économiques incertaines :
“Les entrepreneurs ne font pas confiance aux politiques économiques en place ou proposées, craignent les implications économiques négatives des énormes déficits et sont troublés par les événements globaux et nationaux qui rendent le futur très incertain.
Owners do not trust the economic policies in place or proposed, fear the economic implications of massive deficits and are distressed by global and national developments that make the future more uncertain.”
Pour renverser cette situation, le gouvernement devrait éliminer l’incertitude reliée à ses politiques et réduire le fardeau fiscal et règlementaire des entreprises et des travailleurs. Il devrait aussi maintenir un budget équilibré et, si possible, réduire sa dette.
Je vous recommande fortement de relire ce billet que j’ai publié il y a quelques mois (surtout le point numéro 6).
Il est évident que les réglementations pèsent différemment en fonction de la taille des entreprises, comme je l’avais noté autrefois. Même, le salaire minimum est lui aussi un coût fixe, du fait qu’une petite entreprise paye effectivement un moindre salaire que les grandes entreprises, lesquelles licencient à tour de bras du fait des gains de productivité. Les petites entreprises ont pour objectif d’absorber tous ces salariés mis à pieds. Plus de détails, lire :
http://bastiat.net/fr/cercle/rencontres/2000-1.html
En outre, il est assez logique que les entrepreneurs sont inquiets vis à vis de la dette fédérale, l’incertitude les poussant peut-être à accumuler encore plus de cash; équivalence ricardienne oblige. L’article de Buzzeo est excellent, une mine d’information. J’ai pris le temps de regarder les articles indiqués par Fred Buzzeo. J’ai bien aimé ces quelques passages que j’y ai trouvé :
Among all small firms surveyed – defined as businesses with fewer than 500 employees – 80% hadn’t even applied for a business loan in the past five years, Duke said.
“Many small business owners were so convinced that their requests would be denied that they did not even apply for credit,” Duke said.
Crain and Crain’s analysis shows that the per-employee cost of compliance with tax laws is $1,584 for businesses with 19 or fewer workers, but only $517 per worker for companies with 500-plus workers. For compliance with environmental regulations, the difference is a massive $4,101 for businesses with 19 or fewer workers and $883 per worker for companies with 500-plus workers.
Exemple de règlementation qui tue de petites entreprises…
« Jerry Brown, governor of California, signed a bill (ABx1 28) Wednesday evening that, in effect today, July 1st 2011, will require out-of-state online retailers with any kind of “nexus” in the state – a physical or corporate presence (not just a brick-and-mortar retail outlet) to collect sales tax on good sold in California.
California isn’t the first state to impose this tax, as New York, Illinois, Rhode Island, North Carolina, and Colorado already do so. Similar laws are currently proposed in Arizona, Hawaii, Minnesota, Mississippi and Vermont. »
Plusieurs amis à moi de Californie ont vu Amazon terminer leurs contrats d’affiliés après l’annonce de cette nouvelle taxe et je sais que des milliers de gens sont dans la même situations. On parle ici d’entreprises allant de 1 à 50 employés voyant leur CA passer à 0$ avec une seule petite loi.
Le déficit US est inquiétant. Les manipulations monétaires US sont inquiétantes. Le monde aurait besoin de stabilité. C’est loin d’être le cas.
Ce que je trouve ridicule est que, après avoir établi que le plan de relance n’avait pas fonctionné parce qu’il n’avait pas été assez gros, les keynésiens comme Paul Krugman peuvent continuellement tapper sur le clou des mauvaises nouvelles économiques (comme celle de ce matin) et s’exclamer: « Vous voyez, je vous l’avais dit! ».
Ils ont beau jeu et ils en profitent. C’est le genre de jeu où soit ils gagnent, soit les autres perdent.
C’est pathétique!
Oh! Et il y a aussi un billet de Krugman qui fait référence à Barrack « Hoover » Obama, lequel fut aussi repris par Richard Hétu dans La Presse.
Krugman y mentionne qu’en voulant s’attaquer au déficit, Obama aggravera les problèmes économiques et le chômage, tout comme l’aurait fait Hoover durant la Grande Dépression.
Encore une fois, Krugman devrait retourner dans ses livres d’histoires et lire ceci:
https://minarchiste.wordpress.com/2010/10/12/pourquoi-y-a-t-il-des-cycles-economiques-et-des-recessions-%e2%80%93-partie-4/
Hoover était en fait un interventionniste keynésiens. Son austérité est un pur mythe.
Parfois je me dis que je devrais me joindre à ceux qui veulent tout nationaliser et une fois que TOUT appartiendra au gouvernement et qu’on aura de la misère à trouver du lait qui n’est pas périmé, je pourrai dire : JE VOUS L’AVAIS DIT (mais maintenant on est dans marde….)
Force est de constater que l’argent n’est effectivement pas le problème actuellement: l’état fédéral peut emprunter à des taux très faibles et l’inflation est basse. Donc, pour quelle raison le budget devrait-il être équilibré? On peut effectivement discuté le niveau du budget fédéral, par contre la nécessité d’établir l’équilibre budgétaire ne me paraît pas évidente.
Peut-être parce qu’une dette élevée est un mauvais signal envoyé aux entreprises, et que le problème vient surtout des coûts fixes de réglementations aussi vastes qu’inutiles pour les petites entreprises. Même en récession, les petites entreprises semblent créer bien plus d’emplois que les grandes. Le problème n’est pas la quantité d’argent, mais là où ira cet argent. L’état peut injecter de l’argent, mais il n’ira pas là où l’argent « doit » être canalisé. Même dans une économie en récession, des industries disparaissent et surgissent du fait des destructions créatrices. Les pouvoirs publiques ne peuvent pas repérer les secteurs sur le déclin du fait de ces destructions créatrices. L’argent qui sera injecté dans des entreprises non rentables aurait pu dans d’autres circonstances être canalisé dans des entreprises plus rentables. Deux objectifs cumulés : faire tomber les réglementations et donc les coûts fixes, et laisser les salaires fluctuer proportionnellement à la quantité de monnaie. (et bien sûr, ne pas pénaliser l’épargne)
@Fred
Tu n’as donc pas lu les arguments avancés dans l’article?
Si le problème, ce sont les impôts et les réglemenations, il faut les baisser et arrêter de pleurer sur la dette publique. Baisser les impôts me paraît être une bonne façon de répartir des liquidités.
Vos arguments « montrent » (si on peut dire…) que le stimulus n’a pas été efficace. Par contre on ne voit pas bien en quoi il a été nuisible. Certes, il a maintenu des entreprises qui auraient peut être dues mourir. Mais vu le chômage, je ne vois pas en quoi les mettre en faillite immédiatement aurait aidé les autres entreprises.
Sinon, je trouve assez peu étonnant que les entrepreneurs aient besoin de leur épargne personnelle. C’est un problème d’aléa moral: les financiers font en sorte que les entrepreneurs ait quelque à perdre si jamais ils n’étaient pas remboursés (vous savez, un peu comme ses pourritures de banquiers qui exigent un apport personnel lors d’un prêt immobilier).
Par ailleurs, l’existence d’une dette publique peut être une bonne chose pour tous ceux qui n’ont pas la possibilité de s’endetter.
Enfin, par quel mécanisme l’augmentation de la dette publique a-t-elle contribué à la crise aux États-Unis?
PS: Je vous accorde le droit d’être méprisant, puisqu’après tout je suis chez vous. Par contre, je vous prie de conserver le vouvoiement. Au moins aurait-on l’impression que vous respectez ceux qui ne partagent pas vos idées.
Le stimulus sera nuisible à terme. Les articles indiqués dans l’article de Buzzeo montrent bien que les entreprises s’inquiètent beaucoup du déficit public. Encore une fois, empiler les dettes, c’est envoyer un mauvais signal. Comme vous dites, maintenir des entreprises qui auraient dû disparaître ne crée pas de profit, mais de la dette. Juste de la dette. Il n’y a pas d’investissement s’ils ne sont pas sûr de la stabilité politique soit en raison des réglementations, soit en prévision d’une éventuelle hausse d’impôt si les dettes sont trop élevées. Alors ils n’investissent pas.
Le stimulus ne sera pas nuisible à la condition que le gouvernement sait distinguer les entreprises rentables des entreprises non rentables. Ce n’est pas le cas. Ainsi, dans une économie stable, de telles subventions sont néfastes. Alors il n’y a aucune raison que ce soit efficace en récession. Le problème c’est l’allocation efficace des ressources; c’est incompatible avec l’état. D’autant qu’il existe d’autres façons de s’y prendre pour relancer l’économie (voir mon post précédent).
Pour le cas où vous auriez loupé cet article :
http://blogs.wsj.com/in-charge/2011/04/20/start-ups-small-firms-tap-savings/
Among all small firms surveyed – defined as businesses with fewer than 500 employees – 80% hadn’t even applied for a business loan in the past five years, Duke said. Of those that did, about 12% were turned down, while nearly every business whose loan was approved received all the credit they needed.
“Many small business owners were so convinced that their requests would be denied that they did not even apply for credit,” Duke said.
Dans un autre article, on peut y lire notamment que les petites entreprises embauchent plus de la moitié des salariés du privé, représentent 44% de la masse salariale privée totale, US. Elles ont généré 64% des nouveaux emplois nets au cours des 15 dernières années, créé plus de la moitié du PIB privé non agricole.
Malheureusement, les petites entreprises sont gênées par les réglementations.
« (vous savez, un peu comme ses pourritures de banquiers qui exigent un apport personnel lors d’un prêt immobilier). »
Vous voulez dire un cash down? Par exemple j’achète une maison de 200k, je met un cash down de 20k et la banque me prête 180k, vous vous plaignez du cash down obligatoire? Sérieusement?
« Sinon, je trouve assez peu étonnant que les entrepreneurs aient besoin de leur épargne personnelle. C’est un problème d’aléa moral: les financiers font en sorte que les entrepreneurs ait quelque à perdre si jamais ils n’étaient pas remboursés »
Mais si un entrepreneur n’investit pas son propre capital (ou celui qu’il a réussi à emprunter), d’où croyez-vous que celui-ci provient? Vous croyez que les entrepreneurs ne devraient pas avoir de risque personnel dans leur entreprise? Qui devrait prendre le risque (dans une société idéale) selon vous?
« Par ailleurs, l’existence d’une dette publique peut être une bonne chose pour tous ceux qui n’ont pas la possibilité de s’endetter. »
WTF?? Comprend pas
« Enfin, par quel mécanisme l’augmentation de la dette publique a-t-elle contribué à la crise aux États-Unis? »
Euh.. très facile. Inflation, incertitude (si votre secteur doit recevoir un financement public, vous allez cesser les investissements pour profiter de ce cadeau), incertitude (si le gouvernement subventionne votre compétiteur, vous auriez intérêt à rediriger vos activité vers quelque chose de moins compétitif). Les gens cessent d’investir et attendent de voir le gouvernement agir pour savoir quoi faire en conséquence (parce que ce sont des décisions imprévisible).
Non, je ne me plaindrais pas de devoir faire un apport de 10% lorsque j’achèterais une maison. J’observe juste que certains reprochent aux banques d’être prudentes puis leur reproche dans le même temps de ne pas l’être assez.
« Qui devrait prendre le risque (dans une société idéale) selon vous? »: le mieux serait que le dirigeant soit rémunéré à ce qu’il a permis de rapporter. Le problème, c’est qu’on ne peut pas séparer ce qui est de sa faute et ce qui n’est pas de la sienne, mais que souvent, lui le peux un peu mieux que son bailleur de fonds. D’où le financement par prêt et l’implication d’au moins une part du capital personnel.
« Par ailleurs, l’existence d’une dette publique peut être une bonne chose pour tous ceux qui n’ont pas la possibilité de s’endetter. »: si vous avez besoin de financer quelque qui peut vous rapporter 5%/an mais que vous n’avez pas accès aux marchés financiers et que l’état peut s’endetter à 4%/an, vous allez préférer que l’état s’endette plutôt qu’il vous prenne des impôts dans l’immédiat.
L’incertitude que vous décrivez n’a rien à voir avec le niveau de la dette publique, mais avec l’utilisation que le gouvernement fait des ressources qu’il collecte. Le problème est le même qu’avec un financement par l’impôt.
Ah oui, et pour l’inflation, où voyez-vous de l’inflation depuis 2007?
« certains reprochent aux banques d’être prudentes puis leur reproche dans le même temps de ne pas l’être assez. »
Qui ça ? Les autrichiens ? Vous pouvez citer des noms ?
« mais avec l’utilisation que le gouvernement fait des ressources qu’il collecte »
Ce qui rejoint ce que j’ai dit. Il est inefficace dans l’allocation des ressources, donc la dette gonflera à terme, ce qui est susceptible d’être suivie d’une hausse d’impôt. Donc si, ça a tout à voir avec le niveau de la dette publique. N’hésitez pas à relire l’article de Buzzeo.
@Meng Hu:
Par exemple, tous les autrichiens qui veulent imposer du 100% de réserves ou qui vociférent sur les bulles spéculatives.
Excllent article de Robert Murphy, qui lui aussi trouve que Krugman divague.
http://mises.org/daily/5458/Saving-Trade-and-the-Confidence-Fairy
Il note que Krugman serait contre l’investissement étranger aux USA parce que ça ferait apprécier le dollar US et nuirait aux exportateurs et donc à l’emploi…quelle stupidité! Il néglige complètement le fait que l’investissement étranger crée des emplois, sauf si c’est pour acheter des bons du trésor.
Murphy a raison de mentionner que la situation fiscale et monétaire précaire des USA est défavorable aux investissements étrangers potentiellement créateurs d’emplois.