Pour une raison quelconque, j’avais besoin d’un graphique à long terme de l’indice des prix à la consommation américain en variation annuelle. Ce faisant, mon logiciel de données met automatiquement les périodes de récessions américaines en ombragé. L’expression « une image vaut mille mot » s’applique très bien ici! On remarque tout de suite une chose évidente, tous les épisode d’accélération de l’inflation culminent dans une période ombragée. Dans le graphique ci-bas, j’ai encerclé en rouge ces périodes d’expansion inflationnistes. Autrement dit, tel que le prévoit la théorie autrichienne des cycles économiques, les boums inflationnistes finissent tous par aboutir tôt ou tard en récessions. Les récessions sont donc bel et bien le phénomène monétaire que décrivent les économistes de l’école autrichienne. La seule récession qui fait exception ici est celle survenue au début des années 1980s, celle-ci étant un contrecoup de celle de la fin des années 1970s, lorsque Paul Volker a complètement réorienté la politique monétaire. Elle fut donc un grand « nettoyage » de la Grande Inflation des années 1970s.
Dans le même ordre d’idées, je me suis récemment transformé en réalisateur pour produire un petit vidéo à la fois humoristique et informatif au sujet des politiques de Ben Bernanke. Je l’ai fait en réponse à une boutade envoyée par un de mes collègues au sujet de l’or. Voici les deux liens:
Je viens de voir la vidéo « I want inflation! »
Bon travail.
C’est précisément ce que les keynésiens, Krugman en tête, préconisent pour réduire le chômage : réduire les salaires par l’inflation. Au lieu de réformer les marchés du travail, ils réglementent l’activité financière pour contenir les bulles. Cela revient à asphyxier l’innovation financière. Quelque part, ça freine la croissance. Finalement on voit pas trop où ils veulent en venir.
Back to square one.
Je recommande d’être attentif à partir de 6:15. C’est exactement ce que je disais à propos du CPI il y a quelques jours déjà.
2:24 : « since they owned the federal reserve ? » Ai-je bien entendu ? Pour rappel, la Fed a le monopole ‘légal’ d’émission de la monnaie. Et j’ai bien dit ‘légal’.
En observant ce graphique on peut voir qu’avant 1940 les récessions semblent plus nombreuses et plus longues.
Qu’en pensez-vous?
Federal Surplus or Deficit.
http://mises.org/markets.asp#federal
Plus nombreuses, oui, mais nécessairement plus longues si on exclue la Grande Dépression.
1854-1919 (16 cycles)
durée moyenne : 22 mois
1945-2009 (11 cycles)
durée moyenne : 11 mois
http://www.nber.org/cycles/cyclesmain.html
@Jonathan
On ne peut pas prendre la période 1854-1919 et tirer des conclusions; il y a eu plusieurs différents types d’arrangements monétaires au cours de cette période.
De plus, les économistes confondent souvent déflation et récessions. Ce n’est pas parce que les prix baissent qu’il y a nécessairement une récession!
À la fin du 19e siècle, il y eut une longue période de déflation. Pourtant, cette période (1873 à 1896) fut marquée par un taux de croissance économique élevé et une grande prospérité économique dans les pays développés, durant laquelle la croissance fut soutenue. Cette déflation était due à une croissance limitée de la masse monétaire grâce à un système monétaire plus sain que celui que nous avons de nos jours (en l’occurrence l’étalon-or) et à des gains de productivité importants. La baisse des prix y fut accompagnée par une hausse continue du pouvoir d’achat.
Il y eu des crises au cours de cette période, mais elles étaient dues au système bancaire à réserves fractionnaires. L’avènement de la Federal Reserve en 1914 a permi aux banques de réduire la fréquence de ces crises.
@miniarchiste
J’ai du mal à imaginer comment le crédit fondé sur des réserves fractionnaires pourrait, en lui-même, provoquer une crise. Les réserves fractionnaires sont un outil de gestion de la monnaie. Une banque utilisant mal cet outil peut créer un dysfonctionnement. Mais cela ne remettrait pas nécessairement en question que cet outil des réserves factionnaires soit utile.
1873-1879 : 65 mois. De mémoire, 1873 n’était pas si terrible qu’on le dit. Ce n’était pas une dépression. Revenu réel et productivité n’ont pas énormément souffert. Au pire, ils ont stagné durant cette période. Puis après 1879 jusqu’en 1893, la productivité était très forte.
Elles étaient peut-être plus longues avant 1945, mais est-ce qu’elles étaient plus sévères ?
Au fait, juste comme ça…
http://www.cnbc.com/id/42551209
@miniarchiste
L’inflation est un processus de hausse général des prix. C’est une définition qui permet de débattre des causes de l’inflation. J’ai un raisonnement qui montre que la cause interne de l’inflation est uniquement l’augmentation de l’endettement de l’Etat.
En effet, un emprunteur privé contribue à la hausse des prix en achetant. Apres un certain délai, il rembourse. Ce qui signifie qu’il a produit des richesses qui contribuent à l’offre donc à la baisse des prix. La contribution de cet emprunteur à la baisse des prix est toujours supérieure à sa contribution à la hausse des prix lorsqu’il achetait.
Le solde de l’emprunt+remboursement d’un emprunteur est donc, en moyenne, une baisse des prix après un certain délai. Ainsi, cette hausse des prix est temporaire. Elle n’est pas durable. Ce n’est donc pas une inflation des prix. La masse des emprunts privés, c’est à dire la masse monétaire, n’est donc pas un facteur d’inflation.
L’Etat produit peu de marchandises vendues à une valeur supérieure au coût de production. La contribution à la hausse dépasse la contribution à la baisse des prix. La contribution nette de l’Etat-emprunteur est donc une hausse des prix. Or, l’Etat ne rembourse pas toute sa dette. Une partie de la dette correspond intégralement à une dépense suivie d’aucune production, d’aucune offre marchande.
Un prix provient de l’offre et de la demande. Seule, l’augmentation des dettes de l’Etat à une contribution nette à la hausse des prix. C’est donc l’augmentation des dettes de l’Etat qui serait la seule cause interne de l’inflation dans un pays.
Quelles objections voyez-vous à mon raisonnement schématique?
@GDM
« J’ai un raisonnement qui montre que la cause interne de l’inflation est uniquement l’augmentation de l’endettement de l’Etat. »
À long terme, oui c’est le cas.
Mais à court et moyen terme le crédit commercial crée des boums inflationnistes qui finissent par se résorber durant les récessions.
« Quelles objections voyez-vous à mon raisonnement schématique? »
Je suis d’accord avec le raisonnement, sauf pour l’horizon temporel tel qu’indiqué plus haut.
@gdm
« J’ai du mal à imaginer comment le crédit fondé sur des réserves fractionnaires pourrait, en lui-même, provoquer une crise. Les réserves fractionnaires sont un outil de gestion de la monnaie. »
Les réserves fractionnaires ne sont pas un « outil », mais bien une forme de fraude.
Ce stratagème permet l’expansion inflationniste du crédit, ce qui engendre des boums économiques insoutenables qui finissent invariablement en récessions.
@miniarchiste
Parlons uniquement des monnaies du 19e siècle. C’est plus facile. Chaque unité monétaire émise par la banque est une promesse de verser de l’or. C’est donc, par nature, un contrat commercial. Un tel contrat commercial n’est pas frauduleux puisqu’il est accepté par le bénéficiaire. La démonstration de l’absence de fraude peut s’arrêter là.
Je continue. Mises l’avait compris. Il acceptait le principe des réserves fractionnaires. Mais Mises jugeait que la discipline de l’étalon-or à 100% or était nécessaire pour un Etat. Car l’Etat est soumis à une grande pression dépensière. Rothbard, malgré son génie dans d’autres domaines, n’avait pas compris que les réserves fractionnaires ne sont pas frauduleuses.
Je vous donne un argument surabondant. Lors de la création monétaire, la banque échange de la monnaie contre la reconnaissance de dette de l’emprunteur. Cela signifie que, pour la banque, la reconnaissance de dette a plus de valeur que la monnaie émise.
La totalité des reconnaissances de dette forme un actif de la banque. Donc, la valeur des actifs de la banque est nécessairement supérieure à la valeur de la monnaie émise. Du moins en supposant faible le taux des créances douteuses.
Vous pourriez m’objecter qu’un reconnaissance de dette n’est pas suffisamment liquide. Sauf les obligations cotées en Bourses, une reconnaissance de dette est invendable, ou bien coûteuse à vendre. C’est, en effet, le difficile savoir-faire du banquier de transformer des créances illiquides en créances liquides.
Pour tuer encore l’accusation de supposée fraude a priori, imaginons une banque possédant dix fois plus de biens liquides que la monnaie émise. Sauf bombe atomique, cette banque peut vendre qq actifs pour acheter de l’or lorsqu’un utilisateur le lui demande. Une telle banque peut se permettre de ne pas avoir d’or et d’être certaine de pouvoir honorer sa promesse.
@miniachiste
Je suis déçu que vous n’ayez pas vu l’objection, la faiblesse de mon raisonnement. Sans le dire, j’escamote la question de l’élasticité offre/demande. En effet, je dis que dépenser 1000 euros contribue à la hausse des prix dans un secteur d’activité. Je dis encore que vendre pour 1000 euros dans un autre secteur contribue à la baisse des prix. Jusque là, c’est évident.
Et ensuite, j’ose dire, sans démonstration de micro-économie, que cette contribution à la hausse des prix serait égale à la contribution à la baisse des prix. Pour me rattraper maladroitement, j’ajoute « en moyenne ». Je suppose que c’est vrai. Mais je ne démontre rien.
Si le coef d’élasticité était égal à 1 dans tous les secteurs, mon raisonnement serait correct. Mais ce n’est pas le cas. Alors, est-ce qu’on peut dire qui pourrait conforter mon intuition sur une moyenne à 1?
@miniarchiste
Vous ne trouvez pas? Je reprend. Notre emprunteur dépense son emprunt dans une dépense. Le montant de son achat induit une contribution à la hausse des prix dans un secteur.
Après un certain délai de production, notre emprunteur produit et vend dans ce même secteur. Le coef d’élasticité offre/demande est resté le même. La contribution de cette vente à la baisse des prix de sa vente est donc strictement égale à la contribution à la hausse des prix de son achat passé.
Ceteri paribus, l’achat et la vente faits par notre emprunteur n’ont donc pas fait varier les prix. Du moins, un exposé plus rigoureux est possible, mais il lasserait le lecteur.
Mais que se passe-t-il si l’emprunteur dépense dans un secteur et vend dans un autre? Un agent économique achète dans un secteur pour vendre dans un autre. Et on est ramené au cas précédent dans lequel les prix n’ont pas variés. Là encore, un exposé plus rigoureux est possible.
Il s’ensuit que dans tous les cas, la vente par l’emprunteur fait baisser les prix du même montant que la hausse de son achat précédent.
Un prêt à un agent économique qui remboursera induit une hausse des prix temporaire et qui s’annulera ensuite. Mon résultat de micro-économie est renversant!
Les conséquences de ma découverte sont nombreuses. En particulier, le crédit peut être librement distribué aux agents économiques qui remboursent en produisant des marchandises.
Je formule une autre conséquence de cette loi sur l’invariance des prix par le crédit. Les emprunteurs qui ne produisent pas de marchandises induisent une hausse des prix durable.
Encore une conséquence: lorsque l’Etat s’endette durablement, cela signifie qu’il ne produit pas de marchandises. Donc, toute hausse de l’endettement de l’Etat induit une hausse durable des prix, induit de l’inflation.
Encore une conséquence: Toute inflation interne provient nécessairement d’une hausse de l’endettement de l’Etat.
Alors, une objection. Tel emprunteur ne produit pas de marchandises. Il vend du patrimoine pour rembourser son emprunt. Si ce patrimoine est inclus dans l’indice des prix, alors, nous sommes ramenés au cas précédent. ce patrimoine est considéré comme la vente d’une marchandise qui augmente l’offre, donc diminue les prix.
Cas où le patrimoine n’est pas un bien inclus dans le calcul de l’indice des prix: L’acheteur a obtenu l’argent de l’achat en produisant des marchandises dans un passé récent. La production passée de cet acheteur à induit une offre qui a induit une baisse des prix. Le montant de cette baisse des prix est égale à la hausse des prix induit par notre emprunteur.
Il en résulte que, dans ce cas aussi, notre emprunteur n’induit aucune hausse durable des prix.
On pourrait formaliser ma démonstration avec des nombres d’agents économiques. On pourrait faire des sommations savantes sur des sigma avec des indices de sommations.
Il en résulte que le crédit ne génère pas d’inflation des prix. Seulement une hausse temporaire. Sauf dans un cas: L’augmentation des dettes de l’Etat est le seul facteur d’inflation interne.
@gdm
J’ai très bien compris ce que vous décrivez.
Mais il faut que vous compreniez que lorsque vous dîtes ceci:
« Un prêt à un agent économique qui remboursera induit une hausse des prix temporaire et qui s’annulera ensuite. »
C’est en partie ce qui engendre les cycles économiques! D’abord le boum, puis la récession lorsque le crédit se rétracte.
Cette façon de voir les choses n’est pas vraiment révolutionnaire. Ce n’est qu’un volet de l’ABCT.
gdm, gdm…
Avoir des idées originales, c’est stimulant. Encore faut-il que ça ait du sens. Manifestement ici, ce n’est pas le cas.
Vous direz ce que vous voudrez, la monnaie ne crée pas d’hommes, ne crée pas plus de bras, ne crée pas plus de richesses ce faisant. Quoi que vous en pensez, la monnaie, ce n’est pas de la magie.
Méditez sagement sur ceci :
Carlo Cipolla analysant le système bancaire de Florence raconte que de 1341 à 1346 une crise de confiance généralisée a fait sauté toutes les banques florentines. Ensuite, survient ce qu’il appelle ‘mancamento della credenza’, ou ‘credit shortage’. D’après lui, la récession a pris fin grâce aux ravages de la peste. Ses effets ont permis restaurer la ‘quantité de monnaie par tête’ d’avant la crise en annulant la déflation.
@miniarchiste
Je développe une analyse micro-économique qui conduit, sous certaines conditions, à prouver que le crédit n’est pas une cause de l’inflation. Sauf le crédit à l’Etat lorsque la dette augmente.
Je ne connais peu la théorie autrichienne des cycles, ABCT. Mais, à ma modeste et faible connaissance de l’ABCT, je ne vois aucune allusion à mon idée dans l’ABCT. Et je n’y vois aucune démonstration de micro-économie qui analyserait le comportement d’un seul emprunteur.
Alors, j’aimerai parfaire mes connaissances sur ces points de l’ABCT.
@M.H.
Oui, cette idée d’analyser les conséquences de l’emprunt d’un seul emprunteur m’a amusée. A quel niveau voyez-vous une erreur dans mon exposé?
L’erreur ? elle est ici :
« la monnaie ne crée pas d’hommes, ne crée pas plus de bras, ne crée pas plus de richesses ce faisant. »
@M.H.
Je ne comprend pas votre réponse. Contesteriez-vous que le crédit contribue à créer des richesses? L’existence d’un taux d’intérêt montre que le crédit enrichit le prêteur et enrichit l’emprunteur.
Gdm, je crois que ce qu’il vous faut vraiment est un bon cours d’économie. Même keynésien, ça irait très bien. Après tout, je ne connais aucun économiste qui considère que l’inflation résulte du crédit de l’État mais pas celui du crédit commercial. C’est « votre » théorie. Et elle est fausse. Vous lisez des livres ?
Comprenez qu’il n’y a pas plus de ressources ‘disponibles’ sur terre. Il n’y a pas plus de bras ‘disponibles’ sur terre. La monnaie fait fluctuer le niveau des prix.
Sur une île perdue au milieu de l’océan, cinq rescapés (du Titanic) et trois cocotiers ‘disponibles’ pour construire un radeau. Il s’avère que ce n’est pas suffisant (pour cinq personnes, disons). On appelle cela une ‘impossibilité physique’. Votre monnaie ne permettra pas d’achever le radeau en produisant plus que ce qui est disponible, ici, les trois cocotiers. La magie n’est jamais qu’un coup de bluff. Quoi qu’en pense Criss Angel…
@M.H.
Vous dites : « Après tout, je ne connais aucun économiste qui considère que l’inflation résulte du crédit de l’État mais pas celui du crédit commercial. C’est » votre » théorie. Et elle est fausse. Vous lisez des livres ?
Comprenez qu’il n’y a pas plus de ressources ‘disponibles’ sur terre. Il n’y a pas plus de bras ‘disponibles’ sur terre. La monnaie fait fluctuer le niveau des prix.
Sur une île perdue au milieu de l’océan, cinq rescapés (du Titanic) et trois cocotiers ‘disponibles’ pour construire un radeau. Il s’avère que ce n’est pas suffisant (pour cinq personnes, disons). On appelle cela une ‘impossibilité physique’. Votre monnaie ne permettra pas d’achever le radeau en produisant plus que ce qui est disponible, ici, les trois cocotiers. La magie n’est jamais qu’un coup de bluff. Quoi qu’en pense Criss Angel… »
Ma théorie sur l’inflation interne dans un pays est critiquable à plus d’un titre. Mais pas pour la raison que vous invoquez. J’apprécie la franchise de votre réaction négative sur ma théorie, laquelle qui peut sembler paradoxale. J’ai la flemme d’exposer les diverses théorie de l’inflation pour montrer que je les connais. Mais je ne suis pas certain de les connaître toutes.
Je conteste la validité de votre argument sur les ressources disponibles sur Terre et qui limiteraient le crédit. Plusieurs réfutations sont possibles.
Ma première réfutation de votre argument est abstraite. Elle procède d’un raisonnement de philosophie économique. Elle consiste à dire qu’il n’existe pas de « ressources naturelles ». Il n’existe que des ressources économiques. Et il y a des « choses naturelles ». L’Homme crée des ressources économiques pour ses propres besoins. Il n’y a pas de limite à cette création humaine. Ces ressources sont substituables pour satisfaire les besoins humains. L’homme peut utiliser des choses naturelles pour créer de nouvelles ressources. L’homme peut aussi utiliser son imagination pour créer de nouvelles ressources économiques. Ce sont les services rendus par une ressource qui intéresse les besoins d’un homme. Et non pas la chose en elle-même. C’est une thèse exposée par l’économiste François Guillaumat. L’évidence de cette démonstration philosophique s’est imposée à mon esprit. Je partage entièrement cette thèse qui peut sembler paradoxale.
Ma deuxième réfutation apparaît différente de la première réfutation. Cependant elle est un cas particulier de la première réfutation. Mettons-nous dans le cas d’une monnaie du 19e siècle puisque les conditions de votre raisonnement le permettent. Au 19e siècle, une unité monétaire, un billet de banque, était une promesse de la banque de verser de l’or. Chaque billet de banque est alors une créance à court terme sur la banque. Une telle définition de la nature juridique de la monnaie simplifiera l’exposé de ma réfutation.
Dans le processus de prêt bancaire, la banque créé de la monnaie, donc des créances à court terme sur la banque. Et l’emprunteur crée une reconnaissance de dette. Cette reconnaissance de dette a de la valeur. La monnaie créé a, elle aussi, de la valeur. Après l’instant du prêt deux nouvelles choses ont été créés et qui ont de la valeur. Les billets créés sont des créances à très court terme. Et la reconnaissance de dette de l’emprunteur est une créance à long terme. Le prêt bancaire est ainsi un échange de créances.
Une créance à une valeur immédiate, même si elle promet des choses futures. Le prêt bancaire a ainsi créé de nouvelles richesses qui promettent des richesses qui seront disponibles dans le futur.
Mon troisième argument répond à votre exemple du radeau. Là encore, ma réfutation s’inspire directement de l’inexistence des ressources naturelles. Votre prétendez qu’il existerait une « impossibilité physique » à construire le radeau pour cinq personnes. Cette formulation pose mal la question du besoin des rescapés. Le véritable besoin des rescapés est de trouver un moyen de s’échapper de l’île déserte. D’autre formules sont imaginables pour s’échapper. Ces formules sont substituables à la construction d’un radeau pour cinq personnes pour répondre au besoin des rescapés.
Sous cet angle, l’imagination humaine va trouver d’autres réactions qui se substitueront à l’idée initiale impossible de s’échapper avec un radeau en bois de cocotier tous les cinq à la fois.
-créer un radeau pour un seul navigateur qui ira chercher de l’aide
-prier Dieu pour mourir en paix et dans l’espoir
-entretenir un feu pour informer un éventuel bateau de leur présence
-rechercher d’autres matériaux pour construire un radeau.
-attendre la passage d’un bateau en se relayant pour le guetter.
-construire des abris de fortune pour prolonger sa survie
-recueillir l’eau de la rosée matinale pour ne pas mourir de soif
-trouver de la nourriture dans la mer: pêche, mollusques.
gdm, je suis sérieux.
Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans » il n’y a pas plus de ressources ‘disponibles’ » ? Je vous ai demandé si vous lisiez des livres (et de citer quelqu’un d’autre que Guillaumat, qui est loin d’être une référence). C’est parce que j’ai l’impression que vous ne savez manifestement pas ce qu’est la croissance. En quoi la monnaie augmente la productivité par tête ? La monnaie ne mobilise pas plus de ressources (humaines) que ce qui est déjà mobilisées.
« D’autre formules sont imaginables pour s’échapper. »
Avec du sable ? Vu la tournure que prend la discussion, je ne suis pas sûr qu’il sert de continuer à parler dans le vide. Faites l’effort d’être sérieux. On parle ici de construire un radeau. Pas de bois ? Pas de radeau. Durant la période de construction du radeau, accroitre la masse monétaire va simplement accroitre la ‘quantité de monnaie par tête’. Certainement pas ‘la quantité de production par tête’. Durant ce processus, pas davantage de ressources seront mobilisées et pas davantage d’investissements seront créés pour construire ce radeau impossible. La monnaie ne fait pousser ni bras ni cocotier.
@GDM
« Contesteriez-vous que le crédit contribue à créer des richesses? L’existence d’un taux d’intérêt montre que le crédit enrichit le prêteur et enrichit l’emprunteur. »
Oui, le vrai crédit basé sur l’épargne réelle.
Le crédit inflationniste, basé sur de la monnaie créée ex nihilo, détruit de la richesse.
Tapez ABCT dans le moteur de recherche du blogue.
Il y a plusieurs articles, pas trop longs.
Non, minarchiste, ce n’est pas ce que gdm a voulu dire. L’ABCT n’a rien à voir avec le sujet qu’il aborde. Je connais très bien la position de gdm pour l’avoir suivi dans divers coins de discussion. Malgré que tous ses détracteurs ont marqué de bons points, il persiste toujours dans son erreur, aujourd’hui encore. Et je ne pense pas non plus pouvoir lui faire entendre raison. Mais bon.
En bref, il dit que l’Etat est un mauvais allocateur de ressources, donc qu’il ne crée pas ‘assez’ de richesses. Ce faisant, tout crédit de l’Etat augmente l’inflation, au sens « quantité de monnaie par tête » parce qu’il ne peut pas rembourser les dettes. L’inflation, selon gdm, c’est le « crédit non remboursé de l’Etat ». A part que ça ne veut strictement rien dire, des intérêts non remboursés impliquent simplement (ni plus et ni moins) un déficit de l’État. Il remboursera en augmentant les taxes et les impôts. Ou il fera faillite.
A contrario, le privé crée des richesses. Ainsi, tout crédit commercial correspond à une création équivalente des richesses. Comme je l’ai déjà dit, il y a le problème des ressources limitées. La monnaie ne fait pousser ni bras ni matières premières.
Ce n’est pas le « crédit non remboursé » (qui je le répète ne veut strictement rien dire) qui fait fluctuer les prix, mais le crédit. Juste le crédit.
@M.H.
Le crédit induit une augmentation de la demande, donc des prix. Lorsqu’un emprunteur produit une offre, celle-ci conduit à une baisse des prix.
Un emprunt qui n’est pas suivi d’une production de marchandise induit une hausse des prix durable. Jusqu’ici, je suppose que nous sommes d’accord.
Je ne parle pas d’intérêts non remboursés. Ce n’est pas mon propos.
Je recommande, et pas seulement à gdm, cet article de Vincent Bénard.
http://www.objectifliberte.fr/2010/05/dette-publique-piege-mortel.html
gdm, je répète. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans « il n’y a pas plus de ressources disponibles » ? Et qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans « La monnaie ne fait pousser ni bras ni matières premières. » ?
« Un emprunt qui n’est pas suivi d’une production de marchandise induit une hausse des prix durable. Jusqu’ici, je suppose que nous sommes d’accord. »
Non. Et ça ne veut rien dire. Un emprunt est toujours suivi d’une production en mobilisant les ressources disponibles. L’emprunt est ou n’est pas ‘rentable’. Si l’investissement de l’État n’est pas rentable, c’est le déficit. C’est tout.
@M.H.
Je ne suis pas d’accord sur le fait qu’il ne puisse pas exister, dans une zone économique, de « ressources disponibles » pour la production. Il existe toujours des ressources disponibles pour produire pour satisfaire un besoin. Si on ne peut pas produire telle marchandise, alors, on produira telle autre marchandise qui pourra s’y substituer. Le coef de substitution sera plus ou moins bon.
En effet, il existe plein de choses qui appartiennent aux gens. Ces choses ne sont pas des marchandises puisqu’elles ne sont pas en vente. Ces choses ne sont pas non plus des « ressources » puisque peu utiles ou destinées à un autre usage.
Par la magie de l’imagination humaine, ces choses peu utiles deviennent soudain des marchandises ou des ressources. Le pétrole, boue gluante qui stérilisait les champs, devient une ressource énergétique utile à la production. Un minerai est un caillou sans valeur jusqu’au jour un géologue découvre une mine exploitable. Un désert est sans valeur, jusqu’au jour où le travail de l’homme découvre qu’il recèle du pétrole.
Je ne suis pas d’accord non plus avec votre phrase « la monnaie ne fait pousser ni bras ni matières premières ». Votre phrase me semble être une critique d’un crédit qui serait accordé alors que la monnaie « n’existerait pas ». En d’autre terme, votre phrase me semble être une critique d’un crédit qui ne serait pas fondé sur l’épargne. Je fais partie de ceux qui pensent que l’épargne n’est pas une condition nécessaire au crédit.
Un prêt bancaire de monnaie contemporaine est une double création de valeurs. D’une part, la banque crée des créances à court terme qui sont des promesses de livrer des choses ayant une certaine valeur. La banque doit trouver sur Terre des biens liquides qui garantiront le prêt. Des biens immobiliers peuvent servir de garantie. Des titres financiers peuvent servir de garantie. Il est incohérent d’imaginer que la possession d’or serait la seule garantie de valeur pour émettre de la monnaie à étalon-or.
D’autre part, l’emprunteur crée une reconnaissance de dette qui l’obligera à utiliser son temps libre pour produire des marchandises. Son temps libre n’avait, a priori, aucune valeur pour autrui. Grâce à cette reconnaissance de dette, la valeur de son temps libre devient une marchandise qui lui permet d’acheter autre chose. En d’autres termes, la reconnaissance de dette est une marchandise qui est une force de travail qui s’emploiera à produire. Pour reprendre votre expression imagée, la reconnaissance de dette « fait pousser des bras et de ressources ». Cette reconnaissance de la dette de l’emprunteur a une valeur immédiate, alors qu’elle promet des richesses futures.
Je disais « Un emprunt qui n’est pas suivi d’une production de marchandise induit une hausse des prix durable ». Vous me dites que cette phrase n’aurait aucun sens puisque « Un emprunt est toujours suivi d’une production en mobilisant les ressources disponibles ». Votre remarque est valide car ma phrase omettait une précision essentielle. Je rectifie donc ma phrase « Un emprunt qui n’est pas suivi d’une production de marchandise par l’emprunteur induit une hausse des prix durable ». Bien entendu, dans ce raisonnement schématique, je confond légitimement la hausse des prix et la tendance à une hausse des prix, et une contribution à une hausse des prix.
gdm,
Je crois que vous n’avez absolument aucune idée de ce dont je parle. On va essayer d’être plus clair. Le gouvernement emprunte. Son investissement n’est pas rentable du fait que la demande est ‘insuffisante’. Alors quoi ? Alors les prix baissent. Éventuellement, ils montent ailleurs.
@M.H.
J’ai eu le tort de mélanger deux débats distincts. Un premier débat consiste dans une analyse du cycle de l’emprunt d’un seul emprunteur. C’est le débat qui me semble le plus important.
Un tout autre débat est lié à l’endettement de l’Etat. Dans un premier temps, il est inutile de parler de l »endettement de l’Etat. Je vous propose donc d’abandonner temporairement la partie du débat qui concerne l’endettement de l’Etat.
La question de l’investissement de l’Etat et de sa rentabilité est encore un autre problème. Pour déterminer la rentabilité d’un investissement, il est nécessaire de mesurer la coût de l’investissement et la valeur du service rendu. Or ces deux informations sont indisponibles pour un investissement étatique.