J’ai reçu un courriel d’un certain Monsieur Y, qui se dit progressiste et Français. Je déteste l’étiquette progressiste: comme si la gauche avait le monopole du progrès et que toutes les autres idéologies visaient le statut quo ou la régression! La dénomination « socialiste de gauche » serait pour moi plus appropriée.
Ceci étant dit, Monsieur Y m’a proposé de répondre à quelques questions, qui ne reflètent pas nécessairement ses vraies opinions, mais qui suscitent en lui une certaine curiosité. Comme ce sont des questions intéressantes, j’ai décidé d’accepter son offre et de transformer le tout en un billet qui, je l’espère, pourrait devenir une chronique régulière.
Voici les questions de Monsieur Y.
1) Vous expliquez avec facilité l’équilibre du salaire. Cela se tient, je suis d’accord avec vous. Mais ne pensez-vous pas qu’à terme, dans un vrai monde libérale, celui-ci tendrait à être le plus bas possible et donc amène les individus à un niveau très bas de subsistance, voir leur mort ? En effet, la recherche du profit pousse les entreprises à vendre de nombreux produits/services, chers, en distribuant les plus bas salaires possibles.
Si vous êtes un entrepreneur recherchant le profit, il est évident que vous tenterez d’offrir les plus bas salaires possibles de façon à améliorer la compétitivité de votre entreprise, ce qui vous permettra de vendre vos produits moins cher. Ceci étant dit, si vos salaires sont trop bas, vos employés (surtout les meilleurs) se trouveront un emploi ailleurs et vous vous retrouverez avec un problème de main d’oeuvre. Il y a donc une limite à votre capacité de baisser les salaires que vous offrez. La hausse de votre compétitivité vous permettra de baisser vos prix et de gagner des parts de marché; donc d’augmenter votre production et vos profits. Cette augmentation de production nécessitera des embauches, qui mettront de la pression à la hausse sur les salaires de l’industrie. D’autre part, comme les prix de vos produits sont à la baisse, les gens ont davantage de revenu disponible pour consommer des biens/services de d’autres industries, ce qui créera des emplois dans ces industries et mettra de la pression à la hausse sur les salaires en général. Il y a donc un certain équilibre entre la force des travailleurs et celle des employeurs. Je crois que vous faîtes erreur en associant la maximisation du profit et la hausse des prix. Dans une industrie concurrentielle oeuvrant dans une économie libre, une hausse de prix injustifiée aura comme impact la perte de parts de marchés et une baisse des profits.
2) Peut-on dire que l’humain est, par nature, un minimum altruiste et par conséquent il est de son devoir d’assurer au minimum la vie de ses congénères ? Cela se traduirait par un revenu de base universel et inconditionnel offert à tous permettant à chacun s’assurer au minimum sa subsistance (nourriture, habit, logis). Ce revenu serait payé via l’impôt de la collectivité sur l’individu, en l’occurence l’État, tirer du profit à la fois du travail et du capital (ce n’est qu’un exemple). Grâce à ce revenu, le travail alimentaire disparaitrait et l’humain aurait enfin la position de négocier au mieux son salaire.
Si l’humain est si altruiste, pourquoi ne serait-il pas enclin à faire des dons de charité volontaires visant à aider les plus démunis? En quoi est-ce moral de le forcer à le faire à la pointe d’un fusil? Pourquoi est-ce qu’un humain devrait avoir un « devoir » envers qui que ce soit? Et surtout, pourquoi est-ce que cet « altruisme » doit absolument être administré par le gouvernement? Ceci étant dit, si l’impôt ne servait qu’à cela (i.e. soutenir un certain filet de sécurité), ce serait déjà un moindre mal! Malheureusement, une très faible portion de nos impôts sert à aider les pauvres.
3) Imaginez : Du jour au lendemain j’invente un androïde possédant une excellente IA consommant peu de matières premières, pouvant effectuer n’importe quel travail manuel qu’un humain peut effectuer tel que sa propre fabrication/maintenance. Celui-ci serait tellement bon marché qu’il coûterait bien moins cher que « l’entretien » d’un humain. Dans le soucis d’une économie optimisée, toutes les entreprises se jetteraient sur mes produits, mettant au chômage une quantité énorme de personnes. Ne subsisterais donc que les actionnaires me prêtant
Vous avez beaucoup d’imagination! L’impact d’une telle découverte créerait une quantité absolument gigantesque de richesse. Ceci étant dit, même avec beaucoup d’ouverture d’esprit, il y a plusieurs impossibilités dans ce que vous dîtes. C’est comme si vous me demandiez quel serait l’impact sur l’industrie aérienne si les humains avaient le pouvoir de voler comme Superman! À quoi bon se livrer à cet exercice puisque l’on sait qu’il n’est pas possible de voler comme Superman.
Tout d’abord, vous mentionnez que cette innovation surviendrait « du jour au lendemain ». Or, il faudrait des décennies, voire des siècles, de perfectionnement pour que ces machines soient capable de confectionner une paire de chaussure ou d’effectuer une chirurgie cardiaque, ou même faire une coupe de cheveux. L’économie est un processus évolutif qui s’adapte aux changements au fur et à mesure qu’ils se produisent. Le développement technologique a éliminé plusieurs métiers et professions au cours de l’histoire et en a créé d’autres. À travers les époques, le niveau de vie s’est constamment amélioré, c’est ce qui compte. En somme, il est saugrenu de poser comme hypothèse que le plus grand développement technologique de l’histoire de l’humanité puisse se produire « du jour au lendemain ».
Par ailleurs, ces androïdes nécessiteraient un investissement massifs en R&D pour développer la robotique, les logiciels et les composantes nécessaires à son fonctionnement. Cet investissement devrait être récupéré et rentabilisé, ce qui serait reflété dans le prix de vente des androïdes: il est donc impossible qu’une telle invention soit bon marché, du moins au cours des premières années de commercialisation. Le travail humain demeurerait donc compétitif dans une certaine mesure jusqu’à ce que cet investissement s’amortisse et jusqu’à ce que la concurrence fasse chuter les prix des androïdes. On parle ici de plusieurs décennies, ce qui laisse beaucoup de temps pour l’adaptation.
D’ailleurs, la production des premiers androïdes nécessiterait aussi un investissement massif (il faudrait commencer par produire des androïdes nous-mêmes avant que ces androïdes puissent se « reproduire » eux-mêmes). Comment pouvez-vous concevoir l’existence d’une telle machine tout en croyant qu’elle nécessitera peu de matières premières? Il lui faudra une batterie (donc des métaux rares), une armature en métail solide (titanium?), un revêtement synthétique (silicone?) et toute une quincaillerie (ordinateur, caméras, micros, etc). Ceci étant dit, une toute nouvelle industrie créatrice d’emplois appraîtrait: la conception et le développement d’androïdes.
Les emplois non-manuels ne seraient pas beaucoup affectés. Tout ce qui nécessite du jugement (un gestionnaire, un planificateur financier, etc) , du goût (un cuisinier, un décorateur, etc) ou de l’entre-gens (vente, service à la clientèle) ne serait pas affecté. Je pense que la plupart des gens préfèreraient se faire coiffer ou subir une chirurgie par un humain plutôt que par un robot. Beaucoup de capital et d’emplois seraient canalisés vers la R&D, ce qui stimulerait l’innovation et la création de nouveaux produits. Les prix de tous les biens manufacturés par les androïdes chuteraient drastiquement, ce qui améliorerait le niveau de vie de tous. Comme ces biens accapareraient une proportion beaucoup plus faible du revenu disponible, les gens pourraient consommer davantage de biens et services non-produits par les androïdes, ce qui créeraient beaucoup d’emplois dans ces industries. Nous assisterions donc à une migration des emplois manufacturiers vers les industries de services non-androïdes. Les salaires de ces travailleurs seraient très bas, mais leur permettrait de bien subsister vu la baisse du coût de la vie. Nous assisterions aussi à une augmentation du niveau de compétence de la main d’oeuvre, alors que la population tenterait de capturer une certaine prime salariale, laquelle augmenterait probablement suite à l’introduction des androïdes. La transition serait facilitée par une économique libre et dynamique, un marché du travail flexible et un système d’éducation performant.
Quant au capital, si je me fie à vos hypothèses quant au faible coût des androïdes, il faudrait bien peu de capital pour s’en faire une armée. Donc aucun capitaliste ne pourrait en abuser.
1) Baisser les salaires ne serviraient pas les desseins des entrepreneurs à long terme puisqu’ils se retrouvent avec des surplus de stocks du fait de l’incapacité à acheter. A terme, ils sont forcés de baisser les prix. L’important est plutôt de savoir quels métiers sont mal payés, car il signifie que d’autres métiers sont bien rémunérés. L’une des explications peut provenir du fait que certains métiers voient affluer trop de main d’œuvres, plus que ce qui est réellement demandé, d’où la baisse des salaires. Une autre explication est le coût du logement (bulle) qui amoindrit la mobilité géographique. Puisque la mobilité est réduite, le choix du salarié de s’établir où il veut est affecté négativement, traduisant une baisse de salaire (perte de pouvoir de négociation vis à vis de son employeur qui lui peut s’établir où il veut).
3) En supposant que les machines fassent le travail à la place de l’homme, en supposant que celui-ci soit au chômage, c’est au contraire une bonne chose. Ça veut dire que nous n’avons plus besoin de travailler pour subvenir à nos besoins. Ça veut dire aussi qu’on passe plus de temps en famille, entre amis. Mais même cette hypothèse extrême n’est pas recevable. Il y a toujours des métiers qui demandent de la main d’œuvres.
Si un salon de coiffure dirigé par des robots facture moins cher qu’une salon de coiffure dirigée par des femmes, mon petit doigt me dit que beaucoup opteront quand même pour le deuxième choix (les clients restent rarement sans voix durant une coupe : ils papotent avec les coiffeuses). On peut appliquer ce raisonnement pour d’autres métiers, comme la restauration, les guides touristiques, les spectacles, l’éducation.
Comme le dit minarchiste, les emplois seront canalisés vers la R&D. Ça veut dire tout simplement qu’il faudra former plus de main d’œuvres qualifiées. Pas de chômage là encore.
En fait, le travail ne se partage pas.
Très bonne idée de chronique. Comme le disait Bastiat en introduction de ses sophismes économiques « Je ne suis pas là pour convaincre ceux qui n’y croiront jamais, mais plutôt pour aider ceux qui doutent à penser ».
Excellentes réponses, particulièrement à la question 3.
Exactement Libre-Appreneur :
J’ai actuellement des opinions, des idées mais je me donne le droit d’en changer contre de meilleurs. Il convient donc que je dois souvent les remettre en question qui me permet ainsi soit de les confirmer, soit de les améliorer ou de les échanger contre de meilleurs.
La réponse de M.H m’amène à une réflexion qui pourrait être le fruit d’un prochain questionnement :
Sur le fait qu’une entreprise, au lieu de donner un salaire en échange de travail, pourrait proposer logement, nourriture, éducation, assurance …
@ Monsieur Y
Pour l’éducation, certaines firmes engagent des étudiants paient les études de leur stagiaires en échange d’un certain engagement dans le temps. Ma copine vient d’ailleurs de signé un de ces engagements.
Pour les assurances, la situation est assez commune. Je ne sais pas pour l’Europe, mais ici (Québec), beaucoup d’entreprises contribuent à l’assurance de leurs employés.
C’est déjà le cas pour les personnes occupant des places importantes dans certaines sociétés. Toutefois, il faut être extrêmement mobile, car vous devenez extrêmement dépendant de l’entreprise qui vous paie lorsque votre pain, votre beurre et votre toit est fourni par celle-ci.
L’idée d’un revenu de base de Monsieur Y est très intéressante.
Examinons le point de vue de quelqu’un qui croit à la méritocratie:
si je considère que l’emploi que j’occupe me revient de droit, que je le mérite et que ceux qui n’ont pas remporté la compétition pour l’avoir n’ont qu’à se trouver autre chose, il est impensable que l’État procure un revenu de base à tous. Chacun récolte le fruit de ses efforts et n’a pas à payer pour le voisin qui est moins fortuné. Les inégalités sociales sont justifiées
Examinons le point de vue de quelqu’un qui croit que la méritocratie a des failles:
si je considère que l’emploi que mon voisin a eu (genre poste au gouvernement, promotion) aurait pu me revenir tout aussi bien; si je considère que la malchance ou le manque de « contacts » (passes-droits, amis en hauts-lieux, oncle directeur des ressources humaines) font qu’un autre a le poste convoité et non moi, malgré mes compétences égales, je peut être frustré de ne pas avoir le dit poste. Dans une économie du savoir, la compétence est plus difficile à établir que dans une économie basée sur la fabrication manuelle car ce que l’employé produit peut être dénombré. Lorsque la méritocratie a des failles, il serait juste que tous aient un revenu de base. Lorsque le système entretient des inégalités, il serait juste que tous aient un revenu minimum pour se loger et se nourrir.
Croyez-vous que chacun a ce qu’il mérite?
Stephane Levasseur
Québec
@ Stéphane Levasseur
Voici un exemple statistique pour répondre à votre question.
Je lance un sou parfaitement balancé en l’air 500 fois et il tombe sur pile les 500 fois. À chaque lancer, la chance que mon sou tombe sur pile est de 50%, mais il a seulement 8.88E-16 chances de tomber 500 fois sur pile de suite. On peut donc dire qu’il est pratiquement impossible que cette situation se présente.
Si on exclue les déficients mentaux, quelle est la chance qu’une personne soit victime de malchance ou de manque de contact dans 500 poursuites d’opportunités différentes? D’accord, les gens et les opportunités ne sont pas balancées parfaitement comme mon sou, mais, est-ce une raison pour échouer 500, 1000 ou 10000 fois de suite? Je veux dire, si la chance fait qu’elle échoue 500 fois de suite, la chance ne devrait-elle pas équilibrer le tout sur le long terme? Si la personne n’a pas encore réussi, il s’agit tout simplement qu’il n’a pas encore assez essayé. Comme dirait Napoleon Hill, le succès ne s’explique pas et l’échec ne s’excuse pas.
L’endurance est une qualité et les personnes qui ne l’ont pas ont tous la possibilité de la développer.
@Libre-Appreneur
Votre analogie statistique est valide lorsque le nombre d’opportunités est élevé et de qualité similaire. Mais plus la scolarité est poussée, moins il y a d’opportunités d’emploi exigeant ces qualifications.
Exemple:
Quelqu’un avec un secondaire 5 peut occuper de nombreux emplois, tous avec des conditions similaires. Après 50 entrevues, celui qui mérite le plus a la job à 12,50$ l’heure, l’autre est au salaire minimum. La méritocratie marche.
Mais quelqu’un avec un diplôme d’études universitaire a de très grandes chances d’occuper un poste pour lequel il est sur-qualifié (du genre technicien) car il n’y a pas assez de postes nécessitant des qualifications universitaires pour tous ceux qui y décrochent un diplôme. Et il ne peut pas attendre 500 opportunités de suite que la chance lui sourie enfin, la vie est une course contre les factures à payer…
Alors, celui qui a eu la chance d’avoir « la » job au gouvernement en sortant de ses études, la méritait-il vraiment plus que tous ceux qui devront accepter des boulots moindre et précaires pendant de longues années? Le phénomène n’est pas très présent auprès des Baby-Boomers car il y avait de la job pour tout le monde dans ces années. Mais demandez aux jeunes des générations X et Y, et le phénomène est frappant. La méritocratie est moins efficace qu’avant.
-Un X qui a eu de la chance et qui le reconnaît tristement en regardant ses pairs et les plus jeunes.
@ Stéphane Levasseur
Je crois pas que vous ayez compris ce que je veux dire.
Si une personne décide de faire un doctorat sur l’Égypte sous le règne de Sésostrix II et qu’il ne trouve pas de déboucher direct, je ne le plaindrai pas. Il n’en tenait qu’à lui de bien évaluer le potentiel de son éducation. Toutefois, rien ne l’empêche de transformer cet « échec » en victoire. Pourquoi ne pas se positionner comme expert en égyptologie pour le cinéma et le théatre? Pourquoi ne pas faire un documentaire inusité sur l’Égypte? Pourquoi ne pas tenter de trouver des ressemblance entre le règne de Sesostris II et les autres grands monarques de l’histoire?
Vous voyez, les opportunités ne manque pas pour notre jeune diplômé.
Il n’en tient qu’à une personne de créer son succès dans une société capitaliste. Bien sûr que certaines personnes ont plus de chance au départ que d’autres, mais il ne suffit que de regarder la liste des milliardaires de ce monde pour savoir qu’il faut beaucoup d’audace et pas juste de la chance pour devenir riche.
Je vous invite à lire ce billet sur mon blog: http://www.libre-appreneur.com/autres/apprenariat-avant-de-commencer/
Regardez ces statistiques:
* 25% des personnes les plus intelligentes d’Inde (quotient intellectuel) sont plus nombreuses que l’ensemble des Canadiens et des Américains réunis. Il y a donc plus d’enfants surdoués en Inde qu’il y a d’enfants au Canada et aux États-Unis.
* En 2010, les 10 emplois les plus en demande en Amérique n’existaient pas en 2004. En clair, les écoles et les universités préparent les étudiants pour des emplois qui n’existent pas encore.
* Actuellement, un employé sur quatre (25%) en Amérique travaille pour la même entreprise depuis moins d’un an et un sur deux (50%) depuis moins de cinq ans. Cela veut dire que seulement un employé sur quatre (25%) travaille pour le même employeur depuis plus de cinq ans.
* Il est estimé que la quantité d’informations techniques disponibles double aux deux ans. En somme, la moitié de ce qu’un étudiant universitaire apprend au cours d’un baccalauréat de trois ans est donc dépassé lorsqu’il obtient son diplôme.
Nous avons plus de chances que jamais pour percer, mais la compétition est également plus féroce que jamais. Blâmer la société n’a jamais aider personne à s’élever (sauf peut-être certains idoles gauchistes :P).
@Libre-Appreneur
« En 2010, les 10 emplois les plus en demande en Amérique n’existaient pas en 2004. »
Disposez-vous de la liste? Pourriez la partager avec nous?
Merci
Je n’ai malheureusement pas cette liste. Les statistiques proviennent du vidéo « Did You Know 2.0 ». L’équipe derrière ce vidéo est connu pour conserver une liste exhaustive de leurs sources et m’en ont envoyé une dans le passé, mais je ne crois qu’elle contenait les emplois en question.
Toutefois, voici ce que j’ai trouvé sur le site de CNN (http://money.cnn.com/magazines/moneymag/bestjobs/2010/):
1. Software Architect
2. Physician Assistant
3. Management Consultant
4. Physical Therapist
5. Environmental Engineer
6. Civil Engineer
7. Database Administrator
8. Sales Director
9. Certified Public Accountant
10. Biomedical Engineer
Ce que je suis en train de me dire, c’est qu’ils n’ont pas actualisé les statistiques lorsqu’ils ont rendu le vidéo à jour pour 2010. Toutefois, il se pourraient qu’ils se soient basé sur des projections officielles avant 2010 et qu’elles ne se soient pas concrétisées. Je lance une enquête!
Je comprend mal le point de vue de Stéphane Levasseur. Il parle d’emploi attribué injustement en donnant pour exemple des postes de fonctionnaires et dit donc qu’il serait préférable d’avoir un revenu minimum garanti.. par l’état… donc avoir plus de fonctionnaire.
De toute manière, faites un calcul simple de ce que ça coûterait d’offrir un revenu minimum qui en donne assez pour vivre (disons 15 000) et estimez le niveau de taxation que vous avez besoin pour y arriver. Je ne parle même pas encore des incitatifs à ne pas travailler que ça cause!!!
Pour revenir au sujet de l’université et de la formation, l’université c’est extrêmement over-rated. Le prestige du diplôme n’a presque aucune valeur, un métier technique de plus faible scolarisation fera de vous un spécialiste beaucoup plus en demande qu’un universitaire sur-scolarisé. L’université n’est pas fait pour tout le monde et surtout pas pour tous les emplois.
On me demande souvent pourquoi je n’ai pas continué ma formation à l’université (infographie en préimpression)… c’est simple, d’après ce que je vois, même ma formation technique était trop longue pour rien. Si vous voulez prendre un jeune de 18 ans et le former pour devenir technicien, donnez-lui deux ans de cours du soir pour apprendre les logiciels et faites le travailler avec moi pendant ces deux années. Je vous garanti qu’il sera 100 fois meilleur qu’un finissant de 3 ans de cegep.
@Kevin
Un revenu de base coute cher, oui, mais il signifie la fin de l’aide sociale comprenant le RSA, les APL, le système de répartition des retraites … ainsi que tous les fonctionnaires payés à gérer, administrer et surveiller tout ceci. Certaines personnes travailleront peut être moins pour s’occuper de leurs enfants ou leurs parents là où d’autre profiteront de la fin d’une durée légale de travail pour augmenter leur pouvoir d’achat.
De plus, les salaires seraient grandement vu à la baisse et aurait une part moins importante dans les couts d’une entreprise (Exemple : Avant, l’entreprise paye ses employés 2000 €. Après, chacun de ces employés touchent 1000 € de revenu de base et l’entreprise ne les payent plus que 1000 €).
Ce revenu met fin au travail alimentaire, il libère l’homme du travail l’aliénant et le place dans une situation où il peut réellement quantifier le temps qu’il est prêt à dépenser pour une entreprise en échange d’un surplus de richesses créés par l’ensemble de celles-ci (et non pas simplement tendre son salaire à la baisse pour pouvoir juste manger).
Enfin, il est vrai qu’un bon nombre de personnes quitteront leur travail, mais pour quoi ? Pour un autre qui leur plait plus ce qui peut se traduire par un gain de productivité, ou bien pour créer de la valeur non marchande : s’occuper des autres, de soit, se cultiver, faire de l’art, philosopher … De la richesse aussi mais non quantifiée aujourd’hui.
Reste la question du financement. Je vois deux options : Sur la création de richesses par les revenus du travail et du capital, ou bien sur la consommation avec une TVA sociale.
Et je suis loin d’avoir tout dit sur ce sujet !
@Libre-Appreneur
Vous avez écrit:
« Si une personne décide de faire un doctorat sur l’Égypte sous le règne de Sésostrix II et qu’il ne trouve pas de déboucher direct, je ne le plaindrai pas. Il n’en tenait qu’à lui de bien évaluer le potentiel de son éducation. »
Je comprend mieux votre idée. Vous placez l’individu comme étant responsable de son succès ou de ses échecs. Ma position diffère de la vôtre car je présume que l’individu n’est que peu responsable. Je crois que cette dychotomie caractérise bien la différence fondamentale entre la gauche et la droite. Et probablement que la meilleure solution pour la société est de responsabiliser les individus pour les motiver à réussir, tout en offrant du support pour pallier aux imperfections du système.
Échange très enrichissant.
@Kevin
Pour comprendre en détail le revenu de base, il y a un excellent film:
http://www.creationmonetaire.info/2010/10/le-revenu-de-base-traduit-en-francais.html?spref=fb
Je ne me prétend pas en faveur de toutes les idées dont le film traite mais je crois qu’il y a matière à réflexion.
Le manque de succès de beaucoup de gens ne provient pas de leur manque de capacités, mais plutôt d’une mauvaise conception de ce qu’est l’échec.
En effet, un échec devrait toujours être considéré comme une non-réussite temporaire. Malheureusement, beaucoup trop de gens préfèrent s’apitoyer sur leur sort en focalisant sur l’insuccès plutôt que sur le caractère provisoire de celui-ci.
Cet oubli résulte-t-il de la tendance de l’humain à toujours voir en noir et blanc plutôt qu’en nuance de gris? Fort probablement. Faire primer la logique sur l’émotion est toujours difficile et demande un effort mental constant. Malheureusement, peu de gens sont prêts à faire ce sacrifice.
Est-ce la faute de la société ou de l’individu si celui-ci préfère regarder la télé plutôt que d’instruire sur ce qui l’entoure? N’oubliez pas que la société n’est qu’une entité abstraite et qu’elle ne peut réellement déresponsabiliser l’individu et servir de bouc émissaire.
Je ne suis pas convaincu à 100% des bienfaits du revenu citoyen, mais si en échange on dé-soviétise l’éducation, la santé, les garderies, je me dis que sa serait un moindre mal comparé à tout ce que se passe en ce moment. Sans compter qu’on réduit de beaucoup la bureaucratie qui elle a un coût non négligeable.
Levasseur,
Je viens de voir votre film sur le « revenu de base ».
La croissance crée du chômage : les machines remplacent les hommes. Les inégalités entre ceux qui détiennent le capital et ceux qui en sont exclus. Les premiers ont trop à consommer, les derniers n’ont pas d’argent pour consommer alors qu’ils sont « obligés » de travailler. Le système est voué à la faillite.
Ces prémisses sont fausses. L’économie n’est pas un jeu à somme nulle où les uns gagnent ce que les autres perdent. La richesse, c’est la production par tête, pas le salaire. L’idée que toute entreprise est par nature un monopsone – ce qui est probablement faux – n’est d’ailleurs même pas prouvée.
Le film s’attaque aux critiques du revenu de base : la sous-motivation du travail.
À 23:28 – un sondage indique qu’en vertu du revenu de base : 60% des personnes interrogées continueront à travailler comme avant, 30% préfèrent travailler à mi-temps, 10% préfèrent dormir. 80% des interrogés croient qu’avec le revenu de base, on n’irait plus travailler.
Première ânerie : croire que les individus révèlent facilement et ouvertement être un paresseux potentiel.
Deuxième ânerie : les 30% au temps-partiel représentent une baisse de la productivité ce qui équivaut à une baisse de la richesse globale.
Troisième ânerie : le fait que 80% des interrogés croient que le revenu de base rend oisif alors que 90% indique qu’eux-mêmes continuent à travailler (plein temps ou non) devrait nous mettre la puce à l’oreille. Si je demande sur internet qui a déjà menti sur ses déclarations de revenus (fraude fiscale), personne ne répondra par l’affirmative, mais tout le monde pense que tout le monde le fait. Demandez aux agents du fisc ce qu’ils en pensent.
Ensuite. On nous dit que l’impôt sur le revenu est improductif, car les riches ont les moyens d’y échapper, parce qu’elle taxe la production, et non la consommation qui elle seule crée la valeur ajoutée. La TVA est donc l’impôt de l’avenir, elle taxe le travail des vilaines machines. C’est elle qui servira à financer le revenu de base (voir l’explication de la vidéo à partir de 1:13:14). Encore une fois, le travail ne se partage pas. Il n’existe pas une tel chômage. « L’emploi à vie » est précisément ce qui empêcherait l’économie de se développer. La productivité, ensuite, fait baisser les prix pour tout le monde.
On souhaite que les salariés soient plus justement payés ? Alors formons de la main d’œuvre là où il y en a besoin.
Grâce à ce film, j’ai perdu 1h30 de ma vie (+10 minutes à écrire ce post).
Ça m’apprendra.