On me demande souvent quel est le véritable problème de la zone Euro. Ma réponse rapide : l’irresponsabilité des gouvernements dans un système où il leur est impossible de monétiser leurs déficits.
Mais qu’est-ce que cela veut dire de « monétiser un déficit »? Il s’agit en fait d’utiliser la banque centrale pour créer de la monnaie, qui sera ensuite utilisée pour acheter des titres de dette du gouvernement. Par exemple, suite à l’implantation de sa politique monétaire expansionniste dès l’aube de la récession ainsi qu’à ses programmes d’assouplissement quantitatif, la Federal Reserve (la Fed pour les intimes…) a créé une quantité gigantesque de monnaie qui a servi à acheter des obligations du gouvernement fédéral américain sur les marchés financiers. Lorsque la Fed veut faire baisser les taux d’intérêt pour stimuler l’économie, ce qui est le cas durant les récessions, elle créée de la monnaie qu’elle utilise pour acheter des bons du trésor, ce qui constitue une injection de nouvelle monnaie dans l’économie. Cette nouvelle monnaie agit telle une hausse « artificielle » de l’épargne, et donc des fonds disponibles au crédit. Quand l’offre de crédit augmente, le prix baisse…et sur le marché du crédit le prix est le taux d’intérêt…donc les taux d’intérêt baissent.
De son côté, le gouvernement a dépensé énormément, bien au-delà de ses revenus, générant d’immenses déficits fiscaux. Tout déficit fiscal doit être financé par de la dette; ainsi le gouvernement émet régulièrement des milliards en obligations pour financer ses dépenses, lesquelles sont en grande partie achetées par la Fed. Ces achats sont si massifs que la Fed est maintenant devenue le plus gros détenteur de bons du Trésor américain au monde!
Certains me lanceront que la Fed est indépendante et que le gouvernement américain ne peut lui ordonner de faire quoi que ce soit du genre. Si c’est ce que vous voulez croire, c’est votre choix…mais le monde est ce qu’il est!
Maintenant, vous me direz peut-être que ces dépenses sont nécessaires à la relance de l’économie et au maintien des programmes sociaux du gouvernement. Quel est donc le problème à créer de la monnaie pour financer ces dépenses? Je réponds à cette question que ces dépenses ne contribuent en rien à une relance durable de l’économie, mais ça c’est un autre débat. Le problème avec la création de monnaie ex nihilo telle qu’effectuée par la Fed est que cette monnaie finira par faire monter les prix et gruger le pouvoir d’achat des gens : l’inflation.
Présentement, l’inflation est limitée aux États-Unis. Pourquoi? Parce que la monnaie créée est demeurée sous forme de réserves bancaire et fait partie de ce que l’on nomme la « base monétaire » (MB). Cet argent sera éventuellement prêté par les banques et, une fois injecté dans l’économie, il fera gonfler la masse monétaire (M2) et contribuera à l’inflation. Cependant, les consommateurs américains n’ont présentement pas la tête à s’endetter et les banques ne considèrent pas qu’il soit une bonne idée de leur octroyer des prêts dans une conjoncture aussi incertaine. L’argent reste donc dans le compte des banques commerciales à la Fed…
Ceci étant dit, vous comprenez maintenant pourquoi les États-Unis se portent mieux que l’Europe malgré que la situation financière du gouvernement américain soit encore pire que celle de la zone Euro (cliquez sur les graphiques pour les grossir).
Dans un régime étalon-or comme celui qui prévalait avant 1925, la monétisation des dettes était très ardue car, à cette époque, la monnaie était convertible en or. Donc, si une banque centrale créait de la monnaie sans or sous-jacent, elle risquait de voir ses réserves d’or s’assécher. C’est pourquoi les États-Unis (entre autres) ont suspendu la convertibilité de leur monnaie durant la première guerre mondiale car beaucoup de monnaie avait été créée ex nihilo pour financer les dépenses de guerre.
Pour éviter que cela ne se reproduise, suite à la Conférence de Gênes, les grandes nations ont adopté le gold-exchange standard, un système souvent confondu avec l’étalon-or, dans lequel les devises étaient convertibles en livres sterling, les livres sterling étaient convertibles en dollars américains (ou lingots d’or pour les grosses transactions) et les dollars américains étaient convertibles en or. Ce système a permis une autre grosse vague d’inflation qui a financé une hausse de l’endettement durant les roaring twenties. Ce gros boum insoutenable a implosé en 1929 (le fameux crash) et s’est détérioré en ce qu’est devenu la Grande Dépression des années 1930s. Devant l’instabilité du dollar, en 1933, le Président Roosevelt a passé l’Ordre Exécutif 6102, lequel empêchait tous les américains de posséder de l’or et forçait ceux-ci à le vendre à l’État pour $20.67 l’once. Ensuite, le gouvernement américain a décrété que l’or s’échangeait dorénavant à $35 l’once, empochant le profit!
Lorsque l’on comprend bien le fonctionnement du système monétaire « étalon-or », on voit tout de suite le lien avec la situation qui prévaut en zone Euro, où règne « l’étalon-euro ». Dans la zone Euro, les déficits des gouvernements sont financés sur les marchés financiers; ils ne peuvent être financés par de la monnaie nouvellement créée par la banque centrale (comme sous l’étalon-or classique). Pourquoi? Parce que les pays de la zone Euro n’ont pas de banque centrale! Cette fonction a été centralisée à Francfort au sein de la Banque Centrale Européenne (BCE). Donc, lorsque les dépenses de la Grèce atteignent un niveau insoutenable et que les marchés financiers ne veulent plus de ses obligations, craignant un défaut de paiement, le gouvernement Grec ne peut se tourner vers la BCE et lui demander un programme d’assouplissement quantitatif (en théorie, puisque c’est ce qui a été fait en réalité…).
C’est pourquoi, dans le système Européen, selon le Traité de Maastricht, les pays membres de la zone doivent maintenir un déficit en bas de 3% du PIB et un ratio d’endettement en bas de 60% du PIB, de façon à éviter que ceux-ci aient besoin d’un sauvetage monétaire inflationniste. Cependant, la crédibilité de ces règles s’est grandement amenuisée lorsque, il y a plusieurs années, la France et l’Allemagne ont milité au sein de la Commission Européenne de façon à éviter des sanctions lorsque leurs propres déficits ont dépassé 3% du PIB dans le passé. Ces pays sont conséquemment mal placés pour faire la leçon aux PIIGS présentement…
Ainsi, les gouvernements des PIIGS ont dépensé allègrement durant le boum économique des années 2000s, finançant leur déficits par de la dette à taux presque aussi bas que l’Allemagne. Mais lorsque la crise a éclaté, les revenus fiscaux ont fondu et les dépenses ont augmenté. Dans le cas de la Grèce, l’État était tout simplement trop gros; une immense fonction publique syndiquée et improductive. Dans le cas de l’Irlande, ce pays s’est engagé, dans un élan de socialisme, à soutenir les banques en garantissant leur solvabilité, ce qui lui a occasionné une « grosse dépense » et a miné sa solvabilité. Face à ces graves problèmes fiscaux, les investisseurs se sont mis à délaisser les titres de dette de ces gouvernements, ce qui a eu comme impact de propulser les taux d’intérêt sur leur dette dans la stratosphère.
L’autre chose à observer concernant les PIIGS est que leur système bancaire a généré une grande quantité de création de monnaie par le système bancaire en raison du boum immobilier qui y a sévit et de l’expansion du crédit qui y fut associée. Cette expansion de la masse monétaire locale a généré de l’inflation qui a miné la compétitivité des PIIGS en faisant augmenter leurs coûts de production, dont les salaires.
Devant cette situation, il y avait deux possibilités : 1) défaut de paiement ou 2) sauvetage par la BCE. Nous savons aujourd’hui que, pour le moment, c’est la seconde possibilité qui a prévalu, dans le but d’éviter de créer un immense chaos sur les marchés financiers.
Quelle sera la conséquence d’une création d’Euros visant à acheter des titres de dette des PIIGS? Cette création de monnaie génèrera éventuellement de l’inflation dans toute la zone Euro, réduisant le pouvoir d’achat de tous les Européens au bénéfice des PIIGS, ce qui est injuste et déploré par les pays en bonne posture fiscale et économique tels que l’Allemagne.
En fait, comme les dettes des PIIGS sont largement détenue (environ 75%) par des banques commerciales Allemandes, Françaises et Britanniques, le sauvetage des PIIGS se veut en fait être un sauvetage des banques commerciales de ces trois nations. Donc, comme c’est le cas aux États-Unis et partout ailleurs, le lobby des banques est très puissant et dicte les politiques monétaires. La Federal Reserve a d’ailleurs été créée par et pour les banquiers pour leur permettre de générer davantage de crédit et de faire plus de profit. C’est JP Morgan lui-même qui a rédigé le texte de loi de la Fed et qui l’a fait signer à son protégé, le président Woodrow Wilson, à cette fameuse réunion de Jeckyll Island en 1913. Les banquiers avaient largement financé la campagne électorale de ce président et de son parti et avaient conséquemment un très grand pouvoir sur lui. La Fed fut présentée comme le remède aux crises financières comme celle de 1907 (crise qui avait été déclenchée par JP Morgan lui-même). Pourtant, la plupart des crises financières pré-Fed ont résulté d’un système bancaire à réserves fractionnaires instable et insoutenable, et non de l’absence d’une banque centrale ou d’un quelconque problème avec le système étalon-or…mais ça aussi c’est un autre débat!
Dans un autre ordre d’idées, on peut aussi comparer la situation des PIIGS à celle de la Californie. Cet État est un peu comme un pays à l’intérieur d’une zone monétaire états-unienne. La Californie n’a pas de banque centrale, donc ses déficits doivent être financés par des titres de dette émis sur les marchés financiers. Suite au boum immobilier des années 2000s, les revenus de l’État ont augmenté considérablement. Cependant, cet argent a été vite dépensé car en 4 ans, les dépenses de l’État ont augmenté de +32% ou $34 milliards. Le crash immobilier de 2007 a amené un dur retour à la réalité, mettant l’État en faillite. Dès la mi-2009, le déficit atteignait $21 milliards et le gouvernement n’avait plus assez de liquidité pour payer ses factures. Les problèmes financiers de la Californie sont donc très similaires à ceux de la Grèce : trop de dépenses du gouvernement; pas de banque centrale pour monétiser le déficit.
La solution :
Une fois le problème bien diagnostiqué, la solution devient évidente. Les gouvernements doivent réduire leurs dépenses de façon à ce que celles-ci soient au même niveau que leurs revenus. Ils n’auraient ainsi pas besoin de recourir à l’endettement pour financer leurs dépenses.
Certains diront que ces pays doivent augmenter les impôts pour rétablir l’équilibre budgétaire. Cependant, les impôts sont déjà fort élevés dans ces pays et des hausses d’impôt seraient négatives pour l’économie et pour la création de richesse, chose dont ces pays n’ont vraiment pas de besoin à ce moment-ci.
Quant aux diminutions de dépenses, celles-ci seront très difficile à mettre en place. Une bonne partie de ces coupures se traduira par une diminution des salaires des fonctionnaires et du nombre de fonctionnaires, ce qui sera combattu à tout prix par les puissants syndicats de la fonction publique. Le reste des mesures d’austérité se concrétisera par une diminution des programmes sociaux, ce qui est plus facile à mettre en place, mais générera beaucoup de grogne au sein des bénéficiaires de ces programmes. Dans ces pays, si vous additionnez le nombre de syndiqués au nombre de bénéficiaires d’aide sociale, vous avez suffisamment de votes pour faire gagner une élection au parti qui promettra de renverser les mesures d’austérité. Il y a donc un véritable « verrou » politique autour de cette question.
En somme, la zone Euro n’est pas viable si les pays membres s’obstinent à trop dépenser et à ne pas respecter les règles du Traité de Maastricht. En ce sens, si ces règles étaient respectées, l’étalon-Euro agirait en quelque sorte comme un étalon-or, c’est-à-dire qu’il protégerait le pouvoir d’achat de la population en limitant la capacité du gouvernement à financer ses dépenses à grands coups d’inflation. Il imposerait donc une certaine discipline fiscale aux gouvernements des pays membres. Toute dérogation significative à cette discipline fiscale pourrait résulter en une crise comme celle que l’Europe traverse présentement. La viabilité de la zone Euro tient donc sur le fil de la responsabilité budgétaire des gouvernements des pays membres.
En fait, les problèmes rencontrés par les PIIGS sont sensiblement les mêmes que ceux rencontrés par les pays évoluant sous l’étalon-or au début du 20e siècle : trop de dépenses de l’État et trop de création de monnaie. Dans les deux cas, le non respect des règles du système constituent une forme d’abandon du système. En ce sens, les États-Unis n’ont pas abandonné l’étalon-or en 1933, comme l’histoire le mentionne, mais bien en 1913 lors de la création de la Federal Reserve. La zone Euro, quant à elle, a commencé à mourir au moment où les gouvernements membres se sont mis à dépenser au-delà de leurs revenus, que ce soit pour irresponsablement sauver les banques, pour maintenir des programmes sociaux beaucoup trop généreux dans le but d’acheter des votes ou pour maintenir une fonction publique trop volumineuses, improductive et surpayée et ainsi acheter la « paix politique » auprès des syndicats (et refiler la facture au prochain élu…).
[…] This post was mentioned on Twitter by Yannis Harrouche, Les analystes. Les analystes said: Minarchiste : La faille de la zone Euro… http://bit.ly/f2HyDm […]
Questions très « basic »..
1) La « monétisation » d’un déficit, via le « quantitative easing »(achat d’obligations sur le marché) par la réserve Fédérale peut être critiquable (inflation etc…)certes, mais objectivement,cette démarche augmente par création « ex nihilo »significativement les actifs de la fed , donc indirectement la richesse « immédiate » des USA , il faut bien en convenir..Ce accroissement de richesse est-il significatif si on le compare a la dette ? peut-il « atténuer » dans l’immédiat la dette , ou du moins le déficit?
2) Y a-t-il d’autres façons que le « quantitative easing » pour créer de l’argent strictement « ex nihilo » qui gonfle les coffres des USA , que ce soit la réserve, le trésor, ou autre ? (tant pis si d’autre pays subissent la dévaluation du dollar doit se dire Bernanke..).
3)La création artificielle de monnaie dans les pays occidentaux augmente-elle ces 5 dernières années de façon vraiment démesurée en comparaison avec la 2ème moitié du 20ème siècle?
Toute réponse sera appréciée
jean-Yves
@Minarchiste
Par contre si dans mon commentaire précédent je tape sur le libéralisme qui me paraît avoir atteint ses limites quand à la situation actuelle.
Ca ne veut pas dire que je considère que le Keynésianisme pur et dur est d’avantage la solution.
La lecture de votre blog au demeurant fort intéressante, m’a aidé à réaliser que mon positionnement est en réalité beaucoup plus mixte entre les 2 concepts.
Les 2 paraissent avoir des avantages et s’ils ont des défenseurs c’est que leurs raisonnements ne sont pas complètement faux.
A vrai dire, même si je me qualifierais de souverainiste, ma position économique serait plus proche de celle de Lyndon Larouche.
Enfin, en ignorant les parties liées à l’Empire Britannique, et les spéculations qui l’ont fait passé pour antisémite.
D’ailleurs au vu des ses projets économiques, il serait probablement farfelu de le considérer comme un raciste mais passons.
J’ai plus été exposé à la version française qui est expurgée des pires éléments.
Au final, ils crachent surtout sur Keynes et le capitalisme de copinage. Même s’ils sont favorables à une régulation du commerce par l’Etat.
Visiblement, si Keynes est une des personnes qu’ils haïssent le plus, Malthus doit arriver bon second.
Que pensez vous de leur programme économique ?
Philippe Bagus a sorti il y a quelques temps déjà un ouvrage sur la tragédie de l’euro. Il y raconte que depuis 10 ans maintenant, le coût unitaire du travail du travail des PIIGS n’a pas cessé d’augmenter, et ils le payent en déficit commercial. C’est un peu le même débat qu’on retrouve chez nous en France avec la sempiternelle compétitivité France-Allemagne, où l’Allemagne n’a pas vu ses salaires augmenter du fait de la flexibilité des horaires au contraire des réductions de temps de travail en France. La France bien évidemment l’a payé en déficit commercial.
Je ne me suis pas sérieusement penché sur le bouquin. D’après les critiques que j’ai pu en lire, les chapitres 5 (bon côté complot), 8 et 9 (sur l’impraticabilité de l’union économique et monétaire) seraient tout simplement incontournables. Je les lirai dès j’aurai l’occasion.
Cliquer pour accéder à bagus_tragedy_of_euro.pdf
P.S. Il y a un problème avec la 5ème image en partant du haut : on ne peut pas l’agrandir.
C’est le prochain livre sur ma la liste de lecture.
Donc finalement, la faille de l’euro c’est le comportement budgétaire irresponsable des États.
N’est-ce pas une bonne chose qu’ils ne puissent utiliser la dévaluation monétaire et autres outils de ce genre ?
Il y a de plus en plus d’anti-euro. Beaucoup sont pour le retour au franc-français, mais finalement ça aurait été pire, notre pouvoir d’achat se serait considérablement réduit, non ?
Enfin, ces anti-euro avancent l’argument suivant : l’Allemagne et la France n’ont pas la même économie, ils ne doivent donc pas avoir la même monnaie. Pourtant du temps du franc, personne n’avançait un tel argument alors que l’économie alsacienne n’a rien à voir avec l’économie bretonne ou savoyarde. Et, aux USA, ils sont tous au dollar, pourtant l’économie californienne n’a rien à voir avec celle de l’Oregon j’imagine. Qu’en pensez-vous de cet argument « économie différente = monnaie différente nécessaire » ?
@XavierQc
« N’est-ce pas une bonne chose qu’ils ne puissent utiliser la dévaluation monétaire et autres outils de ce genre ? »
Oui c’est une bonne chose…à condition que l’État s’engage à réduire ses dépenses substantiellement, autrement c’est le défaut de paiement…
« Qu’en pensez-vous de cet argument « économie différente = monnaie différente nécessaire » ? »
Comme vous le savez sûrement, je soutiens un système étalon-or à 100% de réserves. Tous les pays qui adopteraient ce système auraient essentiellement la même monnaie…
Cependant, dans un système à monnaies fiduciaires dans lequel les gouvernements ont différentes politiques fiscales et dans lesquels les banques commerciales créent de la monnaie à différentes vitesses (ce qui fut le cas en Europe), chaque pays devrait avoir sa propre monnaie.
Du coup, pour ou contre l’euro, pour ou contre le retour aux monnaies européennes (franc, mark, etc.) ?
@XavierQc
« Du coup, pour ou contre l’euro, pour ou contre le retour aux monnaies européennes (franc, mark, etc.) ? »
Dans le contexte où les critères du traité de Maastricht ne sont pas respectés, l’Euro est insoutenable et un retour aux monnaies individuelles serait plus souhaitable.
Ceci étant dit, l’étalon-or avec 100% réserves et sans banque centrale est le système que je favorise.
Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que les critères du traité de Maatricht seraient mieux respectés sous un régime d’étalon-or?
@Fred
Parce que le traité de Maastricht n’existerait plus!
Plus de banque centrale pour monétiser le déficit. Les déficits devraient être financés sur les marchés financiers.
Le point commun entre l’Euro et l’étalon-or est que les deux ne peuvent fonctionner sans engagement constitutionnel à ce que l’équilibre budgétaire du gouvernement soit préservé.
Une petite remarque :
« Parce que la monnaie créée est demeurée sous forme de réserves bancaire et fait partie de ce que l’on nomme la « base monétaire » (MB). Cet argent sera éventuellement prêté par les banques et, une fois injecté dans l’économie, il fera gonfler la masse monétaire (M2) et contribuera à l’inflation. »
Ça me rappelle un peu ce que disait Selgin à propos du rôle du prêteur en dernier ressort. Dans son « Theory of Free Banking » (1988), chapitre 8, il note :
« A rate below the market rate encourages borrowing, not merely for reserve compensation, but for acquiring excess reserves to relend at a profit. Furthermore, even if banks borrow from the central bank only to offset reserve losses due to currency withdrawals, the return of currency from circulation when the relative demand for it declines may not lead to offsetting repayment of borrowed reserves. If the rediscount rate is too low, the surplus base money will be re-lent instead. »
Plus que le fait que les réserves soient inutilisées du fait de la présente récession, c’est lorsque la BC prête à un taux en-dessous du marché que la monnaie de base tend à accentuer les déséquilibres (prêter en-dessous du taux de marché étant déjà un déséquilibre).
Magnifique analyse. Voici une petite illustration de l’état belge: avec nos 10 millions d’habitants, nos politiciens, ou mieux, nos profiticiens s’octroient le luxe d’avoir 7 gouvernements, 87 ministres avec cabinets ad hoc. Depuis plus de 250 jours nous entretenons l’ancien gouvernement et les nouveaux élus. Londres avec ses 10 millions d’habitants a 1 bourgmestre!
Pour ce qui est des personnes assistées ou rémunérées par l’état, il n’y a plus que 1 personne sur 5 qui génère de l’argent hors caisse de l’état.
Nous trouvons une situation plus ou moins semblable dans tous les pays de la zone euro gérés par la gauche.
Minarchiste,
Lorsque la Banque Centrale achète des titres de dettes gouvernementales, elle permet au gouvernement de dépenser plus d’argent qu’il n’en perçoit: dans la santé, l’éducation, etc. Il le dépense en versant des salaires, en faisant des investissements, etc., financés par de l’argent neuf, créé par la Banque Centrale.
« Cette nouvelle monnaie agit telle une hausse « artificielle » de l’épargne, et donc des fonds disponibles au crédit. »
Je ne comprends pas cette affirmation car l’argent est injecté dans l’économie et peut alimenter les dépenses des consommateurs, leur permettre d’épargner, apporter de nouveaux contrats aux entreprises ce qui leur permet de déclarer des profits…
Cet argent peut donc soit augmenter le PIB, la richesse des actionnaires ou faire baisser les taux d’intérêt si elle est épargnée. Comment savoir?
Stéphane Levasseur
Québec
@Stéphane
Bienvenue sur mon blogue.
En fait, il faut reculer d’une étape.
Supposons qu’il n’y a pas de banque centrale pour créer la monnaie et que le gouvernement veut emprunter pour financer son déficit fiscal.
Dans cette situation, le gouvernement devra vendre des titres de dette sur les marchés financiers. Ces titres seront achetés par des investisseurs, qui utiliseront leurs épargnes réelles pour le faire.
Mais lorsque la banque centrale crée la monnaie pour acheter ces titres de dette, plus besoin d’épargne réelle. On peut donc dire que cette création de monnaie agit comme de l’épargne « artificielle ».
Ensuite:
« Cet argent peut donc soit augmenter le PIB, la richesse des actionnaires ou faire baisser les taux d’intérêt si elle est épargnée. Comment savoir? »
1) Oui cet argent fera temporairement augmenter le PIB puisque les dépenses du gouvernement font partie du PIB. Donc si le gouvernement augmente ses dépenses, le PIB augmente automatiquement. Cependant, l’impact global à long terme de ces dépenses sera négatif sur le PIB (autrement dit, le multiplicateur est inférieur à 1, chaque dollar dépensé par le gouvernement génère moins d’un dollar d’activité économique), ce qui fait l’objet d’un sévère débat entre les économistes autrichiens et keynésiens.
2) Cependant, cet argent ne se matérialisera pas nécessairement en profit et en richesse, en fait très peu. Le profit n’est généralement pas l’objectif des dépenses du gouvernement. Le gouvernement dilapide plutôt la richesse par ses dépenses.
3) Quant aux taux d’intérêt, il est évident que la création de monnaie les fera baisser….jusqu’à ce que les agents économiques se mettent à augmenter leurs anticipations d’inflation. À ce moment, la prime d’inflation incluse dans le taux d’intérêt augmentera, ce qui mettre de la pression à la hausse sur le taux d’intérêt (c’est ce que nous avons observé suite à l’annonce du second programme de Quantitative Easing de la Federal Reserve). Puis lorsque les pressions inflationnistes se manifesteront, la banque centrale augmentera son taux directeur et ce sera la fin du boum!
Pour plus de détails, voir ma série d’article « Pourquoi les prix montent toujours? » dans la section l’Essentiel (voir menu ci-haut).
Minarchiste,
Merci de cette réponse. Je comprends que lorsque la Banque Centrale imprime de l’argent pour acheter de la dette gouvernementale, cela laisse des investisseurs « pris » avec leur épargne à faire fructifier.
Cet épargne pourrait-il être partiellement investi à la bourse et donc en gonfler les cours? Surtout que lorsque beaucoup d’argent est créé, les gens craignent l’inflation et donc délaissent les obligations pour les actions. Est-ce que les bonnes performances boursières de la fin de 2010 seraient en partie reliées au « quantitative easing » de la Fed?
Stéphane Levasseur
Québec
@Stéphane
« Cet épargne pourrait-il être partiellement investi à la bourse et donc en gonfler les cours? Est-ce que les bonnes performances boursières de la fin de 2010 seraient en partie reliées au « quantitative easing » de la Fed? »
Oui, je crois que c’est absolument le cas.
Cet article démontre avec brio
1) Les états fabriquent de » l’inflation en réserve »…
Et il suggère indirectement ( sans besoin du graphique du prix d’un métal précieux tenant compte de l’inflation, avec une ligne peu ou non ascendante..) que
2) Peut être que certaines matières premières n’ont pas augmenté tant que cela depuis 1 an , mais que c’est plutôt la « valeur des monnaies » qui est moindre..
Cependant si les principales monnaies fiduciaires sont créées a outrance , cela passe en quelque sorte « inaperçu »..
vrai ?
JY
Jean-Yves,
Faire tourner la planche à billet réduit la dette des États dans l’immédiat, mais pensez à la dévaluation du dollar. Elle permet de relancer les exportations américaines mais il s’agit là d’un jeu à somme nulle. Comment réagiront les autres pays ?
Et que dire du fait que ni les ménages ni les entreprises ne souhaitent s’endetter (investir/consommer) présentement ? Quand on craint les pressions inflationnistes ou la dévaluation de la monnaie, il est tout naturel de vouloir s’en protéger.
On voit émerger des bulles immobilières, des bulles dans l’or, dans les commodités, dans les matières premières…
J’ai oublié d’y ajouter ce lien.
http://www.businessinsider.com/why-quantitative-easing-is-bad-for-the-economy-2010-11
Excellent article M.H , merci.
J’ai de quoi méditer sur ce sujet que je considère très proccupant en ce moment, soit la création abusive de monnaie par les U.S.A !
Il est possible que certaines crises en devenir dans des pays en voie de développement(hausse massive du coût ce certaines denrées en inde et en Afrique par exemple) ne soient pas sans lien avec cette question.
Personne ne sait a quoi exagèration conduira , il y a comme dans tout , des aspects positifs , et négatifs,selon le court ou le long terme également..
Mon intuition est que ce qu’il faut surtout redouter est cette question de la réaction d’autres pays face au dollar , une perte de confiance,et un prudent donc progressif et insidieux abandon du billet vert..
Jean-Yves
@Jean-Yves
1) En effet, comme le dit MH, c’est un jeu à somme nulle. Les USA ne s’enrichissent pas dans l’immédiat en créant de la monnaie.
2) Oui. Les opérations d’open market de la Fed sont un bon exemple. La spécificité du QE est qu’il est gigantesque et a un but précis.
3) Pas vraiment.
@ minarchiste
Ok , avec votre réponse et celle de M.H , j’en ai pour 1 semaine avant de me convaincre que je saisis une tendance , et d’oser en tirer certaines conclusions.
La seule chose « rassurante » est que les prévisions économiques sont incertaines et inconstantes, ce qui encourage a se fonder une opinion…
Jean-Yves
@Jean-Yves
« Il est possible que certaines crises en devenir dans des pays en voie de développement(hausse massive du coût ce certaines denrées en inde et en Afrique par exemple) ne soient pas sans lien avec cette question. »
Tout à fait! À chaque ronde de QE, les pays qui tentent de maintenir un taux de change fixe avec le dollar US doivent renchérir, sinon leur monnaie s’appréciera. De cette façon, la politique monétaire américaine est exportée à ces pays, dans lesquels la nourriture et l’énergie représentent une bien plus grande part du budget que dans les pays industrialisés.
Si on prend la Chine, la banque centrale chinoise doit imprimer des quantités incroyables de yuans pour suivre la cadence de la Fed et maintenir le yuan dans sa fourchette cible relativement au dollar US. Cette nouvelle monnaie engendre beaucoup de déséquilibres dans l’économie chinoise. Cette nouvelle monnaie finance d’immenses projets de développement immobilier (qui empiettent sur les terres agricoles et fait augmenter la demande de métaux et de bois) et l’accession à l’automobile (qui fait augmenter la demande de pétrole).
BRAVO POUR VOS COMMENTAIRES ET ANALYSES? POUR MA PART JE SUIS CONVAINCU QUE LE MODELE QUI NOUS ( FRANCE) PRECEDE EST CELUI DE LA GRECE ET QUE LE MODELE QUI PRECEDE LA GRECE EST CELUI DE L’ARGENTINE AU MOMENT DE SA GRANDE RECESSION…UN ETAT TROP LOURD? TROP CONTRAIGNANT?UNE ACTIVITE ENTREPREUNARIALE MASSACRE? UN SYSTEME SOCIAL EXORBITANT… NOUS CONDUISENT A NOTRE PERTE !!!
@Minarchiste
La solution doit être un tantinet plus compliqué vu qu’elle a été un échec total en Grèce.
Si vous réduisez la dépense du gouvernement, la dette deviendra non remboursable avant que vous ayez rééquilibré les comptes de l’état.
La dépense de l’état étant les recettes d’une partie des acteurs privés et in fine de l’état lui même.
De fait, le ratio de dettes sur PIB va exploser. Et dans le cas de la Grèce on a vu que même en restructurant la dette et en annulant une partie la situation restait ingérable.
C’est peut être là que le libéralisme atteint ses limites. Est-ce que le redressement d’un pays et le paiement des dettes justifie une extermination partielle ou totale d’un peuple ?
L’austérité tue, détériore la santé des gens et réduit considérablement la natalité. Par essence, les effets de la crise se feront sentir pendant des décennies.
D’un autre côté, le défaut de paiement n’est pas cool non plus car il peut déclencher un effet domino sur d’autres pays qui n’ont rien demandé.
Dans ce cas de figure, je ne vois que 2 voies soutenables pour le peuple. Le défaut de paiement, ou le souverainisme avec changement de monnaie (si les dettes grecques sont en majorité en droit local).
A quoi bon redresser leur économie si on massacre leur peuple. C’est un mythe d’espérer un redresser par les exportations pour tous les pays en même temps.
Le Portugal et l’Espagne ont certes redresser leur balance commerciale mais à quel prix ? La jeunesse fuit le pays et le chômage a explosé.
Ces pays seront durablement affaiblis.
De plus leur balance commerciale est essentiellement redressée vis à vis de la France. Si la France suit la même politique, la situation du Portugal et de l’Espagne va se dégrader, entraînant un nouveau tour de vis libéral.
C’est ici qu’on revient au critiques des libéraux par les Keynésiens. Cette mesure a fonctionné en 2003 pour l’Allemagne parce qu’elle était la seule à le faire. Mais ce n’est pas soutenable si tous les pays ou une majorité les applique. Et elle se fait au détriment des autres pays ce qui est moralement discutable.
Dans ce cas de figure, j’ai bien peur que les pays disposant encore d’une demande, soit mieux servis par du protectionnisme et des réformes progressives.
En Grèce, le problème de l’austérité s’est qu’elle a surtout consister en des augmentations d’impots et de taxes et non pas en une baisse des dépenses publiques, on a avant tout fait porté les efforts sur le secteur privé créateur de richesse et non pas sur le secteur public. Il y a trois lobbys super puissants en Grèce: celui de de la fonction publique, celui des agriculteurs et celui des armateurs (les deux dernières catégories ne payent pas d’impots).
Quand à la baisse des dépenses publiques, elle a été faite de manière stupide. La troika aurait dû s’orienter en priorité sur un ciblage du secteur public, dans son ensemble, au niveau des missions (politiques publiques) et de son périmètre d’intervention, et non simplement en direction de la masse salariale, elle aurait dû faire un ajustement par les effectifs plutôt qu’un ajustement par les salaires, elle aurait dû faire une réforme des modes d’indemnisation préalable à la « mise à la retraite volontaire » pour les agents publics. Concernant la baisse du salaire des fonctionnaires, il faut savoir qu’il y a eu un refus des administrations elles-mêmes de mettre en place les coupes budgétaires (désobéissance civile), au sein de l’administration d’État, 66.000 agents qui ont été initialement assujettis aux coupes salariales, ont vu ces dernières « neutralisées », par des remboursements allant jusqu’à 1.000 euros/mois sous forme de primes individuelles différentielles (sont en jeux les effectifs des ministères des finances, de la culture et de plusieurs opérateurs de l’État) ,des promotions ont également été accordées, aboutissant à une augmentation artificielle du GVT positif (pour reprendre une expression française), aboutissant à accroître encore les différences entre agents publics. N’oublions pas que s’agissant des magistrats, des policiers, des militaires et des agents des services de secours, le Conseil d’État grec a jugé qu’il s’agissait de fonctionnaires disposant d’une protection spéciale due à leurs obligations particulières de services publics. Les coupes salariales de 10% dont ils étaient frappés ont donc été annulées, avec effet rétroactif en janvier 2014, impliquant une obligation de remboursement évaluée entre 500 et 650 millions d’euros.
La Troïka a tenté de parer au plus pressé, mais se sont les rentes qui en sont sorties gagnantes et leur puissance financière renforcée
Depuis 2011, la liberté économique ne cesse de reculer en Grèce.
J’oublie de parler d’une fait qu’une bonne partie des réformes n’ont jamais été appliquées dans les faits en Grèce, ce n’est pas parce que loi est votée au parlement grec qu’elle est appliquée (un exemple: la loi qui déréglemente les professions réglementées). Sous la fin du gouvernement précédent, la situation commencait à s’améliorer (certes, elle restait mauvaise), les premiers résultats positifs commencait à arriver. L’arrivée de Syriza au pouvoir a détruit tout cela. Aujourd’hui, la situation s’est empirée.
Je vous conseille de lire ceci: http://www.boeckler.de/pdf/p_imk_study_38_2015.pdf
Cette étude montre les erreurs de la troika. Les auteurs n’y vont pas par quatre chemins et ne mâchent par leurs mots : en regardant les comptes nationaux et notamment les revenus des agents économiques entre 2008 et la période 2012-2013 (allant parfois jusqu’en 2014), ils mettent en exergue que la Troïka a trop souvent négocié des accords bancals avec les pouvoirs publics grecs, aboutissant à conforter ces derniers dans une démarche du « deux poids, deux mesures ». En clair, l’impossibilité d’ajuster correctement le périmètre du secteur public, a induit plusieurs effets pervers qui ont renforcé l’effondrement de l’économie grecque et ralenti son potentiel rebond.
Ce qui est marrant c’est que les gens qui s’opposent à l’austérité ne proposent jamais de solutions alternatives. Moi, j’ai juste envie de leur demander quelles solutions il faut mettre en oeuvre ? parce que quand un état est surrendetté et qu’il n’a plus la capacité d’emprunter, il se retrouve un peu coincé, il est obligé de pratiquer une austérité (en augmentant les impots et les taxes et/ou baissant les dépenses publiques. quand à l’inflation, c’est un impot caché et en plus, il y a suffisamment d’exemples historiques prouvant son échec).
l’austérité marche à condition que l’on pratique la bonne austérité (autrement dit que l’on ne fasse pas comme les pays d’europe du sud qui constitue en une augmentation massive des impôts). au contraire, il faut baisser les impots et les dépenses publiques. il existe suffisamment d’exemples historiques (usa dans les années, Harding a coupé les dépenses de plus de 80 % ce qui a permis d’éviter une grande dépression, Pays Bas dans les anées 80, Canada dans les années 90, Suède, Pays baltes,……). de toute facon, quand l’on vit au dessus de ses moyens et que l’on est surendetté, on est obligé de diminuer son train de vie c’est de la simple logique.
La récession n’est pas provoquée par l’austérité mais par ce qui a déclenché le besoin d’un plan d’austérité, c’est à dire l’atteinte des limites de l’endettement, qu’il soit public ou privé, tolérable par le système. La récession n’est qu’un réajustement désagréable mais nécessaire des économies pour purger de trop grandes erreurs commises par le passé. Lorsque une nation s’est trop endettée, tôt ou tard, elle doit purger son surendettement. Le plan d’austérité n’est pas la cause du recul de la croissance qui s’ensuit mais la condition absolument nécessaire du redémarrage ultérieur.
Merci de votre réponse complète.
A noter tout de même les salaires ont chuté de 24%, et la fonction publique a perdu 1/3 de ses fonctionnaires le chiffre reste énorme.
On est d’accord, qu’il y a un rééquilibrage à faire d’une manière ou d’une autre.
La question est qui va payer les pots cassés.
Je ne sais pas si c’est pertinent dans ce cas là. Effectuer une sortie de la zone Euro, en convertissant la dette en drachmes en vertue de la lex monetae.
Une dévaluation serait probablement nécessaire, par contre je ne saurais dire le degré nécessaire.
C’est à partir de ce stade que les opinions vont diverger quand à la marche à suivre.
Certains voudront des réformes. D’autres du protectionnisme. D’autres combiner les 2.
Le but du changement de monnaie est surtout d’apporter de l’air le temps de faire les réformes. L’augmentation du coût des importations est réparti de manière uniforme. Ce ne sont pas uniquement les pauvres qui trinquent.
Mais bon si la dette est insoutenable, il y a 2 acteurs fautifs. L’Etat pour avoir emprunté, et les investisseurs pour avoir prêté à un client non solvable.
Je sais bien que dans le cas de la Grèce, la dette a été en partie allégée. Mais au vu des réformes souscrites, c’était probablement insuffisant.
Et quelque part, j’ai envie de de dire, pourquoi est-ce qu’il faut imposer le gros des pots cassés au peuple en le jetant dans la pauvreté. Alors qu’il souvent n’a qu’une responsabilité limitée, ne serait-ce que parce qu’ils ne comprennent pas le fonctionnement de l’économie.
La gestion de la crise Grecque donne l’impression que le capital a été jugé plus important que les gens. C’est plus cela qui est éthiquement dérangeant.
La procédure ressemble plus à un pillage en règle qu’à un redressement.
Ce qui avait été fait pour l’Allemagne en 1953 paraît plus humain : http://www.cadtm.org/L-annulation-de-la-dette-allemande
Le rétablissement des finances par le Duc de Sully (dans un contexte bien différent), avait aussi remonté la pente sans détruire la demande intérieure du pays.
Et faire supporter la charge du redressement au peuple et à l’appareil de production ça va affecter pendant longtemps la capacité économique du pays. (Décès accrus, natalité en baisse, ect ….)