Le CRTC : organisation corporatiste et nuisance publique :
Nous apprenions vendredi que la cour fédérale renversait une décision du gouvernement permettant à Globalive (Wind Mobile) d’opérer au Canada malgré son actionnariat étranger. Le CRTC avait initialement bloqué la venue de Globalive, mais le gouvernement fédéral s’était interposé en faveur d’une plus grande concurrence dans l’industrie du sans-fil au Canada. La cour a statué que le gouvernement ne pouvait interférer dans la décision du CRTC.
Globalive a lancé son service en décembre 2009 et a depuis amassé environ 250,000 clients. Ce nouveau venu a mis de la pression à la baisse sur les tarifs, au grand bénéfice des consommateurs.
Il est clair que le CRTC est infesté par les lobbys des grosses entreprises de télécommunications (BCE, Telus, Rogers), qui bénéficient d’un lucratif oligopole au Canada. Il n’est aucunement dans l’intérêt du public de bloquer la concurrence étrangère, peu importe de quelle façon celle-ci se finance. Au contraire, l’introduction de capitaux étrangers au Canada est une très bonne chose.
À l’émission JE de vendredi dernier, le journaliste démontrait que Bell charge $4.80/minute pour placer un appel d’une cabine téléphonique de l’aéroport Trudeau vers Longueuil. C’est que le CRTC a décrété que cet appel était un interurbain! Bell détient le monopole des cabines téléphoniques de l’aéroport, donc elle peut charger ce que bon lui semble. Ensuite, le journaliste s’est envolé de Tampa, où il a placé le même appel vers Longueuil d’une cabine téléphonique. Malgré la distance 100 fois plus grande, l’appel n’a coûté que $1,00!
La situation est simple, le marché canadien des télécommunications n’est pas compétitif parce qu’il est hyper-règlementé, ce qui permet aux gros joueurs de garder le contrôle. Et après la gauche blâme le libre-marché en disant que les corporations s’enrichissent sur notre dos grâce à la dérèglementation des industries…
Voici mes deux articles précédents sur le sujet :
https://minarchiste.wordpress.com/2009/11/02/le-crtc-fait-la-vie-dure-a-globalive/
https://minarchiste.wordpress.com/2009/12/14/feu-vert-pour-globalive-et-autres-nouvelles/
Crise en Afrique du Nord :
Je trouve cet extrait d’un article d’Antagoniste.net fort intéressant :
« il est bon de rappeler que le mouvement de protestation est né en Tunisie lorsque, Mohamed Bouazizi, un petit marchand, a vu son commerce être fermé par la police parce qu’il n’avait pas les permis exigés par le gouvernement pour vendre des fruits et des légumes. Pour protester contre cette décision, Mohamed Bouazizi s’est suicidé en s’immolant. »
Comme l’indique l’article, le problème principal de ces nations est le manque flagrant de liberté économique. Les économies de ces pays sont étouffées par de gros gouvernements corrompus. Et que dire de la protection de la propriété? Selon Hernando De Soto (voir ceci), plus de 90% des Égyptiens détiennent leurs biens sans titre légal et 92% des Egyptiens n’ont même pas de titres légaux sur leur habitation. Pour ouvrir une petite boulangerie, nos enquêteurs ont constat que les démarches administratives prendraient plus de 500 jours. Il faudrait plus de 10 ans pour obtenir le titre de propriété d’un morceau de terre vacant. Pour faire des affaires en Egypte, un nouvel entrepreneur pauvre doit faire face à 56 agences gouvernementales et à des inspections répétitives du gouvernement.
Peut-on comparer ces événements à la chute du Mur de Berlin? Je pense que oui et j’espère que la liberté économique y triomphera. Je crains cependant que des factions national-socialistes en profitent pour usurper le pouvoir…
Les partenariats public-privé :
Dans un excellent article publié il y a quelques semaines, Vincent Bénard nous invite à nous méfier des PPPs, qui ne sont plus souvent qu’autrement que des subventions déguisées. Le gouvernement assume une partie de la facture du projet et l’entreprise privée rentabilise le reste. Par exemple, si les recettes d’exploitation d’un projet ne suffisent qu’à rentabiliser un investissement de $3.8 milliards, alors que le coût réel du projet est de $7.8 milliards, le gouvernement n’a qu’à financer $4 milliards et le tour est joué. Les politiciens peuvent alors se vanter de la mise en branle du projet à coût réduit ($4 milliards plutôt que $7.8 milliards) et le partenaire privé récolte une opportunité de profit.
Comme le dit Bénard, ces PPPs favorisent les mauvais investissements, c’est-à-dire des investissements qui n’ont pas leur raison d’être et qui détruisent de la richesse : « Si ces investissements ne couvrent pas leurs coûts par les flux purement volontaires et privés qu’ils génèrent, c’est que la valeur qu’ils créent est insuffisante. »
D’autre part, le PPP créée une incitation pour les entreprises privées à privilégier des investissements PPP au lieu d’investissements purement privés. Il y a donc un effet d’éviction qui s’opère à cause des PPPs puisque des capitaux sont détournés vers des investissements qui ne créent pas de valeur pour la société.
En conclusion : méfiez-vous du mot « privé » dans le terme PPP, ces investissements n’ont rien à voir avec une économie de type capitaliste menée par des entrepreneurs visant à satisfaire les besoins de la population; ce ne sont que des subventions déguisées qui détruisent de la richesse et favorisent la corruption :
« Le PPP est l’outil « tendance » de cette forme moderne du capitalisme socialisé, ou « kleptocratie ». »
La SAQ versus Wal-Mart :
Fait intéressant que j’ai noté dans un article du blogue Geloso-Breguet :
« si nous comparons les marges bénéficiaires de la SAQ avec celles d’une entreprise du secteur privé comme Wal-Mart (qui offre de l’alcool aux États-Unis), on remarquera que la marge bénéficiaire de Wal-Mart est d’environ 4% alors que celle de la SAQ est de 34%. »
Il y a deux explications possibles : 1) la SAQ est une entreprise plus efficace que Wal-Mart, ce qui lui permet de réduire ses coûts pour améliorer ses marges ou 2) les prix de la SAQ sont exorbitants étant donné son pouvoir d’achat, ce qu’elle peut se permettre puisqu’elle bénéficie d’un monopole.
La réponse est évidemment la deuxième explication! Et la gauche vient ensuite critiquer Wal-Mart et le capitalisme sauvage?
Hydro-Québec : une entreprise inefficace :
Comme je l’avais démontré dans un article antérieur, Hydro-Québec est une entreprise qui détruit énormément de valeur. Un article paru récemment dénote plusieurs critiques à l’égard de la société d’État. Par exemple, le barrage de la Romaine, qui coûtera $8 milliards, aura un coût de production de $0.12/kwh, soit plus du double du prix auquel HQ pourrait vendre cette électricité aux américains. Il y a deux explications possibles; 1) soit le marché ne requiert pas un tel investissement, ce serait donc de la destruction de richesse ou 2) Hydro-Québec est une entreprise si inefficace que ses coûts de production sont trop élevés.
En fait, je pense que les deux explications s’appliquent…
Hydro-Québec a réagi en invoquant que le coût de production avait baissé à $0.064. Cependant, la société est arrivé à ce chiffre en prenant les taux d’intérêt excessivement bas qui prévalent en ce moment et en doublant la période d’amortissement (à 100 ans). Il n’en demeure pas moins que le prix récemment négocié avec le Vermont est de $0.058 le kwh, donc même avec le chiffre « cuisiné » fourni par Hydro-Québec, cet investissement détruit tout de même de la valeur.
Le prix de l’essence et l’inflation :
Dans un article fort intéressant, Jean-Baptiste Noe démontre que le prix de l’essence en France en devise constante (donc ajusté pour l’inflation) n’a pas augmenté depuis 1960! La hausse fulgurant du prix en devise courante n’est expliquée que par l’inflation. Au Québec, l’essence est taxée à environ 46%. Donc, lorsque vous faîtes le plein, plutôt que de grogner contre les pétrolières, vous devriez plutôt vous en prendre à l’État et à sa banque centrale!
Voir le graphique suivant: évolution du prix de l’essence en euros constants de 2008 (selon l’Annuaire Statistique de la France).
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Le futur de l’énergie mondiale selon BP :
L’entreprise BP a récemment mise à jour son fameux Energy Outlook. Je partage avec vous quelques graphiques que j’ai trouvés intéressants.
Tout d’abord, malgré la croissance des énergies renouvelables et la plus grande utilisation du gaz naturel, BP prévoit tout de même que la demande de charbon comme source d’énergie augmentera d’ici 2030. BP prévoit d’ailleurs que la part de marché du charbon demeura relativement stable; c’est celle du pétrole qui diminuera. Au niveau du pétrole, lorsque l’on observe les sources de croissance de la production, on constate que la croissance provenant des sables bitumineux, des puits en eaux profondes du Brézil et des anciens pays soviétiques suffira à peine à couvrir le déclin naturel de la production. La croissance de la production dépendra donc de la production fort incertaine de biocarburant, de l’Arabie Saoudite et de l’Irak….pas très rassurant! Finalement, BP anticipe une forte croissance de la production de gaz naturels liquides (NGLs); notez que ceux-ci ne sont pas utilisés pour le transport motorisé.
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Le protectionnisme au Québec :
Dans un article de La Presse Affaires, on relate que l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) affirme que la signature d’un traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne serait néfaste pour le Québec. Les négociations en vue d’un accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne ont commencé en 2009 et, d’après les échos relayés par les médias, une entente pourrait être conclue dès cette année.
« D’après l’organisation, les modalités d’un éventuel traité pourraient emprisonner les gouvernements dans «une logique du plus bas soumissionnaire» et donc réduire leur marge de manoeuvre en ce qui concerne le développement des régions, la protection de l’environnement ou la promotion de certaines valeurs sociales.
D’après eux, les pays où les coûts d’exploitation et les salaires sont faibles seront favorisés dans l’octroi de contrats, au détriment des travailleurs syndiqués de pays plus riches comme le Canada et l’Allemagne, par exemple. »
Dans la première partie de l’affirmation citée ci-haut, l’IREC veut dire que la bonne gestion des dépenses du gouvernement favorisée par une politique de libre-échange se ferait au détriment des causes qui affectent les groupes de pression supportant l’IRÉC (le développement des régions, l’écologisme, etc).
Dans le seconde partie, ils indiquent que le libre-échange a comme impact de favoriser les pays pauvres qui ont besoin de ces emplois pour subsister au détriment de nos syndiqués locaux surpayés et improductifs.
Ainsi, le titre de l’article devrait être modifié pour « la signature d’un traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne serait néfaste pour les syndicats et les groupes de pression gauchistes ».
Cependant, comme le libre-échange bénéficie à tout le reste de la population…il faudra m’expliquer en quoi est-ce que ces groupes en particulier devraient recevoir un traitement de faveur sur le dos du reste de la population.
Et ensuite la gauche blâme le libre-marché comme étant la cause du mauvais sort des pays pauvres…quelle incohérence!
Croissance de la masse monétaire :
Un graphique fort intéressant du stratégiste de la Banque TD, John Aitkens, lequel compare le rythme de croissance annuel de la masse monétaire du Canada, de l’Europe, du Japon et des États-Unis. On peut constater que le Canada s’est constamment maintenu dans le haut du pavé au cours des 6 dernières années. (cliquez dessus pour agrandir)
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