Dans un article paru récemment, le journaliste / bloggeur Pierre Duhamel soulevait plusieurs interrogations quant à la recommandation défendue par Maxime Bernier voulant que le Canada retourne à l’étalon-or. Je réponds ici à ces interrogations.
Tout d’abord, voici ce que M. Duhamel mentionne quant à la prescription des économistes autrichiens à l’égard du système monétaire :
« Parce que pour eux c’est précisément la croissance de la masse monétaire qui serait la seule cause de l’inflation et provoquerait les crises économiques. Pour limiter la croissance de la masse monétaire, il faut donc abolir les banques centrales qui en sont responsables, et lier la valeur de la devise à l’or. La quantité de monnaie en circulation dépendrait ainsi uniquement de la quantité d’or détenue. La création de monnaie (et l’inflation) serait modeste, parce qu’elle dépendrait de l’augmentation de la quantité d’or produite. »
La stabilité monétaire et économique ne dépend pas seulement de la présence ou non d’une banque centrale et de l’utilisation ou non de l’or comme monnaie de réserve. En fait, les économistes autrichiens en ont surtout contre le système bancaire à réserves fractionnaires. Dans ce système, les banques se permettent de prêter davantage de monnaie qu’elles n’ont de réserves. Cette façon de faire prévalait aussi avant l’avènement de la Federal Reserve, ce qui explique pourquoi de violentes crises financières sont survenues avant la création de la Fed (incluant les paniques de 1893 et 1907). En fait, le lien entre les cycles économiques et la création de monnaie ex nihilo est flagrant et infaillible…
Suite à la création de la Fed et l’abandon graduel de l’étalon-or, la manière de fonctionner des banques a changé, mais le principe est le même. Les banques prêtent les dépôts à vue, alors que ceux-ci devraient être entièrement couverts par leurs réserves. Cette façon de faire est anti-capitaliste puisqu’elle constitue un viol des droits de propriété des déposants. Lorsque les choses tournent mal, la banque centrale crée la monnaie nécessaire et la prête aux banques. Ce système a permis de réduire la fréquence des crises financières, mais d’augmenter leur intensité. L’autre conséquence importante est l’augmentation constante de l’endettement total, qui atteint maintenant des niveaux insoutenables.
Comment les banques créent de l’argent.
Comment les banques créent de l’argent…partie 2!
Cette précision était nécessaire pour mieux comprendre la suite…
(Les questions en gras-italique proviennent de l’article de M. Duhamel.)
1) Si je comprends bien, la richesse d’un pays serait essentiellement définie par l’or qu’il détient et celui qu’il peut extraire. L’Afrique du Sud, la Russie, le Pérou, l’Ouzbékistan et le Ghana, parmi les principaux producteurs mondiaux, deviendraient-ils d’emblée de grandes puissances économiques indépendamment de leur niveau de développement? Si la croissance de la quantité de monnaie émise dépend des nouvelles quantités d’or produites, fait-on dépendre le progrès économique de la planète de ces pays ?
Non! La production d’or est présentement très faible relativement au stock d’or existant (voir ceci). Le fait d’être un pays qui en produit beaucoup n’aurait aucun impact. La richesse d’un pays est et a toujours été définie par le capital productif de son économie. Si un pays est en mesure de produire une grande quantité de biens désirables, il pourra échanger ces biens contre de l’or. Ce pays n’a donc pas besoin d’avoir de la production ou des réserves d’or. Finalement, le « progrès économique » ne dépendrait aucunement de la quantité d’or en circulation (seuls les prix en dépendent). Le progrès économique dépend de l’investissement dans le capital productif de l’économie.
2) Parlant toujours du 19e siècle, il me semble que le recours à l’étalon-or se concevait plus facilement quand il n’y avait que cinq ou six pays qui comptaient vraiment. Nous vivons dans un monde beaucoup plus éclaté. Comment s’assurer d’un accord international sur une question aussi fondamentale, car elle réintroduit un taux de change fixe en lieu et place du marché pour déterminer la valeur d’une monnaie ? Cela n’est-il pas utopiste ?
En réalité, nous n’avons pas besoin d’un accord international pour adopter l’étalon-or; nous pouvons très bien le faire unilatéralement. Évidemment, cela aurait comme impact de renforcir notre devise, ce qui augmenterait notre pouvoir d’achat international (mauvais pour les exportateurs, mais bon pour tous le reste de la population, ce qui est donc souhaitable).
D’autre part, il faut faire une distinction entre un taux de change fixe « artificiel », comme celui de la Chine par exemple, et un taux de change fixe « métallique » (i.e. qui dépend du poids de métal par unité monétaire, un poids est une quantité fixe), les conséquences ne sont pas les mêmes.
En quoi est-ce utopiste? Les banques n’accepteront jamais qu’on leur enlève le pouvoir de créer de la monnaie et le gouvernement n’acceptera jamais qu’on lui retire le pouvoir de créer de la monnaie pour financer ses déficits. Le « monde ordinaire » ne fait pas le poids face aux forces politiques en présence.
3) tous les pays ou ensembles de pays veulent la devise la plus faible qui soit pour être plus compétitifs ?
L’affaiblissement délibéré d’une devise a un effet potentiellement positif à court terme en rendant les exportations de ce pays plus compétitives. Cependant, les choses se rééquilibrent à plus long terme lorsque l’inflation fait augmenter les coûts de production et annule ainsi l’avantage compétitif. J’ai expliqué le phénomène ici.
4) On dit que l’or est rare et stable et qu’il mérite de ce fait d’être considéré comme la meilleure monnaie. En quoi l’or serait-il soustrait aux fluctuations considérables du prix des ressources ?
Qu’est-ce que le prix des ressources vient faire là-dedans? À partir du moment où l’or deviendrait monnaie, la valeur de l’or équivaudrait à son pouvoir d’achat. Ainsi, la seule chose qui pourrait influencer cette valeur serait A) la découverte d’un immense gisement d’or (le plus gros jamais trouvé, ce qui est très improbable puisque tous les géologues affirment que les plus gros gisements d’or de la terre ont tous été découverts) ou B) une chute dramatique de la quantité de biens disponibles (disons suite à une catastrophe). Même si ces deux scénarios survenaient, le niveau des prix, la demande et la production s’ajusteraient rapidement et tout reviendrait à la normale.
5) Admettons qu’il y ait un accord international et que tous les pays passent à l’étalon-or. Les pays très endettés ne pourraient donc plus racheter une partie de leur dette comme ils le font maintenant. Pour attirer et rassurer les investisseurs privés ne devront-ils pas hausser fortement leurs taux d’intérêts ? Les mécanismes d’ajustement impliqueront peut-être l’ajustement à la baisse des salaires pour maintenir la compétitivité. Cela n’est-il pas une recette assurée pour une très longue récession ? Quelles seraient les conséquences dans la vie des gens d’une telle révolution ?
Dans un système tel qu’envisagé par les économistes de l’école autrichienne, les taux d’intérêt seraient exclusivement déterminés par le marché et non par la banque centrale. L’étalon-or et la fin du système bancaire à réserves fractionnaires occasionneraient probablement une hausse des taux, mais pas tant que ça (puisque ce serait compensé par une hausse de l’épargne réelle et par une baisse des anticipations d’inflation). Les pays endettés ne pourraient effectivement plus monétiser leur dette et devraient donc réduire leurs dépenses de façon à éviter les déficits à répétition.
Les conséquences dans la vie des gens seraient généralement très positives. Tout d’abord, le pouvoir d’achat des individus s’améliorerait. Les gains de productivité feraient graduellement baisser les prix. Les salaires nominaux devraient éventuellement baisser, mais les salaires réels seraient plus élevés car ils cesseraient d’être sans cesse à la traîne de l’inflation. Il n’y a aucune raison pour que cela occasionne une récession, au contraire.
Les gens seraient moins portés à s’endetter et plus enclins à épargner. Cette épargne financerait des investissements dans le capital productif de l’économie et créeraient des emplois. Ces investissements seraient sains et soutenables étant financé par de l’épargne réelle plutôt que par de la création de monnaie.
Finalement, les cycles économiques deviendraient minimes, ce qui réduirait grandement l’ampleur du chômage conjoncturel (voir ceci). Comme il n’y aurait plus de gros boums générant d’immenses quantités de mauvais investissements, le chômage structurel serait aussi grandement réduit. Par exemple, le dernier boum a créé beaucoup d’emplois dans la construction, attirant beaucoup de main d’oeuvre vers cette activité. Maintenant que ces emplois ne sont plus requis, ces gens sont sur le chômage et n’ont pas les compétences requises par les entreprises qui embauchent présentement.
6) Est-ce raisonnable de croire en démocratie qu’un gouvernement se donne comme mandat d’assommer l’économie pour la prémunir comme une inflation, somme toute très basse historiquement? Connaissez-vous beaucoup de gouvernements qui se sont fait élire en promettant une baisse des salaires et une hausse des taux d’intérêts ?
Premièrement, il faudrait ajuster votre définition d’inflation. Par exemple, si cette année la productivité s’améliore de 2% et que l’IPC augmente de 3%, quelle est la véritable inflation? Les économistes diront 3%, moi je vous dit que c’est 5%! Par ailleurs, même à 2% annuellement, la hausse des prix aura réduit le pouvoir d’achat de -43% en 20 ans; ce n’est pas rien. Lorsque la déflation est causée par une hausse de la productivité, celle-ci est bénéfique pour l’économie, contrairement à lorsqu’elle est causée par le désendettement suite à un boum insoutenable (voir ceci).
Deuxièmement, le but de l’étalon-or et de l’abolissement des réserves bancaires fractionnaires n’est pas tant de se prémunir contre l’inflation, mais plutôt d’éviter les violents cycles économiques dont nous faisons régulièrement les frais.
Troisièmement, je suis d’accord qu’il existe une forte opposition politique à ces mesures. Néanmoins, celle-ci résulte d’un illettrisme économique flagrant, d’où l’importance d’éduquer la population à cet égard.
Voir cette série d’articles :
Pourquoi y a-t-il des cycles économiques et des récessions? – Partie 1
Pourquoi y a-t-il des cycles économiques et des récessions? – Partie 2
Pourquoi y a-t-il des cycles économiques et des récessions? – Partie 3
Pourquoi y a-t-il des cycles économiques et des récessions? – Partie 4
Pourquoi y a-t-il des cycles économiques et des récessions? – Partie 5
Pourquoi y a-t-il des cycles économiques et des récessions? – Partie 6
7) Le retour à un taux de change fixe est-il vraiment approprié ? Ne peut-on pas tirer des leçons de la crise qui secoue actuellement l’euro alors que des pays trop disparates économiquement partagent la même monnaie ?
Non! Le problème avec l’union européenne est que les gouvernements génèrent d’énormes déficits sans pouvoir les monétiser (voir ceci). On tente donc d’arrimer une politique fiscale irresponsable à une politique monétaire unique. Peu importe le système monétaire, les déficits gouvernements résultant de dépenses irresponsables seront toujours néfastes pour l’économie. La différence est que l’étalon-or impose une certaine limite à la capacité d’endettement des gouvernements, ce qui est une très bonne chose pour les citoyens.
Finalement, pour mieux comprendre l’essence de la théorie autrichienne des cycles économiques, je vous recommande cet article rempli de schémas.
Un blogueur de Contrepoints m’a posé une question à l’égard de cet article. La voici ainsi que ma réponse:
Chevalier
7 février 2011 – 13 h 55 min
Merci pour cet article, mais comment interprétez vous les faits que PierreDuhamel écrit :
« C’est un fait que les années 1850-1875 en particulier ont connu une grande prospérité. Mais est-ce parce que l’or limitait la croissance de la masse monétaire ou bien parce qu’il y avait de plus en plus d’or sur le marché, ce qui a conduit… à une augmentation spectaculaire de la monnaie en circulation ? Eh oui, ces années-à furent celles du fameux Gold Rush, de la ruée vers l’or en Californie et en Australie. On a trouvé entre 1850 et 1860, l’équivalent de la moitié de l’or sorti de terre depuis les 1500 années précédentes. Les nouvelles découvertes ont favorisé la baisse du crédit et un développement économique frénétique.
Par contre, quand on ne trouve plus de nouveaux gisements après 1875, c’est la crise. Peu de nouvelle monnaie en circulation, les taux d’intérêts gonflent et il a fallu attendre la course aux armements qui a précédé la Première grande guerre pour que l’économie reprenne de la vigueur. D’autres économistes (Temin et Eichengreen) soutiennent même que le retour de l’étalon-or après la Grande guerre a contribué à la Grande Dépression. »
Merci par avance,
Minarchiste Reply:
février 7th, 2011 at 16 h 59 min
Je trouve que son lien entre la production d’or et les crises est saugrenu.
Les crises bancaires de l’époques étaient causées par un système à réserves fractionnaires, et non par l’évolution de la production d’or. Un boum économique résultait de l’expansion du crédit par les banques, puis lorsque les mauvais investissements étaient révélés, la crise bancaire survenait alors que les gens tentaient d’échanger leurs notes contre l’or sous-jacent, qui était en quantité insuffisante dans les voutes des banques.
Quant au lien entre l’étalon-or et la Grande Dépression, j’ai écrit un article détaillé sur le sujet:
https://minarchiste.wordpress.com/2010/01/06/letalon-or-et-le-crash-de-1929/
À propos du (supposé) soutient des autrichiens aux réserves entières, je me permets de copier coller en le modifiant légèrement le commentaire que j’ai posté sur le blogue du QL:
Tous les « Autrichiens » ne sont pas d’accord avec ça, il s’agit « seulement » du point de vue rothbardien.
Pascal Salin et d’autres défenseurs du système de free banking pensent qu’une banque libre pourrait proposer à ses clients des comptes de dépôt à réserves fractionnaires tant que le client en est averti et acepte donc le risque de perdre tout ou partie de ses liquidités en cas de bank run (car évidemment il n’y aurait pas de sauvetage de la part de l’Etat, ni de garantie étatique des dépôts dans un système de free banking).
L’emission de monnaie fiduciaire non adossée à de la monnaie réelle serait naturellement limitée d’une part par les clients qui toutes choses égales par ailleurs auraient plutôt tendance à s’orienter vers les monnaies de dévaluant peu (conséquence d’une trop grande émission de monnaie) et d’autre part (surtout?) par les mécanismes de compensation inter-bancaires. Le tout sans besoin de coercition étatique ni d’entrave à la liberté contractuelle.
Autre avantage: une flexibilité plus importante qu’avec les réserves fractionnaires à 100%, qui effectivement empêchent toute forme de malinvestissements au sens de Mises, mais qui je pense auraient trop tendance à restreindre l’investissement, notamment en cas de rupture technologique ou tout autre événement provoquant une hausse rapide des besoins en capitaux.
Évidemment, on ne parle pas ici de la « fausse » flexibilité du système actuel, centralisé, monopolistique et destructeur de l’information-prix de la monnaie ayant pour conséquence une forte instabilité du système économique (ABCT etc.), mais d’un système libre, conduisant donc à une allocation optimale des ressources monétaires.
Enfin, notons qu’il n’est nullement besoin d’imposer l’étalon-or. Un tel système verrait sûrement l’or (et l’argent?) s’imposer comme monnaie, étant donné que cela a toujours été le cas lorsqu’on a laissé les individus choisir librement leur monnaie tout en permettant l’émergence d’autre types de monnaies, avec peut-être l’apparition d’une monnaie encore meilleure…
Envoyé de mon iPhone
@Mateo
Quand tu dis:
« en cas de bank run (car évidemment il n’y aurait pas de sauvetage de la part de l’Etat, ni de garantie étatique des dépôts dans un système de free banking). »
Il ne faut pas oublier la présence de la banque centrale comme prêteur dernier recours. C’est cette institution qui permet aux banques de créer de la monnaie sans risque de bank run, beaucoup plus que l’assurance-dépot et la perspective d’un bailout.
D’autre part, il y a différentes opinions au sein des autrichiens, mais je ne pense pas que la position de Salin soit réellement autrichienne.
Pour bien comprendre, il faut lire De Soto, qui explique de façon éloquente pourquoi le fait que les banques utilisent les dépôts à vue pour faire des prêts constitue un viol des droits de propriété des déposants.
Autrefois, je pensais que la réserve fractionnaire est une fraude, et que comme le disait De Soto et Hülsmann, une meilleure élaboration des droits de propriété rétablirait le problème. Mais après avoir lu le papier de Selgin, j’en suis venu à penser que la FRB n’est pas une fraude.
http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1589709
Cet article de Selgin et White est tout aussi intéressant, et pose la question de savoir si oui ou non les FRB sont naturellement viciées. Hülsmann dit que les FRB le sont, et que les FRB mènent indéniablement à l’établissement des banques centrales, l’argument évoqué est le dilemme du prisonnier (même s’il a déjà été réfuté par Selgin dans son ouvrage « The Theory of Free Banking », 1988).
Cliquer pour accéder à rae9_2_5.pdf
La question posée dans cet article est la suivante : si les FRB sont instables, les faillites de masse conduisent les gens à préférer les Full-Reserve Banking. L’écosse a fonctionné avec des réserves fractionnaires, sans problème. Et il n’existait pas de banque Full reserve. Je recommande de lire très attentivement les pages 14, 15 et 16 (ou 96, 97, et 98, ce qui revient au même).
Je parlais du système de free banking (comme indiqué entre parenthèses 😉 ), où il n’y a pas de banque centrale.
De plus, Salin n’est évidemment pas le seul à soutenir le système de free banking, dans lequel il n’y a pas, par définition, de ratio de réserves obligatoire. On peut également citer George Selgin ou Lawrence White.
Je connais bien le point de vue Rothbardien sur le caractère « illégal » d’un point de vue jusnaturaliste du système de réserves fractionnaires, et je le comprends tout à fait. J’imagine que les explications de De Soto sont les mêmes.
Mais le point de vue des avocats du free banking me paraît également tout-à-fait cohérent du point de vue du droit, et je n’ai personnellement pas encore tranché entre les 2.
Enfin bref, le système de free banking ne te séduit-il pas d’un point de vue économique?
Il a très bien fonctionné lorsqu’il a été appliqué (banques écossaises), et ce, sans taux de réserves fractionnaires imposé.
« Mais est-ce parce que l’or limitait la croissance de la masse monétaire ou bien parce qu’il y avait de plus en plus d’or sur le marché, ce qui a conduit… à une augmentation spectaculaire de la monnaie en circulation ? »
Je crois qu’il y a une faute de logique. Si les prix augmentent, l’or ne vaut plus rien. Les coûts de production s’élèvent de sorte que l’activité minière décline. En revanche, si la surexpansion de la monnaie fiat venait à faire monter le prix de l’or, il est logique que l’or expérimente des rush. Mais ça veut dire qu’il y a déjà des tensions inflationnistes.
Quant à l’argument qui veut que l’or soit limité, il faut comprendre que les prix et les salaires peuvent baisser; dans ce cas, ce n’est plus un problème. Ensuite, la baisse des prix peut rentabiliser l’extraction de métaux précieux. Les autrichiens ne prétendent pas que l’or doit être la seule monnaie légale; seule l’état peut légaliser le cours d’une monnaie. D’autres métaux peuvent circuler : argent, cuivre, platine…
Et si les métaux connaissent une pénurie, ce n’est pas un problème. La spécificité de la monnaie est de posséder un pouvoir d’achat stable et que la commodité est un bien durable; c’est pour ça qu’elle est acceptée. Ce n’est pas difficile à trouver : des coquillages, des plumes…
Personne n’a dit que la monnaie doit être rare et clinquante, sauf les keynésiens.
@Mateo
« Enfin bref, le système de free banking ne te séduit-il pas d’un point de vue économique?
Il a très bien fonctionné lorsqu’il a été appliqué (banques écossaises), et ce, sans taux de réserves fractionnaires imposé. »
Non, il a peut-être fonctionné à certains endroits à certains moments, mais pour moi les réserves fractionnaires mènent inévitablement aux crises et aux récessions.
@MH
Je vais lire l’article et je te reviens là-dessus plus tard.
En passant, le blogue fracasse sont record quotidien de fréquentation aujourd’hui! Merci à tous!
Ce poste tient davantage de la pensée magique que de la science. Mais venant de la part d’un titulaire d’une maitrise en finance (ou quelque chose du genre) qui se désigne « économiste », cela ne m’étonne pas.
Je dois tout d’abord admettre que la politique monétaire n’est de loin pas ma spécialité. Mais je pense en connaître autant que l’auteur, donc cela devrait aller.
J’adore tous les bouts de réponses du style « en faisant ainsi, la croissance économique va s’accélérer, le taux d’épargne augmenter, etc ». Sans aucune preuve ou papier scientifique pour justifier cela. Comme je l’ai dit, cela tient de la pensée magique. Vous critiquez la gauche interventionniste, mais dans les faits, vous partagez avec elle de croire aux solutions miracles. La différence, c’est que les gauchistes vont croire que le gouvernement peut tout résoudre, alors que vous, c’est le marché.
Ensuite, quelques points. La fluctuation du prix des ressources est essentiel. Incroyable comment vous répondez mal à la question de Duhamel. Vous proposez de fixer la valeur d’un bout de papier (un billet de banque) à une certaine quantité d’or. Donc si la valeur de l’or baisse (et cela peut arriver pour bien davantage de raisons que vous ne le laissez croire!), cela signifie que mon bout de papier a moins de valeur! Cela me fait rire de voir que vous ne comprenez pas les bases de c’est la valeur. Vous pensez pouvoir assigner, pour toujours, une valeur à un bout de papier. Cela me fait autant rire que le gars qui est allé à l’émission Dragon’s Den à CBC et qui voulait remplacer la monnaie par… des jetons du Casino! Tout simplement car il estimait que les jetons ne subissaient pas l’inflation. Le fait est que je peux décider de ne pas accorder de valeur à un caillou doré.
Ensuite, j’adore la partie qui dit que si nous étions les seuls à adopter l’étalon-or, que notre monnaie s’apprécierait. Pourquoi? Cela dépendrait de la valeur de l’or, de comment on fixerait notre monnaie, etc. Par exemple, un billet de $100 serait-il attaché à 1 gramme d’or? 1 kilo?
Au final, cela me fait juste rire. L’école autrichienne est drole. Elle est toute seule dans son coin à aboyer contre des banques centrales. À prétendre que les pays produisent de la monnaie en masse pour racheter leurs dettes. Si tel était vraiment le cas, alors pourquoi avons-nous encore une dette? Nous devrions juste l’éliminer.
Pour conclure, j’ai quand même une question: en limitant ainsi la production de monnaie (en interdisant aux banques de prêter une fraction de nos avoirs, vu que cela représenterait un bien plus grand changement que le retour à l’étalon-or, ce que vous remarquez très justement, je dois l’admettre). Donc en faisant ainsi, ne pensez-vous pas que cela limiterait fortement l’investissement et la création de nouvelles entreprises? Il y a là potentiellement un grand frein au développement économique. Pas que je sois un fan des prêts à tout va, mais la solution proposée serait extrême.
@Bryan Breguet
En effet, vos connaissances du système monétaire ne sont pas vraiment plus élevées que celles de M. Duhamel.
De plus, il ne me servirait à rien d’avoir une formation d’économiste, puisque l’ABCT n’est pas enseignée dans nos universités; juste le keynésianisme. J’ai suivi une dizaine de cours d’économie à l’université et ils ne me servent absolument à rien dans la vraie vie; j’ai dû désapprendre beaucoup de chose pour bien comprendre l’économie.
D’ailleurs, à lire votre commentaire, on constate rapidement que votre formation d’économiste ne vous aide vraiment pas à comprendre le système monétaire.
1) À aucun endroit dans le texte je mentionne que la croissance économique va accélérer grâce à l’étalon-or (ça commence mal pour vous!). Ceci étant dit, ai-je vraiment besoin d’une preuve « scientifique » pour démontrer qu’en l’absence d’une politique monétaire expansionniste, le taux d’épargne augmentera? C’est élémentaire: une politique monétaire expansionniste fait diminuer l’épargne en faveur de la consommation présente, c’est d’ailleurs le but ouvertement recherché par les autorités! ouf…
2) Je ne désire pas imposer l’or comme monnaie, mais au cours de l’histoire c’est l’or qui a toujours émergé comme monnaie de choix. C’est pourquoi pour moi « monnaie libre » équivaut à « étalon-or ». Je n’ai aucun problème à ce que d’autres « choses » soit utilisés comme monnaie.
3) Je ne prétends pas assigner une « valeur » à un bout de papier (vous m’attribuez encore une chose que je n’ai pas mentionnée). En revanche, je prétends assigner un poids de métal fixe à un bout de papier, c’est fort différent. Évidemment que le pouvoir d’achat de ce poids de métal peut varier en fonction de la production de biens et de la production d’or, mais contrairement à vous, je ne crois pas que ce pouvoir d’achat soit trop volatile.
Si beaucoup de gens font comme vous et décident « ne pas accorder de valeur à un caillou doré », cela signifie que le pouvoir d’achat de l’or diminuera. La production diminuera et le marché se ré-équilibrera à un nouveau niveau de prix. Il est où le problème? Ce ne serait pas la première fois que les préférences des gens changent; ce n’est pas synonyme de catastrophe économique.
La valeur de l’or en dollar US (ou autre devise) peut sembler volatile. Mais est-ce à cause de l’or comme tel, ou est-ce plutôt à cause du dollar US? Poser la question c’est y répondre lorsqu’on connaît toutes les interventions monétaires qui surviennent jour après jour et toute l’incertitude créée par ces interventions (par exemple, lorsque le prix de l’or a augmenté jeudi dernier durant le speech de Bernanke alors qu’il parlait d’un éventuel QE3, est-ce à cause du marché de l’or ou est-ce à cause des perspectives du dollar US?? ce genre de volatilité n’a rien à voir avec l’or, tout à voir avec un dollar US incertain, d’où l’attrait d’un étalon-or stabilisateur).
D’autre part, dans un système étalon-or, l’utilisation de l’or en tant que monnaie serait prépondérante versus ses autres utilisations (joallerie, industriel). Sa valeur ne serait donc pas influencée par ces industries ou par les soubresauts de l’économie.
4) Si nous étions les seuls à adopter l’étalon-or, notre devise s’apprécierait assurément puisqu’il apparaîtrait évident aux investisseurs globaux que le Canada serait un pays à faible croissance de sa masse monétaire, et donc à monnaie « forte ». Ouvrez quelques livres d’histoires économique et vous consterez cet impact, par exemple aux Pays-Bas lors de l’apogée de la Banque d’Amsterdam, qui avait 100% de réserves. De plus, nos taux d’intérêt augmenteraient ce qui attirerait les flux monétaires investis en titres à revenu fixe. Ce fut le cas l’an passé, notre monnaie étant percue comme plus solide que le dollar US ou l’euro, le Canada a attiré beaucoup d’investisseurs obligataires étrangers (j’ai un graph de la CIBC à cet égard si vous le voulez).
À long terme, les taux de change varient en fonction des différentiels d’inflation (PPP, merci M. Marchon). Ainsi, un pays qui se commettrait à ne pas générer d’inflation verrait sa devise s’apprécier automatiquement sur les marchés…plutôt élémentaire.
C’est ici que ma maîtrise en finance me donne un net avantage sur vous!
Maintenant, j’ai été sidéré par votre commentaire: l’appréciation de notre devise dépendrait de la quantité d’or attachée à un billet de $100…incroyable!!! Vous avez définitivement besoin d’étudier le sujet!! Ça vous permettrait peut-être de vous libérer de vos dogmes académiques.
5) Autre commentaire incroyable: « À prétendre que les pays produisent de la monnaie en masse pour racheter leurs dettes. Si tel était vraiment le cas, alors pourquoi avons-nous encore une dette? »
La Federal Reserve crée de la monnaie pour acheter des titres de dette du gouvernement. Ces titres de dette ne disparaissent pas, ils sont au bilan de la Fed. Avez-vous observé l’évolution du bilan de la Fed au cours des 5 dernières années? Je parie que non. Elle en est maintenant le plus gros détenteur mondial (plus que la Chine). Et oui: la Fed est le détenteur majoritaire des dettes du gouvernement. C’est sidérant!
La dette ne disparaît pas lorsque de la monnaie est créée, au contraire elle apparaît. Chaque dollar (physique ou numérique) en circulation est créé à partir d’une dette. Si toutes les dettes étaient remboursées, il n’y aurait plus de monnaie en circulation. Le saviez-vous? Je parie que non!
6) Concernant votre question; elle est primordiale pour les économistes autrichiens.
Nos croyons que l’investissement financé par l’expansion de la masse monétaire (i.e. de l’épargne artificielle) mène à de « mauvais investissements » et éventuellement à de violentes récessions durant lesquelles ces investissements sont « nettoyés » et les ressources réallouées dans l’économie.
Dans un système monétaire sain, l’investissement serait financé par de l’épargne « réelle »; i.e. les taux d’intérêt seraient représentatifs des préférences temporelles des individus, et non de celles déterminées par la banque centrale ou des banques commerciales.
Autrement dit, en faisant baisser artificiellement les taux d’intérêt, le système bancaire actuel crée une distorsion économiques résultant en des bulles suivies de violents crash.
J’ai documenté ces événements à maintes reprises sur ce blogue (voir les liens de l’article entre autres).
Vous avez le droit d’être en désaccord sur ce point numéro 6 et nous pouvons en débattre si vous le voulez, mais je vous prie de mieux étudier l’ABCT, car vous n’y connaissez visiblement rien ou presque. Ensuite nous pourrons avoir un débat intelligent.
Finalement, vous êtes le bienvenue sur ce blogue, mais je vous prierais de changer de ton. Vous arrivez ici avec peu de connaissances du système monétaire, puis vous tenter de ridiculiser mon article et mon école de pensée…pas très civilisé. Ce comportement n’est vraiment pas à votre avantage.
« Je dois tout d’abord admettre que la politique monétaire n’est de loin pas ma spécialité »
Effectivement!
« Mais je pense en connaître autant que l’auteur, donc cela devrait aller. »
Ça j’en doute franchement, pour avoir lu pas mal de ses articles.
Allez Brian, si tu t’y connais un minimum en économie, tu n’auras pas besoin de plus de 30 secondes de réflexion pour répondre toi même à tes questions… A moins que l’auteur aie la patience de répondre à ce message rempli d’illetrisme économique (aucun problème avec ça, tout le monde ne s’intéresse pas à l’économie) et de condescendance…
@Mateo
Merci!
Que de mauvaise foie. Vous ne mentionnez jamais que tout sera mieux si on change de système? Mon dieu. Vous n’utilisez probablement pas le terme « croissance économique », mais j’avais bien dit « du genre ». Mon point était que pratiquement toutes vos réponses sont du style: tout serait tellement mieux après. Je serai plus spécifique dorénavant vu que vous avez visiblement de la misère à comprendre.
Je reconnais que la valeur de la monnaie serait davantage stable, logiquement. On ne parle pas de valeur refuge pour l’or pour rien. Je voulais juste mentionner que contrairement à ce que vous laissiez parfois entendre, cette valeur ne serait pas garantie. Mais votre réponse dans votre commentaire me satisfait amplement. Merci.
Ensuite, comment vous me faites rire avec votre formation wikipédia. Les taux de changes évoluent pour une tonne de raison, les PPP n’en est qu’une seule, et pas la principale (si c’était le cas, l’indice big mac serait le même partout dans le monde par exemple). Il y a aussi les taux d’intérêt! Ou simplement la confiance des investisseurs. Donc svpl, arrêtez avec votre certitude que notre monnaie s’apprécierait. Cela n’est pas une certitude. Encore une fois, laissez donc tomber la pensée magique. Je peux faire l’argument que si nous étions les seuls à adopter l’étalon-or, le reste du monde nous regarderait comme des abrutis passant à un système désuet et perdrait confiance en nous. Je ne dis pas que cela arriverait pour sûr, mais c’est possible. Imaginez toutes les autres banques centrales dirigées par ces méchants keynésiens. Vous pensez qu’ils aimeraient voir le Canada devenir autrichien?
Ensuite, je pense que j’ai simplement mal formulé ma question sur quelle quantité d’or serait utilisée. Elle n’était pas importante de toutes façon.
Au fait, mais je suppose que vous l’avez déjà expliqué une fois sur votre blogue, comment expliquez-vous la montagne de papiers montrant le rôle primordial joué par l’étalon-or dans la crise de 1929? Laissez-moi deviner: ces papiers ne sont pas autrichiens et vous me trouverez un papier démontrant l’inverse.
Je ne m’excuserez pas de mon « ton » qui vous chicane tant. Le fait que ce blogue utilise le terme « économiste » est une insulte à tous les vrais économistes. Je ne me présente pas comme analyste financier ou quoique ce soit sur mon blogue simplement car j’ai eu quelques cours de finances à l’université. En passant, la science économique n’est pas « keynésienne ». Mon dieu, on croirait entendre une question de Maxime Bernier lorsqu’il se ridiculisait devant le directeur de la Banque du Canada en comité parlementaire.
Et oui oui je sais, il n’y a pas de regroupement professionnel officiel et n’importe qui qui peut utiliser ce terme d’économiste (Elgrably le fait à tous les jours). Il n’en reste pas moins que n’importe qui ne devrait pas, selon moi. Et pour un gars aussi pro-marché que vous, je suis sûr que vous comprendrez mon point qu’il n’y a pas besoin d’une loi pour cela. Et vous pouvez vous plaindre que la pensée autrichienne n’est pas enseignée, vous devriez peut-être vous demander pourquoi tel est le cas. Pourquoi la science économique a divergé si loin de vous. N’est-ce pas là un choix du « marché » et cela ne démontre-t-il pas que votre « pensée » a été choisie comme inférieure?
Au final, il reste un point qui m’échappe. Il me semble que quelqu’un réellement pro-marché devrait être favorable à ce que les banques n’aient aucune régulation quant aux prêts, non? Donc si la banque X veut prêter bcp et ne conserver que des réserves fractionnaires, elle devrait avoir le droit de le faire. Le marché décidera de son sort. Donc pourquoi voudriez-vous forcer toutes les banques à ne pas avoir des réserves fractionnaires? Cela m’apparaît incohérent.
Le système proposé (étalon-or, pas de réserve fractionnaire, taux de change fixe, etc) est tellement rigide, c’est presque du communisme. Et encore une fois cela est tellement pas cohérent avec une pensée de droite ou « libérale ». En gros vous voulez une économie super libre où les gens sont libres de tout faire ou presque. Mais vous voulez cela dans un système super rigide où tous les ajustements devraient se faire par les quantités et pas par les prix.
Bryan,
par votre « ton », je crois que ce que l’auteur du blogue veut dire c’est: « Laissez donc faire les attaques personnelles et concentrez vous sur l’argumentaire ».
Attaquer la formation de quelqu’un est en soi un sophisme qui doit être déconcé immédiatement dans un débat d’idées. Moi je suis physicien de formation (mais je m’intéresse à plein d’autres sujets, dont l’économie), et si quelqu’un veut challenger mes connaissances en physique il est le bienvenu, peu importe sa formation. J’en serai honoré et même flatté que quelqu’un veuille bien s’intéresser à mon domaine d’expertise. Je répondrai à ses questions de façon professionelle, assurée et de bonne foi, sans dénigrer les connaissances de l’individu en question. De plus je n’hésiterais pas à avouer mon incertitude si mes connaissances n’étaient pas adéquates. Autrement dit, si j’étais si fort en physique, je pourrais confortablement répondre aux questions de quiconque à l’aide d’arguments sans avoir à dénigrer la personne. C’est l’argument des faibles, et ce n’est pas différent en économie. Si vous êtes si fort en économie vous ne devriez jamais avoir à utiliser d’attaques personnelles.
J’ai trouvé ce passage intéressant:
« Au final, il reste un point qui m’échappe. Il me semble que quelqu’un réellement pro-marché devrait être favorable à ce que les banques n’aient aucune régulation quant aux prêts, non? Donc si la banque X veut prêter bcp et ne conserver que des réserves fractionnaires, elle devrait avoir le droit de le faire. Le marché décidera de son sort. Donc pourquoi voudriez-vous forcer toutes les banques à ne pas avoir des réserves fractionnaires? Cela m’apparaît incohérent. »
Je suis d’accord, et c’est aussi l’opinion de plusieurs économistes autrichien, tel que discuté par Mateo et M.H. plus haut. La théorie est que sans la présence d’une banque centrale pour « backer » le système de fractional reserve mur à mur, les banques pourraient librement choisir leur taut de réserve, et ainsi les banques les plus risqueuses auraient effectivement plus de chance de perdre l’argent des investisseurs. Les investisseurs avertis choisiraient leur banque en fonction de leur pratiques et les banques qui créeraient trop de monnaie perdraient éventuellement la confiance des investisseurs. Je crois qu’un tel système serait envisageable car le risque serait beaucoup plus concret et documenté que ce qu’on a dans le système actuel.
Je n’ai pas l’impression que Brian vienne ici pour argumenter ou débattre mais juste pour triller et déverser sa haine envers les libéraux/libertariens…
PS: le libéralisme ce n’est
Oops, mon doigt a ripé sur le bouton « publier ».
Je disais donc:
Le libéralisme n’est pas « un truc de droite » by the way. Et c’est particulièrement vrai en France, où la droite est tout aussi anti-libérale que la gauche…
@Bryan
« comment vous me faites rire avec votre formation wikipédia. Les taux de changes évoluent pour une tonne de raison, les PPP n’en est qu’une seule, et pas la principale (si c’était le cas, l’indice big mac serait le même partout dans le monde par exemple). «
J’ai dit que les taux de change tendent vers la PPP « à long terme », reconnaissant qu’à court terme un paquet de choses peuvent influencer le taux de change. Voir ceci:
https://minarchiste.wordpress.com/2010/07/23/comment-se-fait-il-que-les-prix-montent-toujours-%e2%80%93-partie-3/
N’est-ce pas ironique de qualifier ma formation de « wikipedia », pour ensuite me parler du Big Mac Index!
» Je peux faire l’argument que si nous étions les seuls à adopter l’étalon-or, le reste du monde nous regarderait comme des abrutis passant à un système désuet et perdrait confiance en nous. Je ne dis pas que cela arriverait pour sûr, mais c’est possible. Imaginez toutes les autres banques centrales dirigées par ces méchants keynésiens. Vous pensez qu’ils aimeraient voir le Canada devenir autrichien? »
Bien sûr que les autres banques centrales seraient en beau fusil si le Canada devenait autrichien! À eux de régler leurs problèmes.
» le rôle primordial joué par l’étalon-or dans la crise de 1929? »
Effectivement, c’est la question qui revient toujours, fort mal comprise et je l’ai abordée en détails.
En fait si vous connaissiez bien votre histoire économique (vous devriez puisque vous êtes un « vrai » économiste non?), vous sauriez que la plupart des nations n’étaient déjà plus sous l’étalon-or dès 1925 (le gold exchange standard ce n’est pas le gold standard!). On pourrait même dire que les États-Unis ont commencé à délaisser l’or dès la création de la Fed en 1913-14, générant un gros tas de monnaie sans or sous-jacent pour financer la première guerre (ce qui mena à la Dépression de 1920-21).
La création de la Fed et l’adoption du gold-exchange standard (la plupart des vrais économistes ne savent même pas faire la différence) ont permis de générer l’immense croissance de la masse monétaire des roaring twenties, générant une immense bulle de crédit qui a implosé au crash de 1929 (je viens de vous expliquer en quelques lignes ce que Robert Schiller n’arrive pas à expliquer en deux bouquins! pas mal pour un pseudo-économiste! Shiller met bêtement ça sur le dos des mystérieux animal spirits et de l’irrational exhuberance, alors que c’est plutôt le crédit facile généré par une croissance fulgurante de la masse monétaire qui est responsable).
En ce sens, le délaissement du gold-exchange standard fut un réajustement nécessaire puisque la plupart des nations avaient créé beaucoup trop de monnaie pour la quantité d’or en réserve et le maintient de la convertibilité était devenu impossible.
J’explique le tout ici:
https://minarchiste.wordpress.com/2010/01/06/letalon-or-et-le-crash-de-1929/
« Pourquoi la science économique a divergé si loin de vous. N’est-ce pas là un choix du « marché » et cela ne démontre-t-il pas que votre « pensée » a été choisie comme inférieure? »
Absolument pas! Le keynésianisme a été choisi par les politiciens et les banques qui les financent parce qu’il permet de justifier des politiques inflationnistes et de justifier l’interventionnisme économique.
D’ailleurs, je vous défie de me trouver une récession qui ne peut être expliquée par l’ABCT (vous perdrez votre temps, car il n’y en a pas).
« Il me semble que quelqu’un réellement pro-marché devrait être favorable à ce que les banques n’aient aucune régulation quant aux prêts, non? Donc si la banque X veut prêter bcp et ne conserver que des réserves fractionnaires, elle devrait avoir le droit de le faire. Le marché décidera de son sort. Donc pourquoi voudriez-vous forcer toutes les banques à ne pas avoir des réserves fractionnaires? Cela m’apparaît incohérent. »
Voir les commentaires des autres blogueurs. Il y a en effet une branche d’économistes autrichiens qui soutienne le « free banking », i.e. sans banque centrale, mais avec réserves fractionnaires. Je pense que c’est un débat intéressant auquel je suis très content de contribuer. L’article soumis par MH est d’ailleurs très intéressant à cet égard.
« Le système proposé (étalon-or, pas de réserve fractionnaire, taux de change fixe, etc) est tellement rigide, c’est presque du communisme. Et encore une fois cela est tellement pas cohérent avec une pensée de droite ou « libérale ». En gros vous voulez une économie super libre où les gens sont libres de tout faire ou presque. Mais vous voulez cela dans un système super rigide »
Au contraire, ma position (comme celle de Rothbard et DeSoto) est que la prêt d’un dépôt à vue constitue une violation de droits de propriété et une fraude (donc anti-capitaliste). Je vais élaborer sur ce concept dans les prochaines semaines.
Le système actuel est plutôt celui qui se rapproche du communisme. La banque centrale détermine le prix de la monnaie; de la pure planification centrale! Et les résultats sont désastreux.
La seule « rigidité » du système étalon-or est qu’il empêche les gouvernements de financer leurs déficits sur le dos de l’inflation et qu’il empêche les banques de faire des profits frauduleux sur le dos du reste de la population. Pour le reste, c’est un système dans lequel les taux d’intérêt sont déterminés par le marché, donc plutôt flexible.
Ensuite, les autrichiens ne sont pas de « droite », mais plutôt libertariens. Ils sont peut-être plus à droite que les keynésiens, mais pas « à droite ». Il y a une grosse différence.
Quant à mon utilisation de l’appellation économiste, libre à vous de la contester, mais cela n’améliore en rien votre argumentation, comme le souligne Mathieu Roy ci-haut.
Mathieu Roy,
Supprimer les banques centrales ne garantit pas forcément la stabilité monétaire. Certains économistes (autrichiens) français dont je tairais je nom affirment que cela suffirait. George Selgin a étudié précisément les systèmes monétaires; dans le chapitre 1 de The Theory of Free Banking (1988), de nombreux pays dont les Etats-Unis, la France, l’Italie, Angleterre, au 18-19ème siècle n’avaient pas de banque centrale mais était secoués par toute une série de crises.
Les banques étaient souvent à charte : monopole d’émission, parfois accompagné du cours légal et du cours forcé. Bien souvent, les succursales étaient interdites, ce qui affaiblit tout le système. Régulièrement les banques ont fait faillite après avoir prêté une large fraction de leur dépôt pour financer les dépenses de l’état, celui-ci devenant par la suite incapable de rembourser les banques.
Le pire fut l’épisode de Free Banking Era amorcée au milieu du 19ème siècle américain. En réalité, les banques avaient le droit d’émettre des billets, mais elles « devaient » attacher chaque billet en achetant (au rabais) des obligations d’état (comme garantie collatérale) extrêmement risquées et peu liquides. Ce système de bond-deposit n’avait que pour dessein de protéger le détenteur du billet (le client, donc), mais les banques en ont alors profité pour spéculer sur les obligations d’état (c’était quasiment leur seule activité); l’augmentation de leur valeur de marché + les intérêts représentaient des gains nets. On les appelait les Wildcat bankers. Lorsque l’offre d’obligations a diminué, sa valeur de marché a augmenté, et les banques ont eu des difficultés à obtenir ces garanties collatérales nécessaires à l’émission monétaire. Elles ont fait faillites et ont souffert des ruées bancaires parce que la demande de billets excède alors l’offre de billets. C’est comme cela que beaucoup de crises bancaires, notamment 1907 se sont produit durant la saison des récoltes, là où la demande d’argent liquide est très forte : en Automne précisément.
C’est à cause de ces prétendus exemples à deux francs que les gouvernements ont alors trouvé là un bon prétexte pour établir l’ère des banques centrales, quand ils se sont assurés d’avoir complètement saccagé le marché. Ce n’est pas seulement la banque centrale qu’il faut supprimer, mais les lois qui bloquent les processus de market-clearing.
Je recommande vraiment de lire le bouquin. C’est une mine d’information. Vous pouvez aussi lire Sechrest et Kevin Dowd sur la banque libre écossaise, ainsi que Lawrence White pour une étude de l’odieux système bancaire britannique.
@MH
J’ai lu l’article de Selgin et White. Voici un passage intéressant :
« Outlawing voluntary contractual arrangements that permit fractional reserve-holding is thus an intervention into the market, a restriction on the freedom of contract which is an essential aspect of private property rights . »Ensuite:
« To make it so, Block argues, the bank needs to affix an adequate disclaimer to banknotes and deposit contracts regarding the bank’s fractional-reserve-holding and redemp-tion policies. Hoppe (1994, p. 71), citing Block, similarly allows that fractional-reserve practices would be non-fraudulent if the bank ex-plicitly informed depositors that it reserved the right to « suspend or defer redemption » at any time. »
Je ne suis toujours pas d’accord.
Même si le déposant est clairement averti pas sa banque que celle-ci pourrait, à tout moment et à sa discrétion, suspendre les retraits des dépôts à vue, et que ce déposant accepte, il y a quand même fraude.
La monnaie est une reconnaissance de dette. Mais comme le démontre de Soto, un dépôt à vue n’est pas un prêt, c’est plutôt un contrat d’entreposage. Comme il n’y a pas de transfert de propriété, la banque ne peut l’utiliser à son profit.
Permettez-moi cette petite analogie pour mieux illustrer l’argument de Selgin:
Disons que vous me prêtez une arme à feu. Je vous demande ensuite la permission de l’utiliser pour commettre un vol de banque, en échange de quoi je vous remettrai une partie du butin. Cependant, si je me fais arrêter, vous risquer de ne pas recouvrir votre arme qui serait saisie par la police.
Est-ce que le fait que vous acceptiez cette proposition légitimise mon braquage de banque? Non!
« Supprimer les banques centrales ne garantit pas forcément la stabilité monétaire. »
Et nous pouvons aussi ajouter que des réserves à 100% ne garantit pas la stabilité si il existe une banque centrale ou des garanties du gouvernement.
http://libertarianpapers.org/2010/2-bagus-austrian-business-cycle-theory/
Abstract: Authors in the Austrian tradition have made the credit expansion of a fractional reserve banking system as the prime cause of business cycles. Authors such as Selgin (1988) and White (1999) have argued that a solution to this problem would be a free banking system. They maintain that the competition between banks would limit the credit expansion effectively. Other authors such as Rothbard (1991) and Huerta de Soto (2006) have gone further and advocated a 100 percent reserve banking system ruling out credit expansion altogether. In this article it is argued that a 100 percent reserve system can still bring about business cycles through excessive maturity mismatching between deposits and loans [if there is a central bank or government support and guarantees for the banking system. ]
Minarchiste,
La deuxième citation fait référence ici aux option-clauses qu’utilisait les banques écossaises avant qu’elles ne soient interdites 1765. Si c’est un contrat entre banquier et déposant, ce dernier sait à quoi s’attendre. La particularité de l’option clause est qu’il fonctionne comme une assurance-dépôt : au lieu de rembourser sans délai, la banque verse des intérêts journaliers aux détenteurs du billet pour ce délai d’attente. C’est d’ailleurs pour cela que les billets attachés à une option-clause restait plus longtemps en circulation durant cette époque.
« Comme il n’y a pas de transfert de propriété, la banque ne peut l’utiliser à son profit. »
C’est justement ce qui est discuté sur le papier de Selgin, dans le premier lien que j’ai indiqué : Those Dishonest Goldsmiths. Il faut absolument le lire. Moi-même je pensais qu’un dépôt est un transfert de propriété. Mais Selgin m’a fait changé d’avis; un dépôt n’est en fait… qu’un transfert de possession. Pas de propriété.
Mince ! Mais qu’est-ce que je raconte ? Correction :
« Moi-même je pensais qu’un dépôt est un transfert de possession. Mais Selgin m’a fait changé d’avis; un dépôt n’est en fait… qu’un transfert de propriété. Pas de possession. »
1) Je suis à peu près d’accord sur ce point
2) Oui, on peut adopter l’étalon-or de façon unilatérale. Cependant, comme vous le remarquez très bien ici https://minarchiste.wordpress.com/2010/01/06/letalon-or-et-le-crash-de-1929/ , l’absence de coordination internationale peut mener à des résultats désastreux pour ce qui est de l’étalon-or.
3) Sur le long-terme, la compétitivité n’est effectivement pas un problème. Par contre, c’en est un pour le court et moyen terme.
4) Je ne comprends pas pourquoi les variations sur le marché de l’or auraient moins d’effets que celles de la politique monétaire.
Par ailleurs, vous oubliez que d’autres facteurs pourraient faire varier la demande:
_Fluctuations de l’épargne de précaution.
_(Dé/)Thésaurisation massive de la part d’un pays étranger
_Fluctuations des usages industriels de l’or. (cf demande de bijouterie en Inde ou usage en électronique)
5) Compte-tenu de mes objections au point 4, je ne vois pas en quoi le passage à l’étalon-or empêcherait les fluctuations des taux d’intérêt conduisant aux booms/busts autrichiens (si tant est que l’ABCT soit pertinente).
« les salaires réels seraient plus élevés »: Ne pensez-vous pas que si les salaires réels sont rigides à la baisse il risque d’y avoir un léger problème si jamais la productivité du travail varie? (Eh oui, Keynes, au moins, il comprenait qu’un salaire trop élevé pouvait conduire au chômage)
Vous dîtes que l’endettement réduit l’épargne: ce n’est pas vrai. D’ailleurs, selon l’ABCT, l’épargne *augmente* (une épargne certes forcée) durant la phase de boom (logique, puisque l’investissement augmente). L’endettement est une bonne chose car il permet de déplacer l’épargne vers ceux qui en ont le plus besoin. Mais c’est effectivement une chose dangereuse. Mais je ne vois pas l’utilité de le rendre encore plus dangereux.
6) L’étalon-or n’a jamais fait ses preuves pour stabiliser les fluctuations économiques. Pour ce qui est des réserves fractionnaires:
_il ne fait aucun doute qu’elles peuvent être source de déstabilisation. Par contre, je constate que tout pays ayant une économie un temps soit peu développé les a adoptées. Il ne s’agit pas d’un hasard. Cf « Le commerce des promesses » de PN.Giraud ou http://www.minneapolisfed.org/publications_papers/pub_display.cfm?id=4350
_par définition, il y a fraude lorsqu’il y a eu altération de la vérité. Lorsque les deux parties sont au courant, je ne vois pas en quoi il y a altération de la vérité. Donc, je ne vois pas de fraude. Que la création monétaire ait un impact sur le reste de l’économie (et pas simplement sur le déposant et la banque), nul n’en doute. Mais le risque de faillites en cascades existe dès que le principe du prêt à intérêt est admis.
Il est fort probable qu’une réglementation des réserves fractionnaires soit nécessaire. Seulement les libertariens ne pouvant supporter ce mot sont amenés à plonger leur tête dans le sol et à prôner leur interdiction (avec des arguments pseudo-juridiques pour le justifier) ou à nier le problème.
Sinon, pour reprendre votre comparaison avec un braqueur, dire que les réserves fractionnaires ne sont pas frauduleuses revient à dire que le braqueur n’a pas escroqué le prêteur du révolver. Nul doute que le braqueur fait quelque chose de mal en commettant un vol, mais je ne vois pas comment on peut l’accuser d’avoir escroqué le prêteur du révolver.
7) L’étalon-or a les inconvénients des changes fixes. En pire, car l’unité de référence n’est même pas reliée à une économie réelle.
PS: FRB peut aussi bien désigner Full Reserve Banking que Fractionnal Reserve Banking
fred,
4 ) les autrichiens disent que les salaires ne sont pas rigides, (les salaires ont baissé en 1921 rappelez-vous), donc une baisse des prix n’est pas un problème. Même si c’en était un, vous faites l’erreur grossière de considérer que l’or est la seule commodité. L’argent, le cuivre, vous oubliez ? Les fèves de cacao, les briques de thé en Chine. N’importe quel bien durable suffit.
5) parce que l’étalon-or ne conduit pas à l’inflation. Quant à la rigidité des salaires, il faut le prouver : 1921 sonne pour vous comme un désaveu.
Et non, ce n’est pas l’épargne qui monte. Et d’ailleurs, vous ne savez pas ce que signifie « épargne forcée ». C’est tout simplement de la création monétaire. L’investissement est dopé non par une hausse de la demande de monnaie mais par le crédit, donc l’endettement.
6) lisez le papier de Selgin : Those dishonest Goldsmiths. Et si l’on suppose que Selgin a tort, cela signifie que De Soto a raison; vous faites fausse route dans les deux cas car il ne serait pas nécessaire de réglementer la FRB. De Soto dans son ouvrage explique que l’existence des FRB est dû à une défaillance des droits de propriété. Point barre.
4) Oui, enfin votre petite récession de rien du tout a quand même doublé le chômage, diminué la production industrielle de 30%.
Et puis, ce n’est pas moi qui me suis amusé à dire que l’étalon-or serait bon pour le pouvoir d’achat du salarié, mais minarchiste.
Effectivement, passer à l’étalon cacaco café argent ou tout autre poserait le même problème. C’est pourquoi un étalon composite me paraît beaucoup plus indiqué (naturellement, si on s’amuse à faire du 100% de réserves avec, çà sera compliqué).
5)Pour la rigidité des salaires:
http://scholar.google.fr/scholar?q=wage+rigidity&hl=frbtnG=Rechercher&lr=
http://krugman.blogs.nytimes.com/2011/02/05/exchange-rates-and-price-stickiness-wonkish/
Oui, je sais bien que cette épargne forcée se fait sous forme de création monétaire.
Mais cela ne répond pas à ma question: « En quoi l’endettement est mauvais ou réduirait l’épargne (et donc l’investissement) ».
6) J’ai lu le papier de Selgin et il me paraît nettement plus sensé que les de Sotoneries. Maintenant, je ne vois pas en quoi d’obscurs événements du XVIIe siècle devrait nous aider à choisir entre les réserves fractionnaires et le 100% de réserves. Qui plus est, si vous interdisez les réserves fractionnaires, vous pouvez être sûr qu’elles réapparaîtraient sous une autre forme. On pourrait bien sûr se lancer dans une course aux armements légales, qui serait tout aussi illibérale que de réglementer le secteur bancaire comme on le fait à l’heure actuelle. Il est frappant de constater que H.De Soto élude le problème (p.763).
@Fred
MH a répondu à 4, 5 et 6.
2) « l’absence de coordination internationale peut mener à des résultats désastreux pour ce qui est de l’étalon-or. »
Faux. Ce donne des résultats désastreux sous l’étalon-or est la création monétaire excessive…et donc le non-respect du système en lui-même (ce qui était permis par le gold-exchange standard).
7) « L’étalon-or a les inconvénients des changes fixes. En pire, car l’unité de référence n’est même pas reliée à une économie réelle. »
C’est n’importe quoi! Et lorsque la Chine crée des milliards de yuans pour acheter des devises étrangères et maintenir son taux de change fixe, c’est relié à l’économie « réelle »? L’étalon-or n’a rien à voir avec un système taux fixe avec monnaie fiat.
2) C’est bien vous qui évoquez la banque de France qui avait siphonné 30% de l’or mondial? Même avec des réserves entières, beaucoup d’emprunteurs auraient sans doute de grosse difficultés pour payer leurs prêts, car la valeur de ces dernier augmenteraient fortement.
7) L’étalon-or crée de fait un régime de change fixe entre les pays qui l’adoptent.
Je vous renvoie à votre propre post où vous affirmez que les pays sous étalon-or ont été amenés à être protectionnistes.
Pour clarifier un peu plus mon analogie, j’ajouterais que malgré le fait qu’il n’y ait pas fraude envers le déposant si celui-ci a été clairement avisé que la banque se réserve le droit de suspendre les retraits à sa discrétion, il n’en demeure pas moins que c’est de la fraude quand même, au même titre que la contrefaçon est de la fraude.
La banque utilise le dépôt pour créer de la monnaie; c’est pour moi une forme de contrefaçon.
Sauf que tous ceux entre les mains desquels passe la monnaie ainsi créée sont aussi au courant. Donc, je ne vois toujours pas comment on peut parler de contrefaçon. Car dans le cas de la fausse-monnaie, il y au moins un utilisateur qui est trompé au moment de la transaction.
fred,
4) Cela n’a rien à voir avec l’étalon-or, vous le reconnaîtrez. Minarchiste a publié un article sur la dépression de 1921, je suppose que vous avez certainement du le lire. Concernant l’étalon composite, c’est ce dont je préconisais figurez-vous, ainsi que d’autres intervenants. Mais même les réserves 100% ne posent pas de problème : n’oubliez pas qu’une baisse des prix relance la production des commodités. Ce qui va fluctuer ce sont les taux de change, mais c’est tout.
5) Je vous trouve obstiné. On vous serine depuis tout à l’heure que les salaires ont baissé en 1921. C’est une preuve historique mais ça ne vous suffit toujours pas ? Lisez ceci :
Cliquer pour accéder à wagesandhoursin00boargoog.pdf
Et très franchement, l’article de Krugman ne prouve rien du tout. Surtout qu’on vous parle d’une déflation opérée par les gains de productivité. Quitte à le répéter 10 000 fois, la baisse des prix relance la production de « monnaie ».
6) « J’ai lu le papier de Selgin et il me paraît nettement plus sensé que les de Sotoneries. »
Quand je lis vos élucubrations sur l’ABCT, j’évite de vous envoyer bouler tant votre méconnaissance est tout simplement à tomber par terre. Alors respectez un peu Soto, d’autant que vous n’avez pas lu le livre : ce serait la moindre des choses. Ce qu’il dit est au contraire extrêmement pertinent. C’est juste que ses conclusions ne vous plaisent pas, parce que vous êtes keynésien, même si j’admets donner raison à Selgin.
« Qui plus est, si vous interdisez les réserves fractionnaires, vous pouvez être sûr qu’elles réapparaîtraient sous une autre forme. »
Vous devriez lire le deuxième lien que j’ai indiqué plus haut : in defense of fiduciary media. White et Selgin expliquent que si les FRB sont viciées (expansion concertée), même si l’argument a été réfuté par Selgin en 1988, cela signifie qu’elles ne passent pas le test du marché et sont vouées à connaître la faillite. La demande fera émerger automatiquement les banques 100%. De plus, un businessmen qui aurait le sens des affaires pourrait facilement avertir les gens de la pratique des réserves fractionnaires, et ouvrir une banque 100% (lisez les pages 97-98 ainsi que la note numéro 19). Le fait qu’il n’y en ait pas eu durant la période de free banking écossais montre la préférence des agents économiques pour la FRB.
Et je le répète pour la dernière fois : De Soto ne recommande pas d’interdire la FRB, mais de faire respecter les droits de propriété. Votre argument tombe à l’eau. Le seul hic, c’est qu’un dépôt est en vérité un transfert de propriété. Mais ça, beaucoup ne le savaient sans doute pas. Le mérite revient surtout à Selgin d’avoir mené une étude très poussée sur le sujet sur les banques prêteuses britanniques.
« Sauf que tous ceux entre les mains desquels passe la monnaie ainsi créée sont aussi au courant. »
Vous respirez une sale malhonnêteté. Depuis quand savez-vous que les banques créent de la monnaie ? Moi ça fait quatre ans. Comment ? Par Internet. Mes parents ne le savaient pas… jusqu’à ce que je le leur dise. Mes amis ? Non plus. Alors soyez réaliste. Ce n’est pas parce que vous et moi nous savons que les « autres » le savent.
D’ailleurs, qu’on soit au courant ou pas n’est pas le problème, si vous avez (réellement) lu le papier de Selgin. Si le dépôt est un transfert de propriété alors peu importe ce qu’en fait la banque : vous n’êtes plus propriétaire, donc vous ne pouvez rien réclamer. C’est pourtant très bien expliqué.
7) on dira surtout qu’il ne s’agit pas de jeter le bébé avec l’eau du bain. Ce sont l’instabilité des politiques publiques qui causent ces distorsions, pas l’étalon-or.
4) encore une chose : Keynes faisait valoir qu’une baisse du salaire nominal faisait baisser les taux d’intérêts et avait des vertus psychologiques pour les entreprises (relire l’article de Kuehn cité dans l’article du minarchiste sur la dépression 1921). La préoccupation de Keynes n’est pas tant la charge de la dette que la demande de monnaie (semble-t-il) excessive durant les périodes de crises, et ce, au détriment de la demande globale de marchandises. Mais là encore, si c’est un problème, la production de monnaie est un processus de market-clearing.
Enfin, lorsque Keynes disait que les salaires sont rigides, c’est sous certaines conditions particulières, comme lorsque la crise a miné la confiance des uns et des autres, même si je conteste l’argument. En revanche, il disait que dans majorité des cas, crise de 1929, gains de productivité, les salaires sont flexibles et ont un effet équilibrant, contrairement à ce que prétend Krugman, pourtant keynésien.
@M.H.:
4) « réserves 100% ne posent pas de problème « : je pensais à des problèmes de stockage, voire de pérénité des commodités stockées…
5) Dire que les salaires sont rigides ne signifient pas qu’ils ne baissent jamais. Et merci, je savais que les salaires nominaux pouvaient baisser du temps de l’étalon-or. Et si vous regardez page 31, vous voyez que les salaires horaires réels ne baissent pas, ce qui n’aide pas à la réduction du chômage.
Oui, la baisse des prix relance la production d’or. Mais pas aussi vite que peut le faire un banquier central.
6) S’il s’agit juste d’obliger les banques à proposer un service où la couverture serait réellement intégrale, je ne vois pas d’inconvénient à cela. J’ai juste un doute que ce service soit très utilisé et que cela suffise à supprimer les cycles.
« sale malhonnêteté »: Je ne vous ai pas insulté. De tels propos ne vous honorent pas.
Pour ma part, j’ai appris l’existence des réserves fractionnaire lorsque j’étais au collège dans une revue de vulgarisation scientifique. On m’en a parlé en cours d’histoire peu avant mon baccalauréat.
Je reconnais que la plupart des gens n’ont pas conscience que les banques créent de la monnaie. Par contre, je pense que:
_les gens savent qu’il y a nettement plus d’argent sur leur compte en banque que dans leur portefeuille.
_les gens savent que les banques prêtent l’argent qui est sur leur compte.
_les gens savent que les banques sont vulnérables à un bank run (en tout cas ceux qui ont vu Mary Poppins ou La vie est belle), et qu’elles n’ont donc pas l’argent nécessaire dans leur coffre pour satisfaire toutes les demandes.
_les gens savent qu’il faut donner un préavis de quelques jours avant de retirer une forte somme.
7) S’il faut que tous les gouvernements se comportent correctement pour que le système marche (et pas seulement le pays qui met le système en place), votre système n’est pas près de marcher. (Un communiste convaincu m’a ainsi dit un jour que si le communisme n’avait pas marché, c’est qu’il n’avait pas été étendu à la Terre entière)
fred,
4) encore une fois, je ne vois pas le problème. Généralement, la « monnaie » doit être un bien durable et avoir une valeur constante pour être largement acceptée.
5) j’ai surtout vu autre chose : une cassure entre décembre 1920 – janvier 1921. à partir de janv. 1921, l’accélération du déclin des salaires s’est accompagnée d’un ralentissement du déclin de l’emploi et des heures travaillées. Je serais pas étonné qu’il y ait un lien de cause à effet. Et puis, l’emploi a diminué parce que les femmes sont « rentrées à la maison » et que la fin de la guerre s’accompagne aussi d’une restructuration d’après guerre / réorientation de la demande. Normal qu’il y ait du chômage. Enfin, le fait que la banque centrale réagirait plus vite ne signifie pas « qu’à long terme nous sommes tous morts », à plus forte raison si la déflation est opérée par des gains de productivité, ou même en période de crise d’ailleurs.
6) Il n’y a pas besoin d’interdire. Si la FRB est instable, la demande fera émerger les 100%. FRB ou 100%, il n’y aurait pas de cycle à condition que les banques sont libérées de toute tutelle. Pour Selgin, il n’y aurait pas de scénario type ABCT avec le 100%, mais il y aurait quand même des déséquilibres (The theory of free banking est très explicite là-dessus, voir chapitre 4), si la demande de monnaie ne peut être satisfaite par l’offre de monnaie, d’où les vertus de la création monétaire. Je n’ai pas de problème avec l’argument sauf si l’on tient compte du fait que cette demande peut être satisfaite sous le 100% par la production élastique de la monnaie (métaux précieux, autres commodités, genre coquillages cauri, fèves de cacao etc). Je vous recommande le bouquin si vous êtes intéressé; bien que vous avez énormément de préjugés sur l’économie autrichienne, le point de vue de Selgin est certainement bien plus compatible avec le votre que n’importe quel autre économiste autrichien.
« _les gens savent que les banques prêtent l’argent qui est sur leur compte. »
Là au moins nous sommes d’accord. sur la proposition précédente, je n’y crois pas car ça reviendrait encore à dire que les gens savent que les banques créent de la monnaie. Mais peu importe : le fait qu’on sache que l’argent est prêté signifie qu’on ait accepté de déléguer la propriété du dépôt. Puisque vous avez vu those Dishonest goldsmiths, vous voyez bien qu’autrefois, les déposants mettaient les pièces de monnaie dans un coffre, une boîte etc. quand ils désiraient simplement « déposer » de l’argent. Il payait alors des frais d’entreposage. Aujourd’hui, le déposant gagne des intérêts sur les dépôts donc on sait que l’argent est « prêté » et non « déposé ».
5) Ah, j’oubliais. Si la production de monnaie vous pose vraiment problème, vous n’avez qu’à considérer que la création monétaire peut satisfaire cette demande de monnaie. Dans les deux cas il n’y a pas besoin de planificateur. Notez que je n’ai aucun problème avec la FRB, je la considère aussi stable que le 100%, peut-être plus souple effectivement, mais sans plus. Les chapitres 7 et 8 de Selgin expliquent pourquoi la banque centrale ne peut qu’échouer dans sa tâche de maintenir l’équilibre monétaire, et pourquoi aussi le monopole d’émission explique la nécessité pour le gouvernement de créer la FDIC (voyez les chapitres 2 et 9 sur le « note brokerage ») tellement le monopole d’émission a fragilisé le système.
http://oll.libertyfund.org/?option=com_staticxt&staticfile=show.php%3Ftitle=2307&chapter=218710&layout=html&Itemid=27
4) « Généralement, la « monnaie » doit être un bien durable et avoir une valeur constante pour être largement acceptée. »: et accessoirement pouvoir faire l’objet de transferts pas trop difficilement.
5) « l’accélération du déclin des salaires s’est accompagnée d’un ralentissement du déclin de l’emploi et des heures travaillées. Je serais pas étonné qu’il y ait un lien de cause à effet. »:
Tout-à-fait. Mais comme les salaires réagissent avec quelques mois (voire quelques années) de retard sur les prix, vous avez quelques mois (voire quelques années) de chômage.
6) « Il n’y a pas besoin d’interdire »: ce n’est pas ce que j’avais compris dans les propos du minarchiste.
1) si on établissait un étalon -or comment sa valeur ne pourrait-elle pas être extrêment élevée au départ, ou alors augmenter sans cesse compte tenu de la croissance de la population mondiale ,des économies actuelles,surtout dans les pays émergents ou plus de gens on accès a un meilleur niveau de vie.Il faudrait soit des réserves énormes dans les coffres des diverses banques ,soit une valeur de l’or-étalon croissante compte tenu de la rareté (la majorité de l’or soit de 120 a 140000 tonnes est extraite,il ne reste que 50000 tonnes a extraire…)
2) les solides bulletins du Shadow Government Statistics, publiés par John Williams d’American Business & Analytics Research. Les bulletins se terminent par cette phrase : « la réalité qui se dévoile est l’intensification d’une récession en double-creux et des problèmes d’inflation plus graves que ceux qui sont généralement anticipés par les marchés financiers ; les indicateurs pointent vers plus d’inflation que prévu et une activité économique plus faible que prévu. quel rapport avec l’or ? je crois que c’est a surveiller…
Toujours pas de nouvelles de M. Breguet…il a probablement réalisé qu’il n’était pas à la hauteur pour ce genre d’argumentation! 🙂
@Tous
Voici un excellent article qui explique bien les problèmes fondamentaux avec la vision de White et Selgin, et surtout qui répond à ceux qui estiment que « le marché a statué que l’étalon-or et les réserves à 100% ne sont pas souhaitables ».
Bonne lecture.
Cliquer pour accéder à tir_07_3_hulsmann.pdf
J’avais déjà lu ce papier. Je viens de le relire.
L’idée est que le fractional IOU (+RP) n’est pas un produit homogène contrairement au Money Title : le ratio de couverture varie d’une banque à l’autre. Dans ce cas, l’usage serait limité à des professionnels, et chaque IOU circule à une valeur différente. Lorsque les banques tendent à homogénéiser les IOUs en rachetant les IOUs concurrentes at par, ce qui élimine le discount. Ce faisant, les gens ne distinguent pas les bons IOUs (fort ratio de couv.) des mauvais (faible ratio). Si un seul FRB tombe, les autres aussi : c’est le scénario diamond-dybvig, amplifié au maximum. Selgin a déjà réfuté cet argument : aucune banque n’a intérêt à intégrer le cartel puisque les mauvais IOUs serait immédiatement convertis.
Mais déjà, le problème avec l’argument est qu’il pose pour base que les IOUs sont des produits risqués. The theory of Free Banking montre qu’il n’en est rien. Les banques fournissent des IOUs (+RP… éventuellement), certes, mais l’offre de monnaie tend à correspondre à la demande de monnaie sans l’excéder (chap. 5 et 6). Il n’est donc pas prouvé qu’un IOU est moins liquide qu’un Money Title.
http://oll.libertyfund.org/?option=com_staticxt&staticfile=show.php%3Ftitle=2307&chapter=218723&layout=html&Itemid=27
Note and deposit exchange rates would reflect potentials for capital losses depending on the soundness of underlying bank loans and investments. Chapter 2 showed how note brokerage systematically eliminates note-discounting except when it is based on risk-default generally acknowledged by professional note dealers, including banks themselves. In short, note brokerage produces information on bank-specific risk. […] After confirming through the newspaper that there is no discount on the notes he holds, a bank customer would feel no urge to redeem them in a hurry.
http://findarticles.com/p/articles/mi_qa3678/is_199604/ai_n8755671/
During this era, many different bank notes were circulating, making the ability to determine which notes were valid and sound, and which were risky, necessary for transactions to occur. As a result, bank note reporters–newspapers that, like today’s financial pages, listed which bank notes were valid and what their market values were–were published and used as guides for bank note acceptance.
Once a note was determined to be valid, merchants had to know at what price it was trading: Was the note trading at par or at some other value? Evidence suggests that bank notes backed by creditworthy securities circulated at or near par. Those notes backed by risky securities, however, were accepted only at a discount, which compensated for the additional risk.
Le note brokerage est précisément ce qui rend impossible les bank runs de type Diamond-Dybvib. Il rend également impossible ce que les rothbardiens appellent l’expansion concertée. Puisque l’expansion accroit l’offre au-delà de la demande de monnaie, il suffit qu’une banque brise l’entente pour que le note brokerage fasse son travail. Et les autres banques expansionnistes expérimentent des ruées bancaires. C’est l’un des nombreux arguments de Selgin contre le dilemme du prisonnier en free banking, sans parler du « note-dueling era » et du « precautionary reserve demand » (chap. 6). La théorie de l’expansion concertée n’a pas son équivalent empirique.
L’affaire de Querini vs. banque de Mariono Vendelino est l’exemple type de ce qui arrive quand les lois ne sont pas bien faites. Les banquiers jouent sur les mots en faisant passer des Money Titles pour des fractional IOUs (+RP). Il est nécessaire que les lois précisent en quoi consiste un dépôt : généralement, les juges ont statué qu’il s’agissait d’un investissement. La propriété est donc déléguée. Et De Soto ne dit pas autre chose. Comme Hülsmann, il considère que les lois occultent le fait qu’une banque peut fournir des services d’entreposage.
Théoriquement, si la loi est défaillante, le processus essai-erreur-correction aurait tôt fait de corriger ce biais informationnel. Malheureusement, l’Etat fournit des protections légales aux FRB. Les gens restent dans l’ignorance et sont dans l’incapacité permanente de distinguer un Money Title d’un IOU, et donc d’une pratique de FRB. Le droit de propriété est bafoué : ils ont peut-être raison. Mais là où Selgin m’a définitivement convaincu c’est qu’en déposant son argent et en recevant des intérêts, il devient peu envisageable que le client ait cru que le banquier garde son argent : d’où viendraient alors les intérêts ? Et pourquoi les banques précisent bien que les retraits nécessitent un délai ?
Maintenant, il est possible que c’est plus compliqué qu’il n’y parait (apparemment, la loi romaine du 19ème interdisait formellement la FRB). Il est vrai que De Soto a largement écrit sur l’histoire juridique des banques. Sauf que je n’ai pas une bonne mémoire de ce passage. A la limite, ce que je vais faire, c’est le relire. Éventuellement, je pourrais envoyer un mail à Selgin, histoire d’éclaircir un peu les choses.
@MH
Je prépare un résumé du livre de De Soto qui sera publié dans les prochains jours.
En fait, ce que je dis dans mon dernier paragraphe, c’est que je trouve ennuyeux l’argument des rothbardiens, car il consiste à induire que les gens croient naïvement que les banques gardent leur argent. Je veux bien que les lois ne sont pas toujours très claires, Hülsmann dit vrai. Mais le papier de Selgin m’a convaincu du contraire. Les juges anglais ont statué la chose suivante :
Money, according to a maxim first cited by English judges during the sixteenth century, “has no earmark,” meaning that one coin was practically indistinguishable from another of like denomination.
The original owner’s right to possession was practically unenforceable once he could no longer identify the coins to which it related.
Et ça, ça m’a définitivement convaincu. Qu’on me prouve le contraire si je me trompe.
@MH
Oui, c’est la notion de « fungible good ».
Mais cette particularité de la monnaie ne signifie pas que la monnaie soit un bien qui puisse se retrouver à deux endroits en même temps.
Si la banque fait un prêt avec mon dépôt à vue et que je tire un chèque pour payer quelque chose, la monnaie se retrouve à deux endroits en même temps, ce qui est impossible et frauduleux.
La banque n’aurait alors qu’à prétendre que le prêt a été octroyé avec la monnaie se trouvant dans le compte chèque d’un autre déposant.
Mais cette pratique n’est pas soutenable sans banque centrale (et l’histoire l’a démontré).