Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas mis à jour sur l’économie américaine (la dernière fois était dans ce billet de novembre 2009).
Nous avons appris récemment que sur les 50 états américains,46 d’entre eux cumulent des déficits de l’ordre de $112 milliards à la fin de l’année fiscale 2010, qui pour eux s’achève fin juin, soit 8 à 10% de leurs budgets totaux. Les états ne sont pas autorisés à avoir un déficit, le gouvernement fédéral devra donc les sauver.
Vous vous souvenez qu’au premier trimestre de 2010, la croissance du PIB avait été de +3.2%. La semaine dernière, cette mesure a été révisée à +2.7%. La majorité de cette croissance provient des inventaires et des dépenses du gouvernement fédéral. La plupart des programmes de relance du gouvernement sont maintenant terminés ce qui signifie que la croissance du PIB pourrait bien être négative en deuxième moitié de 2010, confirmant l’échec de la reprise.
Voici quelques statistiques économiques parues ces deux dernières semaines :
Ventes au détail en mai : -1.2% (première baisse en 8 mois)
Vente de maisons existantes en mai : -2.2%
Ventes de maisons neuves en mai : -33%
Ventes de véhicules neufs en juin : -7.3%
Confiance des consommateurs en juin : -15.6% (52.9)
Taux de chômage en juin : 9.5% (était de 9.7% en mai)
Le taux de chômage est en baisse depuis quelques mois, mais le chiffre n’inclut pas les travailleurs qui ont cessé de se chercher un emploi (exclus du calcul). Le « vrai » taux de chômage est donc présentement de 16.5%. La création d’emploi est anémique (83,000 en juin, excluant l’impact du recensement), rien de comparable à ce qu’on pourrait s’attendre en reprise économique.
Il est à noter que le programme fédéral pour les chômeurs expirera à la fin de juillet, ce qui signifie qu’environ 3.3 millions de chômeurs perdront leurs indemnités à la fin du mois.
Basé sur les chiffres de ventes de maisons, si on additionne l’inventaire de maisons à vendre au nombre d’hypothèques délinquantes, nous obtenons un inventaire total de maisons sur le marché équivalent à 16 fois les ventes mensuelles!
Les faillites bancaires se poursuivent en 2010 et même s’accélèrent. Le graphique suivant est éloquent :
La croissance de la masse monétaire a repris sont cours. Ce n’est pas à cause de la reprise de l’économie et du crédit, mais bien parce que la Federal Reserve crée de la monnaie pour acheter les titres de dette du gouvernement. À preuve, le taux 10 ans sur les obligations du gouvernement américain est en forte baisse, étant maintenant passé sous la barre des 3%.
Les deux graphiques suivants proviennent de The Economist et sont fort intéressants parce qu’ils présentent le portrait de la dette totale (et non seulement la dette publique). À noter que sur le deuxième graphe, le Canada ne fait pas très bonne figure. Le processus de désendettement est loin d’être terminé et pendant que celui-ci se déroule, la croissance économique sera médiocre.
Conclusion :
Nous pouvons d’ores et déjà clamer que les remèdes keynesiens n’ont, une fois de plus, pas fonctionné. Loin d’avouer la fausseté de leurs théories et l’inefficacité des politiques qui en découlent, les keynesiens tels que Paul Krugman reviennent à la charge en affirmant que si ça n’a pas fonctionné, c’est qu’on en a pas assez fait…
Ainsi, l’administration Obama est probablement en train de préparer un deuxième plan de relance, qui serait de l’ordre de $1,000,000,000,000 (un billion). Cette somme sera évidemment financée par de la monnaie créée ex-nihilo par la Fed.
Les plans de relance et les diverses actions entrepris par le gouvernement depuis le début de la récession n’ont fait que semer la confusion et créer de l’incertitude, troublant ainsi les décisions économiques. Conséquemment, l’ajustement nécessaire durant la récession ne s’effectue qu’au compte goutte. Ces programmes visent à raccourcir la récession et de rendre celle-ci moins sévère pour que les gens en souffrent moins, mais c’est le contraire qui se produit. Pendant que l’État tente de « créer » de la demande, l’épargne est découragé et l’investissement paralysé; deux éléments clés d’une reprise économique viable.
Il semble évident que la croissance économique va décevoir les attentes au cours des prochains mois et cette situation commence à être reflétée par les marchés boursiers, qui battent de l’aile depuis quelques temps. En fait, le S&P 500 est revenu à un niveau plus bas que celui auquel il se situait lors de mon billet de novembre 2009 (baisse de 6%).
Vous croyez vraiment qu’un deuxième plan de relance se prépare?
Si c’est vrai Obama devra faire vite parce que s’il l’annonce à la fin de son mandat sa va être un vrai suicide politique.
Oui, il a tenté d’en passer un au Congrès, mais ça ne passe pas…
On croirait presque Nathalie Elgrably a copié mon billet!
http://www.iedm.org/main/show_editorials_fr.php?editorials_id=861.
Malheureusement, je crois que le capital politique du président Américain est épuisé. Je crois visiblement que les élections de 2010 seront un autre 1994, sauf que les indépendants vont être plus forts. Reste à dire qu’en période de cohabitation c’est le parti législatif qui contrôle l’agenda (et cela malgré le droit de véto du président en pratique)
Or, il va probablement faire comme le Japon qui est à son 30ème plan de relance en 25 ans (et j’exagère à peine).
Si le premier plan n’a eu qu’une efficacité modérée, c’est précisément par ce qu’il n’a pas été financé par la Fed.
Le prochain ne sera pas financé par le Fed (où avez-vous vu cela dans le projet) et ne sera donc pas efficace.
« Si le premier plan n’a eu qu’une efficacité modérée, c’est précisément par ce qu’il n’a pas été financé par la Fed. »
Je ne suis pas d’accord.
Ce n’est pas parce que les bons du trésor nouvellement émis ne sont pas directement acheté par la Fed que celle-ci ne finance pas le déficit.
En créant de la monnaie pour acheter des bons du trésors secondaires (ce que la Fed a fait outre mesure puisqu’elle en est maintenant le plus gros détenteur au monde), la Fed fait l’équivalent de financer le déficit.
Et c’est comme ça que ça va se produire s’il y a un autre plan de relance. D’ailleurs, comme par hasard, M2 s’est remise à croître en même temps que le taux des bons du trésor est fortement à la baisse…quelle coïncidence!
Ah oui, bien sûr que la Fed finance une partie du déficit public.
Par contre, rien n’indique qu’elle ait augmenté ses avoirs en bons du trésor *à cause* du plan de relance.
@Fred
« rien n’indique qu’elle ait augmenté ses avoirs en bons du trésor *à cause* du plan de relance. »
Même si on prend pour hypothèse que la Fed est vraiment indépendante, il est clair que pour quelqu’un comme Bernanke, la reprise économique passe par des taux d’intérêt bas (et cela se fait en créant de la monnaie pour acheter des t-bonds).
Devant les déficits gouvernementaux et toutes ces émissions de bons du trésor pour les financer, il est clair que sans intervention de la Fed, les taux ne seraient pas aussi bas.
Conséquemment, il m’apparaît évident que la politique monétaire de la Fed a été élaborée en fonction du plan de relance et des déficits.
Donc, c’est « à cause » du plan de relance que la Fed a acheté autant de t-bonds.
Si la Fed maintient ses taux bas, c’est avant tout que l’inflation est basse et le chômage élevé.
« Si la Fed maintient ses taux bas, c’est avant tout que l’inflation est basse et le chômage élevé… »
…..oui, et pour maintenir les taux bas face aux déficits du gouvernements occasionnés par le plan de relance, il faut créer de la monnaie pour acheter des bons du trésors. Autrement les taux vont monter devant l’immense offre de titres de dette gouvernementale sur le marché.
Donc, la Fed a acheté des bons du trésor « à cause » du plan de relance, et elle va répéter cette action s’il y a un second plan de relance.
Si on regarde l’augmentation du bilan de la Fed, elle a été de 365 milliards de dollars depuis l’élection d’Obama. Ce qui signifie qu’il manque encore la moitié du plan de relance.
http://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/bst_recenttrends.htm
Sinon, le vrai scandale, ce n’est pas que le plan soit financé par la FED (çà, compte tenu de l’inflation très faible, ce serait une bonne nouvelle!), mais que la Fed n’ait pas eu une politique monétaire encore plus souple, ce qui aurait:
_relancer l’activité économique
_fait remonter les taux assez rapidement et aurait freiné toute ardeur dépensière de la part du gouvernement.
Ça c’est ton opinion de keynesien, qui croit que l’épargne et l’investissement ne nous enrichissent pas et qu’il faut absolument s’endetter pour consommer afin de relancer l’économie.
Les américains sont déjà suffisamment endettés; je ne crois pas qu’il soit soutenable de viser une reprise financée par la dette (encore une fois)…
Qui a dit que je voulais que les ménages américains s’endettent?
C’est vous qui voulez accroitre l’endettement en augmentant la valeur réelle des dettes de tout le monde et faire du dollar (un actif d’origine étatique) le seul placement rentable.
Moi, je veux juste rendre les placements étatiques un peu moins bons pour faire de la place aux placements étatiques. C’est pour çà que je suis contre le plan de relance MAIS pour une politique monétaire inflationniste. Mais visiblement, la soif de l’or est trop forte pour vous.
Ensuite, vous n’avez pas répondu sur le fait que la Fed n’avait pas financé le plan de relance.
*pour faire de la place aux placements étatiques*:
il fallait bien sûr lire « pour faire de la place aux investissements privés »
Ensuite, ce n’est pas parce que la Fed a une politique monétaire plus accomodante que l’endettement croitra. Par exemple, en 1933, on a eu un reprise très importante aux États-Unis suite à la dévaluation, malgré la fermeture du système bancaire.
Croyez-vous que le Canada est sur la voie de la relance économique? Si oui comment expliquer que le « Bailout Canadien », qui en proportion de PIB est aussi gros que celui aux US, n’a pas chamboulé l’économie?
« Croyez-vous que le Canada est sur la voie de la relance économique? »
Oui modérémment, et beaucoup mieux que les États-Unis en tout cas.
Heureusement, nous étions moins endettés que les américains (tant les ménages que les gouvernements).
» le « Bailout Canadien », qui en proportion de PIB est aussi gros que celui aux US »
À ma connaissance, le plan d’action économique du Canada était de $40 milliards, soit environ 2.5% du PIB. La moitié de celui-ci était sous forme de réduction d’impôts: le meilleur stimulus qui soit!
Le stimulus plan des États-Unis se chiffre maintenant à $862 milliards, soit environ 6% du PIB. Les réductions de taxes et impôts représenteront environ le tier ce ce montant,
mais très peu ont été mises en place jusqu’à maintenant (contrairement au Canada).
La comparaison entre les deux pays confirme que 1) les plans de relance sont inefficaces et que 2) si vous voulez relancer l’économie, coupez les impôts.
@Fred
« Qui a dit que je voulais que les ménages américains s’endettent? »
Quel est le but d’une politique monétaire expansionniste si ce n’est que pour stimuler la croissance économique par endettement?
« Ensuite, vous n’avez pas répondu sur le fait que la Fed n’avait pas financé le plan de relance. »
Oui, j’avais très bien répondu:
« pour maintenir les taux bas face aux déficits du gouvernements occasionnés par le plan de relance, il faut créer de la monnaie pour acheter des bons du trésors. Autrement les taux vont monter devant l’immense offre de titres de dette gouvernementale sur le marché.
Donc, la Fed a acheté des bons du trésor « à cause » du plan de relance, et elle va répéter cette action s’il y a un second plan de relance. »
1. Non, le but d’une politique monétaire expansionniste n’est pas d’accroitre l’endettement mais d’accroitre le volume nominal des transactions (en espérant que cela ait aussi un impact sur le volume réel) en mettant à la disposition du public plus de monnaie.
2. Vous n’avez pas répondu sur mon argument empirique (sur l’accroissement du bilan de la Fed dont le montant est nettement inférieur au plan de relance).
Je suis d’accord que la Fed a financé le TARP, mais manifestement, elle n’a financé que partiellement
@Fred
« en mettant à la disposition du public plus de monnaie. »
Et comment cette monnaie se rend au public? Par les emprunts que les banques octroient ou par les dépenses de l’État dont les déficits sont financés par des bons du trésor. Donc, de l’endettement.
« Je suis d’accord que la Fed a financé le TARP, mais manifestement, elle n’a financé que partiellement »
Oui, et alors? Pensez-vous que ces $365 milliards n’ont pas été suffisants pour significativement influencer à la baisse le taux d’intérêt sur les bons du trésor?
Non, un achat de la Fed n’augmente pas en soi l’endettement.
Par ailleurs, si vous regardez le graphe, vous voyez que malgré l’augmentation du bilan de la Fed, l’endettement total sur le PIB a commencé à diminuer.
Par contre, si vous regardez l’endettement pendant la période 1929-1933, vous voyez que le ratio endettement/PIB a explosé alors que la politique de la Fed était plutôt conservatrice.
Lorsque la Fed émet de la monnaie, la Fed n’oblige personne à s’endetter.
« Lorsque la Fed émet de la monnaie, la Fed n’oblige personne à s’endetter. »
Lorsqu’elle émet de la monnaie, la Fed influence les taux d’intérêt à la baisse.
La loi de l’offre et de la demande ça vous dit quelque chose?
Lorsque le prix de quelque chose diminue, la demande augmente.
Lorsque le taux d’intérêt, le prix de la dette, diminue, la demande augmente.
« Lorsque le taux d’intérêt, le prix de la dette, diminue, la demande augmente. »:
Oui, mais dans le cas présent, cela diminue aussi le ratio dette d’ores et déjà émise sur le PIB.
De plus, le multiplicateur de crédit ayant chuté dramatiquement, il faut bien compenser cela.
Ensuite, pourquoi êtes-vous contre la dette? Cela reste un acte entre 2 adultes consentants. Je ne vois pas pourquoi les libertariens devraient être contre.
Si vous êtes vraiment contre, on peut tout-à-fait encadrer le crédit (par exemple en relevant le ratio de fonds propres) en même temps que l’on augmente l’émission monétaire de la Fed pour éviter toute pénurie de monnaie pour les transactions courantes.
« pourquoi êtes-vous contre la dette? Cela reste un acte entre 2 adultes consentants. Je ne vois pas pourquoi les libertariens devraient être contre. »
Je n’ai rien contre la dette, sauf lorsque celle-ci est financée par de la monnaie créée ex nihilo.
Pourquoi suis-je contre? Parce que cette dette engendre de violents cycles économiques.
C’est sûr que si vous interdisez l’intermédiation financière (car je suppose que l’activité normale des banques constituent pour vous une fraude), l’endettement va diminuer…
@Fred
Je n’interdirais pas l’intermédiation financière.
Il n’y a rien de mal à ce que les épargnants achètent des certificats de dépôts (à terme) aux banques et que les banques utilisent l’argent pour faire des prêts. Il n’y a rien de mal non plus à ce que des épargnants achètent des actions ou des obligations sur les financiers financiers.
Ce à quoi je m’oppose est que les banques commerciales prêtent les dépôts à vue et que la banque centrale crée de la monnaie pour la déposer auprès des banques commerciales. Ces activités sont frauduleuses.
Est-ce que Fred défend sérieusement les actions des banques centrales ou ne veux que te challenger?
Je défends sérieusement que la Fed aurait du rester sur son ciblage de 2% d’inflation par an. Et cela implique une augmentation du bilan de la Fed (mais pas forcément d’acheter les cochoneries du TARP.) encore plus importante que celle que l’on a vue.
Bah, si tout le monde comprenait, ce blogue serait inutile….
@Kevin,waried:
Enfin, faudrait quand même pas croire que votre opinion est majoritaire sous prétexte qu’elle l’est sur ce blog.
Ah ok c’est ce je croyais, Fred défend l’existence de la Fed et ses politiques en autant qu’elles ne restent qu’à une cible d’inflation.
Peu importe les actions de la Fed, elles sont domageable par sa nature même. C’est un organisme qui prétend pouvoir avantager l’économie en manipulant le coût du marché des capitaux (puisque c’est bien le rôle d’un intérêt, être le coût d’un prêt). Le mieux que la Fed puisse faire, c’est tenter d’imiter les taux d’intérêt qui seraient en vigueur dans un libre marché pour finalement atteindre un 2% d’inflation annuel (et vous avez le culot de défendre l’inflation constante!??!?!?!?!?!??!?!?!?!?!?)
Le pire c’est que ce n’est pas par ignorance puisque vous semblez maîtriser votre sujet, c’est simplement par wishful thinking. Un peu comme Krugman ou Friedman (même si je soupçonne Krugman de savoir ce qu’il fait en raison de ses positions passées).
Je n’ai jamais réussi à avoir une explication valable relativement au choix de la cible d’inflation.
Pourquoi 2%?
Pourquoi pas 0%?
0%, pourquoi pas.
Cela n’a aucune importance, excepté que les gens qui gardent du liquide se font un peu moins avoir (mais est-ce vraiment un bien lorsque l’on sait à quoi servent les grosses sommes en liquide?).
Faut juste éviter de changer de cible et de provoquer le bazard à chaque fois.
Compte-tenu que cela fait 20 ans que l’on dit 2%, je ne vois pas l’intérêt de mettre 5% de la population active au chômage pendant plusieurs années parce qu’on hésite entre 0% et 2%. 2% est une inflation tout-à-fait modérée.
Autant la désinflation Vockler pouvait valoir le coup (compte-tenu de la hauteur et de l’irrégularité de l’inflation de l’époque), autant là je ne vois vraiment pas l’intérêt.
(C’est pour çà que je suis tout autant opposé à la proposition d’Olivier Blanchard d’élever la cible à 4% de façon permanente)
@Fred
Alors pourquoi avoir une cible?
Pourquoi ne pas laisser le marché décider?
Entre 2001 et 2007, la masse monétaire a cru à un rythme de plus de 6% alors que le PIB réel a cru en moyenne de 2.4%.
Comment expliquez-vous cela?
Où est allée cette monnaie?
Cette monnaie a fait baisser les taux d’intérêt, ce qui a stimulé une hausse fulgurante de l’endettement et a contribué à gonfler une bulle immobilière. L’éclatement de cette bulle a plongé l’économie en récession.
Bravo politique monétaire! Et pourtant l’inflation est restée collée à votre fameuse cible « modérée ».
La planification centrale a coulé l’URSS et appauvrit chaque jour un peu plus Cuba et la Corée du Nord.
Si même Alan Greenspan reconnaît que le capitalisme et le libre-marché forment le meilleur système d’organisation économique, pourquoi cela ne serait-il pas valide pour la monnaie?
Alan Greenspan s’est même prononcé pour l’étalon-or avant d’être à la tête de la Fed.
Mais vous oubliez une chose: l’étalon-or aussi est une cible…
« Mais vous oubliez une chose: l’étalon-or aussi est une cible… »
Pas dans un « vrai » système étalon-or avec un système bancaire à réserves entières et sans banque centrale.
Comment peut-il y avoir une cible s’il n’y a pas de politique monétaire?
Si 100% de réserves obligatoires, ce n’est pas un cible de politique monétaire… Je vous souhaite bon courage pour surveiller le respect de cette règle et mettre au point le système de paiements associé.
Les réserves fractionnaires résultent d’un contrat librement consenti entre les clients et leurs banques. Les réserves fractionnaires ne sont pas plus une fraude que ne l’est l’émission d’obligations.
Qui plus est, ne voyez-vous pas une contradiction entre le fait d’être en faveur de la vente à découvert et de pousser des cris d’orfraie lorsqu’on parle de réserves fractionnaires (qui ressemblent furieusement à la vente à découvert de monnaie centrale ou de votre objet transitionnel métallique)?
https://minarchiste.wordpress.com/2009/10/07/la-genese-dun-nouveau-systeme-monetaire/#comment-232
Après, on peut trouver des arguments pour interdire les réserves fractionnaires, mais dire que c’est une mesure libérale ou que c’est laisser faire le marché me semble grotesque.
Je vous mets au défi un seul régime que l’on peut qualifier de favorable aux libertés économiques qui les ait interdites.
Je veux bien qu’interdire les voitures (les réserves fractionnaires) puisse rendre les routes (les banques) plus sûres et soit une solution plus simple que le code de la route (la Fed et la réglementation bancaire), vous ne me ferez pas dire qu’interdire l’usage de la voiture constitue une mesure libérale.
@Fred
» Je vous souhaite bon courage pour surveiller le respect de cette règle »
Dans le système que je propose, la surveillance des réserves n’est pas nécessaire; juste une simple vérification comptable comme toutes les entreprises doivent faire.
En absence de bailout étatique, les banques seraient bien prudentes avec leurs réserves. Dans le système actuel les banques peuvent abuser de leur insolvabilité puisque si ça tourne mal, la banque centrale leur prête de la monnaie créée ex nihilo.
« Les réserves fractionnaires résultent d’un contrat librement consenti entre les clients et leurs banques. Les réserves fractionnaires ne sont pas plus une fraude que ne l’est l’émission d’obligations. »
Faux. Si l’entreprise XYZ émet des obligations et que j’utilise mon épargne personnelle pour les acheter, il n’y a pas de création de monnaie. Juste une intermédiation. Si la banque ABC récolte votre dépôt à vue et le transforme en prêt, là il y a fraude, car si je reviens chercher mon argent le lendemain, l’argent n’est plus là! Facile de s’enrichir quand on peut transformer un passif en actif.
Le système à réserves fractionnaires est maintenu en vie parce que le système bancaire s’est approprié le pouvoir de créer de la monnaie; et LE PEUPLE N’A PAS LIBREMENT CONSENTI À CELA! Les banques utilisent ce pouvoir pour faire des profits. Et en plus, lorsque le système flanche, ils ont le culot d’utiliser l’argent des contribuables pour le renflouer.
Bref, la victime n’est pas le client qui dépose son argent, c’est celui qui subit l’inflation! Et celui-ci n’a pas consenti à donner ce pouvoir aux banques.
« Qui plus est, ne voyez-vous pas une contradiction entre le fait d’être en faveur de la vente à découvert et de pousser des cris d’orfraie lorsqu’on parle de réserves fractionnaires »
Une vente à découvert est comme une ‘location’ d’un titre financier. Le courtier est initialement le légitime propriétaire du titre qu’il vous prête moyennant rémunération. Ensuite, vous vous retournez et vendez le titre à un autre investisseur. Le courtier qui fait le prêt n’est plus propriétaire du titre. Il n’y a aucune création de monnaie durant l’opération (sauf si le courtier a acheté le titre à crédit plutôt qu’avec ses liquidités, mais ça c’est une autre histoire).
Je ne vois aucun lien entre une vente à découvert et les réserves fractionnaires.
1. Les réserves fractionnaires ont précédé de 2 siècles le prêteur en dernier ressort et la garantie des dépôts. Pendant longtemps, nul n’était tenu d’accepter de la monnaie bancaire et ils se trouvent que beaucoup de gens en acceptait.
2. Les vérifications comptable sont tout au plus annuelles. Donc, pour vérifier qu’à chaque instant, ces 100% sont vérifiés, bon courage.
3. Quelle est pour vous la définition de monnaie? Car la grande majorité de M2 et M3 sont justes des obligations à court terme. En quoi est-il choquant que des banques émettent des obligations? La frontière entre monnaie et non-monnaie est purement statistique.
4. Le prêteur de l’actif vendu à découvert est dans une situation très similaire à celui du titulaire en compte en banque. Il a en sa possession une promesse de retrouver le même actif ou la même somme d’argent quelques jours plus tard.
Qui plus est, il semble que les courtiers aient le droit de prêter les actifs de leurs clients sans les en informer.
Enfin, vous n’êtes pas sans savoir qu’il peut y avoir des short squeeze, qui sont en quelque sorte l’analogue des paniques bancaires.
5. La création monétaire des banques permet d’éviter que l’état abuse du seigneuriage: en laissant cet argent sur un compte en banque, les gens y perdent beaucoup moins que s’il le laissait à l’état.
Au passage, vous noterez que c’est le même argument qui est utilisé pour justifier la vente à découvert d’actions: en vendant à découvert, les spéculateurs rendent plus facile une éventuelle OPA et plus difficile un refinancement de ces entreprises mal gérées.
« les gens y perdent beaucoup moins »
heuuuuuu…… vous avouez qu’on perd et ça ne vous dérange pas ?????
@Fred
1. « ils se trouvent que beaucoup de gens en acceptait. »
mais ils le faisaient librement et non par décret étatique.
2. Si une loi stipulant qu’il est frauduleux de transformer un passif en actif, et qu’une lourde peine est imposée en cas de violation, cette loi sera respectée. Il ne suffirait que de quelques vérifications aléatoires ici et là.
3. Non, je crois que M2 est une excellente mesure de la monnaie en circulation. M3 serait peut-être meilleure, mais n’est plus publiée.
4. Je ne savais pas que les courtiers prêtaient des actions qui ne leur appartiennent pas. Dans ce cas, c’est la même arnaque que de prêter les dépôts à vue.
5. « en laissant cet argent sur un compte en banque, les gens y perdent beaucoup moins que s’il le laissait à l’état. »
Pourriez-vous élaborer?
1. Donc, pourquoi ne pas laisser ceux qui sont d’accord le faire et les laisser se débrouiller en cas de problème?
2. Transformer un passif en actif, c’est ce que fait n’importe quel entreprise. Votre phrase ne veut rien dire.
3. Pourquoi voulez-vous interdire aux banques d’émettre des obligations à court terme, puisque vous voulez que M2=gros tas d’or?
5. Lorsque vous recevez une somme, vous avez 3 possibilités:
*le dépenser aussitôt,
*le conserver en liquide,
*le déposer sur un compte rémunéré.
Si on veut éviter que le liquide perde trop vite de sa valeur, il vaut mieux le placer sur un compte rémunéré.
D’ailleurs, si l’état augmentait le taux de réserves obligatoires, ce dernier pourrait capter un seigneuriage bien plus important.
1. Nous n’avons pas ce choix parce que l’État nous oblige à utiliser sa monnaie.
2. C’est comme si un locataire vendait le logement qu’il occupe alors que celui-ci ne lui appartient même pas. Aucune entreprise ne fait cela, désolé.
3. Je n’interdirais pas aux banques d’émettre des obligations. Celles-ci seraient vendues à des investisseurs qui utiliseraient de l’épargne réelle pour les acheter. Ces obligations ne seraient pas achetées par la banque centrale avec de la monnaie frauduleuse.
5. « Si on veut éviter que le liquide perde trop vite de sa valeur, il vaut mieux le placer sur un compte rémunéré. »
Pas très attrayant quand le taux n’est que de 1% pour 5 ans. Après impôt, le rendement est généralement inférieur à l’inflation totale (incluant la nourriture et l’énergie).
2. Une comparaison plus judicieuse serait la sous-location, chose tout-à-fait fréquente.
3. Donc vous admettez implicitement la possibilité pour les banques de créer du M2.
@Fred
2. Non! Pour faire une sous-location, il faut d’abord avoir signé un bail, généralement de 1 an (un dépôt à terme). Supposons qu’après 6 mois vous ne désirez plus l’appartement, vous le sous-louez pour le dernier 6 mois. Vous ne pouvez pas sous-louez un logement que vous louez à la semaine (un dépôt à vue).
3. Non. Si les titres ne sont pas achetés par la banque centrale, ce n’est qu’un déplacement de M2 des épargnants vers la banque. Pas de création de monnaie.
Concernant la vente à découvert, les courtiers prennent les titres soit de leur inventaire, ce qui est tout à fait approprié, ou les prennent dans les comptes de leur clients sur marge (qui ont préalablement signé un contrat autorisant le courtier à le faire). Dans la deuxième option, si le client sur marge désire vendre alors que le vendeur à découvert ne veut pas acheter, le courtier se retrouve coincé. Il devra alors acheter lui-même la quantité d’actions vendues à découvert, qu’il remettra dans le compte du client sur marge pour que celui-ci puisse vendre.
Dans une situation où tous les acheteurs sur marge du courtier voudraient vendre alors que tous les vendeurs à découvert ne voudraient pas acheter (équivalent à une « bank run », où tous les déposants viendraient retirer leur argent le même jour), le courtier n’aurait qu’à acheter les actions vendues à découvert sur le marché pour que tout balance. Pour ce faire, il faudrait qu’il ait toujours une réserve d’encaisse équivalente à la valeur des actions vendues à découvert, autrement c’est tout aussi frauduleux que le système bancaire à réserves fractionnaires; i.e. le courtier prête quelque chose qu’il n’a pas ni en actions, ni en cash. Je ne sais pas si c’est le cas présentement, mais j’en doute.
3. Lorsqu’une banque centrale émet une obligation, elle reçoit de la monnaie de base (monnaie centrale ou or) en échange.
Cette monnaie de base, elle la reprête à d’autres, sinon elle ne serait pas capable de servir des intérêts sur cette obligation.
Donc, il n’y a pas déplacement mais bien création de M2.
Sur la vente à découvert.
Celui qui prête l’action exige normalement un dépôt en liquide supérieur à la valeur de l’action. Mais ce dépôt ne garantit pas que le vendeur à découvert sera en mesure de restituer l’action en question.
En effet, pour que le vendeur à découvert puisse effectuer la restitution, il faut qu’il puisse racheter cette action. Or le prix de cette dernière peut avoir fortement augmenté, au-delà des capacités financières du vendeur à découvert.
Pire, il peut se trouver qu’il y ait plus d’actions vendues à découvert que de gens disposés à en vendre. C’est ce qui s’est passé avec VolksWagen, lorsque les vendeurs à découvert se sont rendues compte que le nombre d’actions non détenues par Porsche et le Land de Basse-Saxe était inférieur à ce qui avait été vendu à découvert.
Les vendeurs à découvert ont alors fait la course pour acheter les actions restantes faisant temporairement de VW la première capitalisation mondiale.
Finalement, Porsche a accepté de revendre quelques actions pour soulager -avec profit- les spéculateurs imprudents.
C’est ce qu’on appelle un short squeeze.
@Fred
« Donc, il n’y a pas déplacement mais bien création de M2. »
…ce que vous décrivez se produit lorsque la banque émet des obligations achetées par la banque centrale. Comme je le décrivais plus haut, lorsque c’est le cas il y a effectivement création de monnaie. Pourquoi argumenter sur un point que j’avais déjà concédé?
« pour que le vendeur à découvert puisse effectuer la restitution, il faut qu’il puisse racheter cette action. Or le prix de cette dernière peut avoir fortement augmenté, au-delà des capacités financières du vendeur à découvert. »
C’est pourquoi les courtiers font des appels de marge.
Concernant l’exemple de VW, c’est exactement pourquoi il faut empêcher les courtiers de prêter des actions qu’ils ne détiennent pas aux vendeurs à découvert.
Tout d’abord, j’ai confondu M2 et M3. M2 ne contient pas les obligations à court terme des banques mais uniquement les dépôts à terme et selon les pays certains OPCVM monétaires.
QU’IL Y AIT BANQUE CENTRALE OU NON (c’est pour çà que j’ai écrit or ou monnaie centrale), l’émission d’une obligation à court terme par une banque augmente M3, car la banque reprête l’argent ainsi levé. (Il en est de même pour les dépôts à terme.).
Pour la vente à découvert:
Effectivement, les appels de marge corrigent une bonne part du problème. Un peu comme les exigences de fonds propres ou ce genre de choses.