Ce billet vise à répondre aux 9 plus mythes les plus répandus au sujet des libertariens. Espérons que ça permettra d’éclaircir les choses…
1- Les libertariens n’ont pas de morale, ni de valeurs autres que l’argent et aux profits.
Le fait de vouloir vivre dans une société où le code moral n’est pas imposé par décret par l’élite politique ou religieuse ne signifie pas que les libertariens n’ont pas de morale. Chacun a ses propres valeurs et devrait pouvoir les exercer dans la mesure où on n’empiète pas sur la propriété et la liberté d’autrui (la liberté des uns s’arrête là où celle des autres commence).
Lorsque qu’il est question d’organisation économique, il est vrai que les libertariens portent une importance particulière au rôle de la monnaie et du profit pour l’allocation efficiente des ressources. Cependant, l’argent et le profit ne sont pas centraux au libertariannisme. La base de cette idéologie repose sur la liberté.
2- Les libertariens sont à la solde des corporations et du monde des affaires.
Lorsqu’on parle de liberté, cela inclut évidemment la liberté de former une entreprise. La libre-entreprise est un des éléments défendus par les libertariens. C’est pourquoi vous entendrez souvent les libertariens critiquer l’État lorsque celui-ci restreint la liberté des entreprises. Ceci étant dit, les libertariens ne militent pas pour que les corporations soient favorisées par l’État. Les libertariens s’opposent aux plans de relance économique, aux sauvetages bancaires, subventions, au protectionnisme, aux brevets et aux autres privilèges accordés par l’État à certaines corporations.
L’une des dérives du clivage gauche / droite veut que la gauche défend le filet social, donc les pauvres, alors que la droite défend les hommes d’affaires, donc les riches. Les libertariens ne défendent ni un, ni l’autre; ils ne défendent que la liberté individuelle face à l’État. En ce sens, les libertariens ne défendent pas nécessairement les entreprises privées, mais plutôt le droit à la libre-entreprise privée; un corolaire de notre idéologie.
Par exemple, vous me verrez parfois prendre la défense d’entreprises persécutées par le pouvoir coercitif de l’État, mais vous me verrez aussi condamner les entreprises qui violent les lois et qui utilisent le pouvoir coercitif de l’État avec l’aide de leurs lobbys ou en profitant de la corruption des fonctionnaires de l’État. Encore une fois, il ne faut pas confondre capitalisme et corporatisme.
3- Les libertariens ne sont intéressés qu’à payer moins d’impôts.
L’expression la plus fondamentale de la liberté est que nous sommes les légitimes propriétaires de notre corps. Lorsqu’on utilise notre corps pour produire du travail, que ce soit pour le profit ou pour un salaire, nous sommes donc les légitimes propriétaire de ce profit ou de ce salaire. Lorsqu’une loi coercitive nous force à remettre une partie de cette somme à l’État, cela revient à dire que nous ne sommes pas les légitimes propriétaires de notre corps et ne sommes donc pas libre. L’impôt est donc la négation de la liberté; il nous rend esclaves de l’État.
Ainsi, si il est admit que les libertariens combattent pour la liberté, il est logique que ceux-ci combattent l’impôt. Par contre, payer moins d’impôt est loin d’être le but ultime de la plupart des libertariens. Ce n’est qu’une conséquence collatérale.
4- Les libertariens sont individualistes et anti-sociaux et ne compatissent pas avec la misère de leur prochain.
Encore une fois, chaque libertarien est un individu unique ayant ses propres valeurs. La solidarité peut très bien être l’une d’elles. Dans une société libertarienne, la solidarité s’exprimerait différemment (elle ne serait pas imposée par la force), mais ne serait certainement pas inexistante.
L’individualité est certes primordiale pour les libertariens pusique la première étape de la liberté est la propriété légitime de son propre corps. Cependant, cet individualisme n’implique pas que les libertariens soient avares, égoïstes et insensibles à la misère de leur prochain.
L’État a d’ailleurs contribué à créer une société individualiste. Les gens envoient leurs impôts anonymement à l’État et considèrent que c’est suffisant pour aider son prochain. Les démunis eux reçoivent l’aide de l’État tout aussi anonymement et considère que c’est leur droit sacro-saint. La charité privée est minimale puisqu’on considère que l’État est là pour s’occuper des démunis, donc après avoir versé plus de 40% de son revenu en taxes et impôts, pas besoin d’en faire plus, c’est bien assez. Et comme il faut travailler 40% de plus pour avoir le même niveau de vie après impôts, pas le temps de faire du bénévolat. Il y a aussi cet antagonisme entre ceux qui sont forcés de payer et ceux qui ont le « droit » de recevoir, qui crée des frictions dans les communautés. Bien entendu, une bonne partie de ce 40% reste entre les mains des fonctionnaires-bureaucrates et ne se rend jamais à destination…
L’État providence, cette solidarité forcée, a détruit l’entraide communautaire et disloqué la société; il a favorisé l’individualisme, l’antagonisme et le parasitisme.
5- Les libertariens sont anti-gouvernement et pro-capitalisme.
Il est vrai que la plupart des libertariens voudraient réduire la taille de l’État et favorise le capitalisme comme organisation économique, mais le libertariannisme n’implique pas l’abolition du gouvernement et l’exclusion de toute forme d’organisation économique autre que le capitalisme.
Par exemple, une mini-société communiste pourrait très bien se former librement au sein d’une société libertarienne. Ces gens pourraient mettre en commun leurs avoirs et appliquer l’égalitarisme. Le mot clé ici est « librement ».
De plus, les libertariens reconnaissent l’existence d’une certaine forme de gouvernement : décentralisé, minimaliste et responsable. Les libertariens admettent que certains services peuvent être plus efficacement offerts par le gouvernement plutôt que par les entreprises privées, en autant que le privé puisse librement concurrencer les fonctionnaires.
Ce n’est pas strictement contre le gouvernement que les libertariens s’opposent, mais plutôt contre le gouvernement tel qu’il est présentement (liberticide, gros, inefficient, omniprésent et centralisé).
6- Dans un monde libertarien, la corruption et la fraude seraient omniprésents parce que la règlementation serait minime.
Un monde libertarien ne signifierait pas l’absence de lois et de règles. La fraude serait punie, tout comme la corruption. La règlementation serait par contre plus décentralisée et plus efficace. Elle ne servirait plus qu’à enrichir les avocats, mais plutôt à protéger l’intégrité du marché. Que l’on parle des scandales de Norbourg, Maddoff, Enron ou BP, la règlementation s’est avérée inefficace à prévenir les abus. La confiance aveugle envers les régulateurs a d’ailleurs facilité ces scandales.
La responsabilité (qui va de pair avec la liberté) et un système légal efficace sont aptes à protéger la population que la règlementation étatique.
7- Dans un monde libertarien, les inégalités seraient omniprésentes; c’est la loi du plus fort qui prévaudrait.
Plus l’État est gros, plus la loi du plus fort prévaut. Les groupes de pression, dont le poids politique est démesuré relativement au petit peuple, obtiennent des privilèges des politiciens qui s’adonnent au clientélisme politique pour se faire élire. Dans un monde libertarien, il n’y a pas de minorités privilégiées; tout le monde est égal devant la loi et le marché. Mais pour y arriver il faut un État minimal et décentralisé, qui ne priviligie pas « les plus forts » au détriment du « monde ordinaire ».
8- Les libertariens sont à l’extrême droite.
Les gauchistes veulent utiliser l’État pour grossir le filet social et renforcer l’égalitarisme de la société alors que les droitistes veulent utiliser l’État pour obtenir des faveurs économiques pour les entreprises (protectionnisme, subventions) et pour intervenir dans l’économie (plans de relance, « bailouts”) et sur la scène internationale (guerres, impérialisme). Qu’ils soient de gauche ou de droite, les étatistes sont tout aussi néfastes pour la société et pour les libertés individuelles.
Les libertariens et la droite divergent grandement. Les libertariens sont contre les subventions, le protectionnisme, les plans de relance économiques, les « bailouts” , le lobbying, les banques centrales, la monnaie fiduciaire, les brevets, et toutes les autres interventions de l’État dans l’économie qui visent à procurer un avantage particulier à un groupe d’individus au détriment des autres.
Je vous recommande de lire mon billet intitulé La Vraie Politique, qui présente plus en détail la façon dont je vois le clivage politique.
9- Le libertarianisme n’est qu’une utopie irréalisable. Les libertariens ne sont pas activistes.
Il est vrai que le libertariannisme est confronté à beaucoup de barrières l’empêchant de s’implanter.
Les politiciens et les fonctionnaires, dont le gagne-pain consiste à parasiter les contribuables et à grossir leur empire bureaucratique, ne vont certainement pas se réveiller un matin et décider de rationaliser leurs effectifs. Ils n’ont aucun incitatif à le faire, et ont même des incitatifs à faire le contraire. D’autre part, un pourcentage significatif de la population est dépendant de l’État et craint une réduction de l’État-providence. Si on additionne les votes de ces deux camps, ils sont assez nombreux pour gagner une élection.
De plus, le système d’éducation néglige de présenter l’idéologie libertarienne, ce qui fait en sorte que la grande majorité de la population ne sait même pas de quoi il s’agit. Ceux qui en connaissent l’existence sont souvent déroutés par les gauchistes qui véhiculent des mythes à son égard, tels que ceux décrits ci-haut.
Quelle est la solution à cette impasse?
La première étape consiste faire connaître la philosophie libertarienne en bonne et due forme. La blogosphère permet de le faire avec une certaine efficacité, mais il faudra que ça aille plus loin éventuellement pour rejoindre plus de gens.
L’étape suivante consistera à exiger une plus grande liberté de nos politiciens. Je pense que cela peut s’effectuer un pas à la fois. Contrairement à d’autres libertariens, tel que Martin Masse, je pense qu’il faudrait un accès au système politique, aussi petit soit-il. Certains petits partis, tels que Québec-Solidaire et le Parti Verts, ont réussi à obtenir beaucoup d’exposition médiatique malgré un petit électorat et ont forcé les grands partis à adapter leurs programmes pour ne pas perdre d’électeurs. Il faut davantage de Maxime Bernier et Ron Paul pour défendre la liberté au sein des institutions démocratiques.
C’est de cette façon que les libertariens arriveront à changer le cours des choses. Entre-temps, je pense qu’il est faux de prétendre qu’il est utopique de demander davantage de liberté.
Très bon texte qui résume assez bien…
Merci.
Je l’ai soumis à Cent Papiers pour rejoindre plus de lecteurs.
Aussi paradoxal que ça puisse paraître, j’aurais aimé en trouver un dixième question de faire un chiffre « rond »!
Quelqu’un as une idée?
Je préfère utiliser la Nolan chart pour exprimer le clivage gauche-droite. Disons que c’est une interprétation moderne qui correspond à la réalité actuelle, et qui permet d’exprimer des nuances. Je préfère cependant celle où l’axe horizontal est la liberté économique et l’axe vertical est la liberté sociale. Habituellement on associe la droite avec le libre-marché, les plus favorables sont évidemment les conservateurs. Personnellement je suis un conservateur libertarien pargmatique, même si mon idéal serait de l’anarcho-capitalisme.
Pour aider à faire un chiffre rond, voici une suggestion de 10e mythe relatif aux libertariens:
10. Les libertariens sont des idiots qui croient en des balivernes qui ne trouvent pas leur place dans aucune université ou dans aucun média.
—
Le keynésianisme et ses variantes ont réussi l’exploit, malgré leurs nombreux échecs, d’occuper tout l’avant-plan de la théorie économique. La « vérité » keynésienne est si omniprésente, qu’il faut chercher hors des sentiers battus pour trouver Bastiat, Hayek ou Mises, et une fois qu’on les a découverts, il faut avoir l’esprit un rebelle pour les lire.
Pourtant, l’école autrichienne d’économie est appuyée par de solides travaux académiques. Elle a été, et est encore, soutenus par d’éminents professeurs appartenant à des universités respectables, qui au fil des décennies ont fait preuve d’un humanisme remarquable et qui ont combattues les tyrannies de gauche comme de droite.
De même, dans les médias, les quelques rares commentateurs qui, sous les quolibets des analystes conformistes, ont annoncé et expliqué à l’avance les crises des dernières années partagent une même vision de l’économie. Ils sont libertariens.
Bienvenue sur mon blogue Daniel.
Excellent point en effet.
Tu peux aussi essayer là : http://www.contrepoints.org/
C’est totalement excellent comme analyse! J’ai justement fait la même chose sur les mythes de la télévision publique à plus petite échelle!
http://matvail2002.wordpress.com/2010/05/30/mythes-sur-la-television-publique/
Cependant, j’ai quelques commentaires sur quelques principes:
1-Nombre de libertariens sont religieux. En fait, si on regarde les messages de base (sans le côté corrompu) de plusieurs religions ils sont même près de la théorie libertarienne.
-Laisse toi et les autres autour de toi arriver à leur plein épanouissement.
-Respecte les autres autour de toi.
-Fait le mieux pour toi en tant qu’individu, pour ta famille et ta communauté.
2-Les libertariens sont contre le BS de luxe, les subventions et le corporatisme. Or, nous sommes pour un libre marché qui aide l’individu à se lancer en affaires pour arriver à son bonheur. Nombre de libertariens croyent aussi que l’état ne devrait pas s’occuper de l’économie de marché, cela inclut la responsabilisation du monde des affaires.
3-Payer un impôt plus juste est primordial, cependant le principe est d’avoir une société qui est basée sur les libertés individuelles, économiques et sociales avec un état minimal.
4-Rien à ajouter! La coopération volontaire est le concept phare du mouvement libertarien.
5-Les libertariens n’ont aucune objection aux organismes verts, »solidaires », communautaires, co-op (et je fais partie de certaines coopératives et j’ai donné de mon temps pour aider un organisme communauté dans un quartier auprès des jeunes dans un milieu pas toujours facile) sauf que le problème vient qu’elles ne devraient pas être des parasites de l’état et qu’elles devraient rester volontaires.
6-Peu importe la règlementation (car il faut visiblement une armée de fonctionnaires pour l’appliquer), la responsabilisation de l’individu et du consommateur devrait l’emporter. Pour moi, amener une règlementation est souvent un élément politique qui sert à gagner des voter plus que pratique, en particulier avec un gouvernement qui couvre beaucoup de gens et de facteurs.
7-Le problème est qu’il s’agit d’un axe qui a une sur-exposition TRÈS TRÈS grande en son sens avec:
-Les syndicats qui sont un état dans l’état
-Nombre organismes de pressions qui deviennent peu à peu des parasites de l’état
-Les entreprises qui veulent avoir des subventions et des avantages fiscaux
8-L’extrême droite est le fascisme, le nazisme, le Front National, le BNP:
Or, économiquement et socialement ces gens veulent un état dirigiste et nationalisant qui a plus en commun avec l’extrême-gauche que les libertariens.
9-De façon concrète, pratiquement TOUTES nos libertés ont eu lieu avec le libéralisme classique au cours des siècles. Or, les libertariens sont les successeurs de ce libéralisme qui dit que l’individu est capable de prendre ses propres décisions tout en refusant fermement d’être un simple corolaire d’une nation ou d’un état donné pour arriver à son plein épanouissement.
Très bon texte. Vraiment. Il sera utile pour expliquer à des néophytes ce qu’est le libertariannisme…
Il y a une faute ici (#8):
(mes suggestions sont en majuscules)
«Les droitistes («GAUCHISTES», plutôt? ) veulent utiliser l’État pour grossir le filet social et renforcer l’égalitarisme de la société alors que de l’autre («CÔTÉ»?) ils veulent utiliser l’État pour obtenir des faveurs économiques»
Et ici (#6):
«Elle ne servirait plus qu’à (« À SEULEMENT» ?) enrichir les avocats, mais plutôt à protéger l’intégrité du marché. »
***
Et au # 4:
«Les libertariens sont individualistes et anti-sociaux et ne compatissent pas avec la misère de leur prochain.»
J’aurais parlé de la fausse monnaie étatique (j’aurais aussi parlé de la partie de cette loi qui endosse le principe de la réserve fractionnaire… très frauduleux), qui est la cause # 1 (bien avant toutes les autres interventions étatiques bien intentionnées), des grandes inégalités/injustices économiques; de l’augmentation incroyable de la concentration de la richesse entre quelques mains; de la diminution des ‘fruits’ de la saine compétition et ce, dans de plus en plus de secteurs économiques, etc.
(en tout cas, si seulement les gauchistes étatiques comprennaient seulement ça -de la «philosophie de la liberté»- ils seraient problablement TOUS libertariens…)
😉
Ce matin sur le Mises Institute, une excellente réfutation d’un torchon anti-libertéarien du New York Times, qui va en plein dans le sens de ce billet:
http://mises.org/daily/4535
A première vue, l’argument qui veut qu’une réduction d’impôt encourage les œuvres de charité fait sens. Le problème c’est que personne ne va vous croire. Les libéraux applaudiront parce qu’ils auront le sentiment d’être moins seuls à le penser, et ils veulent être confortés dans leurs idées. Mais les gauchistes vous prendront pour un fou. Ils vous diront que rien ne garantit que les nantis vont faire œuvre de charité et que de toute façon, l’argent ça sert toujours pour acheter des jeux vidéos, des voyages, et des cadeaux pour leurs enfants. Ils en feront profiter leurs familles, ni plus ni moins. Et qu’à part une diffusion TV à l’échelle mondiale d’une grande catastrophe, personne ne déboursera un centime. Enfin, ils enfonceront le clou en disant : au moins, avec la coercition étatique, on est certain (donc à 100%) que les riches vont partager, et peut-être même plus que si la charité était simplement bénévole. Comme ce serait à priori trop risqué, ils penseront que c’est préférable de laisser le gouvernement s’en occuper.
A mon avis, il faudrait fournir des preuves que la charité privée est plus efficace avec des baisses d’impôts. Mais est-ce qu’il y a des preuves, au moins ?
Pour ce qui est des corruptions et des conflits d’intérêts mentionnés brièvement dans ce billet (enron par exemple), il faut quand même rappeler que les expertises avaient délibérément passé sous silence les vrais comptes d’enron. Si c’est bel et bien l’œuvre du régulateur, que s’est-il donc passé précisément ? La perte de réputation n’était pas pourtant dissuasive ? La responsabilité n’était pas un « régulateur » suffisamment efficace ?
D’ailleurs, des fraudes de ce genre, il y en a également dans le secteur de la santé, où les experts payés par les industries pharmaceutiques joueraient avec la santé des gens.
Beaucoup semblent se mettre d’accord sur la solution à adopter : il faut davantage de transparence dans l’information. Mais ça implique de brider le marché. C’est peut-être une défaillance de la régulation, je ne sais pas.
Essayer d’expliquer les fraudes par le manque de responsabilité du fait de l’ingérence de l’état, c’est un argument qui semble assez logique. Pourtant, des fraudes et conflits d’intérêts, il y en a eu tout un paquet. Certes, ce fut presque toujours dans un contexte où le marché fut bridé par les diverses réglementations, parce qu’en vérité, il y en a partout.
Simplement, vos adversaires vous diront systématiquement : « c’est parce qu’il n’y a pas assez de régulation ».
Où donc se situe la vérité ?
@MH
« c’est parce qu’il n’y a pas assez de régulation ».
Lisez ceci:
https://minarchiste.wordpress.com/2010/04/14/dereglementation-mon-oeil/
Je croyais que vous connaissiez déjà mon avis sur le sujet. La crise, en tout point, est le résultat de la régulation. on est d’accord. Mais je ne parlais pas de ça. Je parlais des conflits d’intérêts (enron, industrie pharma…), qui semble-t-il, ne devrait pas émerger dans une société où chacun est pleinement responsable de ses actes.
Si la responsabilité implique que les coûts ne sont pas externalisés, donc internalisés, il devrait y avoir peu ou pas de conflits d’intérêts. Par exemple, le cas d’Enron est extrêmement complexe. J’avais effectué pas mal de recherches à ce sujet il y a quelques mois. Je ne suis même pas certain de connaître le coupable. Excès de zèle des experts comptables ? d’Enron ? Ou la faute à la SEC ? C’est difficile à dire. Et c’est ça le « flaw » de la théorie. si vous ne pouvez pas prouver que ces magouilles sont dues à des interférences de l’Etat, il sera difficile de convaincre.
Même chose pour la charité privée. Les gens pourraient vous croire. Mais il faut des preuves.
A mon avis, beaucoup de gens croient que réduire la réglementation va intensifier la fraude, les magouilles comptables, et que réduire la redistribution ne va pas forcément favoriser la charité parce qu’on pense que l’argent est toujours utile… pour autre chose. Il faut prouver le contraire. Sinon, ils ne changeront pas d’avis.
Ce que vous avez résumé en 9 points ne me choque pas. Sans doute parce que contrairement à 99.99% de la population, je n’ai pas de préjugé sur le libéralisme en général. Mais pour les autres, je suis sûr d’une chose : vous passez pour un fou.
Quand vous dites : « La charité privée est minimale puisqu’on considère que l’État est là pour s’occuper des démunis ». Je ne suis pas hostile à cette idée. Mais j’en connais qui risquent de rigoler à gorge déployée. Pour eux, ce ne sont que des mots. Et ce n’est pas assez convaincant.