Dans le mot « capitalisme », il y a le mot « capital ». Il est important de comprendre ce que signifie ce mot pour bien comprendre le mécanisme par lequel le capitalisme crée tant de richesse.
L’ïle déserte :
L’exemple de l’île déserte est souvent utilisé par les économistes de l’école autrichienne pour simplifier leurs démonstrations.
Dans le fim Cast Away, lorsque Chuck Nolan arriva sur son île, il n’avait aucun capital. Il a dû trouver de la nourriture du mieux qu’il pouvait, amasser du bois pour faire un feu, etc, ce qui était long et pénible. On suppose qu’à un certain moment, il a amassé suffisamment de nourriture et de bois en réserve (épargne) pour bénéficier de quelques heures de temps libre. Il aura alors pu utiliser ce temps libre pour fabriquer des outils (un filet de pêche, un système allume-feu, une hache et une lance par exemple) et se construire un abri.
Ce temps libre « investi » dans la fabrication d’outil est en quelque sorte de l’épargne. Cette épargne lui aura permis de se créer du capital sous la forme d’outils. Cet investissement rapporte puisque ces outils lui permettront d’augmenter sa productivité ce qui lui permet d’augmenter son niveau de vie (plus de nourriture, temps libre, etc). Il pourra réinvestir de plus en plus dans son capital pour éventuellement devenir suffisamment « riche » pour se construire un radeau qui lui permettra de quitter l’Île.
Donc, Chuck s’enrichit à partir du moment où il épargne pour se bâtir un capital productif. Le même principe s’applique à l’économie industrielle moderne.
La nouvelle machine du cordonnier :
Ainsi, dans le système capitaliste, les gens ont deux choix à l’égard de leurs revenus : consommer ou épargner. La proportion qui sera consommée versus épargnée variera en fonction des préférences temporelles de chacun (voir l’ABCT).
Le but de l’épargne n’est pas de simplement mettre de l’argent de côté (dans un coffre ou sous son matelas). L’épargnant cherchera à obtenir un rendement sur son épargne. Pour ce faire, cet argent sera investi et deviendra alors le capital d’entrepreneur. Ce capital sera utilisé pour améliorer la capacité productive de son entreprise. Cette amélioration de la productivité créera de la richesse et améliorera le niveau de vie des gens.
Par exemple, un cordonnier emprunte pour investir dans une nouvelle machine lui permettant de réduire ses coûts de 25%. Il en profitera pour réduire ses prix de façon à gagner des parts de marché de ses concurrents et ce seront l’ensemble des consommateurs de cordonnerie qui en bénéficieront. Ceux-ci pourront utiliser ces économies comme bon leur semble, ce qui résultera en une augmentation de l’activité économique.
Le profit :
Mais comment s’assurer que le capital soit bien investit et qu’il ne soit pas gaspillé? Ce rôle est joué par le profit; la récompense qui indique si le capital est bien utilisé. L’absence de profit montre que l’entrepreneur ne répond pas aux exigences de ses consommateurs et que, par conséquent, il utilise mal son capital. Le capital lui sera alors retiré et sera réalloué à d’autres entrepreneurs plus efficaces. De cette façon, les marchés des capitaux font en sorte que les épargnes soient correctement alloués pour maximiser la création de richesse. Pour plus de détails sur ce mécanisme, voir mon billet sur le sujet.
La richesse :
Donc, le capital permet de créer de la richesse. Pour être plus riches, il faut être plus productif et pour cela il faut du capital. Le capital permet de développer de nouvelles technologies qui augmentent notre productivité. Ces innovations nous rendent collectivement plus riches en rendant plus de biens disponibles à plus bas prix. Cela nous permet d’améliorer notre niveau de vie (soit en consommant plus, soit en travaillant moins).
On peut donc dire que la création de richesse dépend de la qualité de notre capital productif; et qu’elle ne profite pas seulement aux propriétaires du capital, mais à tous ceux qui échangent avec eux.
Évidemment, tout ce beau système ne vaut rien lorsqu’il est manipulé par l’interventionnisme étatique qui brime les libertés économiques. En manipulant la monnaie, les banques centrales peuvent faire complètement dérailler le mécanisme. En créant de la monnaie, elles font baisser les taux d’intérêt, ce qui décourage l’épargne et, par le fait même, les investissements viables dans du capital productif créateur de richesse.
D’autre part, en protégeant et/ou favorisant certaines industries ou entreprises, le gouvernement réduit (voire élimine) l’effet de la concurrence, ce qui permet à ces privilégiés de s’enrichir sur notre dos. Cette tricherie permet à certains de s’appropier du capital indument et contribue aussi à engendrer la pauvreté et des inégalités sociales.
La redistribution de richesse :
Cependant, certains jettent un regard envieux sur le capital des entrepreneurs (et des épargnants) et sur la richesse qu’il crée. Certains voudraient utiliser cette richesse au nom de la « justice sociale » (les socialistes) alors que d’autres voudraient se l’approprier pour leurs propres intérêts (les pilleurs).
Les socialistes utilisent les taxes et impôts pour arriver à leurs fins. L’argument principal des socialistes repose sur le concept de l’utilité marginale décroissante de la richesse. Cela implique qu’un dollar supplémentaire est moins « utile » pour un riche que pour un clochard. Cependant, les socialistes ne réalisent pas que la valeur de ce dollar n’est pas la même dans les poches du riche que dans les poches du clochard. Le clochard va fort probablement dépenser ce dollar très rapidement sous forme de consommation alors que le riche va probablement l’épargner et le convertir en capital productif. Les riches ne mettent pas leur argent sous leur matelas, ils l’investissent. Ce dollar devient donc du capital productif créateur de richesse.
Donc, ce n’est pas qu’un dollar que les socialistes prennent au riche pour le donner au pauvre, c’est aussi toute la richesse que ce capital aurait pu créer. D’ailleurs, lorsque subtilisé par l’État, ce dollar passera entre beaucoup de mains avant d’arriver à ceux qui en dépendent (et il en restera bien peu). L’État ne subit pas les contraintes de l’entrepreneur (concurrence / profit) et la taille de sa bureaucratie n’a pas de limite. Aucun mécanisme ne fait en sorte d’assurer son efficacité.
Les pilleurs quant à eux (que je nomme souvent « corporatistes ») utilisent les subventions, le protectionnisme, la réglementation, la banque centrale et la corruption pour extorquer le capital. Dans certains cas, l’extorsion est si profonde qu’il ne reste presque plus de capital, laissant la population dans une situation de pauvreté extrême (comme au Bangladesh ou en Haïti par exemple). Pour ce faire, ils doivent enfreindre les droits de propriété des gens et nier leur liberté économique, ce qui nuit grandement au climat économique et décourage l’investissement (et la création de richesse qui l’accompagne).
Qu’elle soit effectuée par les socialistes ou par les pilleurs, la redistribution de richesse par la force coercitive de l’État a un effet indésirable et inévitable : la destruction du capital productif de l’économie. Cette destruction entraîne une réduction du niveau de vie de la population qui dépasse largement la ponction faîte par l’État. Ainsi, plus le capital est dilapidé, moins il y a de richesse et plus il y a de pauvres dépendants de l’État; s’enclenche alors le cercle vicieux de l’État-providence.
Conclusion :
C’est le capital qui permet au travailleur de créer de la richesse. Notez qu’ici je parle évidemment de richesse « économique ». La définition de richesse est subjective : certains se considèrent riches parce qu’ils ont beaucoup de temps libre, de beaux enfants ou un talent artistique quelconque. Ce qui m’intéresse ici, c’est ce qui permet de mettre du pain sur la table et un toit au-dessus de sa tête…
En étudiant la structure économique de plusieurs pays du tiers-monde, j’ai réalisé que la cause de leur pauvreté est reliée à leur incapacité à se bâtir un capital productif. L’État corrompu exproprie toute la richesse, tue l’entreprenariat et annihile la liberté économique, faisant disparaître le capital en fumée. C’est ce que nous verrons dans une série d’articles que je publierai bientôt.
Je vous laisse sur une citation empruntée à Philippe David :
Nous sommes devenus des héritiers blasés le jour ou nous avons décidé que la gratification immédiate de la consommation est plus importante que la richesse future générée par l’accumulation de capital. Et c’est pour ça que notre niveau de vie ne cesse de se dégrader depuis plusieurs décennies. Nous gaspillons notre richesse en consommation immédiate.
« Et c’est pour ça que notre niveau de vie ne cesse de se dégrader depuis plusieurs décennies. « : c’est sûr qu’on vivait beaucoup mieux en 1960 et encore mieux en 1910. Le capital productif a tellement baissé…
@Fred
…au Québec, relativement aux autres provinces et pays.
Vous êtes un fin renard, cher minarchiste… Vous utilisez un concept abstrait (l’île déserte) pour nous introduire aux bénéfices de la productivité et de l’épargne. C’est tellement loin de la réalité de tous les jours!
Tiens, je vais t’en donner un exemple du non-respect de la répartition de la richesse… Mon employeur, qui entretient des relations privilégiées avec certains de ses clients (partenariat) augmente les tarifs horaires des spécialistes qui sont affectés temporairement sur certains projets. Ces augmentations sont annuelles et, selon les dires de la compagnie, réflètent la hausse du coût de la vie. Tu sais quoi? Les employés n’ont pas reçu d’augmentation au cours des trois dernières années. Tu sais quoi? Les salaires des hauts-dirigeants (salaires et bonus de performance) augmentent à chaque année. Tu sais quoi? L’entreprise est plus préoccupée par les dividendes que par le salaire de ses employés.
Par la suite, tu utilises l’exemple de l’artisan. C’est joli, c’est nostalgique et ça colle tellement bien avec les idéologies des libéraux classiques. Mais nous sommes maintenant en 2010. Le climat des affaires abien changé…
Et qu’est-ce c’est que cette formule simpliste qui prétend que les « socialistes » ont un agenda caché (…pour en arriver à leurs fins)? Mais qui sont ces socialistes? Je constate depuis quelque temps que tout ce qui n’est pas libertarien ou de droite est automatiquement socialiste… Et qu’est-ce que tu insinues par « arriver à leurs fins »? Je parle du Québec ici, ne me donne pas le Venezuela ou Cuba en exemple…
Tu le sais très bien, je suis de « gauche » sans rejeter les bases du système capitaliste. Mais je ne vois pas pourquoi je devrais être en complète admiration devant un citoyen excessivement riche qui investit son argent dans les outils spéculatifs. L’économie de base (brick and mortar) doit être privilégiée, pas cette approche d’économie-casino qu’on peut voir à l’oeuvre depuis quelques années. Je préfère, et de loin, voir une prestation d’assistance sociale versée à un pauvre, qui se procurera des biens (nourriture, logement et non pas seulement en consommations) – quel beau dérapage démagogique…
Mais je suis d’accord avec ton constat qui porte sur les corporatistes. À part quelques exceptions qui permettent d’encourager des initiatives intéressantes ou de donner un coup de pouce à certaines régions, les subventions aux entreprises devraient être abolies. Au moins de 50%, soit 3 milliards par année pour le Québec.
Les concepts abstraits sont courrament utiliser en science pour aider à comprendre un phénomène – voir la définition de « gedankenexperiment ». Le but n’est pas que ça colle à la « réalité de tous les jours » mais d’aider la compréhension d’un sujet. Le chat de Schrödinger en est un bon exemple.
Au fait, quand vous dites « réalilté de tous les jours », vous parlez de la votre, de la mienne, de celle de votre patron, de celle du minarchiste ou d’un mendiant?
Mettre en évidence l’importance du « brick & mortar », ie le capital, est exactement le but du billet selon ce que j’ai compris.
Parlant de dérapage démagogique, d’où va venir la prestation d’assurance sociale qui sera versé au pauvre? L’argent devra venir des poches de ceux qui payent des impôts. Ces payeurs d’impôts sont tout aussi compétent pour dépenser leur propre argent et acheter ce qu’ils désirent que le pauvre. La différence est que pour soutenir votre système de redistribution d’argent il vous faut un état entre les deux qui va consommer une partie de l’argent pour faire fonctionner la bureaucratie. Donc au bout du compte vous venez de détruire une partie de la richesse au niveau de l’ensemble de la société pour aider une minorité.
La démonstration du billet est qu’un marché libre basé sur du vrai capital augmente la richesse collective alors qu’un système basé sur une redistribution forcée la diminue.
@Lutopium
Si tu n’es pas satisfait de ton salaire, tu es libre d’aller travailler ailleurs. Il y a peut-être un surplus de main d’oeuvre dans ton créneau, ce qui t’en empêche, j’en suis sincèrement désolé. Pourrais-tu envisager devenir spécialiste?
« L’entreprise est plus préoccupée par les dividendes que par le salaire de ses employés. »
Les entreprises qui négligent leurs employés perdront peu à peu leurs meilleurs, ce qui réduira tôt ou tard leur compétitivité, leurs profits et …. leurs dividendes! Dans un libre-marché, l’un ne va pas sans l’autre. Cependant, certaines entreprises peuvent se permettre de négliger leurs employés lorsqu’il y a un surplus d’un certain type de main d’oeuvre.
« Par la suite, tu utilises l’exemple de l’artisan. C’est joli, c’est nostalgique et ça colle tellement bien avec les idéologies des libéraux classiques. Mais nous sommes maintenant en 2010. Le climat des affaires abien changé… »
Je ne suis pas nostalgique; je ne fais qu’utiliser des exemples simples pour faire comprendre plus facilement ces principes économiques de base.
« Et qu’est-ce c’est que cette formule simpliste qui prétend que les “socialistes” ont un agenda caché (…pour en arriver à leurs fins)? »
Leur agenda n’est pas caché. Il consiste à redistribuer la richesse par des programmes sociaux de plus en plus généreux.
« Je constate depuis quelque temps que tout ce qui n’est pas libertarien ou de droite est automatiquement socialiste… »
Le quatrième pôle est le totalitarisme. Tu en connais d’autres? Pas moi.
« L’économie de base (brick and mortar) doit être privilégiée, pas cette approche d’économie-casino qu’on peut voir à l’oeuvre depuis quelques années. Je préfère, et de loin, voir une prestation d’assistance sociale versée à un pauvre, qui se procurera des biens »
Là c’est vous qui dérapez.
Les épargnants qui investissent leur argent auprès de ma firme ne sont pas tous « excessivement » riches et nous n’investissons que très peu dans les « produits spéculatifs ».
Ce sont des gens qui veulent faire fructifier leurs économies pour en avoir suffisamment à leur retraite pour ne pas dépendre du gouvernemaman. S’ils voulaient jouer au casino, ils iraient directement.
Mon travail consiste grosso modo utiliser l’argent de mes clients pour financer des entreprises qui ont besoin de capital pour des projets ou pour leur croissance.
Ces investissements créent de la richesse et des emplois, et ces entreprises ont pignon sur rue, dans toutes sortes d’industries, parfois très grosses, parfois très petites.
Un dollar donné prélevé par l’État n’ira pas bien loin, surtout après avoir traversé la bureaucratie.
Un dollar investi intelligemment dans du capital productif créera de la richesse et des emplois.
Lorsque l’État prend un dollar en impôt, ce n’est pas qu’un dollar, c’est aussi toute la richesse que ce dollar aurait générée s’il avait été investi dans du capital productif.
Ça résume bien la leçon de ce billet…
Que ce soit au Quebec, au Canada ou n’importe ou dans le monde occidental, j’aimerais bien savoir par quel indice ont peu affirmer que le niveau de vie a baisser? Il y a moins de pauvretee absolue, tout le monde mange a sa faim (souvent trop), on travaille moins d’heures, plus en sante et on vie plus vieux, on fait plus d’argent.
@JCC
Comme je disais à Fred, Philippe parlait du niveau de vie au Québec relativement aux autres provinces et pays.
Autrement dit, notre niveau de vie a augmenté moins vite qu’ailleurs…
Très bien dit. Effectivement, je faisais référence à l’économie québécoise comparée aux autres du continent. Nous trainons de la patte et c’est largement à cause de fausses croyances et de sophismes économiques.
Je suis un peu flatté d’être cité de cette façon. Merci.
Je peux me tromper mais je ne crois pas que le taux d’epargne au Quebec soit significativement different de celui de l’Ontario (par exemple).
Maintenant, l’erreur des Conservateurs federaux de baisser de 2 points la TPS n’a certainement pas ete un incitatif a l’epargne au Canada…
@JCC
Le problème au Québec (relativement à d’autres endroits) n’est pas vraiment le taux d’épargne, mais plutôt l’immensité de la ponction fiscale d’un État obèse qui draine le capital productif de notre économie.
N’oubliez pas qu’un dollar en impôt est un dollar qui n’est pas épargné…
débat intéressant et des problèmes complexes sont posés simplement.
J’ajouterai qu’une société qui va bien a une classe moyenne importante en nombre : il n’y a donc pas que le pauvre et le riche.
L’ennui aujourd’hui en France, c’est qu’il y a de plus en plus de riches et de plus en plus de pauvres : la classe moyenne diminue.
@Annbourgogne
Bienvenue sur mon blogue!
« L’ennui aujourd’hui en France, c’est qu’il y a de plus en plus de riches et de plus en plus de pauvres : la classe moyenne diminue. »
Je ne m’en fait pas trop avec les inégalités. Ce qui est important est le niveau de vie. En tentant de redistribuer la richesse, l’État nuit à la création de richesse, s’en approprie une bonne partie (pour payer son immense bureaucratie) et crée des distorsions économiques.
Il y a des bateaux plus beaux et plus gros que d’autres, mais quand la marée monte, tous les bateaux lèvent!
Il n’y a pas beaucoup d’inégalités au Bangladesh (le coeffcient de Gini est est relativement bas à 31), mais que vous soyez riche ou pauvre, vaut mieux ne pas y vivre!
@ Minarchiste
Je me demande bien comment toi et David pouvez répondre à des intervenants comme Lutopium. Vous ne cessez de répéter, contredire, encore répéter. C’est comme si il y avait un reset à chaque fois qu’il lit un texte!
Il y a aussi des arguments qui avances qui sont tellement mauvais que s’en est ennuyant et frustrant à répondre. Par exemple lorsqu’il parle de la différence entre la simplicité de l’île et la complexité de la société actuelle, c’est tellement évident que tu utilises un concept simple et facile à comprendre pour appliquer le principe à une société plus complexe.
2+2=4… c’est simple
56821049 + 92561829 = 149382878 c’est plus complexe
Mais les deux sont aussi vrai et on peut comprendre l’addition avec 2+2 pour l’appliquer à mon autre nombre faceroll de clavier!
Ça ne te fatigue pas de toujours réexpliquer des fois? Il se plaint de son employeur…. « bin vas t’en si t’est pas content, si tu restes là par masochisme, vien pas brailler! »… non? il avait vraiment besoin de toi pour découvrir ça?
Désolé… osti qui m’énarve
Ah pis check bin ça, dans 2 semaines il vas te répliquer que tu dénigre les socialistes mais appuie les corporatistes, que tu es de droite et bla bla bla je te vois un peu partout et ta patience de moine est impressionnante!
@Kevin
» ta patience de moine est impressionnante! »
Je commence à être habitué aux arguments de la gauche et mes débats avec Lutopium me permettent de « me faire la main ».
Ils ont de bonnes intentions, mais ne comprennent pas que l’État n’est pas le bon moyen d’arriver à leurs fins.
C’est une des raisons pour lesquelles je tiens ce blogue; ça me permet d’organiser mes pensées, synthétiser mes connaissances et de m’assurer que mes idées soient supportées par du solide, et qu’elles tiennent la route face aux meilleurs argumentateurs.
Merci de t’intéresser à mon blogue.
@Minarchiste
Continuez de vous faire la main, vous êtes loin d’y être arrivé!
Je suis désolée de vous le dire aussi directement, mais l’île déserte de vos économistes de l’école autrichienne, c’est de la foutaise. Il y a là plein de présupposés qui demandent à être expliqués et qui ne le sont pas.
On veut bien que Chuck Nolan soit un vrai de vrai mâle dans sa plus noble expression, un bon travaillant, mais qu’arrive-t-il s’il n’arrive pas à avoir assez de réserve pour avoir un peu de temps libre avant de trépasser? Fin de l’histoire.
Qu’arrive- t-il aussi, si, bien qu’ayant réussi à accumuler un peu de temps libre, il n’est pas assez intelligent pour inventer le feu, la hache, la lance et l’abri avant d’être trop vieux? On est encore à la fin de l’histoire. Et on n’a même pas encore parlé qu’il faut aussi qu’il invente et construise le radeau!
Qu’arrive-t-il, si, par la magie de Hollywood, il a réussi à inventer tout ça et la boussole en plus, mais que, par malchance, il atterrit sur une autre île déserte pour y couler des jours malheureux jusqu’à sa mort qui arrivera bien un jour? Vous voyez bien que ça ne fonctionne pas. Il manque un ingrédient capital dans votre scénario. Dans toutes les traditions, ils sont toujours deux: Gaïa et Ouranos, Adam et Eve, le Ying et le Yang, Caïn et Abel.
C’est plus facile de concevoir que nous puissions arriver à notre modernité d’héritiers blasés, à condition que Chuck ait pu arriver à avoir des enfants. Et je ne crois pas vous apprendre grand chose en vous disant que, pour ce faire, il faille encore être deux. On peut produire seul, mais pas se re-produire seul. Alors, ce qui manque dans votre histoire abracadabrante, c’est la femme de M. Nolan, ou pour la nommer autrement, l’Autre. Celui ou celle qu’on a spolié, celui ou celle qui a aidé ou donné généreusement pour que le grand homme atteigne son but.
La famille, M. Minarchiste, c’est déjà une société. Chez vous, M. Minarchiste, quand vous étiez jeune, deviez-vous concurrencer vos frères pour gagner votre diner? Chez vous, donniez-vous vos gains de camelot à votre mère pour qu’elle vous fasse à souper ou à votre père pour qu’il investisse sur une nouvelle machine? Mangiez-vous seulement quand vous aviez gagné votre pitance ou votre soeur qui avait été malade avait-elle droit quand même à sa part? Y avait-il une partie de votre famille qui mangeait, et pas l’autre?
J’aimerais bien qu’un jour, quand vous parlez, vous et Philippe David, d’héritiers blasés, vous soyez capable de faire la différence entre Paris Hilton et la petite couturière-artisane comme moi qui doit choisir entre acheter à manger ou renouveler son stock de fil. Ou alors entre dormir et ne pas avoir à manger, ou ne pas dormir et pouvoir manger!
Ne vous en faites pas, je n’en suis plus là. Mais je sais que beaucoup d’autres y sont toujours. Je les vois tous les jours.
Alors, si vous voulez vraiment continuer de vous conter des histoires, il faudrait essayer de sortir un peu de vos simplifications abusives et de vos fantasmes de toute-puissance.
Pour finir, pour ceux qui me trouveraient trop directe, j’emprunte cette phrase à Emmanuel Todd: « J’exprime brutalement des idées modérées alors que les ultra-libéraux expriment de manière policée des idées extrémistes. »
http://cyrano.blog.lemonde.fr/2009/07/12/entretien-avec-emmanuel-todd-protectionnisme-et-democratie/
@Therese L.
Je répète ma réponse à Lutopium:
je ne fais qu’utiliser des exemples simples pour faire comprendre plus facilement ces principes économiques de base.
Votre façon de compliquer l’histoire est totalement impertinente.
On dirait que vous insinuez que j’idéalise le fait que Chuck Nolan était seul sur son île!! Ce n’est pas le cas; c’est juste une simplification.
« Chez vous, M. Minarchiste, quand vous étiez jeune, deviez-vous concurrencer vos frères pour gagner votre diner? »
Non, priver un enfant de nourriture pour qu’il performe n’est pas une bonne idée. Cependant, on peut le priver de certaines gâteries lorsque l’effort scolaire n’y est pas et le récompenser lorsque l’effort est remarquable.
« Chez vous, donniez-vous vos gains de camelot à votre mère pour qu’elle vous fasse à souper ou à votre père pour qu’il investisse sur une nouvelle machine? »
Pas tout, mais une certaine partie oui. Je n’étais pas camelot, je m’occupais des bouteilles vides dans un dépanneur et ce revenu a bien aidé mes parents à certains moments. Ça m’a aussi permis d’épargner et ce capital m’a permis de payer mes études collégiales et universitaires moi-même.
En somme, vous semblez craindre qu’on vous trouve « directe ». Pas du tout, vous devriez plutôt craindre qu’on vous trouve impertinente, et c’est le cas!
Russ Roberts a un excellent site au sujet de certains idées économiques fondamentales (en anglais):
http://www.invisibleheart.com/basics.php
Et plus particulièrement un article dans lequel il utilise lui aussi l’analogie de l’île déserte. Mais, oh surprise, ce n’est pas un type seul échoué sur l’île qu’on y découvre mais deux couples!
http://www.econlib.org/library/Columns/y2006/Robertscomparativeadvantage.html
Encore une fois, c’est une « expérience par la pensée », donc abstraite, mais qui permet de comprendre un principe.
@Sylvain
Merci pour le lien; c’est une excellente façon d’illustrer la loi des avantages comparatifs et les bienfaits du commerce international.
Je devrais faire un billet là-dessus; c’est un concept qu’au moins 90% de la population ne comprend pas même si c’est simple et évident.
WOWWWWWWW quand je vous parlais de patience, le commentaire de Terez L est …. hors de portée du moindre qualificatif!!!! Vous connaissez… facepalm?
En tout cas…
Pour ce que Sylvain a offert comme lien, c’est effectivement très intéressant (par contre, même si je suis bilingue j’ai toujours trouvé que ce qui est en lien avec l’économie et les sciences sociales est pénible à lire en anglais), la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo est une très belle démonstration des avantages d’un marché libre.
Comme vous dites, 90% de la population est incapable de comprendre les principes d’économie et a même tendance à les combattre vigoureusement, même si ils appliquent ces principes à tous les jours.
Mon cheminement vers le minarchisme pourrait vous sembler intéressant :
J’ai actuellement 24 ans, je dirais que ça ne fait que 5-6 ans que je comprend les principes du libre marché, comme tous les jeunes j’ai eu ma phase à tendance socialiste/étatiste. J’ai toujours eu de l’intérêt pour la psychologie, les relation homme-femmes, les relations entre les individu et les mécanisme sociaux. Je ne suis pas parfaitement callé mais je comprend très exactement comment fonctionne les gens en société.
En fait c’est très simple à faire, il suffit de s’observer agir tous les jours. Par exemple, si j’ai besoin d’aller à un endroit X pour un rendez-vous et que je n’ai pas de moyen de transport, je demanderai à un ami de m’aider. En échange je peux compenser son essence ou éventuellement l’aider à d’autre tâches (je suis graphiste et technicien en préimpression, je peux donc produire des documents imprimé rapidement, facilement et avec une très belle présentation par exemple).
La vie économique est identique, on cherche toujours un moyen facile de satisfaire nos besoins. Je ne travaille pas pour mon employeur parce que je l’aime et que je veux son bonheur! Je travaille pour lui parce qu’il me rénumère et offre des conditions intéressantes. Si je trouve que ce n’est pas suffisant, je change d’endroit (et si je ne le fais pas, je ne vais pas me plaindre, je sais prendre mes responsabilités).
Les interactions sociales sont très très facile à comprendre, il faut simplement faire l’effort de les transposer à la vie économique. Un autre exemple c’est justement mon boss (on est une petite entreprise de 3 personne). Il a plusieurs amis qui travaillent dans différents secteurs, quelques uns sont entrepreneurs. Il a eu besoin d’un système de climatisation, son ami qui a une business de climatisation/chauffage lui a trouvé des deal sur de l’équipement et les a installé avec lui. Quelques mois plus tard, son ami avait besoin de cartes d’affaire, mon boss me les a fait designer, il a communiqué avec un de nos client imprimeur et a organisé un deal pour imprimer et vernir les cartes à un prix ridicule.
Les deux ont fournis très peu d’efforts pour s’offrir l’un et l’autre des services mais ils se sont mutuellement aidé beaucoup parce que chacun est spécialisé. Le problème de la plupart des gens est justement de regarder la société comme un monstre très complexe qui doit être géré dans les moindre détails. De grosses décisions centralisées, des gros projet de société, de la bureaucratie à n’en plus finir… pour finalement créer des effets pervers qui créeront de nouveau problème…
@Kevin
Bon exemple à petite échelle des avantages comparatifs.
Et c’est encore mieux si c’est payé « cash »!
@ Kevin
Alors c’est cela le monde selon vous ? : Je rend service à un ami parce que je sais qu’il me rendra service en retour ? Pardonnez-moi mais vous avez une bien étrange façon de concevoir l’amitié. Appliquer de l’économie aux relations qui peuvent exister entre des personnes me semble très maladroit.
Selon ce que je lis de vous, je pourrais croire que vous n’offrez de cadeaux aux gens que si vous êtes sûr qu’ils vous en offriront en échange. Mais alors où passe la beauté du geste ?
@Sad Anarchy
Je ne crois pas que nous attendions consciemment quelque chose en retour d’une faveur ou d’un cadeau.
Je pense (et la science tend à le démontrer) que lorsque nous recevons une faveur, nous avons une tendance naturelle (et inconsciente) à vouloir rendre cette faveur. C’est le principe de réciprocité. C’est un mécanisme de coopération qui a été « programmé » dans notre cerveau par l’évolution.
Les gens offrent des cadeaux parce que ça leur fait plaisir de faire plaisir, c’est donc une satisfaction individuelle à la base. Les cadeaux permettent de stimuler la coopération des autres envers soi, mais surtout d’améliorer notre statut au sein du groupe.
C’est peut être un peu tard pour répondre mais je le fais quand même,
Déjà bonjour, je découvre votre blog et il a l’air très bien
Ensuite concernant les relations avec les amis, je vous conseille d’aller être un œil sur les résultats des simulations utilisant la théorie des jeux (y a eu un article sur contrepoint quelque semaines)
En gros c’est le phénomène de réciprocité qui domine :
-si vous faites une crasse à quelqu’un, ça sera plus votre ami
– si vous faite quelque chose de sympa il restera votre ami (et donc sera sympa avec vous)
-l’être humain étant intelligent et communicatif, il a introduit la « réputation » qui permet de jauger le comportement de quelqu’un à l’aune de ce qu’il a fait aux autres
Donc si vous ne faites jamais de faveurs (d’aucun type) à personne vous passerez pour un égoïste et vous n’aurez plus vraiment d’amis