Suite à mon billet publié il y a quelques mois sur la bulle des tulipes, voici d’autres exemples démontrant que les bulles financières ne peuvent se produire sans création de monnaie – l’ingrédient essentiel.
John Law forme la Banque Générale en 1716, qui a le droit d’émettre des billets échangeables contre l’or et l’argent contenu dans les coffres de la banque. Celle-ci sera par la suite nationalisée et renommée Banque Royale, impliquant que la convertibilité métallique fut garantie par l’État. Law utilisa ce privilège à profusion, imprimant de la monnaie ex nihilo pour financer le New Deal de l’époque, d’immenses dépenses publiques visant à créer des emplois. Law était certainement un précurseur du keynesiannisme (Keynes n’a effectivement rien inventé)! Pas surprenant qu’en janvier 1720, l’inflation atteignait 23% en France.
Law forme aussi la Compagnie d’Occident en 1717, qui deviendra la Mississippi Company puis la Compagnie des Indes (1719). Celle-ci a le monopole sur le commerce de la France avec ses colonies américaines et Asiatiques. L’intérêt des investisseurs résidait dans la promesse que la compagnie allait trouver de l’or et de l’argent en Amérique.
Law vendait de nouvelles actions de la compagnie contre de la monnaie de la Banque Royale ou contre des obligations de l’État, ce qui permettait à l’État de s’endetter à bas prix.
La compagnie utilisait les fonds pour financer son expansion, ce qui excitait encore plus les investisseurs. Ceux-ci s’endettaient pour acheter des actions et la banque était ravie de leur prêter des billets ex nihilo. En 1719, les actions de la compagnie ont augmenté de 1900% (500 livres à 10,000 livres).
Cependant, il était clair que la Banque Royale n’avait pas suffisamment d’or et d’argent dans ses coffres pour rembourser l’ensemble des détenteurs de billets. C’est en 1720 que la bulle a éclaté, lorsque des investisseurs ont commencé à prendre leurs profits et à échanger leurs billets contre l’or sous-jacent. Les actions de la compagnie ont alors perdu 90% de leur valeur en 1720 pour retomber à 1,000 livres.
John Law a pratiquement mis la France en faillite et a fini ses jours en exil.
Un phénomène similaire s’est aussi produit en Angleterre à peu près à la même époque, avec la South Sea Company, fondée en 1711 par Robert Harley (alors chef du parti Tory). Celle-ci se voit confier le monopole sur le commerce avec les colonies espagnoles en Amérique.
Le gouvernement Anglais s’était fortement endetté pour financer la guerre contre l’Espagne. Il a donc utilisé la compagnie pour (techniquement) convertir sa dette en action de la South Sea. Le principe des échanges d’actions contre des titres de dette publique semblait avantageux pour toutes les parties :
- pour l’État, il permet de diminuer la charge de la dette,
- pour les actionnaires, il permet une rente régulière (au prix d’une dilution du capital),
- pour les détenteurs de dette, il permet d’espérer une plus-value substantielle dans une entreprise à fort potentiel.
En fait, la conversion en actions liquides et « excitantes » permettra aux banquiers détenant la dette de l’État de profiter de la liquidité ainsi crée pour vendre à profit.
La compagnie se met ensuite à propager « les rumeurs les plus extravagantes » sur la valeur potentielle de son commerce avec le Nouveau Monde, ce qui a pour effet de déclencher la spéculation. La spéculation atteint des niveaux élevés grâce aux achats sur marge. Les investisseurs avance un dépôt de 10% et la compagnie émet le reste des actions à crédit. Le résultat est évidemment de la création de monnaie.
D’autres entreprises se forment dans le but de profiter de la vague spéculative. Ces entreprises ne sont souvent que des fraudes, sans véritable opportunité d’affaires. Dans le but de stopper ces fraudes, qui nuisent à la spéculation, l’État introduit une loi stipulant que seules les entreprises incorporées par une « Charte Royale » peuvent s’inscrire en bourse. La plupart n’ont pas cette charte, ce qui augmente l’attrait de la South Sea pour les investisseurs et propulsera le cours de l’action à son sommet.
En Septembre 1720, la tendance se renverse et la bulle dégonfle. Le cours passe de 1,000 livres à 150 livres. Beaucoup d’investisseurs ayant acheté à crédit font faillite.
La Panique de 1792 :
Vers 1791, le Congrès approuvé la création de la Bank of United-States (BoUS), une sorte de banque centrale dont l’objectif était de faciliter la gestion du trésor américain (c’est-à-dire l’émission de titres de dette).
Les conséquences de la création de monnaie par un système bancaire à réserves fractionnaires se sont par la suite manifestées sous la forme d’une bulle spéculative dans les titres de la BoUS. Les spéculateurs empruntaient de l’argent créé ex nihilo pour financer leurs positions. Les prix ont augmenté en flèche en janvier 1792.
Lorsque les prix se sont mis à baisser en février, la crise financière a débuté. Le Trésor américain a dû intervenir, mené par Alexander Hamilton pour renflouer les banques, qui n’avaient pas assez de réserves pour rembourser les déposants.
Cette crise n’est pas seulement une autre preuve que la création de monnaie cause les bulles financières; c’est aussi une démonstration du risque moral causé par les sauvetages financiers (« bailouts »). Il faut savoir qu’une mini-panique était survenue en 1791 et qu’Hamilton avait aussi fait en sorte d’intervenir pour la contrer. Plusieurs observateurs pensent que cette intervention fut à la base de la crise de 1792. Voici un extrait d’une étude de David Cowen sur la panique de 1792 :
« Hamilton’s crisis management in 1791 and 1792 may illustrate the moral-hazard problem that is ever present in financial crisis management. By coming to the aid of the markets in 1791, Hamilton may have encouraged the speculative bubble of 1792 by making market participants believe that there was something like a “Hamilton put” on the table. Two centuries later, it was said that Alan Greenspan’s similar actions in dealing with the Asian, Russian, and LTCM crises of the 1990s created the notion of a “Greenspan put” that fueled the so-called dot come bubble of the late 1990s. Effective management of a financial crisis may sow the seeds of another one.”
Lorsqu’on parle de « Hamilton put » ou de « Greenspan put », cela signifie qu’en cas de débâcle boursière ou financière, les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale intervienne. Cette attente conditionne un comportement irresponsable de la part des banques et des autres acteurs des marchés financiers, qui savent qu’en cas de crise, ils seront sauvés et que la liquidité sera maintenue. Ce comportement irresponsable amplifie les crises financières.
Notez que cette crise financière a par la suite mené à la création du New York Stock Exchange (bourse de New York).
Conclusion :
« Speculative bubbles typically require a lot of newly created credit to be launched and sustained.” – David Cowen.
Que l’on parle de la bulle des tulipes de 1637, des bulles de la South Sea Company et de la Compagnie du Mississipi du 18e siècle, de la panique de 1792, de la bulle des roaring twenties de 1929, de la bulle techno de 2001 ou de la bulle immobilière de 2007, l’ingrédient essentiel est toujours présent : la création de monnaie.
Qu’est-ce qui empêcherai qu’une bulle comme celle des tulipes survienne si demain le Canada adoptais le Gold Standard?
La bulle des tulipes ne prouve telle pas que, contrairement à ce que dit l’ABCT, des bulles peuvent survenir dans des biens de consommations.
Une autre question mais qui n’a pas de lien avec le billet, si l’on adhère au fait que l’inflation ne peut être causé que par une augmentation de la masse monétaire cela signifie que la hausse de prix du baril de pétrol ne peut pas mener à de l’inflation?
@Jonathan
Non. Lors de la bulle des tulipes, les gens considéraient les bulbes comme des investissements spéculatifs qu’ils achetaient pour revendre à profit. Ceux-ci étaient transigés sur des marchés ressemblant à des places boursières. Il y avait même des produits dérivés!
Premièrement, l’inflation peut aussi être causée par une diminution de la production de biens (si la masse monétaire est stable et que la quantité de biens diminue, les prix montent).
La hausse du prix du pétrole fait en sorte d’augmenter les coûts de production de certains biens et le pétrole lui-même est un bien de consommation. Cela fera en sorte que les gens devront diminuer leur consommation de certains biens pour compenser. Ainsi, on observera des changements dans les prix relatifs (certains biens verront leur prix augmenter, d’autre diminuer).
Lorsque le prix d’un bien augmente, la population devra y consacrer une plus grosse partie de son revenu, ce qui laisse moins d’argent pour d’autres biens, ce qui fera baisser le prix de ces autres biens. Ainsi, il ne peut y avoir de hausse générale des prix que s’il y a une augmentation de la quantité de monnaie dans l’économie, laquelle permet à tous les prix d’augmenter.
Votre question fait possiblement référence au choc pétrolier de 1973 et de l’hyper-inflation qui sévissait à l’époque. À cette époque, le gouvernement et la Fed ayant embrassé le keynesiannisme, ceux-ci visaient un taux de chômage inférieur à 2%, et ce à n’importe quel prix. Pour ce faire, le gouvernement dépensait sans relâche avec de l’argent nouvellement créé par la Fed. Dans les années 1950s, qui furent très prospères en raison de l’après-guerre, la masse monétaire a augmenté de 23%. Durant les années 1960s, celle-ci a augmenté de 44%. Dans les années 1970s, elle a augmenté de 78%! C’est de là qu’est venue l’inflation, et non du choc pétrolier!
Il est facile de démontrer qu’une bulle est impossible sans création de monnaie. Dans une économie sans création de monnaie ex nihilo, l’activité qui fait l’objet d’une bulle spéculative (par exemple l’immobilier résidentiel) détourne la monnaie des autres activités économiques. La baisse des revenus de ces autres activités fera diminuer l’activité économique globale, ce qui laissera moins d’argent pour entretenir la spéculation. Conséquemment, la bulle s’éteindra d’elle-même.
Mais dans un système avec une banque centrale qui “imprime” de la monnaie et un système bancaire à réserves fractionnaires, l’endettement permet “d’avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre”! La création de monnaie est le carburant d’une bulle, et lorsqu’on finit par retirer le carburant, le feu s’éteint et la bulle dégonfle.
Il n’y a pas eu de création de monnaie dans la bulle des tulipes, seulement une convergence trop grande d’or ce qui a menée à la bulle.
Si demain toute la planète découvre a quel point notre nouveau dollar basé sur l’or est merveilleux et que tout le monde achète de l’or pour ensuite l’envoyé au Canada, cela pourrait mener à une bulle, non?
@Jonathan
Cela n’est pas exact, puisque suite à la découverte de l’Amérique et de ses importantes mines d’or, il y a eu une grosse augmentation de la quantité d’or en Europe. Donc, ce n’était pas de la monnaie ex nihilo, mais quand même de la nouvelle monnaie…
Excellente question.
Je ne pense pas que le même phénomène (que lors de la bulle des tulipes aux Pays-Bas) se produirait. À cette époque, cet or s’ajoutait au stock d’or existant, alors qu’aujourd’hui la production d’or est plafonnée.
L’or aboutissait aux Pays-Bas parce qu’ils avaient confiance en la banque et parce que le pays autorisait le « free-coinage » sans taxes. Y aurait-il des raisons pour que l’or entre au Canada? Je l’ignore.
Quelles seraient les circonstances si le Canada était le seul pays à adopter l’étalon-or? Plutôt difficile à prévoir, mais il y aurait probablement une période de transition volatile.
C’est pourquoi je proposerais une approche graduelle (voir programme Minarchiste Fédéral).
John Law n’a pas été en prison après la banqueroute. Il a été contraint à l’exil.
Ben si, il peut y avoir bulle sans monnaie:
http://interstices.info/jcms/c_19183/marches-financiers-artificiels
http://www.econ.ku.dk/okocg/Students%2520Seminars%25C3%2598kon-%25C3%2598velser/%25C3%2598velse%25202007/artikler/Tirole-bubbles-Econometrica-1985.pdf&sa=U&ei=HRHXS6DCNMSC_Qa-3MDbBw&ct=res&ved=0CAgQFjAA&cd=1&usg=AFQjCNHhjcVTAR6Wf3liLIGmZY8hEkqb5w
@Fred
Vous avez raison pour John Law, je vais modifier le texte.
Concernant vos deux articles, le premier ne m’indique pas où vous voulez en venir et le second lien ne fonctionne pas.
Pourriez-vous préciser votre pensée sans nous diriger vers de longs textes?
Néanmoins, si tu fais référence à l’expérience de Vernon Smith, sache qu’il n’est pas le premier à démontrer quelque chose dans le lab qui ne tient pas la route dans la réalité (et à gagner le prix Nobel entre-temps).
En fait, je pense qu’étant donné le cadre de l’expérience, les participants ont l’impression qu’ils doivent faire quelque chose et transiger; cas flagrant de biais de l’expérimentateur. Ça arrive souvent.
Ceci étant dit, tu n’arriveras jamais à argumenter avec un économiste autrichien avec des expériences de laboratoire ou des études économétriques. Nous rejetons ces futilités. Le comportement humain est trop complexe pour être modélisé, synthétisé et généralisé.
Merci d’avoir répondu à mes questions.
Pour ceux que sa intéresse, j’ai trouvé un vidéo de 10min fait par le très autrichien Office National du Film du Canada qui explique la bulle du Mississipi.
http://blog.mises.org/11749/paper-money-and-the-mississippi-bubble/
@minarchiste:
Je pensais effectivement aux expériences de Vernon Smith Suchanek, mais aussi au fait que les bulles peuvent être dues à des comportements rationnels et sans banque centrale. Par exemple, si le taux d’intérêt d’équilibre est inférieur au taux de croissance (inutile de me dire que c’est de la faute de la banque centrale, le modèle en question ne fait intervenir que des générations imbriquées et pas de monnaie), alors des bulles peuvent se développer (au sens que des actifs peuvent prendre une valeur supérieure à leur valeur fondamentale).
Ensuite, s’il est possible de berner mille personnes une fois, il est plus dur de berner mille fois la même personne. Autrement dit, l’équation bulle=banque centrale me semble un peu légère. La concomitence de l’émergence du système à réserves fractionnaires et des bulles spéculatives a une autre raison plus fondamentale: pour qu’il y ait bulle, il faut qu’il existe qu’il y ait des actifs pouvant s’échanger sur des marché organisés (et pas simplement des matières premières pour lesquels on ne considère pas que les fluctuations puissent être appelées bulles), comme par exemple des actions de sociétés en commandite ou de société anonyme. L’existence de tels marchés fournit nécessairement le cadre juridique nécessaire à l’existence de banques.
Pour le lien qui ne fonctionne pas, essayez cela:
http://www.jstor.org/stable/1911012
Puis faite une recherche Google sur le titre.
@Fred
Comme je disais plus haut, les mondes imaginaires ne sont pas ma tasse de thé.
Et l’équation n’est pas bulle = banque centrale, mais plutôt création de monnaie = bulle.
Mes études sur les bulles financières montrent que les bulles ont toutes été accompagnées de levier financier; i.e. les investisseurs empruntent pour investir. C’est ce qui permet à la bulle de gonfler sans aspirer le reste de l’économie.
Or, vous savez comme moi qu’un système à banque centrale/réserves fractionnaires facilite le crédit et mène à des taux d’intérêt plus bas.
Vous avez là la structure nécessaire à la formation d’une bulle spéculative.
« Comme je disais plus haut, les mondes imaginaires ne sont pas ma tasse de thé. »: Moi non plus, c’est bien pour çà que je n’approuve pas l’école autrichienne.
Sinon, je ne vois pas en quoi des gens qui cherchent à mettre de l’argent de côté pour leurs vieux jours est un monde imaginaire.
Lorsqu’on s’endette, on risque de ne pas être en mesure de rembourser. Mais si personne ne s’endettait, pas mal d’opportunités d’investissement serait mises de côté du fait de l’aléa moral.
@Fred
« Mais si personne ne s’endettait, pas mal d’opportunités d’investissement serait mises de côté du fait de l’aléa moral. »
L’école autrichienne ne prône pas l’absence totale d’endettement; elle préfère l’endettement basé sur de l’épargne réelle plutôt que sur de la monnaie crée ex nihilo.
Les opportunités d’investissements seraient alors plus saines parce qu’elles auraient passé le test du marché des capitaux i.e. qu’elles seraient rentables avec le vrai coût du capital, et non avec un taux d’intérêt alambiqué et un marché boursier dopé aux achats sur marge.
Dans ce contexte sain, les cycles économiques seraient fort atténués, voire inexistants.
» c’est bien pour çà que je n’approuve pas l’école autrichienne. »
Je vous rappelle que vous n’avez toujours pas trouvé de période historique durant lesquels les prévisions de l’ABCT ne se sont pas matérialisées. Paul Krugman cherche désespérément (sans succès) des citations dans lesquelles il a prédit la crise financière, alors que les archives du Mises Institute regorgent de signaux d’alarmes dès 2005 et 2006.
En revanche, le keynesiannisme a eu plusieurs chances durant les dernières décennies et son échec a été démontré hors de tout doute.
_Premièrement, les deux liens que j’ai mentionnés n’ont rien de keynésien.
_Deuxièmement, Krugman est surtout connu pour ses travaux néo-classiques. Il a prédit dès 2002 un risque de bulle spéculative dans l’immobilier (avec des arguments similaires aux vôtres d’ailleurs).
Par ailleurs, si il s’agit de dire « il va y avoir une crise dans le futur », n’importe qui est capable de faire cette prédiction-là, autrichien ou pas.
D’ailleurs à ma connaissance, l’école autrichienne se refuse à toute validation quantitative et à toute formalisation, ce qui augure mal de sa valeur. Ce n’est pas le cas des modèles néo-keynésiens.
_Troisièmement, il n’y a pas de frontière précise entre une épargne monétaire et une épargne préalable, hormis celle choisie par certains bureaucrates.
Un banquier, c’est quelqu’un qui emprunte à certains pour prêter à d’autres. Je ne vois pas en quoi les dépôts bancaire ne sont pas une vraie épargne.
@Fred
« _Premièrement, les deux liens que j’ai mentionnés n’ont rien de keynésien. »
Vous devriez les relire; Keynes y est cité pour son explication des bulles. La vision qui y est véhiculée est d’ailleurs purement keynesienne.
« _Deuxièmement, Krugman est surtout connu pour ses travaux néo-classiques. Il a prédit dès 2002 un risque de bulle spéculative dans l’immobilier (avec des arguments similaires aux vôtres d’ailleurs). »
Donc il comprend que les politiques keynesiennes (parfaitement appliquées par Greenspan en 2001) mènent à des bulles, mais il continue de les promouvoir?
« Je ne vois pas en quoi les dépôts bancaire ne sont pas une vraie épargne. »
Je croyais que vous compreniez ce qu’était le système bancaire à réserves fractionnaires. Lorsque la banque A reçoit un dépôt de Paul, qu’elle utilise pour faire un prêt à Pierre, qui lui achète quelque chose chez Wal-Mart, qui dépose ce revenu dans son compte à la banque B. Ensuite, Paul retire son dépôt à la banque A….magie! L’argent de Paul est à la fois dans ses poches et dans le compte de Wal-Mart à la banque B! C’est de l’épargne réelle ça?
https://minarchiste.wordpress.com/2009/09/20/comment-les-banques-creent-de-largent-partie-2/
Et l’argent qui a été déposée par la Fed dans les réserves des banques commerciales suite au bailout; c’est de la vraie épargne ça je suppose?
@_fred:
http://www.ronpaul.com/2008-09-26/ron-paul-on-the-housing-bubble-july-2002/
J’ose croire que la prédiction de Ron Paul est assez claire et précise pour vous.
@minarchiste:
Il y a effectivement 2 références à Keynes dans le premier article. Mais on reste quand même fort loin de la régulation macroéconomique…
Pour la création monétaire, si l’on regarde votre schéma, on voit que pour toute augmentation des dépôts, il y a une contrepartie sur l’économie réelle. Donc, je ne vois pas en quoi la dépôts ne sont pas de l’épargne. Épargne mal contrôlée peut-être, mais épargne quand même.
@Sylvain:
Il faut voir le taux de faux-positifs. Par exemple:
http://reason.com/blog/2008/01/02/ron-paul-evolution-denial-upda
@Fred
Les croyances religieuses de Ron Paul (que je désapprouve) n’invalident pas son combat pour la liberté et ses arguments pour les libéralisation des marchés financiers et de la monnaie.
Il n’en fait d’ailleurs pas un enjeu politique.
Je me serais attendu à un meilleur argument de votre part…
@minarchiste:
Je suis d’accord que les sciences de la Vie et de la Terre n’ont pas grand chose à faire (encore que…) dans ce post.
Mon point est que on peut trouver des gens qui ont prévu la crise dans à peu près tous les courants de pensée. Simplement, pour une prédiction de juste, combien de fausses ou de trop floues pour que l’on puisse conclure sur leur validité? Et comme je ne connais pas bien Ron Paul, j’ai choisi la solution de facilité.
Pour en revenir à Krugman, oui, il pensait que des taux bas pouvait conduire à une bulle. Mais entre un chômage à 10% (ou plus) tout de suite et une bulle dont on était même pas sûr qu’elle aurait lieu , le choix était vite fait.
@Fred
« Mais entre un chômage à 10% (ou plus) tout de suite et une bulle dont on était même pas sûr qu’elle aurait lieu , le choix était vite fait. »
C’est un point de divergence majeur entre la vision keynesienne et la vision autrichienne!
Un chômage de masse a des inconvénients bien pires que quelques maisons construites en pure perte.
De plus, je ne comprends pas pourquoi les libertariens sont terrifiés par le ciblage de l’inflation qui est la règle depuis une vingtaine d’année.
Cela me paraît assez proche d’un système étalon, sauf que l’étalon en question (indice des prix) est quand même nettement plus proche de ce qu’achètent les gens que la bulle millénaire:
http://blogs.ft.com/maverecon/2009/11/gold-a-six-thousand-year-old-bubble/
@Fred
» je ne comprends pas pourquoi les libertariens sont terrifiés par le ciblage de l’inflation »
1) Pourquoi est-ce nécessaire de manipuler la monnaie pour atteindre une cible d’inflation? Pourquoi ne pas laisser la monnaie libre?
2) Pourquoi une cible d’inflation absolumentpositive? Pourquoi pas 0%?
Voilà ce que ces politiques ont donné :
https://minarchiste.wordpress.com/2009/08/11/stabilite-des-prix-quaurions-nous-fait-sans-la-federal-reserve/
1) C’est quoi une monnaie libre? Un étalon-or avec interdiction du prêt à intérêt?
2) Si on devait choisir à nouveau une cible, je ne serais pas contre une cible de 0%. Simplement:
*Il ne faut pas se plaindre si après on a du quantitative easing pendant de longues périodes.
*Il faut le faire façon progressive (sur période de 30 à 50 ans) afin d’éviter de provoquer une récession
*Les épargnants ne sont pas plus spoliés avec une cible de 2% qu’avec une cible de 0%, car les taux d’intérêt sont ajustés en conséquence. Seuls les détenteurs de base monétaire sont taxés (ce qui signifie que l’inflation taxe environ 350 dollars canadiens par canadien et par an. On a connu taxe plus lourde…).
Pour votre graphique sur l’inflation, une échelle logarithmique aurait été plus appropriée.
@Fred
Une monnaie libre est une monnaie qui n’est pas manipulée par l’État. La quantité en circulation de celle-ci n’est pas décidée par un comité formé d’une poignée d’individus.