J’ai expliqué à maintes reprises sur ce blogue de quelles façons l’interventionnisme étatique a causé la crise financière de 2008. Cependant, les responsables continuent de nier l’évidence et tentent de réparer les pots cassés en appliquant les mêmes politiques que celles qui ont mené à la crise. Le bouc-émissaire qu’ils ont trouvé pour se déculpabiliser est la règlementation. Selon eux, la « dérèglementation » du système bancaire a été la cause principale de la crise financière et des réformes sont nécessaires à cet égard.
En réfutation à ce mythe, je vous offre un billet inspiré d’un article de Mark Calabria, du CATO Institute, publié l’an passé.
Un recul de l’Etat réglementateur ?
On peut obtenir une mesure directe de la réglementation par la taille des budgets ainsi que par les niveaux d’effectifs des organismes de réglementation financière. Dans une étude du Mercatus Center, Véronique de Rugy et Melinda Warren ont conclu que les dépenses pour la réglementation bancaire et financière sont passées de $190 millions seulement en 1960 à $1.9 milliard en 2000, et à plus de $2.3 milliards en 2008 (en dollars constants de 2000).
Si l’on se concentre spécifiquement sur la Securities and Exchange Commission (SEC), l’agence au coeur de la réglementation de Wall Street, les dépenses budgétaires sous le mandat du président Bush ont augmenté, en termes réels, de plus de 76%.
L’agence comptait 2,841 employés en équivalent temps plein en 2000, 3.568 en 2008 ; soit une augmentation de 26% en 8 ans. Le niveau d’effectifs de la SEC en 2008 est par exemple plus de huit fois celui de la Consumer Product Safety Commission, qui passe en revue des milliers de produits de consommation par an.
Une autre mesure de la réglementation est le nombre absolu de règles édictées par un ministère ou organisme. Le régulateur financier principal, le Département du Trésor, a vu sa moyenne annuelle de nouvelles règles proposées passer d’environ 400 dans les années 1990 à plus de 500 dans le années 2000. Durant les années 1990 et 2000, la SEC a émis environ 74 règles par an.
La loi Gramm-Leach-Bliley
Au coeur de toutes les affirmations selon lesquelles la déréglementation a entraîné la crise, on trouve le Gramm-Leach-Bliley Act, lequel comprenait une abrogation du Glass-Steagall Act, loi qui datait de l’époque du New Deal et qui interdisait de mélanger la banque d’investissement et la banque commerciale.
Les banques d’investissement assistent les entreprises et les États pour la souscription, le marketing, et de conseil sur la dette et les capitaux. Elles réalisent souvent des opérations importantes de négociation, achetant et vendant des titres financiers à la fois au nom de leurs clients et pour leur propre compte. Les banques commerciales acceptent les dépôts assurés et accordent des prêts aux ménages et aux entreprises.
La critique de la déréglementation suggère qu’une fois que le Congrès a ouvert la voie pour la fusion des banques d’investissement et des banques commerciales, les banques d’investissement ont été incitées à prendre davantage de risques, tout en réduisant leurs capitaux propres. Il y a des doutes sur l’effet que cette loi a eu sur les marchés financiers et sur le fait de savoir si elle a eu une quelconque influence sur la crise financière actuelle.
Premièrement, même avant l’adoption de cette loi, les banques d’investissement étaient déjà autorisées à commercer et à détenir les actifs financiers au centre de la crise financière tels que les titres basés sur des prêts hypothécaires, les Credit Default Swaps (CDS) et les Collateral Debt Obligations (CDO).
Deuxièmement, très peu de sociétés financières ont décidé de combiner les activités d’investissement et les activités de banque commerciale. Les deux banques d’investissement dont la déroute symbolise la crise financière, Bear Stearns et Lehman Brothers, n’étaient affiliées à aucune institution de dépôt. Au contraire, si Bear Stearns ou Lehman Brothers avait eu une source importante de dépôts assurés, elles auraient probablement survécu à leurs problèmes de liquidité de court terme. En outre, les grandes banques qui combinent des activités d’investissement et des activités commerciales ont traversé la crise en meilleure santé que les autres.
Comme l’ancien président américain Bill Clinton l’a déclaré dans Business Week en 2008,
« je n’ai pas constaté que la signature de ce projet de loi ait eu quoi que ce soit à voir avec la crise actuelle. En effet, l’une des choses qui a aidé à stabiliser la situation actuelle est le rachat de Merrill Lynch par Bank of America, qui s’est fait beaucoup plus en douceur que si ce projet de loi n’avait pas été signé. »
La loi Gramm-Leach-Bliley en elle-même n’a eu que peu d’impact sur les activités de trading des banques d’investissement. Les activités hors-bilan de Bear Stearns et Lehman étaient autorisées avant l’adoption de la loi.
La SEC a-t-elle déréglementé les banques d’investissement ?
L’une des « déréglementations » revendiquées, résultant d’un mélange des activités d’investissement et commerciales, a été l’augmentation du ratio d’endettement des banques d’investissement permise par la SEC.
Cependant, l’utilisation volontaire des règles de Bâle sur le capital a été considérée comme une petite partie seulement d’un système de réglementation plus élaboré, comme l’a exprimé John Heine, porte-parole de la SEC:
« Les règles de 2004 de la Commission ont intensifié la surveillance des marchés des titres, parce qu’avant leur adoption il n’y avait pas de supervision réglementaire formelle, pas d’exigences de liquidité, et aucune exigence de capital pour les holdings bancaires d’investissement. »
Ces exigences accrues ont conféré à la SEC des responsabilités plus larges en termes de surveillance prudentielle des banques d’investissement et de leurs sociétés holding.
Les agences de notation :
En vertu des règles du capital de la SEC, une maison de courtage doit réduire la valeur des titres à risque ou spéculatifs sur son bilan pour tenir compte du niveau de risque. En définissant le risque des titres détenus, la SEC a lié la mesure du risque à la notation de crédit du titre détenu, les titres non notés étant considérés comme les plus risqués.
La SEC, en élaborant ses règles sur le capital, s’est inquiété que, en permettant à des agences de notation externe définir le risque, certaines agences de notation seraient tentés tout simplement de vendre des notes favorables, quel que soit le risque véritable. Pour résoudre ce risque perçu, la SEC a décidé que seules les Organisations nationalement reconnues de notation statistique (Nationally Recognized Statistical Rating Organizations ou NRSRO) auraient leurs notations reconnues par la SEC et utilisées pour la conformité aux exigences de capital réglementaire.
En définissant les qualifications d’une NRSRO, la SEC a délibérément exclu les nouveaux entrants et a favorisé les entreprises existantes, telles que Moody’s et Standard and Poor’s. En essayant de résoudre un problème imaginaire, une prétendue course vers le bas, la SEC a réussi à créer un problème réel, un oligopole accrédité dans le secteur des notations. Une des conséquences de cet oligopole est qu’au début des années 1970, les agences de notation s’écartèrent de leurs pratiques historiques de marketing et de vente de notes à des investisseurs, pour se diriger vers la vente des notes aux émetteurs de dette.
Durant les années 1980 et 1990, la SEC a toujours plus ancré le contrôle du marché par les agences de notation reconnues. Par exemple, dans les années 1980, la SEC limitait la souscription des fonds de marché monétaires aux titres qui étaient « investment grade », tels que définis par les NRSRO. Cette exigence a été étendue au papier commercial.
Le conflit d’intérêt entre les évaluateurs et les émetteurs n’est pas le résultat de l’absence de réglementation, mais la conséquence directe et prévisible de la réglementation. La solution à ce problème consiste à supprimer les privilèges des NRSRO et de rétablir la concurrence sur le marché.
L’accès à la propriété :
J’ajouterais que s’il y a une règlementation qui a eu un impact significatif sur la crise, c’est bien le Community Reinvestment Act. Cette loi a littéralement créé le marché subprime en forçant les banques à prêter à des ménages moins fortunés pour les aider à accéder à la propriété.
Fannie Mae et Freddy Mac ont d’ailleurs été des instruments de choix pour orchestrer les politiques d’accès à la propriété du gouvernement et ce en échange d’une garantie implicite du gouvernement fédéral. Ainsi, ces deux governement-sponsored entities (GSE) ont acheté plus de 40% des CDO de subprime au plus haut du marché.
Ainsi, la règlementation étatique visant à favoriser l’accès à la propriété a grandement contribué à l’essor de la crise financière.
Conclusion:
La croyance voulant que la dérèglementation du système financier soit la cause principale de la crise financière est un mythe inventé de toutes pièces par les vrais responsables de la crise, qui eux sont à la recherche d’un bouc-émissaire et d’une augmentation encore plus grande de leurs pouvoirs.
N’y a-t-il pas comme une contradiction à hurler au loup devant la réglementation financière et simultanément vouloir interdire les réserves fractionnaires?
@Fred
« N’y a-t-il pas comme une contradiction à hurler au loup devant la réglementation financière et simultanément vouloir interdire les réserves fractionnaires? »
Je ne prétend pas que le système bancaire doive être complètement dérèglementé. Dans un système bancaire libertarien, la fraude serait quand même punissable par la loi.
À cet égard, le système bancaire à réserves fractionnaires est une fraude en lui-même, au même titre que la contrefaçon. Il n’y a donc pas de contradiction à vouloir l’empêcher.
OOps, je me suis trompé de post, désolé.
Sinon, je ne vois toujours pas en quoi les réserves fractionnaires sont une fraude.
D’ailleurs, à partir de quel seuil de transformation de liquidité l’intermédiation financière est une fraude?
@Fred
« je ne vois toujours pas en quoi les réserves fractionnaires sont une fraude. »
À partir du moment où les banques n’ont pas suffisamment de monnaie dans leurs réserves pour rembourser l’ensemble des dépôts à vue, elles sont en situation frauduleuse au sens autrichien.
Vous proposez donc une législation qui empêche à coup sûr aux banques de faire faillite.
Bravo!
@Fred
« Vous proposez donc une législation qui empêche à coup sûr aux banques de faire faillite. »
…sans bailout, sans risque systémique, sans assurance-dépôt, sans crise financière.
Et surtout sans profits subventionnés par la création de monnaie.
@minarchiste:
Si vous voulez supprimer le risque systémique et les crises financières, c’est carrément l’intermédiation financière qu’il faut supprimer, ainsi que le prêt à intérêt et l’assurance.
Je vois que vous n’avez pas bien compris tout le sel de ma remarque.
Si vous voulez vraiment éviter tout risque systémique et toute crise financière, ce n’est pas simplement la création monétaire qu’il faut interdire, mais l’intermédiation financière, le prêt à intérêt et l’assurance.
@Fred
« Si vous voulez supprimer le risque systémique et les crises financières, c’est carrément l’intermédiation financière qu’il faut supprimer, ainsi que le prêt à intérêt et l’assurance. »
Non.
Il y aura toujours un certain risque, mais au moins ce serait les actionnaires des banques qui le subiraient.
À partir du moment où il y a des institutions ou des particuliers qui sont simultanément créancier et débiteur, il y a risque systémique.
De plus, les créances non payées ne sont pas l’apanage des banques…
@Fred
Le risque de crédit (créances non-payées) n’est pas un risque systémique. C’est un risque spécifique.
Les pertes de crédit résultent de mauvais prêts. Les décisions sur les prêts sont librement faîtes par les banques et c’est à elles d’en subir les conséquences.
À partir du moment ou des agents sont simultanément créancier et débiteur, il y a un risque de faillite en chaîne, donc un risque systémique.
Si de plus les entreprises ont recours à de l’endettement à court terme puisque la capacité des entreprises à emprunter à long terme a été réduite, alors on a juste déplacé le risque de liquidité.
Une simple question,sachez je me suis peu documenté sur le sujet de la » règlementaion des banques dans le monde « ,alors la question est bien simple:
Les grandes banques a charte canadiennes furent manifestement moins exposées a la crise que nombre de banques américaines ,et même européennes .Cela n’est – il pas du en bonne partie aux « rêgles » qui les régissent ?
merci
Jean-Yves
@Jean-Yves
Nos banques ne sont pas vraiment plus règlementées qu’aux USA. L’industrie est juste différente ici.
Il y a essentiellement trois choses qui ont aidé nos banques:
1) L’industrie bancaire est fortement subventionnée et protégée au Canada. Elles ont leur petit oligopole et bénéficient de la SCHL pour titriser les hypothèques avec la garantie de l’État. Malgré cela, le gouvernement canadien n’a pas hésité à mettre de gros sous dans la SCHL pour aider les banques, qui ont fait des milliards de profit sur notre dos. Pour plus de détails sur ce mécanisme:
https://minarchiste.wordpress.com/2009/08/31/la-schl-de-la-fraude-etatique/
2) Nos banques ont une culture beaucoup plus conservatrice qu’ailleurs dans le monde. Au cours des 10 dernières années, elles ont maintenu des ratios de capital 30% à 50% plus élevés que ce qui était requis par OSFI. Ce coussin les a aidé à traverser la crise.
Certains observateurs, comme Alan Greenspan par exemple, croient qu’il suffirait d’augmenter les exigences de capital question de donner un plus gros coussin aux banques. Je ne suis pas nécessairement contre, mais c’est selon moi une solution très superficielle. Je préconise plutôt une réforme en profondeur du système bancaire expliquée ici:
https://minarchiste.wordpress.com/2010/02/28/le-programme-minarchiste-version-federal/
3) Les différences entre notre marché immobilier et celui des autres pays sont notables. Aux USA, les intérêts hypothécaires sont déductibles d’impôts, les créances hypothécaires sont limitées à la propriété (au Canada, la banque peut saisir les autres actifs de la personne), les exigences en terme d’accompte et d’assurance sont nettement plus sévères au Canada. Les produits hypothécaires canadiens sont aussi beaucoup plus simples et moins risqués (pas de « teaser rates », de « adjustable-rate mortgages », etc).
Pour ces raisons, la bulle immobilière n’a pas autant gonflé, du moins pas encore.
Pour plus de détails à cet égard:
https://minarchiste.wordpress.com/2009/12/16/966/
Voici un commentaire que j’ai fait sur le site CentPapiers au sujet du Glass-Steagall Act:
je persiste à affirmer qu’il est fallacieux de penser que le retour du Glass-Steagal act va sauver le système financier et prévenir les crises financières, ni la règlementation d’ailleurs. La prochaine crise ne fera que provenir d’ailleurs.
Le système bancaire canadien est probablement celui qui s’en est le mieux tiré, et devinez quoi….nos 6 grandes banques ont à la fois des activités de retail banking et de wholesale banking (incluant trading), et donc ne respecteraient pas le Glass-Steagall.
Ce que les banques font avec leur capital (hypothèques ou trading), je m’en fou comme de ma dernière chemise; c’est aux actionnaires à y voir car c’est leur argent qui est en jeu (du moins ce le serait dans un système libre non-subventionné par la banque centrale et l’État).
Ce qui m’importe, c’est que les politiciens cessent de subventionner cette industrie sur le dos des contribuables et épargnants, notamment par des bailouts inutiles. Pour ce faire, il y a deux approches: l’approche totalitaire et l’approche libertarienne. Je préfère la liberté (et les responsabilités qui vont avec).
Et non, le bailout des banques américaines n’était pas nécessaire, au contraire il est plutôt fort nuisible en plus d’être immoral.
Le meilleur remède contre les problèmes du système aurait été de laisser le système en faillite. D’ailleurs, aux États-Unis, des centaines de petites banques « too-small-to-care » sont présentement restructurées et le tout se fait dans l’ordre, sans soucis pour les clients.
On a tenté de nous faire avaler la pilule avec l’argument de la contagion. La seule chose qui a été contagieuse est le risque moral, suite aux bailouts précédents (Continental Illinois 1984, les S&Ls 1991, LTCM 1998, et j’en passe).
http://www.centpapiers.com/la-seule-option-est-le-glass-steagall/13818/#comments
Ben tiens, et c’est pas de la contagion qu’il y a eu peut-être en 1929?
Bizarre également de vouloir interdire les réserves fractionnaires et affirmer que la cloison a détérioré la sécurité du système bancaire. (même si je pense qu’effectivement, supprimer la cloison est susceptible de réduire l’aléa moral en augmentant les pertes qu’aurait à subir les détenteurs de fonds propres)
Mais la banque libre a ses raisons que la raison ignore…
@Fred
» c’est pas de la contagion qu’il y a eu peut-être en 1929? »
J’ai déjà expliqué ce qui s’est passé en 1929.
https://minarchiste.wordpress.com/2010/01/06/letalon-or-et-le-crash-de-1929/
Si c’est le protectionnisme qui a fait que les pays restés sous étalon-or ont été plus frappés par la crise, il faut encore expliquer pourquoi les pays ayant dévalué n’ont pas pratiqué le protectionnisme de la même manière.
Pour expliciter mon commentaire sur le Glass-Steagall, j’ai du mal à ne pas voir la banque d’investissement comme une banque libre et la banque de dépôt comme une banque se rapprochant de l’entrepôt souhaité par les libertariens, avec certes quelques prêts, mais tellement sûrs que ce ne sont certainement pas les banques de dépôts qui présentent un risque.
@Fred
« j’ai du mal à ne pas voir la banque d’investissement comme une banque libre et la banque de dépôt comme une banque se rapprochant de l’entrepôt souhaité par les libertariens …avec certes quelques prêts, mais tellement sûrs que ce ne sont certainement pas les banques de dépôts qui présentent un risque. »
Non, les banques commerciales auraient quand même la capacité de multiplier les dépôts.
« Si c’est le protectionnisme qui a fait que les pays restés sous étalon-or ont été plus frappés par la crise, il faut encore expliquer pourquoi les pays ayant dévalué n’ont pas pratiqué le protectionnisme de la même manière. »
Ta question se répond à elle-même: ceux qui ont DÉVALUÉ ont vu leurs exportations devenir plus compétitives ce qui leur a donné un avantage (du moins temporairement). Ceux qui sont restés sous l’étalon-or ont tenté de répliquer en instaurant des mesures protectionnistes pour protéger leur marché intérieur.
C’était d’ailleurs écrit dans le billet référé…
Donc la dévaluation aurait eu des effets positifs?
C’est bien çà, vous êtes crypto-keynésien.
@Fred
« Donc la dévaluation aurait eu des effets positifs? »
Temporairement oui, comme c’est souvent le cas. Cependant, l’avantage compétitif disparaît éventuellement.
« C’est bien çà, vous êtes crypto-keynésien. »
Non vraiment pas. Voici d’ailleurs l’explication dans les mots de Mises lui-même:
The much talked about advantages which devaluation secures in foreign trade and tourism, are entirely due to the fact that the adjustment of domestic prices and wage rates to the state of affairs created by devaluation requires some time. As long as this adjustment process is not yet completed, exporting is encouraged and importing is discouraged. However, this merely means that in this interval the citizens of the devaluating country are getting less for what they are selling abroad and paying more for what they are buying abroad; concomitantly they must restrict their consumption. This effect may appear as a boon in the opinion of those for whom the balance of trade is the yardstick of a nation’s welfare. In plain language it is to be described in this way: The British citizen must export more British goods in order to buy that quantity of tea which he received before the devaluation for a smaller quantity of exported British goods.
http://analyseeconomique.wordpress.com/2010/12/21/agences-de-notation-plus-de-concurrence-ou-plus-de-conflits-dinterets/
Juste pour revenir sur un point. A propos des agences de notation, je ne suis pas d’accord avec l’article du Cato. Car il n’est pas certain que ce soit le manque de concurrence qui soit à l’origine des conflits d’intérêts. Il faut comprendre aussi que le monopole, lui, est moins incité à produire une mauvaise information, car il a une réputation à tenir parce qu’il est déjà assuré d’avoir une certaine clientèle. A l’inverse, une concurrence exacerbée pousse les agences à se livrer une concurrence sauvage pour appâter la clientèle sous peine de perdre des revenus. Il n’empêche qu’il est fort probable que le libre marché fasse émerger un monopole, non une concurrence exacerbée, aussi étonnant que cela puisse paraître.
Ensuite, je dirais que l’obligation de la notation pour les émetteurs ont donné plus de latitudes aux agences pour accorder des notes généreuses, tandis que le statut envié du NRSRO a laissé croire aux acheteurs qu’ils étaient protégés. Ils ont pu devenir moins prudents.
C’est à mon avis les 3 causes qui expliquent la défaillance du marché de la notation.
Article intéressant: https://alibertarianfuture.com/big-government/deregulation-never-happened/
La critique comme quoi le Congrès en ouvrant la voie pour la fusion des banques d’investissement et des banques commerciales a incité les banques d’investissement à prendre davantage de risques, tout en réduisant leurs capitaux propre est fausse. Premièrement, même avant l’adoption de cette loi, les banques d’investissement étaient déjà autorisées à commercer et à détenir les actifs financiers au centre de la crise financière tels que les titres basés sur des prêts hypothécaires, les Credit Default Swaps (CDS) et les Collateral Debt Obligations (CDO).
Deuxièmement, très peu de sociétés financières ont décidé de combiner les activités d’investissement et les activités de banque commerciale. Les deux banques d’investissement dont la déroute symbolise la crise financière, Bear Stearns et Lehman Brothers, n’étaient affiliées à aucune institution de dépôt. Au contraire, si Bear Stearns ou Lehman Brothers avait eu une source importante de dépôts assurés, elles auraient probablement survécu à leurs problèmes de liquidité de court terme. En outre, les grandes banques qui combinent des activités d’investissement et des activités commerciales ont traversé la crise en meilleure santé que les autres.
Comme l’ancien président américain Bill Clinton l’a déclaré dans Business Week en 2008, « je n’ai pas constaté que la signature de ce projet de loi ait eu quoi que ce soit à voir avec la crise actuelle. En effet, l’une des choses qui a aidé à stabiliser la situation actuelle est le rachat de Merrill Lynch par Bank of America, qui s’est fait beaucoup plus en douceur que si ce projet de loi n’avait pas été signé. »
La loi Gramm-Leach-Bliley (abrogrant le Glass-Steagall Act) en elle-même n’a eu que peu d’impact sur les activités de trading des banques d’investissement. Les activités hors-bilan de Bear Stearns et Lehman étaient autorisées avant l’adoption de la loi.
L’excitation autour d’un retour du « Glass Steagall act » est une preuve d’inculture économique. https://danieljmitchell.wordpress.com/2016/02/25/glass-steagall-and-financial-mythology/
la crise de 2008 est clairement une crise de la regelementation financiere: Community Reinvestment Act, Freddie Mac et Fannie Mae qui garantissait les pret aux pauvres, Clinton qui voulait se faire reelire, puis Greenspan qui maintient les taux tres bas sur recommendation entre autre de Krugman, tout cela cree une bulle immobiliere qui debouche sur la crise des subprime. Ensuite, les Etats refusent de laisser les banques faire faillite, ce qui engendre une crise de la dette des Etats (deja bien trop grosses avant 2008). la finance est le secteur le plus réglementé au monde après le nucléaire.
Le problème primordial de la finance c’est la déresponsabilisation des acteurs de la finance. Il faut les responsabiliser. C’est le seul moyen de régler les problèmes du monde de la finance.
La liberté va de pair avec la responsabilité.
Il faut changer le système mais cela implique que les Etats changent d’attitudes.
Je suis pour revenir à l’étalon or.
Lisez ceci: http://object.cato.org/sites/cato.org/files/serials/files/policy-report/2009/7/cpr31n4-1.pdf
Certains acteurs de la finance parlent d’adopter une meilleure réglementation qui soit mieux adapté avec la réalité. Perso je ne suis pas convaincu par cette solution d’une meilleure réglementation. Des tas de gens très intelligents ont réfléchi à améliorer la réglementation, à avoir une meilleure réglementation, ils ont échoué. Ceux qui proposent une meilleure réglementation devrait montrer comment avoir une meilleure réglementation.
Le monde de la finance est extrêmement complexe. C’est cette extrême complexité qui rends quasiment impossible une réglementation adéquate. Il y aussi le fait que la finance est quelque chose de très mondialisé. Autrement dit, une réglementation au niveau national n’a pas de grande utilité, il faut faire cela au niveau international. Allez y pour prendre une telle réglementation au niveau international. De plus, la finance n’est pas figé c’est quelque chose qui évolue (et parfois très vite) ce qui rend difficile d’avoir une réglementation adéquate vu qu’elle tombe facilement en désuétude. Le monde de la finance est composé de gens intelligents qui savent très bien s’adapter à une réglementation. Une réglementation considéré comme bonne au départ peut être mauvaise car elle a des effets inattendues impossible à prévoir, elle produit des effets pervers du fait de l’adaptation des gens de la finance à cette réglementation. Un exemple: le THF( trading haute fréquence) est une conséquence de la réglementation débile aux Etats Unis apparu dans les années 2000 suite à un problème avec les specialists.
En effet, et sans rentrer dans les détails, la loi impose aux courtiers de fournir un prix officiel à leur client s’ils traitent sur plusieurs bourses. Hors ce prix est diffusé tellement lentement que l’on peut sans problème arbitrer sans risque le flux du client par rapport au cours réel.
De plus, si le volume du TFH est si important, c’est d’abord qu’il n’y a plus aucun volume « naturel » sur les bourses. Ceci est notamment du aux nouvelles réglementations ubuesques qui permettent d’avoir un levier infini face à un emprunt grec et un levier de 2 au maximum face à une action liquide.
Bcp de problèmes actuels de la finance comme le shadow banking ont été créé par la réglementation (le shadow banking a été crée par la réglementation (Bâle I) http://ordrespontane.blogspot.be/2013/08/bale-et-les-defaillances-du-marche.html ). Alors, j’ai du mal à voir en quoi c’est une bonne solution de créer encore de nouvelles réglementations
Le système bancaire est le système sanguin de l’économie. L’économie a besoin des banques. Cependant, on ne peut pas nier qu’il y a aujourd’hui un problème avec les banques. Il y a des dérives au sein de ce système bancaire. En tant que libéral, il faut montrer aux gens que contrairement à ce que l’on entends dire, ce n’est pas le libéralisme ou la déréglementation qui sont responsables des problèmes et des dérives dans le monde banquaire mais l’état. C’est lui le principal responsable. Il faut montrer le rôle qu’a joué les banques centrales dans la création de ses problèmes.
la finance est un élément consubstantiel à tout système capitaliste, il n’en reste pas moins que le secteur financier a pris aujourd’hui une importance particulièrement grande par rapport à ce qu’il était dans le passé, en particulier au niveau de l’importance des profits des banques dans le profit total. Contrairement à ce que disent les gauchistes ce n’est pas à cause du libéralisme.
On peut avancer les raisons suivantes à cette hausse :
pour l’École autrichienne d’économie, la création monétaire ex nihilo peut expliquer une déconnexion de la finance et de « l’économie réelle ». La nouvelle monnaie émise par la banque centrale devient le jouet de la spéculation et alimente des bulles dans certains marchés (actions, matières premières, etc.), sans forcément impacter le niveau général des prix (contrairement à ce qu’affirme la théorie quantitative de la monnaie). Certains accusent les banques centrales de soutenir artificiellement les marchés de cette façon. Antal E. Fekete indique que la nouvelle monnaie créée par la banque centrale s’épand sur le marché obligataire sans risque de « fuite vers les biens réels », ce qui explique le décrochage entre « économie réelle » et « économie financière ». La banque centrale étant un monopole d’émission monétaire combattu par les économistes autrichiens, on voit que la mise en accusation du libéralisme relativement au « capitalisme financier » est absurde ;
l’endettement général (des entreprises, des particuliers, des états via la dette publique) accroît les flux financiers et les volumes gérés par le secteur financier (la dette d’un acteur économique étant toujours un placement financier d’un autre acteur), encore plus dans un contexte mondialisé. C’est moins le libéralisme qui est ici en cause que le comportement de chacun des acteurs économiques, états compris.
la technique financière elle-même progresse et offre des opportunités d’échanges qui n’existaient pas auparavant, à travers des produits sophistiqués (produits dérivés, CDS, …).
C’est l’interventionnisme étatique qui est le vrai coupable de la dérive de la finance . Je vais essayer d’être simple et conçis
Dans les années 70 Nixon aux US (et l’Europe qui bien sûr a suivi) a destandardisé le dollar de l’or (en gros avant on ne pouvait pas créer plus d’argent qu’il n’y avait de réserve d’or, permettant ainsi une monnaie stable). Conséquence, l’état, dès qu’il en a besoin (pour se rendre plus important /légitime et/ou par opportunisme court_termiste électoraliste), crée de l’argent (Fiat money en anglais) sorti de nulle part (un faux monnayeur légal) et le diffuse dans l’économie. Cette création monétaire a plusieurs conséquences lourdes qui expliquent les dérives du système financier. Trois exemples :
1) Toutes les Crises financières depuis 1929 ont toujours été précédées d’une politique de relance étatique par création monétaire directe(depuis la déstandardisation sur l’or) ou indirecte. cette offre monétaire fictivement augmentée envoie de faux signals aux investisseurs qui croient à tort qu’il est propice d’investir. Une offre se crée sans la demande qui va avec. Des bulles se créent et quand la demande ne suit pas, ces bulles éclatent et la crise se diffuse.
2) En créant cet argent, l’état créé une offre inadéquate de monnaie et fausse le marché, les prix augmentent (inflation) et la monnaie perd de sa valeur. Du coup, un travailleur, par exemple, qui économise toute sa vie, s’il ne fait rien voit ses économies perdent en valeur chaque année, il va donc le placer dans les marchés financiers , chose qu’il n’aurait jamais pris le risque si l’état laissait la monnaie tranquille .
3)Quand l’état créé cet argent, ou va t il en premier, les banques. Fortes de cette priorité elles achètent en premier à bon prix dans l’économie réelle et augmentent les prix pour nous les prochains acheteurs. Et Bien sûr elles spéculent et sont plus irresponsables avec un argent qui ne leur appartient pas. Le plus gros scandale, une loi bancaire de l’état appelé réserves fractionnaires : pour faire très simple, pour un million donné à une banque (par un état ou par un particulier) , celle ci peut en créer dix millions, en simplement quelques clics . Comme disait Ronald Reagan, l’état n’est pas la solution, il est le problème. Ce n’est ni le marché libre ou le capitalisme qu’il faut blâmer.
Le système financier a son utilité mais l’état l’a perverti et rendu plus important que le marché libre ne l’aurai fait.
Vincent Bénard évoquait déjà en 2008 la lourde responsabilité des GSE dans la crise, de leurs privilèges légaux ayant entraîné une distorsion complète du marché et de leur soumission aux lubies politiques (d’accession à la propriété pour les plus pauvres) dûs à leur statut para-public ayant en grande partie créé la crise des subprimes. Ça et la politique monétaire de la FED et de la BCE dans sillage, les réglementations « anti-étalement urbain » qui ont empêché l’offre de s’adapter à la demande, ces deux éléments ayant provoqué la bulle immobilière, les règlementation comptables qui ont accéléré la chute de certaines institutions, les distorsions dues aux réglementations fiscales privilégiant l’endettement à la recherche de capital, etc. On peut trouver ses différents articles sur le sujet là: http://www.objectifliberte.fr/2003/01/objectif-libert.html