Le taux de chômage au Québec:
Les Jean-François Lisée de ce monde utilise ce chiffre pour vanter les mérites du modèles Québécois, puisque le taux de chômage du Québec est présentement de 8.1% versus 8.2% pour l’ensemble du Canada (le taux de chômage québécois est généralement plus élevé que celui du Canada). Pourtant, ce n’est pas une très bonne mesure car le taux de chômage ne tient pas compte de ceux qui ne cherche plus un emploi. Ainsi, comme l’indique René Vézina, la meilleure mesure est plutôt le taux d’emploi, qui est de 59.7% au Québec comparativement à 61.5% au Canada. L’inflexibilité du marché du travail québécois est selon moi destructrice d’emplois.
Le taux d’imposition au Québec décourage le travail:
Selon les professeurs Claude Laferrière et Francis Montreuil de l’UQAM dans une étude récemment mise à jour, le taux réel d’imposition de certains contribuables québécois peut souvent dépasser 70% et même atteindre 100%. L’étude démontre que selon la fiscalité actuelle, certains contribuables voient les impôts supplémentaires gruger la majeure partie du montant de leur augmentation de salaire, de leur prime de performance ou de leur temps supplémentaire.
Expiration du brevet de Lipitor: $225 millions d’économies pour le Québec:
J’ai récemment publié deux billets sur la propriété intellectuelle sur ce blogue (ici et ici). Voici un bon exemple. Le brevet du médicament Lipitor de Pfizer expirera au Canada dans les prochains mois. Selon Les Affaires, le gouvernement Québécois pourrait économiser $225 millions par année en le remplaçant par une version générique.
Des projets éoliens qui battent de l’aile:
Des 4,000 mégawatts qu’Hydro-Québec avait prévu intégrer à son réseau, 600MW ont présentement été abandonnés ou sont menacés de l’être selon Les Affaires. Il y a quelques années, plusieurs gauchistes critiquaient la société d’État de faire affaire avec le privé pour ces projets éoliens. Nous constatons aujourd’hui les bienfaits. Cartier Énergie devra payer une pénalité de $3 million pour bris de contrat. Pour Kruger ce sera $680,000, alors que la pénalité imposée à SkyPower ne m’est pas connue, même chose pour Saint-Laurent Énergies. Northland Power devra quant à elle payer $55 par jour par mégawatt à compter du 31 décembre 2010.
Les problèmes reliés à ces projets sont essentiellement reliés à l’opposition des résidents locaux (problème NIMBY), donc la société d’État n’aurait pas pu faire mieux au niveau de la réalisation de ces projets.
Ainsi, Hydro-Québec n’a pas à se soucier des problèmes et des sunk costs reliés à ces projets et n’a qu’à encaisser les pénalités. Cette électricité n’était pas requise dans la province et aurait probablement été vouée à l’exportation, dont les prix sont présentement bas. Le gouvernement n’aura qu’à faire un autre appel d’offre et les entreprises privées feront des pieds et des mains pour soumissionner au meilleur coût possible, sans risque pour les contribuables Québécois.
La dette menace la croissance du Québec:
Selon une étude de Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, la croissance économique ralentit lorsque la dette de l’État atteint plus de 90% du PIB. En prenant les chiffre de 2008, les quatre pays avec le plus haut ratio sont le Japon (172.1%), l’Italie (114.4%), la Grèce(102.6%) et l’Islande (96.3%). Le Québec est non loin derrière à 94.0% si on tient compte de sa part de la dette du Canada. La moyenne de l’OCDE est de 78.4%. Serait-ce le bon vieux effet crowding-out qui laisse encore sa marque inéluctable!
La fonction publique du Québec est « obèse »:
Tiré du blogue de Pierre Duhamel sur Argent:
Depuis 10 ans, il y a 532 200 employés de plus dans le secteur public au Canada, une hausse de 30 %. En 2009, 3,6 millions de personnes, soit 21 % des travailleurs, étaient à l’emploi d’un gouvernement, d’une administration ou d’une société d’État.
Pendant cette période, la machine étatique québécoise s’est alourdie. Le Québec compte 181 000 employés du secteur public de plus qu’en 2000. À lui seul, le Québec a créé un nouveau poste de fonctionnaire sur trois au pays. Le nombre d’employés a crû de 114 000 entre 2000 et 2003, sous le gouvernement du Parti Québécois, et de 67 000 depuis l’élection du gouvernement libéral.
C’est d’autant plus désolant que les libéraux avaient fait de la réingénierie de l’État un engagement électoral. Non seulement l’État a continué de grossir, mais les emplois créés ne l’ont pas été au bon endroit. Dans le domaine de la santé, nous apprend Paul Larocque dans son reportage à TVA, le nombre d’infirmières est en hausse de 5,4 % depuis 2003, le nombre de médecins de 7,2 % alors que le nombre de fonctionnaires a bondi de 19,3 %. Le Québec a besoin de gens sur la ligne de front, pas dans les bureaux !
***Petite clarification***
M. Duhamel a plutôt mal cité M. Laroque. Le 19.3% représente en fait les cadres dans le milieu de la santé. Voici la source:
http://www2.canoe.com/infos/dossiers/archives/2010/03/20100315-170647.html
Intéressant comme article. Toutefois, dans votre section « La fonction publique du Québec est « obèse » » je pense qu’il y a une nuance à apporter. Si on parle de « secteur public » il faut penser que cela inclus par exemple les infirmières pas seulement les fonctionnaires. À moins que votre extrait veut prouver qu’il y a plus de « fonctionnaire » (j’entends ici des personnes dans les bureaux de ministères ou autres). Néanmoins ,cela me surprendrait car il y a plusieurs années la politique du gouvernement était de remplacer 1 départ à la retraite sur 2. Je n’ai pas fait de recherche sur les chiffres mais il me semble que la fonction publique n’a pas tendance à augmenter aussi rapidement que vous le mentionnez.
@Fogg
» il y a plusieurs années la politique du gouvernement était de remplacer 1 départ à la retraite sur 2. »
C’est ce que je croyais aussi…il semble que ce n’était qu’une autre promesse en l’air de politicien!
Les chiffres proviennent de Pierre Duhamel du Canal Argent et de Paul Larocque de TVA.
Comme je le mentionnais dans mon commentaire précédent il faut faire une distinction entre fonctionnaire et employé du secteur public. Il est vrai que le secteur public à augmenté mais pas la fonction publique. Je vous invite à consulter le site du conseil du trésor qui donne plusieurs graphiques et chiffres à ce sujet. Plus particulierement, je vous réfère au rapport «L’effectif de la fonction publique du Québec 2007-2008». Il y a 85 614 personnes dans la fonction publique (régulier, occassionel, stagiaire et étudiant).
Pour ce qui est de l’effectif :
«De 2003-2004 à 2007-2008, quatre baisses annuelles de l’ensemble de l’effectif ont été enregistrées, pour
une réduction de 3 874 ETC (- 5,5 %). Ces résultats s’expliquent principalement par la mise en place des
mesures de réduction de la taille de l’État.»
Pour une définition de ETC : «L’équivalent temps complet, ou ETC, se définit comme le rapport entre le traitement versé à une personne pendant l’année financière et le traitement annuel prévu à son classement. Le nombre d’ETC traduit donc le volume de main-d’oeuvre rémunérée durant une année financière. »
Je suis en accord avec vous qu’il y a trop de fonctionnaires mais il faut faire attention avec les chiffres publiés, vous en savez quelque chose.
@Fogg
« il faut faire une distinction entre fonctionnaire et employé du secteur public. »
D’où provient la différence entre les deux mesures?
La différence ? Pour moi elle est très simple. Prenez par exemple un hopital. En grande majorité, les employés des hôpitaux sont rénumérés par le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de leur région. Les 95 CSSS sont publiques et sont subventionnés par les Agences de santé qui eux relèvent directement du ministère de la santé.
Si par exemple, un CSSS ouvre dans son secteur des postes d’infirmière, de préposé au bénéficiaire et de travailleur social il y aura une augmentation du nombre d’employés et donc au bout de la ligne une croissance du nombre d’employés du secteur public.
Ce qu’il faut savoir c’est que ces nouveaux employés vont travailler directement avec les personnes pour les soigner, contribuer à leur bien-être ou encore améliorer leur fonctionnement social. Ce ne sont pas des postes de fonctionnaires qui sont ouvert pour élaborer de nouveaux projets entre quatre murs au complexe G à Québec. Ces postes aides directement la population.
Je ne dis pas que l’augmentation systématique du nombre d’employés du secteur public est une bonne chose mais si cette augmentation se fait aux bons endroit ou il y a un réel besoin, il serait difficile d’être contre …
@Fogg
Donc, Paul Larocque est dans l’erreur lorsqu’il dit cette phrase:
« Dans le domaine de la santé, nous apprend Paul Larocque dans son reportage à TVA, le nombre d’infirmières est en hausse de 5,4 % depuis 2003, le nombre de médecins de 7,2 % alors que le nombre de fonctionnaires a bondi de 19,3 %. »
La façon dont j’interprète les données, je me demande en effet ou il a pris l’augmentation de 19,3% de fonctionnaires. Il faudrait voir ce qu’il inclus dans les fonctionnaires.
@minarchiste: lorsque vous dites que le taux d’imposition de certaines personnes est de 100%, je ne suis pas certain de vous suivre. Ces gens redonnent tout leur argent au fisc? Ils ne mangent pas?
En terminant, je vous dirais de prendre garde aux journalistes qui travaillent pour le groupe Quebecor. C’est qu’ils sont en croisade ces jours-ci! Ainsi soit la volonté de PKP…
@Lutopium
« Ces gens redonnent tout leur argent au fisc? Ils ne mangent pas? »
Non, le 100% n’est pas sur le revenu total, mais sur le revenu supplémentaire provenant d’une augmentation de salaire, d’un bonus et/ou du temps supplémentaire.
Il tient compte des crédits d’impôts perdus et des changements de braquette.
@Fogg et Lutopium.
J’ai trouvé où Larocque prend ses chiffres:
http://www2.canoe.com/infos/dossiers/archives/2010/03/20100315-170647.html
M. Duhamel l’a mal cité, c’est le nombre de cadres dans la santé qui a augmenté de 19.3%:
« Et les données sont frappantes: de 2003 à 2008, le nombre d’infirmières a augmenté de 5,4%. Pour la même période le nombre de médecins s’est accru de 7,2%.
C’est dans la bureaucratie qu’on note la plus forte augmentation de personnel. Le nombre de cadres a en effet augmenté de 19,3% entre 2003 et 2008. En fait, il y a près de 2000 cadres de plus dans le réseau de la santé aujourd’hui qu’il y en avait en 2003. «
@minarchiste
Merci pour la recherche. J’apprécie votre soucis de l’exactitude.
Toutefois, si je prend l’exemple des infirmières, 5,4% d’augmentation sur 5 ans ce n’est pas trop mal si on considère qu’il y a environ 70 000 infirmières et que l’ordre des infirmières enregistre environ 1% de plus d’infirmière par année (source : http://www.oiiq.org/uploads/publications/statistiques/stats2006/evolution_effectifs_2006.htm#01). Il est difficile d’engager des infirmières qui n’existe pas …
Vive les journaliste avec un ton alarmant !
Toutefois, l’augmentation de 2000 cadres dans le milieu de la santé est discutable. Je me console en disant que s’il y a plus d’employés, il faut plus de cadres. Mais bon, il y a surement de la mauvaise gestion quelque part !
@minarchiste (hors sujet)
Tous les détracteurs du libéralisme arguent majoritairement du fait que Ronald Reagan et Margaret Tatcher ont suivi les préceptes de Hayek et ont échoué.
Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de ce genre de polémique?
Merci!
@Axel
Je pense que c’était plutôt Bastiat qui les a inspirés. Dans le cas de Reagan, on pourrait aussi parler de Laffer.
Sur quoi vous basez-vous pour dire qu’ils ont échoué?
Ces deux politiciens figurent parmi les plus admirés de l’histoire de leur pays respectif. La situation économique s’est grandement améliorée sous leur règne.
Évidemment, c’était loin d’être parfait, mais je n’y vois certainement pas un échec du libéralisme, au contraire!
En fait, je les citerais plutôt comme de bons exemples des bienfaits du libéralisme.
@minarchiste
« Sur quoi vous basez-vous pour dire qu’ils ont échoué? »
sur l’explosion de la dette dans les années 80?
Je dis bien qu’il y a polémique puisque l’échec est l’argument de leurs détracteurs.
Ce qui m’intéresserait, c’est de savoir ce qu’ils ont fait de bien ou de mal parce que j’ai rarement de la matière pour répondre au sujet de ces deux personnages.