Une bonne partie des problèmes économiques qui nous affligent sont bêtement reliés à un problème étymologique. Il se trouve que des gens influents, tels que le duo Greenspan / Bernanke, utilisent la mauvaise définition du mot « inflation »! En fait, il semble que la vraie definition de ce mot soit disparue avec l’étalon-or. L’essor du keynesiannisme et son intrusion dans la théorie économique enseignée dans les universités sont aussi responsables de cette malencontreuse situation. Cette substitution est-elle intentionelle, pour cacher la vérité au monde? Possible, car ce tour de prestidigitation profite à beaucoup de gens, permettant au système bancaire de décupler ses profits et à l’État de financer ses dépenses monstrueuses.
« L’inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d’achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l’Indice des prix à la consommation (IPC). »
Cette définition est évidemment erronée, tout comme l’interprétation qu’on en fait et la façon de la mesurer. La hausse des prix des biens et services n’est pas de l’inflation, c’est plutôt une conséquence de l’inflation. La vraie definition de l’inflation est simplement l’augmentation de la masse monetaire.
Ceci étant dit, un mot n’est qu’un mot, so who cares? Détrompez-vous; les consequences de cette erreur ont été très grandes et continueront de l’être.
Durant les années 2000, Alan Greenspan a mené une politique monétaire ultra-expansionniste, permettant au système de créer de la monnaie à profusion. Ce dernier maintenait cette politique même si l’économie allait bien car son « guide » était une cible d’inflation (mesurée par l’indice des prix a la consommation), laquelle était basse relativement à la cible. Rien ne justifiait donc de resserer la politique monétaire pour freiner la croissance du crédit.
Pourquoi est-ce que les prix n’augmentaient pas rapidement malgré la creation de monnaie? Parce que la productivité compensait. Durant l’année 2000, le développement de l’internet a été une grande source de productivité, tout comme l’essor du commercial international. Les coûts de production de plusieurs biens ont été abaissés grâce à la main d’oeuvre bon marché des pays émergents.
Notez que si une année donnée l’IPC monte de 3% et que la productivité s’améliore de 2%, l’inflation n’est pas de 3%, comme on voudrait vous le faire croire, mais bien de 5%. Vous auriez dû payer vos biens et services 2% moins cher que l’an passé grâce à la meilleure productivité de l’économie, mais en raison de la création de monnaie, vous les paierai 3% plus cher. C’est l’illusion de l’inflation…
De plus, beaucoup de dollars sortaient des États-Unis en direction de la Chine, entre autres, ce qui minimisait l’impact sur les prix de la monnaie créée par le système. Cependant, il y avait d’autres indices évidents que l’inflation (la vraie) sévissait dans l’economie et ceux-ci n’étaient pas mesurés par l’IPC, sur lequel M. Greenspan se concentrait naïvement. Ces signes d’inflation se sont manifestés dans les prix d’actifs divers: pétrole, métaux, bourse et surtout l’immobilier.
Pourquoi l’immobilier en particulier? En raison d’interventions gouvernementales visant à augmenter l’accès à la propriété (Community Reinvestment Act, Fannie Mae/Freddie Mac, etc). Il semble que plusieurs intervenants politiques avaient un agenda à cet égard et les politiques en place ont canalisé énormément de ressources vers cette industrie, créant une gigantesque bulle de mauvais investissements.
Bon résumé. C’est exactement ce que je dis à chaque fois que je parle d’inflation, maintenant l’augmentation de l’IPC est devenu de l’inflation dans le langage courant. Il est de plus en plus difficile d’obtenir les graphiques de M1 et M2 au Canada et aux USA. Où est-ce que je peux les obtenir, et comment savoir si les chiffres sont fiables?
@ Pierre-Olivier
Pour les États-Unis, va sur ce site:
http://www.federalreserve.gov/releases/h6/Current/
Pour le Canada:
Cliquer pour accéder à wfs.pdf
Alors, si l’IPC diminue comme c’est le cas presentemment. Quelle conclusion a tirer a propos de la masse monetaire?
@François
Parlez-vous de l’IPC des États-Unis? En janvier 2010, il a augmenté de +2.7% par rapport à Janvier 2009. Il est en hausse depuis novembre 2009.
Par contre, il diminuait entre janvier et octobre 2009. La raison était fort simple: pas de vélocité monétaire.
Beaucoup de nouvelle monnaie avait été crée, mais elle s’est retrouvée dans les réserves bancaires, et non en prêts. Pendant ce temps, les ménages remboursaient leurs dettes.
Au net, la quantité de monnaie dans le système était en diminution. Voir ce billet pour comprendre le phénomène:
https://minarchiste.wordpress.com/2009/09/20/comment-les-banques-creent-de-largent-partie-2/
Il en sera ainsi tant que les banques ne se metteront pas à prêter toutes ces réserves; mais ce ne sera pas de si tôt puisque la demande de crédit est très faible.
Autres billets sur le sujet:
https://minarchiste.wordpress.com/2009/10/14/la-menace-de-deflation-et-les-taux-dinteret/
https://minarchiste.wordpress.com/2009/09/24/un-taux-dinteret-negatif-en-desespoir-de-cause/