Le journal Les Affaires publiait la semaine dernière un petit fait divers intéressant:
Les clients de Canadian Tire ne paient pas tous le même prix pour les articles en promotion. Les Montréalais avaient le privilège de se procurer une batterie de cuisine de marque Lagostina pour $229.99 (…) tandis que les consommateurs de Maniwaki, en Outaouais, devaient débourser $259.99 pour le même produit. Les prix sont également plus élevés aux succursales de Gaspé et de La Malbaie.
« Les écarts de prix s’expliquent surtout par les frais de transport », dit Daniel Despins, porte-parole de Canadian Tire. Mais on peut aussi avancer une autre raison: dans les trois villes où les prix sont plus élevés, Canadian Tire n’est pas en concurrence avec un Wal-Mart.
Ainsi, grâce à Wal-Mart, les consommateurs peuvent réaliser des économies de 13% sur cette batterie de cuisine. De l’argent qui se retrouve dans les poches de la population plutôt que dans les poches des actionnaires de Canadian Tire. Je n’ai jamais compris pourquoi la gauche, assoiffée de justice sociale, se révolte devant Wal-Mart, symbole du méchant capitalisme…
J’en profite pour vous recommander l’excellent ouvrage de Charles Fishman, « The Wal-Mart Effect« . Ce livre de 336 pages nous dresse un portrait complet des impacts du modèle Wal-Mart sur notre société, autant du côté des gagnants que de celui des perdants.
L’inconfort de certaines personnes envers Wal-Mart n’a rien à voir avec les prix qu’elle propose. C’est pour son manque de respect flagrant envers les employés, son attitude carrément anti-syndicaliste, l’exploitation des travailleurs dans les pays en voie de développement, son arrogance face aux commerçants locaux, etc… Tous des trucs que vous admirez au nom de la compétitivité et de la libre-entreprise.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wal-Mart#Critiques_de_Wal-Mart
Et Canadian Tire, c’est une compagnie socialiste qui se comporte en monopole jusqu’au jour où le sauveur Wal Mart arrive en ville? Non, c’est une entreprise privée qui tentera de faire le plus de profits possible et ce au détriment même de ses clients. Et vive le commerce!
@Luto
Si les employés de Wal-mart ne sont pas contents de leurs conditions de travail, ils n’ont qu’à aller ailleurs.
La majorité des employés de Wal-mart sont des retraités qui font ça pour passer le temps et des étudiants qui veulent une jobine pour payer les études.
Les autres (placeurs de rouleaux de papier de toilette de carrière), qu’ils lâchent donc cette job de m**** et qu’ils retournent donc apprendre un métier qui sert à quelque chose.
Et Canadian Tire ne fait pas de profits « au détriment de ses clients ». Au contraire, le seul Canadian Tire près de Maniwaki (à 1 heure de route) est celui de Mont-Laurier. Donc si la compagnie n’avait pas investi pour bâtir ce magasin, vous devriez faire une heure de route à chaque fois que vous avez besoin d’y aller. Le prix plus élevé compense pour cette réalité….et attirera éventuellement un Wal-Mart. Entre-temps, c’est une bien bonne chose qu’il y ait un Canadian Tire à Maniwaki, même s’il est gourmand sur les marges.
Et concernant l’exploitation des travailleurs du tiers-monde, ce n’est pas Wal-mart qui le fait, mais ses fournisseurs. Et comme le disait votre ami Paul Krugman, un progressiste nobélisé, le problème des travailleurs du tiers-monde n’est pas qu’il se font exploiter dans les sweat shops, mais bien qu’ils ne se font pas assez exploiter! Leur salaire est peut-être bas et leurs conditions médiocres, mais c’est souvent 10 fois mieux que les alternatives. C’est une amélioration relative de leur situation. Et plus il y aura de sweat shops dans une région donnée, plus les salaires auront tendance à augmenter.
Ouais vous avez raisons les employés des sweatshops ne se font pas assez exploiter les criss de paresseux. Je remercie grandement les multinationales de leur donner cette chance, ce privilège que de faire des quarts de travail de dix heures et plus, d’être payé 0.0000001 fois le salaire des membres du conseil d’administration, de ne leur laisser aucune sécurité d’emplois, de renvoyé systématiquement les femmes enceintes, de faire travailler des enfants d’en bas de 10 ans et de limiter leur visite au toilette à seulement une par jour.
Merci à Wal-Mart d’offrir des prix tellement bas que les commerçant locaux ne peuvent pas les égaler et cela les forces à fermer.
Merci aux grands humanistes de Wal-Mart et des autres multinationales de leur donner une chance dans la vie et de continuer à encourager les sweatshops. Merci aussi à tous les consomateurs qui achètent des trucs faits par ses travailleurs et qui encouragent par le fait même qu’on donne une chance aux travailleurs du tiers-monde.
Et on continue de dire que l’esclavage a été abolie…
@Antoine
Les études montrent que Wal-Mart ne fait pas tellement mal aux petits commerçants, mais bien aux autres magasins à rayon qui opéraient des systèmes logistiques inefficaces, ce qui faisait que leurs coûts étaient élevés (et par conséquent leurs prix aussi). Au Québec, c’est Canadian Tire, Zellers, La Baie, Sears, Radio Shack, etc qui ont été affectés. Avant l’arrivée de Wal-Mart, ces détaillants vendaient aussi des produits venant des sweatshops, mais ils le faisaient inefficacement.
Au contraire, les études montrent que les petits commerçants installés près d’un Wal-Mart en bénéficient parce qu’ils offrent souvent un meilleur service et des produits de meilleure qualité (les chercheurs ont appelé ça l’effet trou-de-beigne inversé). Ainsi, le consommateur qui veut du « cheap » va chez Wal-Mart et celui qui veut du service et de la qualité va chez le petit commerçant à côté. Ce sont ceux pris au milieu qui ont écopé.
Quant à vos commentaires sur les sweatchops, moi aussi je trouve ça bien triste, mais la réalité est que ces gens n’ont pas d’autres alternatives, même que le sweatshop est souvent 10 fois mieux que leur alternative.
Ces pays sont menés par des régime étatiques-corporatistes corrompus, dont les dirigeants sont totalement désintéressés par le bien-être de la population, mais plutôt à s’enrichir sur son dos. Il n’y est pas question de création de richesse pour ces régimes, mais bien d’appropriation de la richesse par la classe oligarchique et les fonctionnaires.
D’ailleurs, bien que Wal-Mart soit la figure emblématique (avec Nike) de ce phénomène, vous oubliez que les biens produits dans les sweatshops se retrouvent depuis longtemps chez la plupart des détaillants, même les petits commerçants locaux!
Ce que je veux dire est que s’attaquer à Wal-Mart pour lutter contre la violation des droits humains dans les sweatshops est s’en prendre à la mauvaise cible…
Et les gens qui magasinent chez Wal-Mart n’ont malheureusement pas les moyens d’acheter du Tommy Hilfiger chez LaBaie (fait en Indonésie dans un sweat-shop anyway…). Wal-Mart maximise leur pouvoir d’achat grâce à sa philosophie qui place le consommateur au premier plan…