Il y a trois choses que l’on peut observer dans l’histoire du communisme: des surplus de ce dont la population n’a pas besoin (armement / militarisme), des pénuries de ce dont la population a vraiment de besoin et de la corruption généralisée.
Au Venezuela, c’est de l’eau et de l’électricité dont on manque présentement. Chavez peut bien blâmer la sécheresse causée par El Nino, qui a résulté en une faible hydrologie au principal barrage du pays, il n’en demeure pas moins que le réel coupable est le sous-investissement dans les infrastructures. Cette installation hydroélectrique fournit 60% de l’électricité du pays et la sécheresse a réduit sa production d’environ 10%; pas de quoi causer autant de problèmes. Plusieurs centrales thermiques du pays, supposées prendre le relais lorsque l’hydrologie est mauvaise, sont hors-fonction, puisqu’elles n’ont pas été entretenues adéquatement.
En 2007, Chavez a nationalisé l’industrie de l’électricité. Depuis ce temps, le pays a connu six « blackouts » nationaux. Les budgets alloués à l’entretien et l’expansion des infrastructures électriques du pays n’ont été dépensés qu’à 25%, l’argent ayant été alloué à d’autres postes et dérouté dans les poches des fonctionnaires. Le gouvernement a sous-investi et ses infrastructures sont maintenant inadéquates. Pendant ce temps, les tarifs ont été gelés (trop bas) ce qui fait en sorte que la demande d’électricité demeure élevée et croissante.
Voici ce que M. Chavez propose pour remédier à la situation (tiré d’une récente rencontre du cabinet):
“Il y a des gens qui chantent sous la douche pendant 30 minutes; quel mauvais communisme! Trois minutes, c’est plus qu’assez! »
Pendant ce temps, Chavez a récemment dépensé US$3 milliards en armement, notamment pour « montrer les dents » face à la Colombie. Il a d’ailleurs déployé 15,000 soldats à sa frontière cette semaine.
Pas surprenant que la population soit en rogne et que le taux d’approbation de Chavez soit en chute libre. Il y a néanmoins une chose qui pourra aider Chavez à traverser cette tempête politique: il pourra continuer à utiliser les dizaines de stations de télévision et de radio qu’il a fait fermer ces derniers mois pour diffuser sa propagande communiste et « démontrer hors de tout doute » que les problèmes sont liés à El Nino!
Les gauchistes n’apprendront jamais. L’idéologie communiste a pourtant été discréditée hors de tout doute, mais ils continuent de s’y accrocher.
@Philippe
Ce n’est rien. Plusieurs gauchistes parlent du Vénézuela comme d’un succès de leur idéologie!
@ Minarchiste
C’est à se demander comment ils évaluent un «succès»…
Ayez au moins la décence d’apporter les nuances. Vous savez fort bien que bien des militants de la gauche ne sont pas communistes! Les communistes, comme on le disait chez Renart, on les compte sur les doigts d’une main… C’est comme si j’associais tous les gens de la droite au fascisme et à Mussolini!
Personnellement, je prends M. Chavez avec des pincettes. Il a fait de bons coups et de mauvais coups. Et il semble avoir une personnalité assez tordue. Peut-être a-t-il de la difficulté à gérer le pouvoir?
@Lutopium
Chavez est un communiste avoué et il est en train d’installer cette iédologie au Vénézuela. C’est la population qui va en souffrir (et qui en souffre déjà).
Dit toi qu’au Québec, Léopold Lauzon aimerait que nous appliquions la même recette que Chavez et que ce type a énormément d’exposition médiatique et d’emprise sur les jeunes (puisqu’il est professeur).
Je n’aime pas être catégorisé de ‘à droite’.
Je suis un libertarien.
@ Lutopium
Tous les gauchistes ne sont pas tous communistes, c’est vrai, mais un fichu bon nombre de blogueurs de gauche québécois adulent Chavez, dont certains de tes compères.
Quant à Mussolini, il n’a jamais été de droite. Le fascisme est une forme de socialisme collectiviste. La seule différence entre cette idéologie et le communisme est qu’au lieu de nationaliser les moyens de productions, les fascistes préfèrent tout simplement les contrôler par taxation et règlementation. Mais le résultat est foncièrement le même.
Et comme Minarchiste le souligne, les libertariens ne sont pas de droite. Nous étions plutôt la gauche avant que les socialistes viennent usurper le terme « libéral » et mettre leur propre définition au terme « liberté ».
@minarchiste: la même règle s’applique donc pour moi: je ne suis pas un communiste. Et Chavez, je n’en ai rien à cirer.
@Philippe: Y’a pas énormément de blogues de gauche, je les connais pas mal mais je ne me souviens pas que Chavez y était adulé. Bon, bien bof. Tu vois que les nuances sont importantes dans la définition des courants politiques. Je vous demande simplement d’apporter les mêmes lorsque vous parlez de la gauche québécoise qui me semble très modérée si on la compare avec d’autres pays. Non?
Salutations à vous deux.
@Lutopium
Content de voir que tu n’ait rien à cirer de Chavez.
Mais tu as tort de croire que la gauche ne l’adule pas.
J’ai d’ailleurs déjà eu plusieurs accrochage là-dessus avec un dénommé Darwin notamment…
@ Lutopium,
Commençons par les blogues de Richard Hétu, Louis Préfontaine, Jimmy St-Gelais, Reactionnism Watch…
Mais content effectivement que tu ne fasse pas partie de ce lot. 😉
Lorsque je dis que je n’ai rien à cirer de Chavez, c’est que les affaires domestiques me préoccuppent beaucoup plus que ce qui se passe en Amérique Latine. Je sais que Chavez, da Silva et d’autres leaders du continent font de bonnes choses pour leurs pays mais je préfère m’impliquer ici chez nous. En bloguant oui, mais aussi sur le terrain.
Faut quand même admettre que l’Amérique Latine devait se dissocier de l’impérialisme américain qui a fait bien des dommages là-bas. Bon, ben c’est un autre sujet…
Bonne soirée,
@Lutopium
Je fais présentement énormément de recherche sur Hugo Chavez.
Je vais bientôt publier quelque chose de détaillé là-dessus.
En bref, le pays est passé d’un système à gros gouvernement hyper-corrompu et hyper-endetté (grâce aux politiques keynesianistes) à un système communiste dictatorial et oppressif. Quel progrès!
C’est très pertinent pour nous de suivre Chavez, parce que la méthode qu’il a initialement utilisée pour séduire le peuple est relativement similaire à celle employée par Québec Solidaire, le NPD et les disciples de Léopold Lauzon. Ça s’appelle le populisme et c’est un mal répandu en Amérique Latine. Il faut absolument stopper le populisme avant qu’il nous envahisse et détruise notre économie.
La meilleure façon de contrer le populisme est par l’éducation. Malheureusement les médais mainstream sont contrôlés par des compagnies avec des agendas étatiques. Je vais publier quelques-uns de vos posts sur facebook, maintenant on a un outils pour propager notre message. Merci.
@pierre-olivier
Merci pour le support.
@minarchiste: dommage, je vous trouvais fort intéressant et bien équiibré. Voilà que vous comparez Québec solidaire à Hugo Chavez. Ou bien vous êtes de mauvaise foi, ou bien vous ne savez pas de quoi vous parlez. Dommage.
@Lutopium
Je parles surtout d’un point de vue d’idéologie économique (et non politique). Je ne pense pas que le QS nous orienterait vers une dictature militaire.
Chavez et QS visent tout deux à grossir l’État providence au max. On taxe les riches, on taxe les corporations au max, voire on les nationalisent simplement. Et on utilise l’argent pour les services sociaux.
Même s’il n’y arrivera jamais, le but ultime de Chavez est le communisme, ce qui n’est pas le cas (à ma connaissance) pour QS, je te l’accorde.
Il n’en demeure pas moins que la vision économique de Chavez et du QS se rejoignent énormément.
Voilà qui est mieux! Et vous seriez surpris de constater que la très grande majorité des membres de Qs sont modérés et ne visent aucunement l’arrivée du communisme. Et la plupart des membres ne tiennent pas à gonfler la taille de l’état. Cependant, le programme prévoit la « réinjection » des budgets dans les services de base (santé, éducation) qui ont été coupés par les administrations libérales et péquistes depuis une quinzaine d’années.
Évidemment, aucun service public ne sera privatisé au grand dam de l’IEDM et des chambres de commerce. Deux nouveaux projets publics sont prévus, soit la création de Pharma Québec et celle d’Éole Québec. En conclusion, c’est l’approche d’une économie mixte, où l’entreprise privée peut continuer à prospérer (tout en étant bien régulée) et où l’état peut gérer les services publics (utilities). Il va sans dire que les entreprises seront appelées à faire leur part dans la fiscalité de l’état et ne pourront plus accéder aux paradis fiscaux.
Bien moins épeurant que la peur rouge à la sauce Elgrably, trouvez pas?
@Lutopium
Ce sera pour un prochain billet.
@ Lutupium
Tu ne le réalises probablement pas, mais ce programme nécessite une planification centrale de l’économie, qui en retour mène inévitablement au totalitarisme, malgré les bonnes intentions des promoteurs du programme. Tu crois que Marx voulait un régime totalitaire? Mais C’est là que les politiques économiques qu’il préconisaient mènent.
La route de la servitude de Hayek explique très bien pourquoi.
@Philippe: pas du tout. Le Québec se retrouve d’ores et déjà dans un système où l’état joue un certain rôle. Hydro-Québec en est le meilleur exemple. Non seulement la nationalisation de l’électricité a-t-elle permis de redistribuer la richesse, mais elle crée de bons emplois, octroie un nombre impressionnants de contrats à l’entreprise privée et paie ses dividendes à l’état.
Les entreprises privées ont évidemment leur rôle à jouer en assurant la fabrication des biens, l’alimentation et une mutitude de services. L’état, en autant qu’elle sache bien gérer ses responsabilités (je sais, c’est pas toujours parfait), peut participer activement à l’économie tout en équilibrant les forces du marché. Je pense qu’on se rejoint sur ce point.
J’aime beaucoup le concept de Pharma Québec. Il permet, dans un premier temps, de centraliser les achats des médicaments et des équipements médicaux, permettant une meilleure négociation avec les fournisseurs et une économie d’échelle. N’importe quelle grande entreprise rêve de pouvoir centraliser ses achats. Des économies substantielles pour le gouvernement.
On va encore plus loin. Comme les brevets sont attribués pour une période prédéterminée, cette société d’état pourrait, si elle le juge adéquat, décider de produire elle-même les médicaments génériques, abaissant encore les dépenses tout en affaiblissant le lobby pharmaceutique qui semble être en mesure ces jours-ci de faire déraper le pouvoir public…
@Jeanne Emard
Bienvenue sur mon blogue.
Comment fonctionne un lobby selon vous?
Les lobbys existent parce que les fonctionnaires ont des pouvoir et que les corporations veulent les influencer en utilisant leurs moyens financiers ou autres.
Est-ce qu’on règlera le problème en donnant encore plus de pouvoir aux fonctionnaires? Est-ce qu’on soulage une gueule de bois en buvant plus d’alcool?
Bien sûr qu’on réaliserait des économies en centralisant les achats, mais nous n’en verrions pas la couleur. Les fonctionnaires se mettraient à grossir la bureaucratie de cet organisme à ne plus finir. Une société d’État n’a pas la pression d’actionnaires. Le profit et la compétitivité ne sont pas à l’ordre du jour. Donc aucun incitatif à minimiser les coûts. Au contraire, plus le haut-fonctionnaire en charge du service a d’employés sous lui, plus son égo est satisfait. C’est ce qu’on a observé dans le système de santé: la structure prend plus de place que les opérations.
Ce qui donne un pouvoir disproportionné aux big pharmas sur le marché (en plus du lobbying) est leurs brevets et toutes les manigances qu’elles utilisent pour les extentionner et bloquer que des versions génériques 10 fois moins chères de leurs médicaments envahissent le marché.
L’État devrait aussi règlementer la collusion entre les pharmaceutiques, les pharmaciens et les médecins. Plusieurs gouvernements provinciaux sont d’ailleurs en train de le faire à l’heure où on se parle. Les pharmaciens devraient avoir un incitatif à vendre les versions génériques (c’est le contraire qui prévaut présentement).
Je n’aime pas les sociétés d’État parce qu’elles sont généralement inefficientes. Nous n’avons qu’à observer Hydro-Québec. Si on exclut l’avantage du contrat de Churchill Falls (merci à la stupidité du gouvernement newfie!), la performance financière d’H-Q est médiocre. Lorsque ce contrat viendra à maturité, nous n’aurons plus cette électricité quasi-gratuitement et les profits vont en prendre un coup. Bye bye le généreux dividende au gouvernement.
https://minarchiste.wordpress.com/2009/08/24/le-rendement-de-lavoir-des-actionnaires-dhydro-quebec-demystifie/
Je prépare présentement un billet sur les compagnies pétrolières nationalisées et j’y observe la même chose en comparant leur performance opérationnelle à celle des entreprises privées. Elles sont systématiquement inefficientes. La politique et la gestion d’une entreprise ne font pas bon ménage, et c’est l’économie qui en souffre.
Je prépare un billet complet sur le programme du Québec-Solidaire. J’ai bien hâte de voir ce que vous en penserez.
@ Jeannemard
La faiblesse des gens de la gauche en général est de toujours croire que les gouvernements sont plus efficaces que le secteur privé à livrer un bien ou un service. Et pourtant, les déficiences gouvernementales sont légendaires à travers le monde. Plus la bureaucratie est grosse et plus elle est inefficace et nous avons la plus grosse bureaucratie du Canada. Le modèle québécois est loin d’être un bon exemple.