Le « carry-trade » consiste tout simplement à emprunter dans un pays où les taux d’intérêt sont bas et à investir l’argent dans un pays où les taux d’intérêt sont plus élevé pour faire un profit sur l’écart de taux. Évidemment, lorsque la devise dans laquelle on investit s’apprécie par rapport à celle dans laquelle on emprunte, le profit est encore plus élevé.
Comme ces transactions consistent à vendre une devise pour en acheter une autre et comme elles impliquent d’énormes montants, lorsque les spéculateurs se mettent à faire du carry-trade sur une devise, il n’est pas rare de la voir se déprécier aux dépends de l’autre. C’est pourquoi je prétend que le dollar américain subit de la pression présentement à cause du carry-trade qui lui est défavorable.
Voici un petit vidéo explicatif provenant du Financial Times:
En ce moment, tout porte à croire que le dollar américain est devenu la nouvelle devise-cible du carry-trade. Les taux d’intérêts américains ont fortement baissé et les perspectives du dollar sont mauvaises (déficits, endettement, création de monnaie, perte d’importance comme monnaie de réserve, etc). Ainsi, il apparaît de plus en plus évident que le dollar américain subit une forte pression provenant du carry-trade et ce au profit des dollars canadien et australien.
Le graphique suivant montre que le taux d’intérêt LIBOR (en bleu)* est maintenant plus bas que le taux japonais (le Japon était l’ancienne cible du carry-trade). Il est donc maintenant plus rentable d’utiliser le dollar US que le Yen pour faire le carry-trade.
La carte suivante montre en vert les devises qui se sont appréciées par rapport au dollar US depuis 1 an alors que les pays en rouge ont vu leur devise se déprécier par rapport au dollar américain. Comme vous pouvez le constater, la plupart des pays ont gagné du terrain. L’un des plus grand gagnant a été le dollar Australien (voir graphique plus bas).
*J’utilise ici le taux LIBOR même s’il est transigé à Londres parce qu’il est tout de même représentatif de la situation aux États-Unis. Il aurait été plus exact d’utiliser un taux inter-banque transigé spécifiquement aux États-Unis.
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