La gauche aime scander que le capitalisme est l’exploitation des “prolétaires” par les “bourgeois”, qui eux détiennent le capital et garde la richesse entre eux. Selon eux, l’État doit utiliser ses “gros bras” pour renverser la “trop grande” concentration de la richesse. Comme si persécuter ceux qui créent le plus de richesse dans notre pays allait encourager davantage de création de richesse.
À cet égard, j’ai lu l’an passé le livre de Diane Francis Who owns Canada now. Cet ouvrage, qui fait suite à un livre similaire publié en 1986, est un résumé d’entrevues réalisées auprès des 75 plus riches Canadiens. Le portrait qui en ressort n’est pas celui que la gauche tente de dénoncer, au contraire.
En 1986, le Canada était dominé par une poignées de puissantes familles, des conglomérats, des entreprises d’État et des divisions d’entreprises étrangères. Seulement 11 des 32 plus riches avaient fait forture d’eux-mêmes. Depuis ce temps, 16 des 32 plus riches sont tombé du top 75, remplacés par du sang neuf. En 2007, 56 des 75 plus riches sont des self-made billionnaires. La principale cause de ces changements fondamentaux a été la plus grande libéralisation de l’économie canadienne (ALENA, mondialisation, privatisations, dérèglementations, etc). On peut donc dire que la plus grande libéralisation de notre économie a favorisé un système davantage “méritocratique”, dans lequel la richesse est plus libre et accessible à tous.
Voici quelques exemples d’individus qui sont partis de rien pour accéder à la richesse:
– David Azrieli (Canpro Investments): Arrivé au Canada en 1939 avec $100 en poche.
– Rudy Bratty (immobilier): A démarré son entreprise avec un emprunt de $3,000 à sa mère.
– Fred De Gasperis (immobilier): Arrivé au Canada en 1952, a démarré son entreprise avec ses économies de $4,000.
– Marcel Adam (Ibertville Developments): Arrivé au Canada en 1939, a démarré son entreprise avec ses économies de $30,000.
– Marco & Elio Muzzo (immobilier): Arrivés au Canada en 1950, ont commencé comme tireur de joints.
– Rai Sahi (Morguard): Arrivé au Canada en 1971, a travaillé pour $1.15/heure pour amasser ses économies.
– Lino Saputo Sr.: Arrivé au Canada en 1952 avec des économies de $500.
– Jean Coutu: A débuté comme pharmacien à la sortie de l’université.
– Ron Joyce (Tim Hortons): A quitté la maison à 16 ans avec $5 en poche.
– Ron Southern (ATCO): A fondé son entreprise avec ses économies de $2,000.
– Robert Friedland (Ivanhoe): Était mendiant en Inde avant de se prendre en main.
– Leslie Dan (Novopharm): Arrivé au Canada en 1947 comme réfugié avec rien en poche.
– Eugene Melnyk (Biovail): A commencé au bas de l’échelle comme vendeur d’articles promotionnels.
– Mike Lazaridis (RIM): Arrivée au Canada en 1966, sa famille n’avait que 3 valises de vêtements. Son génie lui a permis d’inventer le Blackberry et, combiné à celui de Jim Balsillie, lui a permis de faire fortune.
– Kwok Yuen Ho (ATI Inc.): Arrivé au Canada en 1983 avec de maigres épargnes.
– Terrence Matthews (Mittel / Newbridge): A fondé Mittel en empruntant $5,000 sur sa marge de crédit.
– Guy Laliberté (Cirque du Soleil): A dormi sur des bancs de parc en Europe alors qu’il “vivait de son art” sans le sou.
– Michael Lee-Chin (AIC): Arrivé au Canada en 1970, il a fondé ce géant canadien des fonds mutuels à partir de rien.
– Frank Stronach (Magna Corp.): Arrivé au Canada en 1954 avec $200 en poche.
De plus, bien que plusieurs autres fortunes canadiennes soient détenues par la seconde génération de par leur héritage, il n’en demeure pas moins que le patriarche a souvent lui-même fondé l’entreprise à partir de rien (par exemple les Thomson, les Rogers et les Bombardier pour ne nommer que ceux-là).
Je pense que cela en dit long quant à l’égalité des chances au Canada. C’est évidemment bien plus facile de partir dans la vie avec un gros héritage, mais dans un pays libre, ce n’est pas impossible de devenir milliardaire à partir de rien.
S’il y a des choses que la plupart des 75 dénoncent, ce sont la lourdeur bureaucratique qui sévit au Canada et qui leur a mis des bâtons dans les roues, ainsi que les taux d’imposition trop élevés, qui font littérallement fuir les créateurs de richesse. Il y a d’ailleurs 5 des 75 qui ont émigrés dans des paradis fiscaux.
Finalement, l’autre chose que les 75 ont en commun est que ce sont tous des philantropes. Les montants annuels de leurs dons de charité sont probablement plus élevés que le PIB de certains pays!
Voilà quelque chose que Sylvain Guillemette pourrait bien mettre dans sa pipe.
Grande ironie, le rêve américain est probablement plus vivant au Canada qu’aux É-U en ce moment
Lorsque je lui en ai parlé sur le blogue « Pour que demain soit », il y a un des intervenants du blogue (lui ou Darwin) qui m’a répondu que Diane Francis est une menteuse…
Pour moi, le paradis du capitalisme en Amérique, c’est l’Alberta. Est-ce une coïncidence que cette province a l’un des plus bas taux de chômage et affiche la meilleure croissance économique?
Bien sûr, il ne faut surtout pas bousculer leur schéma cognitif. Donc tous ceux qui attaquent leurs «croyances» doivent être des menteurs…
Je découvre ce blog. Prétendre que l’ALENA et le libre-échange intégral est positif est risible. Il est évident que le libre-échangisme mondial est destructeur d’industries et d’emplois dans les pays dits développés. Quant à l’ALENA, ce sinistre accord a démontré amplement sa nocivité en matière de destruction d’emplois, et cela aussi bien au Canada, qu’au Mexique et qu’aux USA.
@L’ Indépendant
Si vous découvrez ce blog et que cela est votre opinion, vous avez encore beaucoup de lectures a faire.
Si le libre-échange est si mauvais, vous devriez etre en mesure de me nommer plusieurs pays qui ne le pratiquent pas et dont les habitants ont un niveau de vie superieur? Bonne chance!
le problème des gens qui veulent le protectionnisme s’est qu’ils disent vouloir le protectionnisme pour protéger les producteurs nationaux contre les producteurs étrangers ce qui est faux le protectionnisme ne se fait pas au détriment des producteurs étrangers mais bien au détriment des consommateurs qui payent le prix du protectionnisme. le libre échange est toujours bénéfique en volume total mais il se fait toujours au détriment d’une catégorie de personnes soit les consommateurs (exportations) soit les producteurs (importations). en général, c’est plutôt au détriment des producteurs. c’est l’un des gros problème en france: quand il y a le libre échange, pour que cela profite à tout le monde, il faut restructurer l’économie ce qui demande bien sur une période transitoire où une catégorie de personne est perdante mais en France, on est incapable de restructurer l’économie voilà pourquoi les francais détestent tant la mondialisation. le marché du travail est beaucoup trop rigide en France ce qui fait qu’un ouvrier qui perd son boulot parce qu’un secteur d’activité (par exemple sidérurgie) n’est plus assez compétitif sur le marché mondiale restera au chomage sans avoir de chance de retrouver en un emploi là où dans un pays comme la suisse qui a un marché de l’emploi flexible, l’ouvrier aurait assez facilement retrouvé un emploi. aujourd’hui, beaucoup de gens inversent la logique du commerce international. ils croient qu’il faut exporter un maximum et importer un minimum alors que le but du commerce international est justement d’importer. bien sûr, il faut payer les importations et pour les payer, il faut exporter. si un pays ne fait qu’importer (exemple la grèce) et n’exporte rien, il n’a d’autre choix que de s’endetter
L’argument central en faveur du protectionnisme qu’avancent ses partisans est le plus souvent la préservation des emplois nationaux : un pays à haut niveau de vie et salaires élevés ne pourrait soutenir la concurrence de pays où les salaires sont beaucoup plus bas, et par conséquent où les produits et services sont moins chers. Des droits de douane (droits d’entrée pour les marchandises importées) ou des quotas d’importation seraient donc nécessaires pour rétablir l’équilibre vis à vis de cette concurrence « déloyale ».
En réalité, le protectionnisme accélère le déclin. Il permet certes de sauver temporairement quelques emplois et industries, mais en réduisant le niveau de vie et le revenu des consommateurs de produits étrangers (car ce sont eux qui payent les droits de douane !), en augmentant les coûts de production interne (les producteurs employant des produits du secteur protégé, plus chers), en rendant par conséquent moins compétitifs les producteurs au niveau international. Finalement, il diminue l’attractivité du pays pour les étrangers qui, ne pouvant y vendre leurs produits, ne disposent pas en retour de fonds dans la monnaie du pays protectionniste.
Le résultat est que, pour sauver quelques emplois inefficaces, un bien plus grand nombre d’emplois efficaces sont détruits ou non créés. Au lieu de profiter de la loi des avantages comparatifs en se spécialisant dans des secteurs à forte valeur ajoutée, le pays préfère prolonger la survie de secteurs non rentables.
Les politiciens protectionnistes ne mettront évidemment en exergue que les côtés positifs, visibles (« on a sauvé des emplois ») sans insister sur les côtés négatifs (voir aussi la parabole de la vitre cassée). Quand le coût des emplois « sauvés » devient excessif et ne peut plus être assumé, on assiste à des reconversions douloureuses : le protectionnisme n’a servi qu’à repousser le problème à un peu plus tard, au bénéfice des politiciens du moment.
Si la logique protectionniste était poussée jusqu’au bout par les politiciens, on aboutirait à des pays qui vivraient en autarcie totale et emploieraient des techniques complètement dépassées : n’aurait-il pas fallu protéger l’emploi des charrons, sabotiers, forgerons, conducteurs de diligence, vendeurs de bougies, porteurs d’eau, allumeurs de réverbères, etc. Le rêve secret du protectionniste, c’est d’aboutir à un monde figé pour toujours, en contradiction avec toute réalité. Le protectionniste est un réactionnaire !
Il est d’ailleurs étonnant de voir resurgir, de la part de certains intellectuels (par exemple Emmanuel Todd, et avant lui Maurice Allais), la préconisation d’instaurer un « protectionnisme continental », cela plus de deux cents ans après le Blocus Continental napoléonien qui avait réussi à appauvrir davantage le continent…
Si le but affiché du protectionnisme est d’entraver les importations étrangères et de favoriser l’exportation des produits nationaux (mercantilisme), on peut dire que le protectionnisme est contradictoire puisqu’il va à l’encontre même de ce but, les étrangers ne disposant pas de suffisamment de monnaie nationale pour acheter les produits nationaux (du fait de la barrière protectionniste qui les empêche de vendre leurs produits). Le protectionniste, méconnaissant la nature de l’échange économique, croit qu’exportations et importations sont déconnectées, et qu’on peut agir sur les unes sans impact en retour sur les autres.
Je ne connais pas les chiffres pour le canada mais je me permets de vous donner ceux de la France car ici, aussi beaucoup de personnes prétendent que le chômage de masse est dû aux délocalisations. Une étude de l’INSEE a chiffré, pour la période 1995-2001 l’ampleur des emplois perdus dans le secteur industriel à cause de délocalisations : en moyenne, 13.500, dont plus de la moitié vers des pays à hauts salaires. Ce chiffre est à comparer aux 6,8 millions d’emplois dans le secteur secondaire en France.
Cliquer pour accéder à ECOFRA05b.PDF
Une seconde étude du Conseil d’Analyse Economique, écrit ainsi : « les restructurations d’entreprises s’étant produites en Europe entre le 1er Janvier 2002 et le 15 juillet 2004 concernent 1456 entreprises et ont entrainé la suppression de 780 394 emplois, ce qui correspond à 0,42% des 192 millions emplois européens. Ramené à 1 an, on obtient un taux de 0,17%. Chaque année, c’est donc 0,17% des emplois européens qui disparaissent dans des restructurations. »
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000102/index.shtml
Les délocalisations ne représentent, selon le rapport, que 4,74% des emplois supprimés (36 977) pour restructuration et 7,14% (100) des entreprises restructurées. En terme d’emploi, cela correspond donc en deux ans et demi à 36 977 suppressions donc 0,019% de la totalité des emplois européens. Rapporté à 1 ans, on obtient un taux de 0,0076%. Chaque année, c’est donc 0,0076% des emplois européens qui disparaissent dans des délocalisations. ». « Au niveau de la France, les 8 000 suppressions d’emplois survenues en 2001 suite à des fermetures d’unités de productions correspondent à 0,032% des 25 millions d’emplois français.
Un rapport du Sénat expose les mêmes conclusions que les précédents rapports.
http://www.senat.fr/rap/r03-374/r03-3740.html
Je vous invite aussi à consulter cet article : http://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9localisation
Après tout n’est pas « rose », il y a aussi des délocalisations de marges, etc. mais le tableau n’est certainement pas aussi sombre que celui que vous indiquez, au contraire, au niveau global il est même très positif.
quand au sophisme: « on trouvera toujours dans les pays pauvres des désespérés prêts à travailler 24/24 et se tuer au travail pour se payer un bol de riz. »
Si ces gens acceptent de faire ça au lieu d’autres choses, c’est qu’ils ont quelque chose à y gagner, sinon ils ne le feraient pas. Il faut aussi regarder le cadre préexistant sinon c’est caricatural, exemple : en Chine de nombreux agriculteurs du Changjiang préfèrent quitter la campagne pour rejoindre les villes, afin d’y trouver un emploi manufacturier basique (exemple de Foxconn à Shenzhen), car ils jugent que les conditions de vie y sont meilleures qu’avant.
Bien qu’il soit vrai que les conditions de vie ne sont pas « occidentales », l’augmentation de la demande et l’accroissement de la spécialisation, provoque un boom des salaires, avec une croissance qui permet une augmentation de la consommation intérieure et de financer des infrastructures meilleures, bref pour ces pays les délocalisations sont bonnes, et au nom de quoi n’auraient-ils pas le droit de nous faire concurrence ? Au nom de la loi de la majorité ?
Comment peut-on se prévaloir d’aider les pays pauvres, et ne pas vouloir de leur concurrence ?
Les pays riches peuvent se permettre des avantages comparatifs qu’eux ne peuvent pas, ainsi il faut miser sur la formation, l’innovation, la recherche, comme le font la Suisse, la Suède, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg, Le Japon, la Corée du Sud, etc.
Le protectionnisme constitue d’abord une erreur pour les consommateurs, qui ne peuvent se procurer certaines marchandises ou qualités, ou alors à des prix trop élevés. Le libre-échange, au contraire, favorise le consommateur. Mais le protectionnisme n’est pas non plus une bonne chose pour les producteurs nationaux; il leur ôte des débouchés (car les pays étrangers prennent des mesures de rétorsion) et surtout il laisse les producteurs nationaux, non soumis à la rigueur de la concurrence étrangère, « s’endormir » au lieu de s’adapter. Le protectionnisme, supprimant l’aiguillon de la concurrence étrangère, n’est pas un facteur de progrès, mais de stagnation économique et de faible productivité. Même pour des pays peu développés, l’existence d’une concurrence étrangère est un bon stimulant, et l’on sait qu’ils compensent leur éventuel retard technique par des coûts salariaux plus faibles par exemple. Ce sont d’ailleurs les pays en voie de développement les plus ouverts aux échanges internationaux qui ont connu le décollage le plus rapide, comme le montre l’exemple des NPI (Nouveaux pays industrialisés), en particulier ceux du Sud-Est asiatique, tandis que ceux qui refusaient l’ouverture internationale s’enfonçaient dans la misère. pour les usa. lisez ceci: http://www.libreafrique.org/Helge_USA_protectionnisme_160812
le protectionnisme nuit automatiquement à toutes les entreprises autres que celles qu’il privilégie en amputant le pouvoir d’achat général, et plus directement à celles qui dépendent d’approvisionnements étrangers pour maintenir leur compétitivité, ainsi qu’aux exportateurs qui ont besoin que l’étranger vende dans le pays pour avoir les moyens d’acheter des produits du pays.