Why your world is about to get a whole lot smaller – par Jeff Rubin (2009 – 265 pages)
L’ancien économiste de CIBC World Markets a quitté son poste il y a quelques mois pour faire la promotion de ce livre et donner des conférences sur le sujet. La réponse à la question du titre (pourquoi notre monde deviendra plus petit) est fort simple: parce que le prix du pétrole va continuer d’augmenter dramatiquement au cours des prochaines années et parce que les émissions de carbone vont bientôt avoir un coût prohibitif.
Nous ne manquerons jamais de pétrole sur la terre, mais le coût marginal de production est en train d’augmenter de façon vertigineuse parce que les sources production conventionnelles sont en déclin. La demande, quant à elle, s’ajuste dans les pays industrialisés, qui réduisent leur consommation en réponse au prix, mais pas dans les autres pays comme la Chine, le Mexique, la Russie, l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Vénézuela et plusieurs autres où le prix à la pompe est « subventionné », ce qui empêche le marché de jouer son rôle. Résultat: nous nous retrouverons à nouveau avec un baril dans les trois chiffres très bientôt.
L’économiste décrit ensuite les impacts que cela aura sur nos vies. M. Rubin croit que l’augmentation des coûts de transport aura pour conséquence de renverser la globalisation des échanges. Tout sera plus local; surtout l’agriculture. Il pense notamment que les pays qui auront une règlementation sur les émissions polluantes imposeront des tarifs douaniers sur les importations des pays qui n’en ont pas. Bien sûr, les avancées technologiques nous donneront un coup de main, mais seront insuffisantes pour préserver notre mode de vie actuel, qui est insoutenable dans un monde où le baril de pétrole vaut $200. Bref, ce ne sera pas la fin du monde, mais notre mode de vie va changer drastiquement.
Moins alarmiste et plus réaliste que la plupart des autres livres sur le sujet (par exemple The Long Emergency par James H. Kunstler), il s’agit d’un livre fort intéressant et très informatif. Si vous avez un livre à lire sur le sujet, je pense que ça devrait être celui-ci. Je pense que sa théorie va, dans une certaine mesure, devenir réalité un jour. Cependant, ce sera probablement plus tard que ce qu’il croit.
La relocalisation des emplois va quand même être freinée par l’existence de salaires minimums qui n’ont pas fini d’augmenter.
A mon avis, le transport maritime va évoluer en conséquence.
Le pétrole peut augmenter, tout sera plus cher mais ca fera enfin bouger les choses.
L’évolution n’a lieu que lorsqu’il existe des contraintes, le libre marché peut d’ailleurs être vu comme la libre propagation de contraintes, c’est une des raisons, je pense, qui fait que le libre marché est la meilleure solution pour un fonctionnement en société.
Enfin c’est une des façons que j’ai de voir les choses.
Jeff Rubin est un peu trop catastrophiste.
Il est vrai que les prix du pétrole ont monté jusqu’à $150 le baril l’an dernier, mais sont aussitôt retombés sous les $50. Au point qu’on reconsidérait la production par les sables bitumineux. Nous sommes donc bien loin du point ou seul le jeu de l’offre et de la demande va pousser le prix du baril de pétrole dans la stratosphère et rendre son usage restreint. Il existe de vastes réserves qui n’ont même pas commencé à être exploitées.
@Philippe
Oui, mais $50 c’est quand même 2 fois plus élevé qu’il y a à peine quelques années. Et si $50 est le prix du pétrole en récession, quel sera le prix dans un boom économique, quand la demande sera de retour?
Oui, il existe de vaste réserves inexploitées….mais elles sont à des kilomètres sous la croute terrestre et ce sous des milliers de mètres d’eau. Les coûts de production sont astronomiques. Les innovations technologiques aideront à diminuer le coût marginal de production (ou à l’empêcher d’exploser); mais il n’en demeure pas moins que les réserves qui sont exploitables à bas coût diminuent à un rythme très élevé. De plus, ces réserves sont situées dans des pays qui consomment de plus en plus de pétrole localement et en ont donc moins pour l’exportation.
Je te recommande de lire ce livre. Il n’est pas du tout catastrophiste. C’est juste une mine d’or d’informations et c’est très agréable à lire (il est un aussi bon écrivain qu’il est un bon orateur).
Dîtes-vous bien une chose:
Si il y avait de « vastes réserves encore inexploitées », comme le dit Philippe, et qu’on pouvait les exploiter à un coût raisonnable, on n’aurait même pas perdu de temps à discuter des sables bitumineux.
Savez-vous comment le ce pétrole est produit? C’est carrément du délire!
Le simple fait de compter sur les sables bitumineux comme prochaine source d’approvisionnement démontre à quel point nous sommes à court de solutions pour maintenir (sans dire augmenter) la production de pétrole.
Faux. Il existe de vastes réserves en Alaska qui dorment là simplement par souci environnemental (lire pour des raisons politiques).
Quant au prix actuel, il est plutôt dû la la chute du dollar US.
Non, je ne suis pas d’accord quant à l’Alaska.
Il y a eu beaucoup de battage médiatique à cet égard, mais ces réserves ne sont pas suffisamment grandes pour faire une différence, tout comme les nouvelles découvertes dans le golfe du Mexique.
Les production mondiale provenant des réserves existantes diminue au rythme de 4 millions de barils par jour à chaque année. C’est à dire qu’à chaque année il faut trouver 4 millions de barils/jour de production juste pour maintenir le niveau de production existant. La production des sables bitumineux est présentement de 1.2Mb/j et pourrait augmenter tout au plus à 3Mb/j, ce qui n’est même pas suffisant pour remplacer une année de perte de production. Quant à l’Alaska, on parlerait de 0.8Mb/j de production annuelle au « peak », qui serait en 2027. C’est une goutte d’eau dans l’océan! Ça ne ferait pas la moindre différence et ça tout le monde le sait. D’ailleurs, il y a beaucoup d’incertitude quant à la quantité de réserves.
Personnellement je ne crois en rien à ce retour vers le local. D’autre part on dirait plutôt un scénario digne d’un film qu’une réalité. Les humains ont tendance à s’adapté de nature à une situation. Le pétrole nous a empêcher par sa facilité et son prix abordable d’envisager d’autre solution, mais ces solutions ne sont pas impossible, et elles peuvent êtres différentes et multiple. Regarder il y a quelques années la plupart des contenants était en verre et en fer ou même en papier, maintenant c’est en plastique. Les technologies changes, évolue. Ces gars là quand il analyse ça ils font comme si du jour au lendemain l’humain cesserais d’évolué et déciderais de resté constamment avec les mêmes besoins. Je ne crois pas bref aux sirennes de la finances, aux alarmistes de la gauche et autres préchi précha.
@Cedric Labonte
Vous dîtes: « Les humains ont tendance à s’adapter ».
C’est justement le point central du livre: les humains vont changer leur façon de vivre et l’une d’elle sera diminuer leur consommation d’énergie en faisant tout plus localement.
Oui la technologie va aussi aider, mais ce ne sera pas suffisant pour préserver notre mode de vie tel qu’il est présentement.
Jeff Rubin n’est pas du tout alarmiste et encore moins de gauche, loin de là.
Un conseil: lisez le livre.
Peut-être que vous ne changerez pas d’idée (ce qui me surprendrais), mais je vous garantie que vous y apprendrez beaucoup de choses très intéressantes sur l’énergie, l’économie et le monde en général.
Je ne crois pas du tout en la dérive vers d’avantage de production local pour ma part et ce n’est pas ce que je vois sur le terrain même après des monté de prix du transport. Je crois tout simplement que d’autres technologie vont devenir aussi abordable. D’Autre part je ne qualifiais pas l’auteur de gauchiste je dis que présentement il règne à droite comme à gauche une sorte de climat d’alarme et d’apocalypse, bref les deux sont d’accord sur un point, tout va changer et tout va revenir vers en arrière, le local. Ça j’y crois autant qu’au père noël. Ça ressemble d’avantage à un film à gros budget de catastrophe qu’à la réalité des choses. Moi je me rappel le fameux pseudo-bogue de l’an 2000. Je crois que notre collectif a de la misère simplement à s’imaginer le futur plus positivement. Avant qui aurait imaginer la vie quotidienne sans verre et sans fer et pourtant maintenant presque tout est en plastique. Avant qui aurait imaginer un bureau sans machine à écrire et maintenant tout est taper à l’ordi. Je crois pas que les humains sont fait pour revenir en arrière vers une mentalité ne serais-ce qu’économiquement de plus en plus local, je crois au contraire que l’humain va trouvé des façon de faire voyager autant l’information que le matériel à d’autres niveaux qui seront a un prix assez similaire et plus rapide ou mieux organiser. Au fait y a un siècle tout marchait à la vapeur fabriquer par le charbon, vous auriez dit à ces gens là qu’il aurait manquer de charbon et on aurait crier à la catastrophe économique et autres. Je crois rarement aux livres, de belles théories, mais une théories est fait pour être modifié ou réfuter et souvent elles ne tient compte que de facteur limité et est rapidement dépasser dans le temps par justement l’évolution de divers facteurs qui n’existait pas lors de sa création. D’Ailleurs c’est exactement ce que j’ai appris quand j’ai fais mon économie.
S’il y a un résumé quelque part je veux bien 😀
[début de « je raconte ma vie »]
Je ne suis pas du genre à lire des centaines de pages sur un sujet du même auteur, je veux dire j’ai aucun problème pour lire par exemple des tonnes d’articles sur le net de x auteurs différents, chacun avec leur point de vue, leur façon d’expliquer, j’ai découvert le libéralisme puis le libertarianisme comme ça, mais je n’ai jamais lu un seul bouquin sur le sujet. Et j’ai passé des heures à dévorer ce que je trouvais sur le net.
Ca ne m’a pas empêché d’être convaincu, au contraire. L’avantage que je vois aux articles c’est que l’auteur va directement à l’essentiel et utilise des exemples si besoin qui sont représentatifs.
J’ai pu lire énormément de choses sur l’histoire du libéralisme et les hommes qui ont participé à son développement jusqu’au détails de comment serait traité tel ou tel problème dans une société sans état.
Alors c’est sûr je ne sais pas tout sur le sujet, mais j’ai trouvé l’expérience plus enrichissante et interactive au niveau du parcours de l’information qu’un livre.
Quand je lisais un bouquin, ca m’est déjà arrivé mais sur d’autres sujets, j’avais toujours ce sentiment d’avoir perdu du temps car l’auteur s’épanche en longueur et en largeur pour remplir son bouquin.
300 pages (par exemple) pour un volume d’encyclopédie je ne trouve rien à redire, pour un livre qui traite d’un seul sujet c’est du remplissage pour moi.
Désolé pour le HS, houlà on voit que j’étais seul aujourd’hui 😀
[fin de « je raconte ma vie »]
@Cedric Labonte
Vous ne le voyez peut-être pas sur le terrain, mais plusieurs industries ont déjà commencé à rappatrier la production l’an passé, notamment dans l’industrie de l’acier. Ce qui va accélérer la tendance c’est lorsque les émissions de carbone auront un coût.
Rubin ne parle de catastrophe économique, il n’a pas une vision négative du futur. Il parle de changement en réaction à l’augmentation du prix du pétrole.
@Johnny
L’auteur ne s’épanche pas en longueur sur un seul sujet. C’est un livre sur plusieurs sujets, et non sur un seul. Mais tous ces sujets sont inter-reliés. De plus, il a un style d’écriture très divertissant. Je l’ai souvent rencontré en personne et je peux vous dire qu’il est tout sauf ennuyant. Il n’y a pas de remplissage dans ce livre, au pire sautez la conclusion (les 10 dernières pages).
Je viens de le recevoir en cadeau! J’ai bien hâte de commencer à le lire!