C’est sur un ton légèrement plus positif que Ben Bernanke est passé devant le congrès mardi dernier (21 juillet). Plusieurs congressistes s’inquiètent de l’explosion du bilan de la Fed, qui a « créé » de la monnaie en générant des réserves bancaires. Les réserves de la Fed s’établissent maintenant à $782 milliards, comparativement à un niveau normal d’environ $10 milliards.
Ces réserves ne sont présentement pas inflationnistes étant donné que la demande de crédit est faible et les banques sont en train de se recapitaliser pour faire face à l’explosion des pertes sur créances. Mais lorsque l’économie se portera mieux, ces réserves se transformeront en prêts, qui engendreront des dépenses et de l’inflation; possiblement de l’hyper-inflation. M. Bernanke a tenté de rassurer le congrès en décrivant divers moyens de contrer le phénomène. Une chose est sûre, il faudra des taux intérêts élevés pour contrer cette pression inflationniste et le risque que cela replonge l’économie en récession sera bien présent. Les taux d’intérêts sont d’ailleurs beaucoup plus élevés que ne le souhaite la Fed présentement, le marché anticipant déjà cette inflation potentielle. La chute du dollar américain reflète aussi ces craintes.
La réalité est que le cartel bancaire américain, dont la Federal Reserve est le fer de lance, attend désespérément le retour de l’inflation qui permettra aux banques de s’enrichir au détriment des contribuables et des épargnants. Le gouvernement est aussi content de cette situation, puisque une partie de cet argent financera des déficits fiscaux astronomiques et irresponsables, alors que la dépréciation du dollar rendra la dette des États-Unis aux étrangers moins imposante. L’inflation générée par la politique monétaire d’une banque centrale n’est rien d’autre qu’une taxe déguisée. L’inflation diminue le pouvoir d’achat d’un dollar ce qui bénéficie à ceux qui s’endettent (gouvernement) et qui émettent le crédit (banques), au détriment de ceux qui épargnent.
« The focus of monetary policy is to prevent a sustained decline in inflation below levels consistent with the Fed’s goals. » Ben Bernanke, 21 juillet 2009.
Voir l’article de The Economist: http://www.economist.com/world/unitedstates/displayStory.cfm?story_id=14072551&source=features_box3
Autre haut-fait de cette séance fut la question du congressiste Alan Grayson au sujet d’un prêt d’un demi billiard de dollars octroyé par le FOMC à une institution étrangère. M. Bernanke a déclaré ne pas savoir à qui l’argent avait été prêté! M. Grayson a rétorqué qu’un tel prêt aurait dû être approuvé par le congrès. M. Bernanke a répondu que le congrès avait donné son approbation en 1913, lors de la création de la Fed! Voir le vidéo sur le site d’Alex Jones.