L’investissement de $2.9 milliards de La Caisse dans British Airport Authority (BAA) a récemment été évalué à $235 millions par Crédit Suisse, suggérant une perte de 92%. Outre la crise financière, la raison principale de cette dévaluation est l’ordonnance de la UK Competition Commission de vendre deux de ses aéroports. Dans l’environnement actuel, BAA n’a évidemment pas trouvé preneur, du moins à un prix décent. En plus, François Pouliot, de Argent, nous apprend que La Caisse pourrait avoir à débourser au moins $615 millions pour rembourser des dettes de BAA venant à échéance en 2011 et pourrait aussi devoir injecter $850 millions si une recapitalisation était requise par le département des transports britannique.
http://pouliot.argent.canoe.ca/2009/07/21/baa_la_caisse_pourrait_devoir_remettre_8
L’existence de la Caissse de Dépôt est une grave atteinte à la liberté des contribuables Québécois. Non seulement la Régie des Rentes nous force à cotiser une partie de notre salaire au « bas de laine », elle nous oblige en plus à placer cet argent durement gagné sous la « bonne » garde des gestionnaires de La Caisse. Voici quelques points à considérer à cet égard:
- La Caisse utilise ses actifs sous gestion pour soutenir des entreprises québécoises. Ces entreprises sont parfois en difficultés et n’ont pas nécessairement de raison d’être. Cet interventionisme étatique déguisé en investissement se fait au détriment des cotisants, qui eux doivent se contenter d’un rendement sous-optimal. L’utilisation de La Caisse pour faire avancer l’agenda politique du gouvernement est une injustice flagrante.
- La Caisse est une institution gouvernementale très politisée, ce qui fait qu’elle a de la difficulté à attirer les meilleurs talents, ceux-ci craignant les représailles de la population. La Caisse a d’ailleurs annulé les bonus de performance de tous ses gestionnaires l’an passé, même pour ceux qui ont bien performé. Pas très attirant pour un bon candidat qui peut se trouver un emploi plus payant et moins politisé dans une firme prestigieuse.
- La Caisse ne fait face à aucune compétition pour ses actifs sous gestion. Il n’est pas possible d’en sortir notre argent et le confier à un autre gestionnaire. Il s’agit donc d’un semi-monopole, avec toutes les conséquences négatives généralement associées à ce type de situation compétitive. Des gestionnaires privés, motivés à gérer plus d’actifs et à ne pas perdre leurs clients, seraient plus enclins à éviter les pertes et à mieux protéger les actifs de leurs clients.
- La taille du portefeuille de La Caisse rend sa gestion très difficile. Elle doit donc étendre ses tantacules dans des régions ou types de placements dans lesquels elle n’a pas suffisamment d’expertise (PCAA, BAA, placements privés, fonds de couverture, etc).
Dans une société libre, les contribuables devraient avoir le choix d’investir leurs économies de retraite comme bon leur semble, auprès des gestionnaires d’investissements de leur choix, en qui ils ont confiance et qu’ils pourront renvoyer si la gestion des actifs n’est pas adéquate. La répartition des actifs des caisses de retraites gouvernementales au sein des gestionnaires d’investissements privés choisis par les cotisants serait bénéfique pour ceux-ci. Cela aurait aussi des conséquences positives sur l’efficience des marchés financiers canadiens, lesquels seraient probablement plus liquides, les actifs étant moins concentrés.
Quant à la perte d’influence du gouvernement québécois sur les marchés financiers que cela engendrerait, il faut se demander si cette influence est vraiment désirable. Les investissements de nature « politique » de La Caisse agissent comme des subventions. Or, les effets pervers des subventions sont biens connus; ne favorisant pas l’émergence d’entreprises fortes et durables.
Nous travaillons tous très fort pour économiser; ce serait la moindre des choses d’avoir le libre choix quant à ceux qui s’occuperont de faire fructifier cet argent dans notre intérêt, et non celui des politiciens.